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Pomme de terre, Avertissement No 16, 22 août 2025


Météo : rafraîchissement des températures avec des précipitations variables. Développement de la culture : un peu de répit avec le temps moins chaud, mais maintien du dépérissement dans des parcelles; l'irrigation se poursuit là où nécessaire ou possible. Maladies : aucun nouveau cas de mildiou, risque faible à léger en cours de période; progression constante des maladies de faiblesse (brûlure hâtive, flétrissure verticillienne, dartrose); évolution variable d’autres pathogènes. Insectes : situation comparable à la dernière période, soit activité restreinte du doryphore, pression variable de la cicadelle de la pomme de terre et populations élevées de pucerons ou de tétranyques par endroits.

 
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES

Pour la période du 15 au 21 août 2025, la chaleur s’est poursuivie par endroits en tout début de période avec des valeurs entre 28 et 31 °C, surtout dans les secteurs sud et centre de la province. Puis, le mercure a rapidement chuté à partir du 17 août pour se maintenir quelques jours sous les moyennes pour la date. Des nuits ont été particulièrement fraîches et même froides par endroits, dont le 18 août avec 4 °C à Lanoraie dans Lanaudière, 2 °C à Saint-Léonard-de-Portneuf dans la Capitale-Nationale, 1 °C à Guérin au Témiscamingue et même 0 °C à Montmagny en Chaudière-Appalaches (consultez le sommaire agrométéorologique). Un front météorologique a traversé à nouveau la province le 17 août, donnant des quantités variables en termes de précipitations. En général, les cumuls ont été sous les 20 mm, sauf localement plus dans des secteurs du centre, comme à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, en Mauricie, avec plus de 40 mm enregistrés (voir la carte des précipitations cumulées au cours des sept derniers jours). Pour la nouvelle période qui débute (soit du 22 au 28 août), Environnement Canada prévoit des températures plutôt chaudes en tout début de période avant une chute du mercure à partir de samedi ou dimanche selon le secteur, pour se maintenir généralement sous les moyennes de saison par la suite. Des précipitations sont annoncées pour dimanche à mardi, mais plus fréquentes pour des secteurs plus au nord, avec des cumuls variant de 15 à 30 mm selon le secteur.

 
DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE

Le retour à des températures plus fraîches, avec parfois des rosées le matin, a donné un peu de répit à la culture. Les précipitations du dimanche 17 août ont également été les bienvenues avec une reprise de la croissance dans des parcelles, bien que le bas des plants soit chlorosé ou même séché dans des cas. Mais les quantités reçues ont été insuffisantes par endroits, dont dans l’est de la province. L’irrigation s’est donc poursuivie ou a repris selon le secteur et la santé végétative de la parcelle, là où les réserves en eau sont encore disponibles pour le permettre. Les cultivars reconnus comme plus tolérants à la sécheresse (mais pas nécessairement à la forte chaleur) se tirent encore bien d’affaire en plusieurs endroits (ex. : 'Caribou Russet', 'Reveille Russet', 'Mountain Gem', ‘Red Maria’). Cependant, le cultivar ‘Goldrush’ a mal passé à travers la dernière canicule avec de l’échaudage en plusieurs endroits. Des collaborateurs ont observé la reprise du remplissage de tubercules dans des parcelles, à la suite d’un arrêt sous la forte chaleur de la dernière période. Cependant, il reste encore du calibre à aller chercher pour les parcelles à maturité plus tardive. Il est rapporté par endroits la présence de deux familles distinctes de tubercules dans des cultivars plus tardifs, ce qui est exigeant pour des plants en situation de stress. Une hausse de défauts sur tubercules est mentionnée par des collaborateurs de certaines régions (ex. : fissure de croissance, cœur creux), avec une incidence qui reste à préciser. Le défanage dans des cultivars hâtifs et aussi de mi-saison s’est poursuivi ou a débuté en cours de période selon la région et le producteur. Les mauvaises herbes sont plus nombreuses dans certains champs (dont chénopodes, petite herbe à poux et graminées diverses).

 
GESTION DES MALADIES

Mildiou
Aucun nouveau cas de mildiou de la pomme de terre n'a été rapporté ou observé en cours de période. Cela limite donc sa présence dans des champs en pomme de terre (et en tomate) à un seul cas depuis le début de la saison, soit celui déclaré le 13 août en Montérégie. Un suivi serré se poursuit pour la parcelle qui avait montré quelques symptômes de la maladie. Les producteurs du secteur visé par la présence confirmée du mildiou doivent maintenir le suivi de leurs champs pour détecter hâtivement toute trace possible de la maladie, surtout dans les parcelles avec « encore du vert ».

Depuis les précipitations du dimanche 17 août, les risques de développement du champignon ont augmenté par endroits, sans être élevés. Avec quelques journées de précipitations dans les prévisions, le temps moins chaud à venir, la formation de longues rosées certains matins et la pratique de l’irrigation par endroits, des conditions peuvent devenir plus favorables au champignon. Une protection régulière de la culture devrait être maintenue, en adaptant la fréquence d’application et le choix du produit selon les conditions météorologiques en cours et celles à venir, ainsi que de l’état de la parcelle et la date prévue du défanage.

Si la présence du mildiou est suspectée dans votre région ou dans une de vos parcelles, il ne faut pas hésiter à communiquer avec votre conseiller agricole ou l’avertisseur du RAP Pomme de terre. En cas de doute, les producteurs sont encouragés à soumettre un échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pour une identification.

Ailleurs au Canada, aucun nouveau cas de mildiou n’a été rapporté dans la pomme de terre et la tomate en Ontario en cours de période et encore aucun dans les autres provinces. Pour le suivi par capteurs de spores au Québec, Airspore a rapporté le captage de sporanges au Québec le 4 août dernier, mais rien depuis. Selon le site Web PlantAid, par USA Blight, aucun nouveau cas n’a été rapporté en cours de période.

Une liste des produits homologués pour le contrôle du mildiou est disponible sur le site Web de SAgE pesticides et/ou celui du Profil ontarien pour la protection des cultures.

Brûlure hâtive
La maladie a continué à progresser en province à la suite de conditions de stress et/ou de plants en phase de sénescence. Cela est particulièrement le cas pour des parcelles du sud de la province où la brûlure hâtive est présente sur l’étage supérieur de plants, ce qui contribue à un dépérissement plus rapide. Cependant, des collaborateurs en province rapportent l’absence de la maladie ou seulement quelques symptômes dans le bas de plants dans des champs. Donc, le tout varie selon la parcelle et aussi le cultivar. Une intervention plus ciblée à cette période-ci demeure du cas par cas et ne serait justifiable que pour des parcelles à vocation tardive. 

Voici des observations concernant d’autres maladies d’intérêt et suivies par le RAP Pomme de terre :
  
  • Flétrissure verticillienne : progression constante des symptômes associés à cette maladie de faiblesse, et ce, dans plusieurs régions, avec une augmentation du nombre de parcelles touchées. Des baisses de rendement sont à prévoir par endroits.
  • Dartrose : hausse des dommages ou symptômes du champignon responsable, et ce, en plusieurs endroits en province. Des cultivars sont plus affectés que d’autres. La pratique de l’irrigation peut, sous certaines conditions, contribuer au développement de la maladie. C’est le bon moment de prendre en note les parcelles touchées afin de sélectionner des cultivars plus tolérants à implanter pour les prochaines saisons dans les champs plus à risque et/ou en y ajustant la régie de culture au besoin.
  • Jambe noire : pas ou peu de progression des symptômes rapportée, sauf localement sous irrigation soutenue. Des tubercules présentant un début de pourriture bactérienne en lien avec cette maladie ont été identifiés par des collaborateurs dans certaines parcelles.
  • Gale commune : une progression de symptômes est rapportée dans des parcelles du sud et aussi du centre de la province, pour des sites plus à risque.
  • Plants virosés : pas ou peu de changement depuis les dernières semaines, avec une bonne incidence dans des parcelles dont les plants porteurs présentent maintenant plus de sénescence par endroits.
  • Moisissure blanche (pourriture sclérotique) et moisissure grise (Botrytis) : ces maladies ont généralement peu évolué dans les parcelles porteuses (sauf sous irrigation localement), avec une activité qui demeure sans impact sur la culture.
 
Image Agri-Réseau

Début de symptômes de dartrose sur un plant de pommes de terre, sur des tiges couchées et en contact direct avec le sol
(19 août 2025)

Source : Patrice Thibault, agr. (RLIO)

 
 
GESTION DES RAVAGEURS

La saison progresse rapidement. Normalement, on devrait continuer à protéger les plants de pommes de terre au besoin, selon les données du dépistage, jusqu'à 10-12 jours de la date de défanage prévue. Si les plants ont beaucoup dépéri, ce qui est le cas en plusieurs endroits, une intervention est rarement justifiée contre des insectes à ce stade-ci de la saison. Cependant, certains peuvent encore mériter plus d’attention par endroits.

Malgré le temps chaud du mois d’août, l’activité du doryphore de la pomme de terre est demeurée à nouveau sous le seuil de nuisibilité en cours de période, et ce, pratiquement partout en province. Des adultes reviennent parfois en plus grand nombre en bordure de certaines parcelles avec quelques éclosions dans des zones de champs, mais le tout demeure bien tolérable selon les collaborateurs. Le dépistage devrait se poursuivre pour les cultivars plus tardifs afin de déterminer la nécessité d’une intervention.
 
La pression de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) est variable selon la région et la parcelle. Certains collaborateurs rapportent une hausse des captures sur piège et/ou plus de nymphes observées sous du feuillage par endroits, dans des parcelles qui n’ont pas reçu de traitement récemment. Les symptômes reliés à leur activité sur le feuillage des plants sont plus difficiles à observer avec la santé du feuillage qui se détériore dans des parcelles. Un contrôle de la CPT est souvent réalisé avec celui des pucerons, en utilisant le bon produit et si possible celui le moins nocif pour les auxiliaires.

Voici d’autres insectes ou acariens d’intérêt qui ont été observés en cours de période à travers la province : 
 
  • Pucerons : leur activité varie en province et elle demeure élevée dans certaines régions comme dans la Capitale-Nationale, alors que des interventions sont nécessaires par la présence de fortes colonies dans des parcelles. Un bon volume de bouillie est nécessaire pour obtenir un meilleur résultat. Ce ne sont pas tous les champs qui sont porteurs de pucerons d’où la nécessité d’effectuer un dépistage régulier de tous les champs. Souvent, lors de populations plus légères, la présence d’auxiliaires, comme les coccinelles, permet un contrôle adéquat des pucerons sans avoir recours à un produit phytosanitaire. De plus, un défanage prochain de la parcelle ne justifie pas d’intervention.
  • Tétranyque à deux points : la présence de ces acariens demeure toujours limitée à la région de la Capitale-Nationale, où quelques autres parcelles ont vu le seuil de nuisibilité atteint en cours de période. Une différence dans les infestations entre des cultivars a été observée. Tout comme les pucerons, la nécessité d’une intervention dépend de la pression de ce bioagresseur et de la date prévue du défanage. Il est à noter que ce ne sont pas les mêmes produits qui contrôlent les tétranyques que ceux utilisés contre les pucerons et/ou la cicadelle de la pomme de terre.
  • Punaise terne : toujours une faible activité rapportée en province, avec des adultes observés principalement dans la tête de plants.
  • Altise à tête rouge : présence remarquée dans plusieurs parcelles en province, mais moins que prévu et sous le seuil de nuisibilité retenu. 
  • Pyrale du maïs : une activité stable des larves présentes dans des champs du secteur du Saguenay–Lac-Saint-Jean, avec quelques nouvelles parcelles porteuses au Bas-Saint-Laurent.
  • Thrips : un insecte qui est plus présent dans quelques parcelles cette année (ex. : Capitale-Nationale) à la suite du temps chaud et sec d’août. Les adultes et les larves de ces insectes piquent pour s’alimenter des feuilles, ce qui cause des folioles présentant de nombreuses taches de couleur argentée. Les dommages sur les plants de pommes de terre demeurent limités présentement. Ces thrips (adultes) peuvent être également capturés sur des pièges collants jaunes servant à la CPT. Il n’y a pas de seuil de nuisibilité connu dans la pomme de terre.
  • Psylle de la pomme de terre (agent responsable du Zebra chip) : aucune capture n’a eu lieu dans le cadre des activités d’un piégeage réalisé en province et sous la supervision du MAPAQ. Cet insecte est également suivi dans d’autres régions en Amérique du Nord où il est plus problématique dont en Idaho du côté des États-Unis.
 
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du sous-réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. Édition : Mathieu Côté, agr. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Pomme de terre
Date de publication : 22 août 2025

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