Sur l'ensemble de la province, le temps a été généralement chaud et sec. Les précipitations ont été rares, rendant l'irrigation nécessaire dans la majorité des champs. Ces conditions, qui ne sont pas optimales pour le développement des crucifères, entraînent l'apparition de nombreux désordres physiologiques comme la montaison, la granulée brune et la brûlure de la pointe.
En ce qui concerne les maladies bactériennes, des symptômes de pourriture molle bactérienne et de nervation noire sont présents par endroits. On observe une légère augmentation des symptômes dans les champs irrigués par aspersion, puisque cette méthode favorise, entre autres, la propagation de ces maladies.
Du côté des maladies fongiques, quelques cas de pourriture sclérotique sont observés sur les pommes de chou, le chou-fleur et le brocoli. Le mildiou est observé sur des vieilles feuilles de rutabaga et de navet (rabiole), sans nécessiter d'intervention pour le moment. Une baisse des températures sous les 24 °C pourrait toutefois favoriser son développement.
Enfin, pour la tache noire alternarienne (Alternaria brassicicola), les dommages à la récolte pourraient être sous-estimés. En effet, dans des champs exempts de symptômes sur le feuillage, des dommages sur les inflorescences ont été observés à la récolte. En début d'infection, de petites lésions peuvent apparaître au niveau des pédicelles des crucifères-fleurs, sans provoquer de dépression apparente sur l'inflorescence ni de tache à la base du plant.
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ACTIVITÉ DE RECHERCHE SUR LA RÉSISTANCE DES TACHES ALTERNARIENNES AUX FONGICIDES Au cours de la saison 2025, un exercice d’échantillonnage de crucifères affectées par la tache noire alternarienne (Alternaria brassiciola) sera mené dans le cadre d’un projet sur la résistance aux fongicides. Nous vous invitons à signaler à l’équipe du CIEL tout foyer d’infection observé. Celle-ci coordonnera avec vous la collecte des échantillons. Les sites participants recevront un sommaire personnalisé à la fin de la saison. Les informations associées aux échantillons demeureront confidentielles.
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Si vous avez des doutes sur les symptômes que vous observez, n'hésitez pas à communiquer avec l'équipe du RAP Crucifères ou les experts du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ. D'ailleurs, afin d'encourager le secteur de l'agriculture biologique et la relève agricole à faire appel à ses services, le LEDP offre gratuitement des analyses à ces clientèles.
INSECTES RAVAGEURS
Voici le sommaire des observations pour les insectes ravageurs :
Les températures actuelles favorables à leur développement, on observe une augmentation de l'activité des altises (des crucifères, des navets) et quelques interventions sont nécessaires.
Le battage des céréales pousse les thrips à se déplacer vers d'autres cultures. On en dépiste un peu plus dans les champs de chou pommé. Il est important d'intervenir rapidement, avant qu'ils ne se cachent sous les feuilles de chou et qu'on ne puisse plus les atteindre avec les insecticides.
La ponte de la deuxième génération de la mouche du chou se poursuit. Dans le sud de la province, la pression augmente, alors qu'on observe davantage d'oeufs et parfois, des larves (mouche des semis et/ou du chou) dans le feuillage de chou chinois.
Le niveau d'infestation de la cécidomyie du chou-fleur varie selon les champs. On suspecte la présence de dommages par endroits, bien qu'ils soient souvent dissimulés par le développement de la pourriture molle bactérienne qui profite des portes d'entrée laissées par ce ravageur pour infecter la culture.
On rapporte une hausse de l'activité des punaises et des pucerons dans plusieurs secteurs. Plusieurs collaborateurs ont rapporté la présence de colonies de pucerons et de miellat sous le feuillage.
On observe une activité faible à modérée de la piéride du chou et de la fausse-teigne des crucifères, alors que la fausse-arpenteuse du chou est présente par endroits dans le sud-ouest de la province.
Dans Lanaudière, on rapporte également la présence de noctuidés dans les pommes de chou chinois.
Avant d’utiliser un pesticide, il est important de lire attentivement l’étiquette du produit et de suivre les recommandations qui y sont indiquées. En tout temps, si l’information de ce communiqué diffère de celle de l'étiquette, cette dernière prime.
RAPPEL : DESTRUCTION DES RÉSIDUS ET IMPLANTATION DE CULTURES DE COUVERTURE
Après la récolte de vos cultures ou l'abandon d'un champ, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus. Cette opération permet d'empêcher les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur impact sur les crucifères de la saison, mais également sur celles qui seront cultivées dans les années à venir. D'ailleurs, parmi les stratégies préventives de lutte contre la nervation noire, il est recommandé d'enfouir rapidement les résidus de culture pour accélérer leur décomposition.
Après la destruction des résidus de culture, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation (travail du sol) et leur développement contribuent à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en faisant compétition aux mauvaises herbes et en nuisant au cycle de développement de certains ravageurs et de certaines maladies. Il faut toutefois attendre les bonnes conditions de sol et climatiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître de manière optimale. Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus grand est le choix d’espèces qu'il est possible d'utiliser. Voici quelques documents permettant de mieux connaître les cultures de couverture à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique :
- Cultures de couverture en productions maraichères;
- Optimiser les cultures de couverture en production maraichère (p. 13);
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire;
- Guide des cultures de couverture en grandes cultures;
- Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines;
- Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée);
- Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Marilou Ratté, agr., Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Laurianne Pichette, agr.-phytopathologiste et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

