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La drosophile à ailes tachetées (DAT) est un ravageur particulièrement problématique pour le secteur des petits fruits étant donné son grand potentiel de ponte et l’explosion de ses populations en fin de saison, au moment de la récolte des petits fruits d’automne. Les insecticides peuvent induire la mortalité des adultes, mais pas des larves qui sont cachées dans les fruits. Pour l’instant, la lutte à la DAT repose essentiellement sur l’application répétée et alternée d’insecticides toxiques pour les pollinisateurs et, pour certains, avec des indices de risque pour l’environnement (IRE) et la santé (IRS) non négligeables. Pour réduire l’impact phytosanitaire de la DAT dans les cultures de petits fruits, l’utilisation de lâchers d’insectes stériles comme méthode de lutte est une avenue prometteuse. Pour poursuive les efforts de développement entamés depuis 2014 par l’IRDA, les objectifs de ce projet étaient : 1-de déterminer la capacité d’envol et le rythme circadien d’émergence des adultes de DAT stérilisés et 2-d’évaluer chez les producteurs l’efficacité de premiers lâchers sur des parcelles de framboises d’automne. En 2018, pour l’objectif 1, nous avons évalué l’effet de différentes doses d’irradiation sur le délai de déploiement des ailes et sur le patron circadien d’émergence des mâles en conditions de laboratoire. Nos résultats montrent que, quelle que soit la dose d’irradiation testée, celle-ci n’a pas d’impact significatif sur le temps de déploiement des ailes et le moment d’émergence des mâles. En 2019 et 2021, pour l’objectif 2, nous avons réalisé des lâchers hebdomadaires de DAT stériles chez trois producteurs de framboises ayant chacun une parcelle témoin à distance raisonnable d’une parcelle traitée. Durant la saison de production, nous avons effectué un suivi des DAT sauvages/stériles dans les champs (piégeage) et un suivi des infestations (incubation de fruits) chaque semaine. À la suite de ces deux années d’essai, nous avons observé certains résultats encourageants : les DAT stériles se dispersent peu entre les parcelles, et le nombre de larves par fruit en 2019 était inférieur dans les parcelles traitées aux DAT stériles en comparaison aux témoins. Cependant, la grande variabilité entre les champs choisis pour l’expérience, la difficulté à produire suffisamment de pupes et un pourcentage d’émergence des pupes au champ très variable ont probablement contribué à l’obtention de résultats moins probants qu’attendus. Des pistes d’amélioration sont donc proposées pour la poursuite de la recherche.