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Solanacées, Avertissement No 2, 9 juin 2022

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - SolanacéesInsecticides homologués en 2022. Météo et situation actuelle. Premières observations de pucerons (tomate, poivron et aubergine). La taille des drageons dans la tomate peut limiter les infections bactériennes (chancre et moucheture). Doryphore de la pomme de terre dans l'aubergine : dépistage et seuils d'intervention. Cultures intercalaires. 

 

INSECTICIDES


Le bulletin d'information N° 1 Principaux insecticides homologués pour les solanacées en 2022 a été publié le mardi 7 juin 2022. 

 

MÉTÉO et SITUATION ACTUELLE

Les plantations sont bien avancées dans l’ensemble de la province. Les températures sont plus près des normales. Nous sommes loin des canicules des dernières années! Dans la dernière semaine, tout le Québec a reçu au moins 25 mm de pluie, sauf le Bas-Saint-Laurent, les Laurentides et l’est de la Montérégie. Les réserves d’eau sont, pour la plupart, rechargées. Il y a également eu quelques épisodes de grêle isolés. Pour plus de détails sur les précipitations et degrés-jours accumulés, vous pouvez consulter le sommaire agrométéorologique solanacées (1er au 7 juin 2022).
 
Les bonnes conditions du sol lors des plantations sont un atout précieux pour la poursuite de la saison. Les racines pourront mieux se développer dans des sols qui n’ont pas été compactés par les excès de pluie comme c’est parfois le cas au printemps. Un système racinaire vigoureux est le meilleur atout pour optimiser la production des légumes-fruits qui se récoltent sur une longue période. Ensuite, il faudra veiller à ce que l’irrigation soit fournie en quantité suffisante et aux bons moments. On peut cependant dire que les plants partent du bon pied! 


TOMATE
 
On observe une belle reprise des plants sur l’ensemble des régions. Quelques présences de pucerons ailés ont été signalées, mais les pucerons sont rarement préoccupants dans la tomate en champ. À la suite des précipitations régulières, un premier traitement préventif de cuivre, contre diverses maladies, a été effectué sur quelques sites. En Chaudière-Appalaches, la grêle a causé des dommages dans certains champs. 

 

MALADIES BACTÉRIENNES DE LA TOMATE : TAILLE DES DRAGEONS 


Pour l’instant aucun cas de bactériose n’est rapporté. Plus l’apparition du chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. Michiganensis) et de la moucheture bactérienne (Pseudomonas syringae pv. tomato) seront retardés, moins l’impact de ces maladies sur la culture sera important. 
 
Étant donné que les plants peuvent être porteurs de la maladie sans démontrer de symptômes, la taille des drageons doit être bien réalisée afin de limiter les blessures aux plants. Ceci pourrait avoir un impact important sur la dissémination des maladies bactériennes. Dans les champs les plus hâtifs de tomates qui seront tuteurées ou drageonnées, les drageons du bas des plants ont atteint une longueur idéale pour procéder à leur taille. 
 
Voici des recommandations pour procéder à la taille des drageons : 
  • Tailler des drageons tendres et jeunes, qui mesurent de 5 à 10 cm. 
  • À faire le matin, lorsque les drageons sont gorgés d’eau. Ils cassent plus facilement et la coupe est nette. Ceci permet également aux blessures de mieux cicatriser avant la tombée du jour. 
  • Des conditions asséchantes sont idéales. Attendre que la rosée soit disparue et que le feuillage soit sec. Les bactéries se multiplient à une vitesse exponentielle en présence d’eau et il faut éviter de manipuler les plantes durant ces situations à risque. 
  • Si des foyers de plants suspects sont observés, procéder à la taille de ces zones en dernier et marquer l’endroit avec des fanions. 
  • Lorsque le drageon est plus long que 10 cm, ce qui n’est pas l’idéal, il est recommandé d’utiliser un sécateur ou un petit couteau. Le temps consacré à la taille sera plus long, les lignes de coupe seront plus importantes et cicatriseront moins vite. Ces plus grosses blessures infligées aux plants représentent des portes d’entrée pour les infections bactériennes. Il est important de toujours travailler avec des outils propres. Désinfectez les lames entre chaque plant. De l'éthanol peut être vaporisé sur les lames.  
  • Pour les petits champs, il est souhaitable de se laver et désinfecter les mains tous les 50 mètres, et pour les plus grands champs tous les 100 mètres. Cette mesure peut être compliquée à réaliser pour de grandes superficies. 
 

Cinq drageons prêts à être taillés sur le plant  
Christine Villeneuve (MAPAQ) 
 

Drageon qui mesure 6 à 7 cm  
Christine Villeneuve (MAPAQ) 


 
POIVRON


Malgré les nuits fraîches, une belle reprise des plants est aussi observée dans cette culture. 
 
Puceron
La présence de pucerons ailés a été observée en Montérégie et dans Lanaudière. Il est important d’effectuer un dépistage régulièrement. En début de saison, les pucerons se cachent dans la tête des plants, autour des boutons floraux ou sur le revers des jeunes feuilles, par exemple. 

Puceron dans le poivron

Pucerons sous une feuille de poivron
Karine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ) 


Plusieurs espèces de pucerons peuvent se retrouver dans les tunnels. Le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) et le puceron vert du melon (Aphis gossypii) sont décrits dans des fiches IRIIS phytoprotection. 
 
Pour le poivron, les seuils d’intervention recommandés sont : 

 
En agriculture biologique, les produits homologués pour les pucerons sont les huiles de culture (par exemple SUFFOIL-X) et les savons insecticides à base de sel de potassium d’acide gras, comme le SAFER’S et le OPAL, ainsi que le TROUNCE qui contient également de la pyréthrine. Toujours vérifier auprès de votre organisme de certification avant d’utiliser un produit. Ce sont des insecticides de contact qui doivent donc être pulvérisés directement sur les insectes pour être efficaces, incluant le dessous des feuilles. Dans certaines conditions, ces produits peuvent occasionner de la phytotoxicité. Consulter l’étiquette pour des instructions précises d’emploi. 

 
Autres
Dans Lanaudière, les vers gris ont causé des dommages, justifiant même un traitement. Les premières taches bactériennes ont été observées en Montérégie.  

 

AUBERGINE


Des colonies de pucerons ont été détectées dans des aubergines dans Lanaudière. Les mêmes seuils que ceux recommandés dans le poivron pourront être utilisés. 

Doryphore de la pomme de terre 
Les premiers doryphores de la pomme de terre adultes ont fait leur apparition en Montérégie, en Estrie et dans la Capitale-Nationale. Pour l’instant, aucun traitement n’est nécessaire selon les observateurs du Réseau, surtout que ce sont les jeunes larves qui seront visées par les traitements insecticides. Il est important d’effectuer un dépistage régulièrement. 
 
Technique de dépistage
Dépister de 25 à 30 plants par champ à une fréquence de 1 à 2 fois par semaine. Plus les températures sont chaudes, plus le développement de l’insecte est accéléré. Les œufs éclosent entre 5 à 11 jours après la ponte. Porter une attention particulière aux bordures des champs orientés du côté où étaient les cultures attractives l’année précédente (aubergine, pomme de terre). Inspecter la face inférieure des feuilles à la recherche des masses d’œufs et vérifier les points de croissance des plants, car les petites larves aiment s’y alimenter. Si c’est possible, traiter uniquement les parties de champ pour lesquelles le seuil est atteint. Dans le sud du Québec, on assiste souvent à une seconde génération. 
 
Seuils d’intervention 
L’aubergine est une plante qui se développe relativement lentement et elle est hautement attirante pour le doryphore qui peut faire beaucoup de dommages, et rapidement, par temps chaud. Les seuils d’intervention suggérés dans le tableau 1 proviennent du recueil d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères et ont été développés dans le nord-est des États-Unis pour la tomate.

Les photos suivantes permettent de visualiser les 4 stades larvaires :  

Larves de stades L1 (1,5 à 2mm) (à droite) et L2 (5 mm) (à gauche) : le pronotum est entièrement noir
 
L3 : la larve mesure environ 8 mm et une coloration orangée apparaît sur le pronotum
L4 : la larve est plus pâle, il lui reste une mince bande noire entre la tête et le thorax, et elle mesure jusqu’à 12 mm


Tableau 1 : Seuils d’intervention du doryphore de la pomme de terre dans l’aubergine 
 
Stade de la culture Seuil d’intervention suggéré 
Plants de moins de 15 cm (6 pouces) de hauteur 
2 petites larves (L1-L2) 
ou 
1 grosse larve (L3-L4) en moyenne par plant 
ou 
10 % de défoliation causée par les adultes
Plants de plus de 15 cm (6 pouces) de hauteur  4 petites larves (L1-L2) 
ou 
2 grosses larves (L3-L4) en moyenne par plant 
ou 
20 % de défoliation causée par les adultes

 
 
Le saviez-vous, les intercalaires en productions maraîchères c’est possible! 
 
Dans la tomate, cette technique est utilisée même sur de grandes surfaces. Le raygrass et/ou le trèfle court sont généralement utilisés. L'incorporation de la semence améliore la levée. Toutefois, il faut être prêt à la faucher. Différentes techniques de fauche sont utilisées et doivent être adaptées à largeur de l’entre-rang :  tracteur + faucheuse, tondeuse, débroussailleuse autoportée. Le tuteurage de la culture facilite la fauche. Puisqu’il est plus difficile de bien entretenir l’intercalaire dans les solanacées non tuteurées, l’implantation de cette technique doit être améliorée. 

Les cultures intercalaires permettent de : 
  • Réduire l’application d’herbicides; 
  • Maintenir la vigueur des plants; 
  • Réduire les éclaboussures de sol sur les plants et les fruits; 
  • Récolter, même à la suite d'une pluie; 
  • Meilleure portance de la machinerie; 
  • Réduire l’érosion hydrique et éolienne; 
  • Améliorer la santé du sol. 
 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
 



Cet avertissement a été rédigé par Riva Khanna, agr. (MAPAQ) et Nadia Surdek, agr. (Groupe Pleineterre inc.) et a été partiellement adapté de l’avertissement N° 2 du 4 juin 2020. Il a été révisé par la Direction de la phytoprotection. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. 

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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Solanacées
Date de publication : 09 juin 2022

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