
Canicule et irrigation, augmentation marquée des cas d’insolation et de pourriture apicale. Mildiou : premier cas dans la pomme de terre au Québec, malgré des conditions peu propices à son développement; autres maladies en augmentation ou stables. Acariens en hausse, insectes stables ou en diminution.
MÉTÉO ET ÉTAT DES CULTURES
La canicule accable l’ensemble de la province, alors que dans certains endroits, il n'y a pas eu de précipitations depuis la dernière semaine de juillet. Les cultures sont au ralenti et montrent des signes de stress hydrique. Les systèmes d’irrigation sont sollicités et le niveau des bassins diminue. Heureusement, des précipitations et des températures plus proches des normales de saison sont prévues cette semaine.
Les maladies et plusieurs ravageurs sont stables ou en baisse, alors que certains ravageurs, comme les acariens, profitent du temps chaud et sec.
Le sommaire agrométéorologique solanacées vous informe des précipitations et du cumul des degrés-jours entre le 6 et le 12 août 2025, et depuis le 30 avril :
PROBLÈMES ABIOTIQUES
Avec la canicule, la pourriture apicale affecte fortement les tomates et les poivrons. Augmenter l’irrigation réduit les risques de la voir apparaître. Les cas d’insolation sont également en hausse. Des cas de zippering et d’épaule jaune dans la tomate sont également rapportés.
Les signes d’épaule jaune, ou collet jaune, se situent près du pédoncule des fruits. Cette zone reste jaune ou verte, même quand le fruit est mûr. Ce phénomène survient quand les fruits sont insuffisamment protégés du soleil ou que leur température dépasse 30 °C.
MALADIES
Mildiou
Un premier cas de mildiou a été rapporté au Québec dans la pomme de terre en Montérégie, le 13 août dernier. Il s’agit du deuxième cas au Québec en 2025, le premier cas identifié provenait d’une serre de tomates du Centre-du-Québec, le 29 juillet dernier.
La semaine dernière, un deuxième cas de mildiou a également été identifié en Ontario, cette fois dans les tomates de champ. Trois cas ont également été confirmés depuis le début juillet dans l’est de l’État de New York selon le site Web USABlight.
Bien que les températures chaudes et ensoleillées diminuent les risques, il est essentiel de faire un dépistage plus fréquent. Il faut également porter attention aux conditions particulières de chaque champ, qui peuvent être favorables localement au développement de la maladie.
Pour plus d’information sur les symptômes et les méthodes de lutte, veuillez consulter :
- l'alerte N° 1 du RAP Solanacées (même si celle-ci a été rédigée le 14 août 2024, les conseils restent d'actualité);
- la fiche technique Mildiou de la tomate en champ.
Une liste des produits homologués pour le contrôle du mildiou est disponible dans le Bulletin d'information : Principaux fongicides et biofongicides homologués dans les solanacées en 2025. Une liste des produits autorisés en agriculture biologique est disponible dans le bulletin d'information Spécial phytoprotection bio 2025.
Maladies fongiques
Comme la semaine dernière, la tache septorienne, sur la tomate, et la tache alternarienne, sur la tomate et l’aubergine, sont stables, mais en augmentation sur certains sites. En Montérégie et en Outaouais, le blanc est en hausse dans les tomates sous abris.
La moisissure grise sur la tomate et la sclérotiniose augmentent lentement là où elles étaient déjà présentes.
Dans le poivron, il y a très peu de Phytophthora capsici.
Dans l’aubergine, la verticilliose est en augmentation graduelle sur plusieurs sites, mais s’est stabilisée dans Lanaudière. Comme la maladie est favorisée par des stress (chaleur et sécheresse) et les sols chauds (entre 25 et 28 °C), elle sera à surveiller au cours des prochains jours.
Dans la cerise de terre, les maladies déjà présentes (tache cercosporéenne, tache alternarienne) se sont stabilisées également.
Maladies bactériennes
Comme la semaine dernière, le chancre bactérien dans la tomate progresse très rapidement en Montérégie et en Outaouais, mais s’est stabilisé dans Lanaudière et en Chaudière-Appalaches. Un premier cas est signalé dans la Capitale-Nationale. Les conditions chaudes (entre 24 et 32 °C) et l’humidité relative élevée sont idéales pour cette maladie, alors que la moucheture, qui préfère des températures un peu plus fraîches (18 à 24 °C), s’est stabilisée. Les maladies bactériennes dans le poivron sont également stables.
INSECTES ET ACARIENS
Les populations d’acariens profitent de la chaleur et de la sécheresse. Une hausse de l’activité des tétranyques dans la tomate, l’aubergine et la cerise de terre est notée par les collaborateurs. Des traitements ont été nécessaires sur certains sites. Il n’y a pas de seuil d’intervention établi au Québec, mais les traitements peuvent être envisagés si la population augmente rapidement et qu’il y a persistance des conditions sèches. Il n’est pas nécessaire de traiter si les femelles prennent une couleur orangée. Cela signifie qu’elles entrent en diapause avec la diminution de la durée du jour. Elles cesseront graduellement de se nourrir et de pondre (source : Recueil des seuils d'intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères).
Des foyers de tarsonèmes dans le poivron sont signalés dans les régions des Laurentides, de la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches.
La punaise terne est en diminution dans la plupart des régions, sauf en Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale où la présence de nymphes nécessite parfois des traitements. Les punaises pentatomidés semblent un peu plus présentes dans la tomate cette semaine, tant les adultes que les nymphes. Les dommages sur les fruits sont présents, mais minimes. Le seuil d’intervention de 5 punaises pour 25 plants tient compte du décompte combiné de punaises ternes et de punaises pentatomidés.
Les pucerons profitent également du temps chaud et sec. Les collaborateurs rapportent des augmentations parfois rapides, tant des ailés que des colonies, justifiant parfois un traitement. Certains collaborateurs rapportent du miellat sur les plants dans le poivron et l’aubergine.
Le doryphore dans l’aubergine et la chrysomèle trirayée dans la cerise de terre sont en diminution marquée.
Les cicadelles qui semblent apprécier le temps chaud et sec causent des dommages sur les plants d’aubergine en Montérégie.
Les captures de pyrale du poivron demeurent très faibles cette semaine et on en trouve seulement dans le réseau de piégeage dans le maïs sucré : 4 en Capitale-Nationale, 2 au Bas-Saint-Laurent et une seule en Montérégie, bien que des dommages sont observés sur d’autres sites. Le seuil d’intervention est atteint lorsque la somme des captures des 2 pièges en bordure d'un champ est de 7 papillons, peu importe leur race, au cours des 7 derniers jours. Pour plus d’information, veuillez consulter la fiche technique La pyrale du maïs dans le poivron : stratégies d'intervention pour les champs à risque.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Alex-Antoine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ) et révisé par Riva Khanna, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc., Lise Bélanger et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

