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Grandes cultures, Avertissement No 6, 4 juin 2021

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Grandes cultures
Le GEL et les grandes cultures. Cas de VER-GRIS MOISSONNEUR aussi au sud de la province (maïs et soya). TIPULE DES PRAIRIES : dommages. Causes de MAUVAISE LEVÉE (maïs et soya) et resemis. RAVAGEURS DU CANOLA (altises, limaces et cécidomyie du chou-fleur). Contrôle de l'AMARANTE TUBERCULÉE. 
  

SENSIBILITÉ AU GEL DES GRANDES CULTURES
Hélène Brassard, agr., Yves Dion, agr. et Brigitte Duval, agr. (MAPAQ) et Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)


Dans les deux dernières semaines, la température est descendue sous 0 ºC dans plusieurs régions du Québec. Des dommages sont rapportés dans le maïs, le soya, les céréales et le canola.
 
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Figure 1 : Photos de soya et de maïs affectés par le gel. A : Plants de soya deux jours après un gel. Les deux plants de gauche vont probablement mourir, car les dommages vont jusqu'en dessous des cotylédons. Le plant de droite devrait survivre, car les dommages se situent au-dessus des cotylédons. La survie pourra être confirmée dans les jours suivants lorsque la croissance des tissus sains aura repris. B : Partie aérienne de plants de maïs affectée par le gel. C : Le point de croissance de la tige est ferme et blanc, le plant devrait normalement récupérer.

Source : S. Mathieu (MAPAQ)



Certains facteurs influencent les risques et l’ampleur des dommages par le gel :
  • La culture;
  • Le type de sol (les terres noires semblent plus affectées) et l’humidité du sol. Les sols secs et légers protègent moins les plantules des écarts de températures. L’eau du sol exerce un pouvoir tampon sur le refroidissement de l’air et du sol à proximité des tissus de la plantule;
  • La température de l’air et la durée de la période de gel;
  • La présence de résidus de culture ou de mauvaises herbes qui peuvent empêcher la chaleur du sol d’atteindre et de protéger la culture du gel.

Dans certains cas où la survie des plants est difficile à prédire, il est recommandé d'attendre quelques jours après le gel (ou plus si les températures demeurent fraîches) afin d'évaluer correctement les dommages à la culture et de décider s’il est pertinent de resemer ou non. Cette période d'attente permettra aux tissus sains de reprendre leur croissance. L’humidité du sol au moment de l’épisode de gel a également un impact sur la sensibilité des cultures, car la température du sol varie plus brusquement lorsqu’il est sec.

La sensibilité au gel des différentes grandes cultures dépend de plusieurs facteurs, notamment la situation du point de croissance (au-dessus ou sous le niveau du sol).

Pour le maïs, ce point est généralement sous la surface du sol jusqu’au stade 5 feuilles (5 collets visibles). Les parties aériennes peuvent être affectées par le gel, mais si le point de croissance de la tige est ferme et blanc, le plant devrait normalement récupérer. Suivant un gel, les feuilles peuvent jaunir et flétrir. Les feuilles peuvent mourir au bout de quelques jours, mais il faut attendre quelques jours pour poser un diagnostic.

Pour le soya, il est plus sensible au froid et au gel lorsqu’il est émergé du sol, car son point de croissance n’est alors pas protégé du gel. Il faut examiner si les dommages sont observables sous les cotylédons, car dans ce cas, le plant est considéré comme mort (photo 1). Par contre, si les dommages se limitent à la zone au-dessus des cotylédons, le plant pourra produire de nouvelles feuilles et continuer sa croissance.
 
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Photo 1 : Plant de soya tué par le gel

Source : Nutrinor



Dans le cas du maïs et du soya, le billet de blogue Faible densité de peuplement et levée inégale : les impacts sur le maïs et le soya dresse différents éléments à prendre en considération lors de la prise de décision de resemer ou non.

Le canola, comme le soya, a son point de croissance exposé dès la sortie du plant. Bien qu’il soit plus tolérant au froid que le soya. Pour le canola, les plantules se remettent généralement bien des gels printaniers s’ils sont légers et que les points végétatifs ne sont pas endommagés. Le canola tolère mieux le gel au stade de 3-4 feuilles qu’au stade des cotylédons. Avant d’évaluer les dommages, il faut attendre 4 à 5 jours après le gel. Le point végétatif doit alors être examiné et si le stade du canola est avancé, il faut vérifier s’il y a du vert au centre des rosettes. Même si les cotylédons et les autres feuilles sont noirs, si le point végétatif n’a pas été atteint par le gel, une repousse peut avoir lieu 4 à 10 jours après le gel, selon les conditions météorologiques. La photo 2 montre de nouvelles pousses sur une plantule de canola touchée par le gel mais dont le point végétatif est intact.
 
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Photo 2 : Nouvelles pousses sur une plantule de canola qui se remet d’un épisode de gel

Source : Guide agronomique Grandes cultures de l’Ontario



Des cristaux de glace peuvent se former à la surface des plantules sans nécessairement causer de dommages graves. La durée d’exposition du plant au gel a un effet sur les dommages, car une forte gelée de courte durée peut causer moins de dégâts qu’une gelée moins accentuée qui dure toute la nuit. Les plants en croissance rapide tolèrent mieux le gel lorsqu’ils ont été exposés au froid pendant plusieurs jours, car dans ce cas, le canola subit un endurcissement.

Pour les céréales, le risque lié aux températures des derniers jours est faible considérant qu’elles supportent mieux les températures froides et que le point de croissance est sous le sol. Par contre, les gels successifs peuvent créer un stress important dans le blé de printemps se retrouvant au stade plus vulnérable, soit avant le déploiement de la première feuille. Les dommages sont souvent limités à la première feuille, mais les nouvelles feuilles prennent rapidement le relais. À titre indicatif, on rapporte que des températures de l’air jusqu’à -11 °C pour une durée de deux heures ont des impacts faibles ou modérés sur le rendement du blé. On a rapporté de rares cas de mortalité chez l’avoine et l’orge en tallage au Centre-du-Québec. Il s’agissait de zones cultivées en terres noires, le problème était entièrement circonscrit à ce type de terrain qui permet au gel de descendre profondément. Les zones adjacentes des mêmes cultures qui s’étendaient hors de ce type de sol n’étaient pas touchées par la mortalité.

Les céréales d’automne pourraient aussi être affectées par le gel. À partir de la montaison, des températures d’environ -4 °C pourraient causer des dommages aux tissus fragiles de l’épi en formation. La sensibilité de l’épi au gel est plus grande au moment de l’épiaison et de la floraison alors que les tissus sont dégagés de la gaine. Des températures de -1 °C qui excèdent deux heures pourraient causer des dommages. On ne rapporte pas de tels cas chez les céréales d’automne, sauf un cas unique de culture d’orge d’automne.

Il est fortement déconseillé d’appliquer un herbicide (ou tout autre pesticide) sur une culture venant de subir un stress comme le gel. Veuillez consulter le bulletin d’information Temps froid et gel printanier : effet sur les cultures pour en savoir plus sur les précautions à prendre pour désherber à la suite d'un épisode de gel.


VER-GRIS MOISSONNEUR et AUTRES VERS GRIS : NOUVELLES OBSERVATIONS, NOTAMMENT DANS DU MAÏS ET DU SOYA DANS LE SUD DE LA PROVINCE
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM), Julien Saguez, entomologiste (CÉROM) et Véronique Samson, agr. (MAPAQ)
 
Depuis la semaine dernière, de nouvelles observations de vers gris ont été effectuées dans les grandes cultures et certains spécimens ont été identifiés. Dans le sud de la province, des larves retrouvées dans quelques champs de maïs et de soya, dans lesquels la cause des dommages suspectée était le ver-gris noir, se sont avérées être des vers-gris moissonneurs et/ou appartenir à une autre espèce apparentée à ce dernier. À Saint-Vallier (Chaudière-Appalaches), des dommages dans une prairie en établissement dans un sol argileux ont été rapportés au RAP ce jeudi. Le ver-gris moissonneur peut être retrouvé dans un sol argileux même s’il préfère les sols plus légers. Vous pouvez utiliser les services du Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) pour faire valider l’identification des vers gris trouvés dans vos champs, car il n’est pas évident de reconnaître visuellement les différentes espèces puisqu'elles se ressemblent. Des analyses moléculaires peuvent parfois être nécessaires pour confirmer l’identification.

En plus de ces observations, des dépistages du ver-gris moissonneur ont été réalisés par le réseau de surveillance, dans 8 sites. Des larves ont été retrouvées dans 7 de ces 8 sites et des dommages par endroits dans 4 de ces sites. Dans les champs dépistés au Bas-Saint-Laurent, les larves étaient de taille inférieure à 2,5 cm, alors que dans Charlevoix et dans Chaudière-Appalaches, certaines dépassaient cette taille.

Lors d’un dépistage, il est intéressant de porter attention à l’état de santé des larves (si elles sont amorphes ou noircies) et à la présence d’ennemis naturels. Il est notamment possible de voir des œufs de mouche tachinaire pondus sur les larves. Une étude au Centre de recherche sur les grains (CÉROM) est en cours pour évaluer la prévalence des ennemis naturels dans les populations de ver-gris moissonneur.
 
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Photo 3 : Larve de ver-gris moissonneur infestée par un œuf de mouche tachinaire (indiqué par la flèche)

Source : S. Brousseau-Trudel (MAPAQ)



Plusieurs informations ont déjà été communiquées sur le ver-gris moissonneur cette saison. Pour en savoir davantage, notamment sur les zones touchées par cet insecte cette année et en 2020, référez-vous aux avertissements déjà diffusés en commençant par l’ avertissement Nº 5 du 28 mai 2021.

Quant au ver-gris noir, les informations sur la méthode de dépistage, les seuils économiques d’intervention, l’effet des traitements de semences insecticides et celui des hybrides Bt, se trouvent dans la fiche technique Ver-gris noir. Les deux derniers avertissements ont également traité de ce ravageur.

La fiche technique Vers gris dans les cultures maraîchères donne également des informations sur d’autres espèces de vers gris pouvant être rencontrées au Québec.
 

TIPULE DES PRAIRIES : DOMMAGES RAPPORTÉS EN CHAUDIÈRE-APPALACHES et VIGILANCE RECOMMANDÉE DANS LES AUTRES RÉGIONS
Groupe de travail du RAP sur la tipule des prairies


Des dommages causés par la tipule des prairies en Chaudière-Appalaches ont été rapportés au RAP Grandes cultures. Les cultures affectées sont de l’avoine (Saint-Anselme), de l'orge nue (Saint-Patrice-de-Beaurivage), du blé (Saint-Gervais) et du soya (Saint-Raphaël). Chaque année, dans le cadre du réseau, des prélèvements de sol dans des sites ciblés sont récoltés et envoyés au CÉROM pour analyse. Sur les 20 sites ciblés, 5 présentent des populations atteignant les seuils d’intervention utilisés en Europe (3 au Bas-Saint-Laurent, 1 en Chaudière-Appalaches et 1 en Estrie).

Les champs infestés par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. On les observe souvent dans des baissières où le sol demeure plus humide. Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite tous les producteurs et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages en faisant parvenir la fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca.

Attention, la larve de la tipule peut être confondue avec celle d’un ver gris. Cette fiche technique présente les caractères distinctifs des deux types de ravageurs. Le comportement des deux espèces est différent lorsqu’on les dérange : le ver gris s’enroule sur lui-même alors que la tipule se tortille.

Si vous avez des doutes sur l’identification de l’insecte, vous pouvez communiquer avec votre responsable régional au MAPAQ afin de faire confirmer votre diagnostic.

Il n’existe aucun insecticide homologué au Canada pour intervenir contre ce ravageur dans les grandes cultures. En cas de dommages, des actions préventives devront être mises en place pour l’année prochaine (drainage, rotation de culture, travail de sol, etc.). Pour obtenir plus de renseignements sur la biologie du ravageur et les stratégies d’intervention, consultez la fiche technique Tipule des prairies.
 
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Photo 4 : Larve d’une tipule des prairies

Source : P. Petrauskas (Club agroenvironnemental de l’Estrie)

 

MAUVAISE LEVÉE DU MAÏS ET DU SOYA : IDENTIFICATION DES CAUSES et DÉCISIONS DE RESEMIS
Brigitte Duval, agr., Yvan Faucher, agr., Yves Dion, agr. et Véronique Samson, agr. (MAPAQ)


Des problèmes de levée sont actuellement observés dans certains champs de soya et de maïs. Il est encore temps de trouver les causes, mais ne tardez pas, car plus le stade de la culture progresse, plus il est difficile de poser un diagnostic. Une évaluation précise des causes et de l’étendue des problèmes de levée permettra de déterminer si des mesures correctives doivent être prises rapidement (ex. : intervention contre certains insectes, resemis, etc.) ou si des ajustements doivent être planifiés pour la prochaine saison de culture.

Premièrement, observez la distribution du problème à l’échelle du champ. Par exemple, des manques à la levée qui se situent surtout sur certains rangs peuvent indiquer que la cause est non parasitaire, comme un problème lié à l’équipement de semis. Des plants affectés par zones distribuées aléatoirement peuvent indiquer que la cause est parasitaire, par exemple des dommages de certains insectes. Deuxièmement, déterrez des plants atteints (non émergés, rabougris, flétris, coupés, retard de croissance, coloration anormale, etc.) en les soulevant délicatement avec une pelle à jardin. Examinez le grain, les racines, la tige et le sol autour du plant. Ceci permettra de voir s’il y a des pourritures, des grignotements d’insectes, des plants semés trop profondément ou trop près de la surface, etc. Il est utile également de comparer des plants atteints à des plants sains.

Les causes de mauvaise levée dans un champ sont souvent multiples. Cette année par exemple, des problèmes ont été constatés en lien avec le temps froid et sec pendant la période des semis. La levée a été lente dans certains champs, ce qui peut être aggravé lorsque la profondeur de semis est inadéquate. D’autres causes peuvent s’ajouter, telles que des ravageurs des semis (vers fil-de-fer, mouche des semis, vers blancs, etc.), certaines conditions météorologiques (gel, abrasion par le sable, etc.), des dommages d’herbicides, la compaction, etc. La figure 2 présente quelques exemples pour le maïs. La figure 3 présente des plantules de soya avec une émergence retardée due à un semis trop profond en conditions froides et sèches.
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Figure 2 : Exemples de dommages pouvant être observés sur de jeunes plants de maïs

Source : B. Duval (MAPAQ)

 
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Figure 3 : Problème de levée du soya lié à un semis trop profond et du temps froid et sec dans la période suivant le semis. A : Hypocotyle brisé. B : Un plant sain (à gauche) et 4 plants moins vigoureux avec hypocotyles enflés (à droite). Les 4 plants de droites ont été semés plus profondément. C : Vue montrant que le problème d’émergence est distribué de façon linéaire.

Source : B. Duval (MAPAQ)


Dans le cas du soya, à la suite des pluies récentes et du réchauffement des températures, les conditions permettront de mieux identifier le peuplement de plants qui auront une reprise. On pourra observer et quantifier de façon fiable la population viable. On pourra écarter des mesures de peuplement les plantules mortes à la suite du gel et les germes morts à la suite de la sécheresse.

La plasticité des plants de soya compense assez largement une baisse de population. Si la population viable demeure au-dessus de 60 % de la population ciblée, il n’y a pas lieu d’envisager un sursemis et encore moins de détruire et de resemer (cliquez ici pour plus d’information). Il y a plusieurs facteurs qui doivent être pris en compte, dont l’uniformité des plants déjà levés, la capacité du cultivar à brancher pour combler les manques, la zone de maturité, l’espacement entre les rangs et la distribution des zones affectées. Un essai effectué aux États-Unis a démontré qu’au stade V2 (2 trifoliés), le sursemis n’avait pas permis d’augmenter le rendement. La population au stade V2 (avant le sursemis) était aussi faible que 163 000 plants/ha.

Situation 1
Un champ a subi des dommages de gel important. Certaines zones sont plus affectées que d'autres. Les plants de soya levés sont au stade unifolié avec première trifoliée qui pointe. La population dans les zones moins affectées est de 275 000 plants/ha et celle dans les zones très affectées est de 125 000 plants/ha. Dans l’optique d’avoir au minimum 250 000 plants/ha, il serait probablement justifié de sursemer dans la zone affectée.

Situation 2
On observe une mauvaise levée dans un champ de soya. Lors du diagnostic, on constate qu’une portion des grains ont germé et émergé, mais que plusieurs grains sont encore dans le sol mais pas très profonds. Ils semblent légèrement gonflés, mais ne sont pas pourris. D’autres sont gonflés avec un début de germe, mais pratiquement séchés. Dans une telle situation, on doit prendre le temps d’évaluer la population de plants levés et des plants qui lèveront potentiellement en fonction des conditions météorologiques. Une bonne partie des grains non germés et ayant légèrement gonflé ont encore des chances de produire des plantules. Les grains germés et secs ne devraient pas être comptés, car ils ne survivront pas. Un minimum de 250 000 à 300 000 plants/ha est visé.

Pour plus d’information  
RAVAGEURS DANS LE CANOLA : ÉTAT DE LA SITUATION et SEUILS D’INTERVENTION
Groupe de travail sur les ravageurs du canola

Altises
Jusqu’à maintenant, les pourcentages moyens de défoliation par les altises dans le canola des sites suivis par le RAP cette année sont généralement faibles. Toutefois, 2 des 26 champs qui ont fait l’objet de dépistage se rapprochaient en début de semaine des seuils d’intervention : un site situé à Alma au Saguenay–Lac-Saint-Jean et l’autre, à Nédelec en Abitibi-Témiscamingue. Le dépistage des altises est recommandé dans ces deux régions. Cliquez ici pour consulter l’ensemble des données recueillies jusqu’à maintenant. Les altises sont très actives par temps ensoleillé, peu venteux et relativement sec, et lorsque les températures moyennes quotidiennes dépassent 16 °C, sans être trop élevées. 
 
Pour évaluer la pertinence d’appliquer un traitement insecticide, le suivi du canola doit se faire du stade cotylédons jusqu’au stade 5 feuilles, après quoi, les plants sont plus tolérants aux dommages d’altises. Si des dommages sont observés au premier dépistage, un suivi 2 jours plus tard est nécessaire afin de suivre de près l’évolution de la défoliation. Un traitement peut être indiqué seulement si le pourcentage moyen de la surface foliaire affectée atteint 25 %, à la condition que les altises soient présentes et qu'elles continuent de s'alimenter. Par ailleurs, une levée inégale du canola peut rendre certains champs plus à risque à la défoliation, car les zones au stade cotylédons peuvent dépasser le seuil de 25 % alors que les plants aux stades 1 à 2 feuilles qui sont en croissance demeurent sous le seuil critique.

Pour obtenir plus de détails sur le dépistage, dont les illustrations du pourcentage de surface foliaire affectée et les stratégies d’intervention contre les altises, consultez la fiche technique Altises du navet et altise des crucifères.

Limaces
Des dommages causés par les limaces ont été observés dans des champs de canola au Bas-Saint-Laurent. Les limaces sont très nuisibles lorsqu’elles sont actives durant la période d’émergence des plantules. Si les cotylédons sont détruits, le plant ne peut pas survivre. 

Le dépistage des limaces se fait en disposant 10 à 15 pièges refuges de 1 m2 sur le sol à différents endroits dans le champ et en bordure. Des objets plats (planches et sacs de jute), sous lesquels elles s’abritent du soleil, peuvent être utilisés comme pièges refuges. Il est également possible de disposer des assiettes peu profondes avec de la bière qui est un attractif pour les limaces. Le décompte des limaces sous les pièges refuges devrait être réalisé une fois par semaine pendant la période où la culture est sensible. Aucun seuil économique d’intervention n’est établi pour le Québec, mais en Australie et en Europe, des seuils économiques d’au moins 1 à 2 limaces/m2 présentes lors des stades sensibles sont utilisés dans la culture de canola et de colza. Il faut prendre également en considération le pourcentage de défoliation pouvant être supporté par la culture avant d’intervenir. Au stade plantule (cotylédons à 4 feuilles), le canola peut supporter 25 % de défoliation, mais ce pourcentage peut être dépassé si les nouvelles feuilles ne sont pas défoliées et continuent leur croissance. Le canola à des stades végétatifs supérieurs à 4 feuilles peut tolérer une défoliation de 50 %.

Attention, les dommages de limaces peuvent être confondus avec ceux des vers gris d’où l’importance du dépistage de ce ravageur.

Cécidomyie du chou-fleur
En début de saison, en cas d’infestation sévère, la cécidomyie du chou-fleur peut causer l’arrêt de l’élongation de la tige principale du canola risquant ainsi d’augmenter le délai de maturité avant la récolte. Ce sont surtout les champs semés tardivement qui sont les plus à risque. De plus, la grande capacité de compensation du canola peut réduire l’impact sur le rendement, même en présence d’une population abondante.

La meilleure façon d’évaluer le risque pour un champ est de dépister l’insecte à l’aide de pièges à phéromone. Pour limiter les coûts associés au dépistage, il est possible de concentrer le piégeage durant la période où le canola est le plus à risque, c’est-à-dire du stade 3 à 4 feuilles (stades BBCH 13-14) jusqu’à la fin de l’élongation de la tige principale (stade BBCH 59). Il peut y avoir jusqu’à 4 pics de captures d’adultes par année, et les dommages peuvent être observés de 5 à 10 jours après ces pics. Les stades « fin rosette » et « élongation » sont les plus sensibles aux dommages causés par les larves de cécidomyie.

Pour en savoir davantage sur l’installation des pièges à phéromone, l’identification et les stratégies à adopter pour surveiller ce ravageur, consultez la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur.


LE CONTRÔLE EN POSTLEVÉE DE L’AMARANTE TUBERCULÉE
Stéphanie Mathieu, agr. (MAPAQ)
 

Des plantules d’amarante tuberculée ont été observées dans des champs où sa présence était connue au cours de la dernière semaine (pour plus d’information, consulter l’avertissement N° 3 du 31 mai 2021 du RAP Malherbologie). Plusieurs options de désherbage sont possibles pour contrôler cette plante envahissante. Que l’intervention soit mécanique ou chimique, il est important d’intervenir avant que l’AMATU n’atteigne 10 centimètres de hauteur.  Par temps chaud, sa croissance est impressionnante. Elle peut grandir de plusieurs centimètres en une seule journée.  

Puisque cette mauvaise herbe émerge tout au long de la saison de culture, opter pour un herbicide de postlevée qui offre un effet résiduel peut être une stratégie à privilégier.

Il est important de connaître les résistances de l’amarante tuberculée présente sur votre entreprise et d’en tenir compte avant de faire le choix de votre stratégie herbicide. Le LEDP offre des analyses de résistance et d’identification biomoléculaire des espèces d’amarantes. Pour plus d’information, référez-vous aux pages 7 et 8 du document Envoi des échantillons au LEDP.

Puisque la majorité des populations du Québec sont résistantes aux herbicides des groupes 2 et 9, ce tableau présente les herbicides recommandés pour ce scénario. Il est à noter que cette liste n’est pas exhaustive. De plus, les noms commerciaux ne sont mentionnés qu’à titre d’exemple.

Consultez les étiquettes afin d’intervenir aux bons stades de la culture et de celui des mauvaises herbes, d’utiliser des adjuvants lorsque recommandés et de tenir compte des autres particularités à respecter afin que l’efficacité des produits soit optimale. 

Tous les produits mentionnés dans le tableau sont homologués sur la culture visée de même que pour au moins une espèce d’amarante (à racine rouge, tuberculée, rugueuse, hybride, etc.). Lorsque l’amarante tuberculée ne figure pas sur la liste des mauvaises herbes contrôlées par les herbicides, les produits ont été retenus sur la base de la cote d’efficacité du Guide de lutte contre les mauvaises herbes Grandes cultures 2021 du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO). Le contrôle sur l’amarante tuberculée offert par ces produits est considéré comme « bon », mais il importe de considérer que cette efficacité peut varier en fonction des conditions environnementales.
 
Consultez les étiquettes des pesticides pour plus d’information sur les doses, les modes d’application et les renseignements supplémentaires. En aucun cas la présente information ne remplace les recommandations indiquées sur les étiquettes des pesticides. Le Réseau d’avertissements phytosanitaires décline toute responsabilité relative au non-respect de l’étiquette officielle.
 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.


 
Cet avertissement a été révisé par Pierre-Antoine Thériault, agr. M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Grandes cultures
Date de publication : 04 juin 2021
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