Arbres de Noël, Avertissement No 5, 27 mai 2025

Le dépistage des pucerons est terminé en Estrie et en Chaudière-Appalaches. Peu de cécidomyies observées en activité. La période d’infection de la brûlure des pousses et du rouge des aiguilles est en cours. Il est encore temps de retirer les balais de sorcière. 
 
 
Le temps frais a ralenti la vitesse de développement des pousses annuelles des arbres. Le sol gorgé d'eau par les pluies des derniers jours complique les travaux au champ, dont la plantation des jeunes arbres et l'application d'herbicides en postlevée qui ont été retardées. Cette semaine, les producteurs-collaborateurs du Réseau travaillent sur les tâches suivantes : application de l’engrais, fauchage des entre-rangs et enlèvement des cônes.

Pour le contrôle des mauvaises herbes, si un herbicide en postlevée est prévu, surveillez la hauteur des mauvaises herbes problématiques dans vos plantations, car dans certains secteurs, le chiendent et la vesce jargeau ont dépassé le stade recommandé. Attention à la dérive : les applications en postlevée sont réalisées en jets dirigés, à la base des arbres. Consultez votre conseiller pour établir une stratégie adaptée aux espèces problématiques dans vos plantations.

Notez que la conservation du couvre-sol entre les rangs est une bonne pratique, au lieu de sa destruction avec un herbicide, puisqu’il protège contre l’érosion et offre un abri pour les prédateurs naturels.
   
   
Le dépistage des pucerons est terminé. Des dommages de pucerons commencent à être visibles sur des pousses aux stades IV et V. Un traitement réalisé après l'apparition des dommages est très peu efficace, car les pucerons sont bien protégés par les aiguilles de la pousse et par le miellat qu'ils produisent. Quand la population de pucerons est sous le seuil d'intervention (moins de 9 % des pousses avec au moins un puceron), il est normal d'observer quelques dommages dans les arbres, car leur présence est tolérée. À la fin de la saison, moins de 5 % de dommages seront observés sur les pousses, ce qui est acceptable pour les acheteurs.

Aussi, la présence de pucerons dans les jeunes pousses est très attractive pour les prédateurs. Ces derniers pourraient contribuer à diminuer les populations. 
   
   
Le dépistage des cécidomyies du sapin est en cours en Estrie dans des sites avec historique. Pour le moment, la population semble faible. Notez que le cycle de cet insecte semble terminé en Chaudière-Appalaches puisqu’aucune femelle, en activité de ponte, n’a été observée dans les zones à risque.

Dans les zones où de l'activité a été observée en 2024, surveillez la présence d'œufs et de larves dans les bourgeons des arbres aux stades III, III+ et IV. Portez une attention particulière aux bourgeons situés sur le tiers supérieur des arbres. L'insecte est à surveiller dans les zones en bordure des boisés et celles à l'abri des vents dominants.

Comme la population de la cécidomyie du sapin est en déclin, il est possible qu'une proportion élevée de cécidomyies inquilines (Dasineura balsamicola), son principal ennemi naturel, soit présente cette année. Notez qu'il est difficile de les différencier au champ, car elles se ressemblent beaucoup. Cet ennemi naturel ne cause pas de dommages aux aiguilles, il est incapable de former des galles. En s’accolant à la cécidomyie du sapin, la larve de la cécidomyie inquiline se fait envelopper dans la même galle et cause sa mort à cause de sa rugosité au fil de la saison. 

Pour connaître la stratégie d’intervention, consultez cette fiche.
 
 
Les précipitations des derniers jours sont favorables au développement des maladies foliaires comme la brûlure des pousses. Comme le temps frais ralentit le développement des pousses annuelles des arbres, il faut rester vigilant, car la période d'infection est prolongée.
 

Si des arbres sensibles, présentant des symptômes de 2024, sont encore aux stades III+ et IV, le nouveau feuillage doit être protégé avant la prochaine pluie, selon la stratégie appliquée. Consultez votre conseiller.

     

Un traitement fait avec la matière active trifloxystrobine, pour protéger les pousses du Delphinella balsameae, sera également efficace contre le rouge des aiguilles. Notez que sortir et détruire les arbres très affectés, non commercialisables, qui sont une source d’inoculum, aide grandement à diminuer la pression de cette maladie. 

Pour en connaître plus sur cette maladie et sur la stratégie de contrôle, consultez cette fiche technique.
 
    
Il est grand temps d’enlever les branches atteintes par la rouille-balai de sorcière, puisque la sporulation du champignon (poudre jaune) sera observée sous peu et est imminente en Montérégie. Après ce moment, on doit attendre la fin de la sporulation avant de recommencer à couper les branches infectées. 

  

Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.

Cet avertissement a été rédigé par Dominique Choquette, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Arbres de Noël ou le secrétariat du RAP. Édition : Mathieu Côté, agronome et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.