Blanc. Tétranyque de l’épinette dans le thuya, taches bactériennes. Autres observations : mildiou, galéruque de la viorne, moisissure grise de la pivoine, chrysomèle de la salicaire.
BLANC (OÏDIUM)
Symptômes d'oïdium sur un Quercus sp.
Photo : IQDHO
Le blanc a été vu, notamment dans les amélanchiers (Amelanchier sp.), les physocarpes (Physocarpus sp.) et dans le chêne anglais (Quercus robur), dans les secteurs de la Montérégie et de l’Estrie. Différents microorganismes apparentés provoquent la maladie du blanc chez une grande diversité d’hôtes.
On voit apparaître un duvet blanc à la face supérieure des feuilles. Les fortes infections peuvent provoquer la chute prématurée des feuilles.
En plus des hôtes déjà mentionnés, surveillez les fusains (
Euonymus spp.), les rosiers (
Rosa spp.), les pommiers (
Malus spp.), les cerisiers (
Prunus spp.), les hydrangées (
Hydrangea spp.) et autres. Plusieurs vivaces peuvent également développer la maladie, comme les espèces de
Sedum, de
Monarda, d'
Aquilegia et de
Phlox.
Il peut être difficile de contrôler la maladie lorsque l’infection est importante; il est recommandé d'effectuer des traitements préventifs sur les espèces reconnues comme sensibles, par exemple avec des biofongicides homologués. Favoriser la circulation d’air entre les plants. Des fongicides curatifs sont homologués, mais il est plus facile de contrôler la maladie en début d’infection.
TÉTRANYQUE DE L’ÉPINETTE DANS LE THUYA
Tétranyque de l'épinette
Photo : IQDHO
Le tétranyque de l’épinette (Oligonychus ununguis) est présent dans certaines cédrières de la Montérégie et de l’Estrie. Aucun dommage important n’a été observé pour le moment. Un suivi est recommandé dans les cultures de thuyas.
Les dommages débutent sur le vieux feuillage : les aiguilles et les rameaux deviennent grisâtres et prennent une apparence poussiéreuse.
Un projet de recherche a permis d’observer qu’il n’y avait aucun dommage visible lorsque moins de 50 à 75 tétranyques de l’épinette étaient comptés par battage.
Cette technique était effectuée en donnant 5 petits coups francs avec la main sur un groupe de 3 à 4 rameaux de thuyas situés dans le tiers central ou inférieur du plant. Les acariens sont recueillis sur une surface blanche de 8,5 po x 11 po préalablement installée sous les rameaux.
Si des dommages sont visibles et si le battage ne révèle pas la présence de prédateurs naturels, des traitements pourraient être requis. La plupart des acaricides sont toutefois nuisibles aux prédateurs du tétranyque.
TACHES FOLIAIRES BACTÉRIENNES
Xanthomonas sp. sur un plant d'Hydrangea arborescens
Photo : IQDHO
Des symptômes de taches bactériennes, probablement occasionnés par Pseudomonas sp. ou Xanthomonas sp. ont été observés sur diverses espèces d’arbustes feuillus. Les Philadelphus sp., Cotoneaster sp., Viburnum sp., Hydrangea sp. et Magnolia sp. peuvent être affectés de taches foliaires noires et angulaires, suivant les nervures des feuilles.
La pluie et l’irrigation par aspersion répand la bactérie dans la culture par les éclaboussures. Irriguer par goutte-à-goutte ou irriguer par aspersion lorsque le feuillage peut sécher rapidement (ex : le matin et non le soir). Il est recommandé d’obtenir un diagnostic d’un laboratoire comme le LEDP. Éliminer les plants fortement atteints.
Des bactéricides sont homologués contre Xanthomonas et Pseudomonas en pépinière et ont davantage une action protectrice en diminuant la quantité de bactéries présentes.
Les dommages présents vont rester visibles. D’autres produits de phytoprotection disponibles se présentent sous forme de bactéries, inoffensives pour les végétaux, et qui se développent sur la plante, compétitionnant ainsi les bactéries problématiques.
AUTRES OBSERVATIONS
Mildiou sur une feuille de Veronica sp.
Photo : IQDHO
Le mildiou a été observé dans des plants de Veronica sp., de Papaver sp et de Geum sp. Des taches grisâtres d’apparence duveteuse apparaissent d'abord à la face inférieure des feuilles. Les conditions fraîches et humides, ainsi que la présence d’eau sur le feuillage, favorisent le développement de la maladie. Il est plus facile de contrôler le mildiou sur les plantes sensibles de manière préventive à l’aide de fongicides.
La présence de larves de la
galéruque de la viorne (
Pyrrhalta viburni) a été rapportée en Montérégie et en Estrie. Les larves, et plus tard les adultes, de cet insecte s’attaquent spécifiquement au genre
Viburnum en dévorant le feuillage. Il est possible d'effectuer un traitement contre les larves avec des insecticides homologués à base de spinosad ou de chlorantraniliprole. Les produits à base de
Bacillus thuringiensis ne sont ni homologués ni efficaces contre les larves de la galéruque de la viorne, puisqu’il s’agit d’un coléoptère et non d’un lépidoptère.
La
moisissure grise de la pivoine (
Botrytis paeoniae) a fait son apparition à plusieurs endroits au Québec. Des taches foliaires de couleur rouge se développent. Les tiges affectées noircissent et se recourbent en forme de crosse. Cette espèce de
Botrytis n’affecte que les pivoines. Pour la prévenir : éviter les excès d’irrigation, favoriser une bonne circulation d’air entre les plants, tailler près du sol et retirer toutes les parties affectées en désinfectant le sécateur entre chaque coupe.
Chrysomèle de la salicaire et ses dommages
Photo : IQDHO
La chrysomèle de la salicaire (Galerucella calmariensis) et ses dommages ont été observés sur des salicaires pourpres (Lythrum salicaria) ornementales cultivées en pépinière, en Montérégie. Les larves et les adultes occasionnent des dommages qui ressemblent à ceux des altises (feuilles criblées de trous arrondis).
L’adulte mesure de 3 à 5 mm. Son corps cylindrique est brun clair, généralement avec un triangle foncé sur le thorax. La larve est jaune, tachetée de noir et ressemble à une chenille. Ces insectes disparaissent après quelques semaines d’activité. Ainsi, rabattre les plants permet de faire pousser de nouvelles feuilles exemptes de dommages.
POUR PLUS D’INFORMATION
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Marie-Édith Tousignant, agr. et Nicolas Authier, agr. (IQDHO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Pépinières ornementales ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.