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Grandes cultures, Avertissement No 50, 8 septembre 2017

Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP, réseau Grandes cultures, avertissement

Ce texte traite de dépistage et de désherbage de fin de saison, puisque ce moment de l’année constitue une fenêtre intéressante particulièrement pour la répression des mauvaises herbes vivaces, bisannuelles et les annuelles hivernantes.
 
 

LE DÉPISTAGE DES MAUVAISES HERBES ET LE DÉSHERBAGE DE FIN DE SAISON


 

Essentielle 1re étape : le dépistage

Le dépistage d’automne est un préalable essentiel au désherbage de fin de saison. Il permet en effet de déterminer la nécessité d’intervenir ou non en prérécolte ou en postrécolte en fonction de certains seuils et des objectifs recherchés. Il permet aussi de déceler l’introduction de mauvaises herbes nouvelles et d’éventuelles résistances aux herbicides. Dans le cas où vous suspectez de la résistance, vous pouvez faire parvenir des échantillons de graines au CÉROM. Pour plus d’information, consultez l’avertissement N° 37 du 3 août 2017 Service de détection de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides. Le dépistage d’automne permet aussi de vérifier si  les interventions phytosanitaires réalisées durant la saison ont été efficaces et d’obtenir le portrait des mauvaises herbes présentes au champ afin de mieux orienter les interventions phytosanitaires de l’année suivante. 

 

Le désherbage de fin de saison

 

Quelques notions de base

La fin de la saison culturale est une bonne période pour réprimer les annuelles hivernantes (bourse-à-pasteur, vélar fausse giroflée, vergerette du Canada, etc.), les bisannuelles (barbarée vulgaire, armoise bisannuelle, bardane, etc.) et les vivaces (pissenlit, plantain, etc.) à l’aide d’herbicides. Voici quelques notions de base sur l’intérêt d’un traitement herbicide de fin de saison et sur les conditions nécessaires à son efficacité : 
 

  • À l’automne, il y a souvent plus de surface foliaire pour absorber les herbicides qu’au printemps, où la surface foliaire est moins développée que le système racinaire. Ainsi, au printemps, la quantité de matière active diffusée jusqu’aux racines sera donc souvent insuffisante pour bien réprimer la plante. De plus, à l’automne, les hydrates de carbone des végétaux contenus dans les parties aériennes des plantes se déplacent activement vers les racines pour assurer la survie hivernale de ces dernières, ce qui assure une meilleure efficacité de certains herbicides;
  • Après la récolte de la culture principale au moyen d’une moissonneuse-batteuse ou la fauche d’une prairie, certaines mauvaises herbes (telle l’asclépiade commune) ne produisent pas suffisamment de feuillage. Dans ce cas-ci, un traitement de prérécolte sera préférable; 
  • Les mauvaises herbes doivent être en croissance active, c’est-à-dire ne pas avoir été affectées par un gel meurtrier (survenant à environ -5 °C) ou endommagées par un travail de sol, le passage de machinerie ou un autre stress. Suivant un faible gel automnal, il est recommandé d’attendre quelques jours afin que les plantes vivaces reprennent leur croissance et puissent alors être réprimées efficacement par un traitement herbicide. Il faut consulter les étiquettes des différents herbicides pour connaître les spécifications en ce qui concerne les délais d’application après un gel ou après le travail de sol;
  • Les annuelles hivernantes et les bisannuelles sont généralement présentes sous forme de rosettes près du sol à ce moment de l’année et sont alors plus sensibles aux herbicides à la condition qu’elles soient encore en croissance active;
  • Les traitements localisés sont à privilégier lorsque les infestations de mauvaises herbes sont en foyers restreints.

 

Prérécolte ou postrécolte?

 

Le désherbage chimique de prérécolte

Les applications en prérécolte de la culture principale permettent la suppression de certaines mauvaises herbes vivaces et bisannuelles et la dessiccation des cultures et des mauvaises herbes annuelles afin de faciliter la récolte de la culture et d’en optimiser sa qualité. L’application d’un herbicide de type dessiccant en prérécolte (ex. : carfentrazone-éthyl, diquat, ou glufosinate d’ammonium) a pour objectif de détruire la partie aérienne des adventices, ce qui facilite la récolte, mais n’assure aucune suppression des vivaces en contrepartie. En effet, l’action très rapide d’un dessiccant n’affecte que les parties vertes directement atteintes par la bouillie. Le glyphosate peut également être employé comme dessiccant en prérécolte, mais son effet est moins rapide. Seul ce dernier peut être utilisé pour réprimer les mauvaises herbes vivaces et bisannuelles alors que les herbicides de type dessiccant détruisent seulement la partie aérienne des adventices. Les traitements de prérécolte ne sont pas permis dans les cultures produites pour la semence. Pour les cultures destinées au marché de l’alimentation humaine, il est important de vérifier auprès de l’acheteur si de telles applications sont permises. De plus, certaines restrictions s’appliquent par rapport à l’alimentation du bétail et aux délais avant la récolte.
 
Les interventions réalisées en prérécolte permettent d’agir plus tôt et empêchent que les mauvaises herbes ne soient fauchées ou enterrées par des résidus de récolte. Il faut toujours s’assurer que les mauvaises herbes soient au bon stade de développement, en croissance active et que les doses homologuées en prérécolte puissent permettre une répression efficace de celles-ci. Les doses doivent être respectées afin de ne pas entraîner un dépassement de la limite maximale de résidus sur les plantes et les grains. Pour maximiser l’efficacité de cette technique, il faut s’assurer d’avoir un volume d’eau suffisant surtout lorsque les mauvaises herbes sont cachées par la culture, une bonne hauteur de rampe ainsi qu’une température adéquate. Consultez les étiquettes des différents herbicides pour connaître les spécifications par rapport aux différents produits et cultures.

 

Le désherbage chimique de postrécolte

Les applications d’herbicides en postrécolte sont souvent associées à la destruction de prairies en vue d’implanter une nouvelle culture, mais elles peuvent aussi être utiles pour la suppression des mauvaises herbes vivaces et bisannuelles. Elles peuvent être plus efficaces que les applications réalisées en prérécolte pour lutter contre certaines mauvaises herbes, entre autres celles qui poussent près du sol, telles que le pissenlit et le plantain.
 
Les plantes fourragères ou les mauvaises herbes à détruire doivent absolument être en croissance active. De plus, les résidus de cultures et les applications de déjections animales ou de chaux ne doivent pas recouvrir les mauvaises herbes ou la culture ciblée, sans quoi l’efficacité ne sera pas au rendez-vous. Un plus grand choix de produits est disponible pour les traitements en postrécolte des cultures que pour ceux en prérécolte. Ce choix doit se faire en fonction de l’ennemi ciblé, de la culture à implanter ainsi que des groupes d’herbicides utilisés antérieurement. À cet effet, consultez SAgE pesticides pour effectuer une recherche de produits.

 

 

Autres moyens d’interventions en fin de saison

Un programme de gestion intégrée des mauvaises herbes repose sur l’emploi de différentes composantes, dont le suivi des champs via le dépistage ainsi que la mise en place de différentes méthodes de lutte (mécanique, biologique et chimique). Afin de limiter la quantité d’herbicides appliquée, de diminuer les risques sanitaires et environnementaux associés à leur utilisation et de prévenir le développement de résistance, voici les actions à préconiser en fin de saison pour diminuer la pression des mauvaises herbes :
 

  • La mise en place de cultures de couverture permet à la fois de faire compétition aux mauvaises herbes déjà en place, mais aussi de diminuer l’apparition de nouvelles, en occupant l’espace laissé par la culture récoltée;
  • L’aménagement et l’entretien des bandes riveraines par des espèces appropriées limitent la présence dans ces bandes des mauvaises herbes pouvant contaminer le champ;
  • Le retrait manuel des mauvaises herbes est tout indiqué afin de prévenir l’envahissement de mauvaises herbes présentes en foyers et pour certaines mauvaises herbes dont les graines sont dispersées par la moissonneuse-batteuse, par exemple l’abutilon et le datura stramoine ;
  • Le désherbage mécanique après la récolte, dont l’efficacité repose sur la profondeur du travail qui doit être identique à celle de l’enracinement des mauvaises herbes ciblées;
  • Le nettoyage de l’équipement de récolte permet de diminuer les risques de propagation des mauvaises herbes d’un champ à l’autre. À cet effet, vous pouvez visionner la vidéo Nettoyage d'une moissonneuse-batteuse - Biosécurité dans le secteur des grains et consulter les fiches 2, 2A, 2B et 2C faisant partie de la trousse d’information La biosécurité dans le secteur des grains.


 

Mise en garde

Veuillez vous référer aux étiquettes des fabricants en ce qui concerne les doses, les modes d’application et les renseignements supplémentaires. En aucun cas, la présente information ne remplace les recommandations indiquées sur les étiquettes des pesticides. Le RAP décline toute responsabilité relative au non-respect de l’étiquette officielle. Pour votre sécurité, assurez-vous de vous prémunir de l’équipement et des vêtements de protection individuelle recommandés. 


 

Pour plus d’information

  • Callow, K. 2013 Quel est le meilleur moment pour le contrôle des mauvaises herbes vivaces? Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales. Disponible en ligne
  • Coordination services-sonseils. Répression des mauvaises herbes vivaces et des bisannuelles en fin de saison dans les grandes cultures, 2012, 22 pages.
  • Cowbrough, M. 2013. Utilisation d’herbicides avant la récolte dans le soya. Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales. Disponible en ligne
  • Cowbrough, M. 2016. Conseil sur le désherbage automnal. Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales. Disponible en ligne
  • Guide Prérécolte produit par Monsanto. Disponible en ligne
  • OMAFRA. 2016. Guide de lutte contre les mauvaises herbes 2016-2017. Section 6. Lutte contre les mauvaises herbes en présemis et en postrécolte. Publication 75F. Disponible en ligne
  • Recherche dans les étiquettes de pesticides. Santé Canada, Agence de règlementation de la lutte antiparasitaire en ligne
  • SAgE pesticides  http://www.sagepesticides.qc.ca/



Cet avertissement a été rédigé par Véronique Samson, agr., Marie-Édith Cuerrier, agr. et Isabelle Fréchette, agr., avec la collaboration de Brigitte Duval, agr., Annie Marcoux, agr., Ermin Menkovic, agr. et Romain Néron, agr.-botaniste. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, MAPAQ, Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
Auteur(s) : RAP - Réseau Grandes cultures
Date de publication : 08 septembre 2017
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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