Le dépistage de la rouille jaune est recommandé dans toutes les régions du Québec, notamment celles touchées en 2016 et dont la couverture de neige a pu assurer sa survie sur le blé d’hiver. L’inoculum peut aussi provenir du sud-ouest de l’Ontario où des foyers d’infestation sont observés.
LA ROUILLE JAUNE DU BLÉ : PRÉSENTE DANS CERTAINES RÉGIONS
État de la situation
La rouille jaune du blé causée par le champignon Puccinia striiformis f. sp. tritici est présente au Québec depuis 2013. Les spores produites par cette rouille sur le blé de printemps peuvent infecter à l’automne le feuillage du blé d’hiver. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit dans un site du Lac-Saint-Jean (Normandin) où la maladie s’était fortement manifestée dans un essai de blé d’hiver à l’automne 2016 (photo 1). Cette rouille a pu se maintenir sur le feuillage pendant tout l’hiver sous la couverture de neige et a repris son développement ce printemps (photo 2). Ainsi, les champs de blé d’hiver situés dans les régions où la rouille jaune était présente dans des champs de blé de printemps en 2016 et où une bonne couverture de neige ait pu empêcher le gel des feuilles de blé d’hiver sont à risque. Il est donc recommandé de procéder au dépistage dans ces champs ainsi que dans les champs de blé de printemps situés dans ces mêmes régions. Le tableau suivant montre les observations du suivi de la maladie au printemps 2016 et au printemps 2017 dans les sites faisant partie du Réseau Grandes Cultures du Québec (RGCQ) et des observations recueillies dans des champs signalés au RAP Grandes cultures.
ND : Non disponible
* Région non couverte par le RGCQ
Il est quand même possible que des régions exemptes pour le moment de rouille jaune soient touchées un peu plus tard au courant de la saison parce que les spores de rouille peuvent être transportées sur de longues distances par les vents, et le plus souvent par les vents dominants du sud-ouest. Ainsi, des spores provenant de régions du sud-ouest de l’Ontario où des foyers d’infestation ont été observés pourraient arriver jusque dans nos régions (www.ars.usda.gov/main/docs.htm?docid=9757).
Il y a donc lieu de rester vigilant et de visiter régulièrement ses champs de blé, que ce soit du blé d’hiver ou du blé de printemps, puisque l’infection peut survenir à n’importe quel stade de développement du blé.
Stratégie d’intervention
Un suivi régulier des champs de blé d’hiver et de printemps au cours des deux prochaines semaines ou jusqu’à la floraison est de mise, particulièrement si la température de l’air se maintient pendant plusieurs jours entre 10 et 15 °C, soit les températures optimales de développement de la rouille jaune. Cette surveillance est d’autant plus justifiée pour les cultivars classés très sensibles et extrêmement sensibles par le RGCQ.
Dans le Guide de production du blé d’hiver de l’Alberta, on mentionne qu’il faut prévoir une intervention lorsque 5 % des feuilles (moyenne du champ) présentent des symptômes. Idéalement, l’application d’un fongicide foliaire homologué contre la rouille jaune doit se faire avant que 5 % de la surface de la feuille étendard (dernière feuille du haut) soit atteinte, ce qui correspond environ à quatre lésions d’au moins un centimètre.
Pour plus de détails sur le dépistage, veuillez consulter le bulletin d’information sur la rouille jaune. Vous y trouverez également de l’information sur sa biologie et sur les moyens de lutte.
Pour connaître le degré de sensibilité de vos cultivars à la rouille jaune, veuillez consulter le Guide du Réseau Grandes Cultures du Québec.
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| Photo 1 : Rouille jaune sur blé d’hiver Normandin, automne 2016 D. Pageau, AAC |
Photo 2 : Rouille jaune sur blé d’hiver Normandin, 12 juin 2017 D. Pageau, AAC |
Références
- Rioux, S., B. Mimee, A.-È. Gagnon, and S. Hambleton. 2015. First report of stripe rust (Puccinia striiformis f. sp. tritici) on wheat in Quebec, Canada. Phytoprotection 95 : 7-9
- Rioux, S. 2017. Maladies observées chez les céréales au Québec en 2016. Can. Plant Dis. Survey 97 : 123-124. (http://phytopath.ca/publication/cpds/)
Groupe de travail sur les maladies des grandes cultures
Cet avertissement a été rédigé par Sylvie Rioux, agr., Denis Pageau, M. Sc.. et Isabelle Fréchette, agr., avec la collaboration de Marc Saulnier, tech. agricole, Jean Goulet, sélectionneur, Julie Durand, agr., Élisabeth Dubé, assistante de recherche et Élisabeth Vachon, agr. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
