
AVANCEMENT DES TRAVAUX ET DÉVELOPPEMENT DES CULTURES
Ail d'automne (sauf indication contraire)
Tableau 1 : Stades d'avancement des cultures pour les régions où l'information est disponible
Oignons et poireaux
Échalotes
- Lanaudière : 5 à 6 feuilles
- Montérégie : Les échalotes plantées ont de 2 à 5 feuilles, tandis que les échalotes semées vont jusqu'au stade 4 feuilles.
INSECTES
Mouche des semis et mouche de l’oignon
Des dommages de larves de la mouche des semis ont été rapportés cette semaine dans l’oignon et dans une moindre mesure dans l’échalote, en Montérégie uniquement. Il ne s’agit pas d’une nouvelle vague de ponte, mais bien de l’évolution des larves déjà présentes. Lorsque les larves ont été identifiées, il s’agissait de la mouche du semis. Aucun dommage de la mouche de l’oignon n’est donc rapporté.
Thrips
Dans l’oignon sec, une première observation de thrips est signalée au Bas-Saint-Laurent en bordure de champ, de même que dans Lanaudière et dans les Laurentides. En Estrie et en Montérégie, où ils étaient déjà présents la semaine dernière, le nombre de plants porteurs est en augmentation, surtout dans l’oignon planté, mais le nombre d’individus par plant reste faible et il n’est pas encore temps de traiter. La présence des thrips est faible dans l’oignon vert, et en légère augmentation dans l’échalote avec peu d’individus par plant en Montérégie. Une faible présence est aussi rapportée dans l’ail sur un site en Montérégie et un site dans Lanaudière.
Dans les oignons, le dépistage des thrips commence dès le stade de 2 feuilles. Regardez au cœur du plant, afin d’y dénombrer les thrips adultes et larves. Le seuil d’intervention couramment utilisé est de 1 thrips par feuille, mais celui-ci peut être ajusté en fonction des conditions météorologiques à venir, de l’efficacité des produits utilisés et du marché visé (récolte avec feuillage ou bulbe sec). Pour les oignons secs qui ne seront pas entreposés (sans ROYAL MH), il est possible de tolérer plus de thrips sans nuire au rendement. Voir la fiche technique pour plus d’information.
Vers gris
En Montérégie uniquement, des dommages de vers gris sont rapportés dans l’oignon sec, dans un champ d’échalote et dans un semis d’oignon vert. Des traitements ont été nécessaires.
Pour dépister les vers gris faucheurs, il faut vérifier la présence de plants coupés dans le champ. En fouillant le sol autour d’un plant récemment endommagé, il est souvent possible de retrouver la chenille responsable. Dans l’oignon, des interventions sont justifiées seulement si les dommages sont assez importants pour diminuer les densités de plants. Des traitements peuvent être effectués seulement dans les zones problématiques du champ. Veuillez consulter la fiche technique pour plus d’information sur la prévention et la lutte contre les vers gris.
Avis aux intéressés, le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) souhaite récolter des larves de vers gris, dans le cadre d’un projet de recherche.
Teigne du poireau
À ce jour, les dommages rapportés restent légers à modérés dans l’ail pour la majorité des sites et souvent presque nuls sur les plus grandes superficies. Des observations de chenilles sont rapportées dans Chaudière-Appalaches et nouvellement au Saguenay–Lac-Saint-Jean alors des cocons sont rapportés en Estrie et en Montérégie.
Les captures sont en légère hausse en Montérégie-Ouest et dans Lanaudière, où le modèle prévoit que le vol des adultes de la deuxième génération est déjà en cours et que le pic aura lieu dans la dernière semaine de juin. Les captures sont faibles dans les autres régions.
Dans les poireaux et les oignons transplantés, seules les petites superficies peuvent nécessiter une intervention; les dommages dans les grands champs sont trop éparpillés pour justifier une intervention.
Enfin, les semis d’oignons et d’oignons verts sont habituellement trop petits pour être attirants pour la teigne; aucune intervention n’est donc à prévoir pour cette génération.
Il est fortement recommandé de se référer au document La teigne du poireau : Stratégie de lutte.
Une stratégie à deux traitements peut être justifiée dans les cas suivants :
- La période d’activité des papillons s’est étalée sur plus de 3 semaines. Cette situation se produit davantage dans les régions plus froides.
- Il est prévu d'utiliser un produit à base de Bt (Bacillus thuringiensis) comme insecticide.
- Stratégie à un traitement : intervenir environ 20 jours après la date correspondant au milieu de la période où les papillons ont été les plus actifs.
- Stratégie à deux traitements : effectuer le premier traitement environ 13 jours après la date qui correspond au milieu de la période où les papillons ont été les plus actifs et le deuxième traitement, 14 jours après le premier.
Pour les fermes où aucun piégeage n'est effectué (CLIQUEZ ICI POUR VOIR LE TABLEAU DES DATES DE TRAITEMENTS)
Région | Stratégie à 1 traitement | Stratégie à 2 traitements | |
Date | Date 1 | Date 2 | |
Mauricie | 11 juin | 4 juin | 18 juin |
Capitale-Nationale (excluant Charlevoix) | 16 juin | 9 juin | 23 juin |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 19 juin | 12 juin | 26 juin |
Abitibi-Témiscamingue Charlevoix |
21 juin | 14 juin | 28 juin |
Bas-Saint-Laurent | 24 juin | 17 juin | 1 juillet |
Gaspésie Côte-Nord |
27 juin | 20 juin | 4 juillet |
MALADIES
Oignon sec, oignon vert et échalote
La brûlure de la feuille (Botrytis squamosa) n’est rapportée qu’en Montérégie pour l’instant, où son incidence est en augmentation dans l’oignon sec semé et planté. La régie fongicide se poursuit. Des taches sont aussi observées dans l’échalote, où la régie fongicide a débuté cette semaine. L’incidence est faible dans l’oignon vert, mais la régie fongicide débute ou se poursuit cette semaine.
Stratégie pour le contrôle de la brûlure de la feuille
Un dépistage hebdomadaire permettra un bon suivi de l’évolution de la maladie ainsi que de l’efficacité des traitements. Les résultats du dépistage, couplés à l’utilisation de capteurs de spores et d’un modèle prévisionnel, supporteront la décision de traiter ou non, d’allonger le nombre de jours entre deux traitements et le choix de fongicides. L’initiation des régies de traitements se fait idéalement avant l’apparition de feuilles mortes, soit environ au stade 3-4 feuilles. Les biofongicides peuvent être appliqués lorsque les risques de développement de la maladie sont faibles. Il est possible d’être plus tolérant dans les oignons secs plantés qui ne seront pas entreposés, puisque la qualité du feuillage est moins importante si aucun antigerminatif n'est appliqué avant la récolte.
Brûlure stemphylienne
Les premières taches de brûlure stemphylienne (Stemphylium vesicarium) ont été observées en Montérégie dans l’oignon sec planté.
Autres maladies
Quelques sites d’oignon sec, en Montérégie seulement, présentent des symptômes de fusariose du plateau où une progression depuis la semaine dernière est rapportée pour l’un d’eux. La situation est stable dans l’échalote où la maladie était rapportée la semaine dernière. Un cas de pourriture bactérienne est aussi rapporté en Montérégie. Les premiers symptômes de la maladie s'observent sur une des feuilles d’âge moyen, située à l’intérieur du bouquet foliaire, qui flétri et s’affaisse, tandis que les autres feuilles demeurent vertes et en santé. En conditions humides, la feuille affectée a une texture molle et se désagrège facilement, tout en étant gluante au toucher. Si les conditions sont favorables, la pourriture envahit graduellement le bulbe et le plant entier finit par mourir. Lorsque des conditions sèches surviennent peu après l’infection, la feuille affectée sèche rapidement et, parfois, le bulbe est épargné. Par contre, il arrive aussi que la maladie redémarre en entrepôt.
Ail
En Montérégie, un nouveau site avec des symptômes de pourriture fusarienne a été rapporté, alors que la maladie est en progression sur un site où elle avait été rapportée la semaine dernière.
Des symptômes s’apparentant à ceux de la pourriture du col causée par Botrytis sp. sont rapportés en Estrie.
Poireau
Aucune maladie n’est à signaler dans le poireau pour l’instant.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Eve Abel, agronome (MAPAQ) et Carl Dion-Laplante, agronome (PRISME), avec la collaboration de Marie-Anne Lauzon-Miron, étudiante (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du sous-réseau Oignon, ail et poireau ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
