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Toujours plus coûteux…

Comme société canadienne, nous pouvons encore renverser la tendance et permettre une véritable aide à l’établissement dans le secteur agricole. 
 
Le terme agro-alimentaire est maintenant le terme utilisé pour désigner toute activité économique reliée à l’agriculture. Pour illustrer l’évolution de notre langage, si nous revenons de quelques années, avant les années 1980, le ministère du gouvernement du Québec se nommait tout simplement le ministère de l’Agriculture. Nous avons jugé bon de changer son nom pour le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation. Nous ne voyons plus simplement l’agriculture comme étant des agriculteurs et agricultrices qui produisent de la nourriture pour nourrir la population. Aujourd’hui, nous nommons le secteur agricole par un terme plus global qui est le secteur agro-alimentaire ce qui fait en sorte que nous tendons graduellement à oublier les acteurs principaux qui sont les producteurs agricoles eux-mêmes.
 
Par conséquent, comme la majorité des secteurs de l’économie aujourd’hui, la plupart des producteurs agricoles se sont industrialisés et ont passé de petite ferme familiale à de véritables entreprises agricoles. Un fait est qu’en moyenne, le nombre de fermes au Québec comme dans le reste du Canada a diminué considérablement alors que leur taille ne cesse d’augmenter d’année en année. De 1991 à 2011, le nombre de fermes au Canada a diminué de 27 % alors que leur taille a augmenté en moyenne de 598 à 778 acres par ferme. Cette tendance est accompagnée par une augmentation de l’âge moyen des producteurs agricoles passant de 47,5 à 54 ans durant la même période (Beaulieu, 2015). C’est certainement un constat auquel nous devons faire face, mais la question reste à savoir si nous acceptons la tendance ou est-ce que nous devons essayer de la ralentir ou l’arrêter. Dans le cas où nous optons pour essayer de renverser la tendance, des choix de société importants entrent en ligne de compte.
 
La réalité est que comme jeune entrepreneur, débuter une entreprise en production agricole ou acheter une entreprise existante devient de plus en plus difficile financièrement étant donné que leur valeur augmente d’année en année. La majorité des petites entreprises développe une rentabilité par la vente de produits qui se différencient des grandes chaînes alimentaires, mais construire son propre marché comprend certainement ses défis pour développer une clientèle solide et fidèle. Au Québec, une aide à la relève agricole est offerte aux jeunes voulant débuter en agriculture. Une aide financière variant en fonction du niveau d’études entre 20 000 $ et 50 000 $ est offerte aux jeunes à temps plein comme subvention à l’établissement et entre 10 000 $ et 25 000 $ pour quelqu’un à temps partiel (FADQ, 2017). Cette aide est offerte depuis plusieurs années maintenant alors que la diminution du nombre de fermes est toujours présente. L’efficacité de cette aide financière doit donc peut-être être remise en question.
 
La principale préoccupation est que comme société, il n’est peut-être pas à notre avantage d’obtenir un système agricole comme celui de l’Australie où la taille moyenne des fermes est environ 11 fois supérieure à la moyenne du Canada (Statistique Canada, 2006). L’exode rural devient donc presque généralisé dans un cas comme celui-là. Il n’est probablement pas envisageable de faire une réforme semblable à la Chine dans les années 1980 où leur réforme économique rurale a réparti les terres en fonction du nombre de ménages créant des millions de petites fermes familiales (Statistique Canada, 2006). Par contre, la société canadienne devrait peut-être envisager sérieusement la possibilité de créer un programme d’aide financière globale pour permettre véritablement au jeune de s’établir en agriculture et avoir les ressources nécessaires pour permettre sa rentabilité à court et moyen terme. Bien sûr que le coût d’une mesure comme celle-là serait très élevé pour le gouvernement et que son application demanderait des règles strictes mais pour des régions où l’agriculture est en déclin, ce pourrait être une bonne mesure pour rendre vraiment possible l’établissement des jeunes en agriculture et garder nos régions occupées.  
 
Mario Roy
Étudiant en Économie Agricole,
Campus Macdonald de l’Université McGill
 

Références :
 
Martin Beaulieu, 2015. Changements démographiques dans le secteur canadien de l'agriculture. Disponible sur http://www.statcan.gc.ca/pub/96-325-x/2014001/article/11905-fra.htm (accédé au site internet le 9 février 2017). Statistique Canada. Canada
 
FADQ (La Financière agricole du Québec), 2017.  Programme d'appui financier à la relève agricole. Disponible sur  http://www.fadq.qc.ca/appui-financier-a-la-releve-agricole/description/ (accédé au site internet le 10 février 2017). Gouvernement du Québec. Québec
 
Statistique Canada, 2006. Un portrait de d’agriculture canadienne. Disponible sur 
http://www.statcan.gc.ca/ca-ra2006/articles/snapshot-portrait-fra.htm (accédé au site internet le 10 février 2017). Gouvernement du Canada. Canada
 
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Organisation : Université McGill
Collaborateur(s) : Mario Roy
Date de publication : 11 avril 2017

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