Activités de recherche exploratoires afin de documenter la problématique des taches alternariennes dans les crucifères
Durant la saison 2024, nous avons effectué un essai de sensibilité des cultivars de brocoli dans le but d’améliorer la gestion des taches alternariennes dans cette culture très sensible à A. brassicicola. Parallèlement à cet essai, des semences des lots utilisés pour l’essai ont aussi été analysées afin de quantifier la contamination des semences à Alternaria brassicicola.
Ce projet répond à l’objectif No 1 du Plan d’agriculture durable (PAD) : réduire l’usage des pesticides et leurs risques pour la santé et l’environnement. En effet, la tache noire alternarienne est parmi les ennemis les plus préjudiciables pour la santé et l’environnement dans les crucifères-fleurs. La sélection de cultivars moins sensibles à la maladie contribue à réduire les besoins en fongicides.
Par ailleurs, dans le but de mieux comprendre l’arrivée des spores dans le champ, des capteurs de spores ont été installés sur le site de l’essai de cultivars, implanté dans un champ de brocoli et de choufleur de 30 hectares. De plus, afin d’explorer la présence d’Alternaria brassicicola dans le sol, postrécolte, une campagne d’échantillonnage de sols a été menée à l’automne 2024 sur des sites de crucifères atteints par les taches alternariennes à l’été 2024.
À la suite de nos observations, les semences de brocolis sont majoritairement exemptes d’ADN d’Alternaria brassicicola. Quant à la présence initiale d’inoculum au champ, après 2 années de projets similaires avec des capteurs de spores, on observe que les spores sont généralement détectées en nombre considérable seulement après les premiers symptômes sur les feuilles au champ. Le cultivar Belstar, qui présentait une faible contamination des semences, a été le premier à montrer une tache alternarienne en début de saison. Toutefois, il fait partie des cultivars ayant subi le moins de dommages sur les inflorescences à la récolte, comparable à TLALOC. À l’inverse, le cultivar Diamante s’est révélé le plus sensible, suivi d’Emerald Crown. Ceci suggère que la contamination modérée des semences et les dommages observés en début de saison n’expliqueraient pas nécessairement à elles seules les pertes de rendements à la récolte. De plus, les résultats suggèrent que la sévérité des dommages observés sur le feuillage ne constitue pas un indicateur fiable de la sévérité des dommages à la récolte.
