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Le perceur de la courge, nouvel ennemi des cucurbitacées



Que vous soyez producteur biologique ou jardinier amateur, si vous cultivez des citrouilles, des courges ou des courgettes, vous pourriez faire face, dans les prochaines années, à un défi additionnel : le perceur de la courge.

Un si joli papillon…
Le perceur de la courge est un papillon au corps noir et orange, aux ailes transparentes et aux pattes orangées, frangées de longues soies noires. On peut notamment observer cet insecte, qui est actif pendant la journée, en train de s’alimenter de nectar.

Les femelles vivent en moyenne cinq jours et les mâles, trois jours. Malgré sa courte vie, la femelle peut pondre entre 150 et 200 œufs. Ceux-ci sont déposés individuellement, près du sol, sur la tige principale des plants de zucchini, de courge ou de citrouille. Plusieurs œufs peuvent être pondus sur un seul plant. Les œufs commencent à éclore environ 14 jours après la ponte.
 
Image Agri-Réseau

Perceur de la courge adulte (Melittia cucurbitae [Harris])

Source : Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection



Des chenilles bien cachées… et voraces!
Dès l’éclosion, les nouvelles larves s’enfoncent à l’intérieur des tiges, où elles se nourrissent des tissus végétaux. Les dommages passent longtemps inaperçus, tout comme le trou d’entrée à la base du plant. Ce n’est qu’au bout de quelques semaines, lorsque les chenilles sont grosses et que les excréments se sont accumulés passablement dans les tissus vasculaires, que l’apparence des plants attire l’attention. Ils sont alors jaunâtres, ils s’effondrent et meurent en quelques jours. Cette période correspond souvent à la fin du développement larvaire, qui dure de quatre à six semaines.

Des dommages signalés dans le sud du Québec
Le perceur de la courge est présent depuis de nombreuses années dans les États de la côte est américaine. Au Québec, ce n’est qu’en 2018 que les premiers dommages ont été signalés et que l’insecte a été identifié par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Les trois premiers cas provenaient d’entreprises du sud de la Montérégie-Ouest et de l’île de Montréal.

En 2019, le MAPAQ, en collaboration avec le Club Bio-Action, a mis sur pied un premier réseau de surveillance du papillon dans 6 champs de cucurbitacées en Montérégie. Six pièges, munis d’une phéromone spécifique au perceur de la courge, ont été installés à la mi-juin dans ces champs de grandeur variée et majoritairement en culture biologique.

Grâce au suivi qui a été fait, on a constaté que le plus grand nombre de captures hebdomadaires était obtenu autour du 20 juillet. Dans tous les sites, des papillons ont été capturés dans les pièges. Les pics de captures ont toutefois été faibles, se situant entre deux et dix papillons capturés en une semaine. Des dommages ont été observés sur trois des six emplacements.
 
Image Agri-Réseau

Piège de type Héliothis comportant une phéromone attractive pour piéger le perceur de la courge adulte.

Source : Isabelle Couture



Une seule génération présente au Québec
Au Québec, une seule génération du perceur de la courge est présente. En Montérégie, le pic de l’émergence des adultes, selon le suivi de 2019, pourrait se situer autour du 20 juillet. Le vol des papillons peut cependant s’étaler sur près d’un mois. Par conséquent, il arrive que l’on puisse constater des dommages sur les fruits à ce moment. En effet, si les derniers papillons émergent vers la mi-août, les femelles pourraient préférer pondre sur des fruits en développement plutôt que sur des plants vieillissants. Des régions plus au nord pourraient avoir un pic d’émergence des papillons décalé par rapport à la Montérégie et enregistrer davantage de dommages sur les fruits.

Peu de moyens de lutte contre le perceur de la courge
Bonne nouvelle : même si la courge est l’hôte de prédilection, celle de type Butternut semble épargnée par l’insecte. Pour les autres courges, citrouilles et courgettes, cependant, les champs les plus à risque semblent ceux en régie biologique. De plus, le papillon semble préférer pondre sur les plants qui sont situés en bordure de petites parcelles.

Qu’il s’agisse de lutte biologique ou de lutte traditionnelle, il n’y a actuellement aucun insecticide homologué au Canada contre le perceur de la courge. Par ailleurs, même si un tel produit était disponible, la fenêtre d’intervention serait très courte et nécessiterait des pulvérisations répétées visant la base du plant, puisque la larve pénètre la tige immédiatement après son éclosion.

Par conséquent, pour la saison 2020, il est important de vérifier si les cucurbitacées sont endommagées par le perceur de la courge. Au mois d’août, si des plants matures jaunissent subitement et meurent, il est possible que ce soit à cause de l’insecte. Regardez à la base du plant s’il y a des trous d’entrée. À l’aide d’un couteau, ouvrez la tige sur la longueur. Vous verrez peut-être de petites larves dodues à l’intérieur. À la récolte, vous pourriez aussi découvrir des galeries créées par la larve à la surface du fruit. Si vous désirez confirmer le diagnostic, envoyez un plant contenant des larves au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ.

RAP – Réseau cucurbitacées : une surveillance étendue dès cette saison
Grâce à ses collaborateurs, le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) pourra assurer cette année la surveillance de plus de 30 pièges installés dans 8 régions du Québec. Les données serviront à mieux connaître l’insecte, son étendue, ainsi que la gravité des dommages qu’il provoque. Il sera ensuite plus facile de se pencher sur des stratégies de contrôle.


Références
IRIIS phytoprotection
Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection

 
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Date de publication : 21 mai 2020
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