MAÏS : ÉVALUATION DE LA SANTÉ DES TIGES À L'AUTOMNE ET DÉPISTAGE DES MALADIES
Publication originale (2023) : M.-É. Cuerrier2, T. Copley1 et V. Samson2
Révision 2025 : B. Duval2, M. St-Laurent2 et V. Samson2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
La sécheresse observée dans plusieurs secteurs ces dernières semaines a fragilisé certains champs de maïs. Ce stress peut réduire la solidité des tiges, favoriser la verse et accroître la sensibilité aux maladies de tiges et de racines.
Un stress hydrique prolongé, surtout autour de la floraison et durant le remplissage des grains, accentue le transfert de réserves des tiges vers les grains. Les tiges deviennent alors plus cassantes, ce qui augmente les risques de verse et de développement de maladies telles que la fusariose ou l’anthracnose. Ces situations peuvent se traduire par des tiges raccourcies, une croissance trapue, des colorations anormales des feuilles ainsi que des symptômes de pourriture. Le mois de septembre, particulièrement aux stades R5 (grains dentés) à R6 (point noir à la base des grains), est une bonne période pour évaluer la santé des tiges et dépister les maladies qui affectent les tiges, les feuilles et les épis.
Lorsque des champs présentent de la verse ou des symptômes de maladies, il est recommandé de prioriser leur récolte afin de limiter les pertes au champ. Dans certains cas, il peut être judicieux d’envisager un changement de vocation du maïs grain vers l’ensilage. Ces observations sont également utiles pour évaluer la tolérance des hybrides cultivés à la verse et aux maladies, et de mieux planifier la rotation des cultures pour la prochaine saison. Pour des précisions sur les méthodes d’évaluation, dont le test de la poussée, ainsi que sur le dépistage des maladies, consultez la fiche technique Maïs : Évaluation de la santé des tiges à l’automne et dépistage des maladies.
GESTION DES MAUVAISES HERBES EN FIN DE SAISON
Publications originales : 21 juillet 2023, 25 août 2023 et 29 août 2024
Mise à jour 2025 : M. St-Laurent2, S. Flores-Meija1 et V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
La fin de la saison culturale est une bonne période pour réprimer efficacement les mauvaises herbes vivaces (pissenlit, plantain, etc.), les annuelles hivernantes (bourse-à-pasteur, vergerette du Canada, etc.) et les bisannuelles (armoise bisannuelle, petite bardane, etc.). Un dépistage doit d’abord être réalisé afin d’établir la ou les meilleures stratégies de lutte intégrée. Il permet de déterminer la nécessité d’intervenir ou non en prérécolte ou en postrécolte.
Stratégies de lutte
Travail de sol
L’identification des caractéristiques biologiques et l’observation du système racinaire des mauvaises herbes permettent, par exemple, de choisir le bon équipement et d’ajuster la profondeur du travail de sol en fonction des mauvaises herbes à réprimer. La fiche du CETAB+ Répression du laiteron des champs, du chardon des champs et du tussilage fournit de l’information à cet effet pour ces espèces souvent problématiques.
Régie
Les cultures de couverture sont aussi un bon moyen de couvrir les sols et de compétitionner les mauvaises herbes de fin de saison. De l’aide financière est disponible via le volet cultures de couverture du projet Agrisolutions climat. Également, le Guide des cultures de couverture en grandes cultures du CRAAQ contient, entre autres, de l’information sur les caractéristiques des différentes espèces de cultures de couverture ainsi que sur les méthodes d’établissement et de gestion. La page Facebook Cultures de couverture Québec est aussi une source d’informations et d’échanges très intéressante. L’application Cultivert, disponible dans l’App Store, est un outil d’aide à la décision qui a été développé afin de vous aider dans le choix de vos cultures de couverture.
Herbicides
L’efficacité des herbicides est augmentée à cette période de l’année, car la surface foliaire des mauvaises herbes est plus importante et la translocation des hydrates de carbone vers les racines leur permet d’atteindre ces parties de la plante, principalement pour les vivaces. Les mauvaises herbes doivent cependant être en croissance active et ne pas avoir été affectées par un gel mortel, par le travail du sol ou par d'autres stress comme la sécheresse. Si la répartition des adventices est en foyers, les traitements localisés peuvent être un moyen efficace de diminuer l’usage des pesticides.
Soya
La forte présence de mauvaises herbes dans les champs de soya en fin de saison peut nuire à l’opération de récolte et à la qualité du grain, notamment celui destiné à l’alimentation humaine où le grain pourrait être taché. Pour éviter les taches vertes sur les grains, il est conseillé de récolter lorsque les mauvaises herbes et les tiges de soya sont sèches. Les premières gelées d’automne peuvent contribuer à l’assèchement des mauvaises herbes, mais cela implique une récolte plus tardive, dans des conditions météorologiques qui pourraient s’avérer défavorables à la qualité de la récolte ou dans des conditions de terrain plus difficiles. Dans certains cas, l’utilisation d’herbicides en prérécolte du soya peut être envisagée pour faciliter l’opération de moissonnage-battage et optimiser la qualité des grains.
La fiche technique suivante présente les bonnes pratiques d'utilisation d'herbicides avant la récolte du soya.
Céréales
Dans les régions où les céréales de printemps sont encore à récolter, les applications d’herbicides en postrécolte offrent souvent une meilleure efficacité pour le contrôle des mauvaises herbes, comparativement aux applications en prérécolte. En effet, les applications en prérécolte de la culture principale permettent la répression (contrôle partiel) de certaines mauvaises herbes annuelles, bisannuelles et vivaces, et non leur suppression. L’application d’un herbicide de type dessiccant en prérécolte (ex. : carfentrazone-éthyl) a pour objectif de détruire la partie aérienne des adventices, ce qui facilite la récolte, mais n’assure aucune suppression des mauvaises herbes vivaces.
Un contrôle des mauvaises herbes à l’automne, notamment le pissenlit, peut permettre dans plusieurs cas d’éviter l’étape du brûlage au printemps suivant. Un dépistage de printemps permettra alors d’établir la bonne stratégie de désherbage. SAgE pesticides présente les herbicides ainsi que les aides à la récolte homologués dans les différentes cultures. Il faut porter attention aux mises en garde concernant les marchés et l’effet résiduel de certains produits, entre autres. Veuillez vous référer aux étiquettes des fabricants en ce qui concerne les cultures, les doses, les modes d’application et les renseignements supplémentaires afin d’éviter, entre autres, un dépassement de la limite maximale de résidus (LMR) autorisée dans le grain.
Pour plus d’information, consultez la fiche technique Le dépistage des mauvaises herbes et le désherbage de fin de saison et visionnez la vidéo Le dépistage des mauvaises herbes à l’automne.
MAÏS EXPRIMANT DES PROTÉINES INSECTICIDES : SURVEILLEZ LES DOMMAGES POUR PRÉVENIR LA RÉSISTANCE
J. Saguez1, S. Boquel1, V. Samson2 et B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
L’heure des récoltes approche. C’est un bon moment pour évaluer si la stratégie de protection utilisée en 2025 pour votre maïs a été efficace. Cette réflexion vous permettra également de mieux planifier vos rotations et vos interventions pour la prochaine saison.
De nombreux hybrides de maïs expriment des protéines insecticides pour lutter contre les chrysomèles des racines du maïs (CRM) ou certaines chenilles de papillons ravageurs comme la pyrale du maïs, le ver-gris occidental du haricot (VGOH), la légionnaire d’automne et le ver de l’épi du maïs. Toutefois, il est important de rappeler que chaque protéine cible des insectes précis et qu’aucune ne protège contre tous les ravageurs. Par exemple, les CRM ne sont sensibles qu’aux protéines de la famille des Cry3 ainsi qu’à la nouvelle technologie ARNi. Le VGOH, pour sa part, n’est contrôlé que par le Vip3A. En revanche, cette protéine ne fonctionne pas pour la pyrale du maïs, qui est plutôt sensible à d’autres protéines Bt.
| Ravageur ciblé | Protéines insecticides efficaces (* = voir colonne suivante) |
Protéines Bt qui ne fonctionnent pas pour cet insecte |
| Ver-gris noir (VGN) | Cry1F Vip3A |
Cry1Ab Cry1A.105/Cry2Ab2 |
| Ver de l’épi (VÉ) | Vip3A | Cry1F |
| Pyrale du maïs (PM) | Cry1Ab* Cry1A.105 x Cry2Ab2* Cry1F * |
Vip3A |
| Légionnaire d’automne (LA) | Cry1F* Cry1A.105 x Cry2Ab2 Vip3A |
Cry1Ab |
| Légionnaire uniponctuée (LU) | Vip3A | Cry1Ab, Cry 1F Cry1A.105/Cry2Ab2 |
| Ver-gris occidental du haricot (VGOH) | Vip3A | Cry1Ab Cry1A.105/Cry2Ab2 |
| Chrysomèles des racines du maïs (CRM) | Cry3Bb1* Cry34/35Ab1* mCry3A* eCry3.1Ab* dvSnf7 |
Cry1Ab, Cry 1F Cry1A.105/Cry2Ab2 Vip3A |
En général, les hybrides de maïs génétiquement modifiés offrent une bonne protection contre les ravageurs visés. Si, lors de vos suivis de champs, vous observez des populations d’insectes et/ou des dommages inhabituels, vérifiez l’étiquette de votre hybride afin de confirmer s’il était conçu pour protéger contre l’espèce observée. Une évaluation des dommages aux plants peut être réalisée dans les prochaines semaines.
Pour les CRM, portez attention aux plants présentant des cols d’oie ainsi que des dommages foliaires et au niveau des soies (soies coupées). Pour la pyrale du maïs, cherchez des plants cassés et examinez les tiges et les épis à la recherche de trous ou d’excréments ayant une apparence de sciures.
Pour les autres papillons ravageurs, si le dépistage est effectué à partir de maintenant, il permettra d’observer les chenilles et les dommages aux épis. En effet, le VGOH, le ver de l’épi et la légionnaire d’automne causent des dommages similaires aux épis. Il est donc important d’identifier correctement l’espèce responsable, afin de savoir si le maïs était protégé et de guider le choix des hybrides l’année suivante. Le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ peut aider à l’identification de ces ravageurs.
Il est possible d’observer des insectes dans des champs, même lorsque les plants expriment des protéines insecticides, car une petite proportion de plants non Bt est souvent présente. Ces plants servent de refuge (généralement 5 %) et contribuent à ralentir le développement de la résistance. Il est donc important de vérifier que votre champ comprenait bien un refuge, que ce soit sous forme de « Refuge dans le sac » (RIB ou ''Refuge in the bag'') ou d’un refuge séparé. Si votre semence ne contenait pas de refuge, la présence d’insectes dans le champ pourrait être un signe de résistance.
Au cours des dernières années, de plus en plus de cas de résistance aux différentes technologies ont été suspectés ou signalés aux États-Unis et au Canada. Au Québec, des cas de résistance de la pyrale du maïs à plusieurs protéines Bt ont été rapportés, et un cas suspect a également été rapporté pour la CRM. Si vous observez un nombre élevé de ravageurs et de plants endommagés dans un champ, il est important de contacter rapidement votre fournisseur de semences, votre responsable régional du MAPAQ en grandes cultures et le RAP Grandes cultures (rapcerom@cerom.qc.ca). Cela permettra d’examiner la situation et de confirmer ou d’écarter tout doute concernant un cas de résistance.
Le CÉROM mène également des projets de recherche sur la résistance des différents ravageurs au Bt. Contactez Julien Saguez (julien.saguez@cerom.qc.ca) qui pourra effectuer la collecte d’insectes au champ.
Pour plus d’information
- Tableau Maïs exprimant des protéines insecticides disponibles au Canada et statut de la résistance (mai 2025)
- Bulletin d’information Pyrale du maïs dans le maïs de grande culture : Surveillez le développement de la résistance au Bt
- Fiche technique Stratégie de prévention contre la résistance de la chrysomèle des racines du maïs au maïs Bt
- Vidéo Comment gérer les chrysomèles des racines du maïs dans le maïs grain et ensilage.
DÉPISTAGE DES MAUVAISES HERBES ET DÉTECTION DE LA RÉSISTANCE AUX HERBICIDES
Publication originale 2022 : S. Mathieu2, B. Duval2 et S. Flores-Mejia1
Révision 2025 : S. Flores-Mejia1, B. Duval2, V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Le mois de septembre est une bonne période pour observer la présence de mauvaises herbes qui ont échappé au contrôle des herbicides appliqués plus tôt en saison. À ce temps-ci de l’année dans les champs de soya, les mauvaises herbes non contrôlées dépassent généralement la canopée et sont ainsi plus faciles à repérer. Au Québec, plusieurs espèces de mauvaises herbes ont déjà été confirmées résistantes à plusieurs groupes d’herbicides, dont la petite herbe à poux, l’amarante tuberculée, la morelle noire de l’Est, la moutarde des oiseaux, la vergerette du Canada, la folle avoine, l’amarante à racine rouge, le chénopode blanc et la sétaire verte (voir photos ci-dessous). Pour plus de détails, consultez le Portrait de la résistance des mauvaises herbes au Québec (2011-2024).
Établir un diagnostic de résistance des mauvaises herbes
Lors du dépistage, identifiez les mauvaises herbes non réprimées et notez leur emplacement, leur densité et leur stade de développement (cette vidéo vous permettra de reconnaître les signes de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides et d’en faire une bonne évaluation). Ces observations vous permettront de mieux comprendre les raisons du mauvais contrôle. Attention! Une mauvaise herbe non contrôlée n’est pas nécessairement résistante à l’herbicide utilisé. Les éléments suivants renforcent l’hypothèse de la résistance aux herbicides :
- Une seule espèce de mauvaise herbe a survécu au traitement;
- Le patron de distribution de la mauvaise herbe au champ est aléatoire ou concentré aux points d'entrée du champ;
- Dans cette population de mauvaises herbes, le niveau de dommages dus à l’herbicide varie d’une plante à l’autre;
- Le même problème a été observé au cours des dernières années dans un même champ, lorsque des herbicides du même groupe ont été utilisés;
- Des herbicides du même groupe ont été utilisés à répétition, année après année, dans ce champ.
Si tel est le cas, le diagnostic de résistance des mauvaises herbes permettra d’ajuster la stratégie de désherbage pour les années à venir, et évitera des applications inefficaces d'herbicides et des pertes potentielles de rendement. Pour cela, la première étape est de confirmer la résistance aux herbicides et d’obtenir le profil de résistance de la population de mauvaises herbes.
Si vous soupçonnez un problème de résistance aux herbicides, des tests de détection de la résistance sont offerts par le LEDP. Consultez Votre trousse « Résistance des mauvaises herbes » pour 2025 pour découvrir la liste des tests disponibles et les méthodes pour échantillonner et envoyer les mauvaises herbes selon le test à réaliser (moléculaire ou classique). Des astuces pour la collecte de graines matures de la petite herbe à poux, l’amarante tuberculée, la morelle noire de l’Est et la folle avoine sont disponibles ici. À noter que pour 2025, les tests pour l’identification et la détection de la résistance aux herbicides pour les amarantes sont offerts gratuitement par le LEDP.
Pour éviter le développement de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides, il est important de bien connaître la biologie des mauvaises herbes, de dépister régulièrement les champs, tout au long de la saison, d’utiliser différentes méthodes de contrôle, de faire des rotations incluant des cultures à cycles long et court, et de varier les modes d’action des herbicides utilisés. Pour comprendre la biologie de quelques mauvaises herbes fréquemment confirmées résistantes à des herbicides et établir une stratégie de lutte contre celles-ci, consultez les fiches techniques sur l’amarante tuberculée, la folle avoine, la morelle noire de l’Est et la petite herbe à poux.
Il est aussi important de prendre des mesures pour éviter que les graines matures des mauvaises herbes tombent au sol et qu'elles augmentent ainsi la banque de semences du sol. Pour plus d’information sur les différentes mesures de prévention et de gestion de la résistance, nous vous invitons à consulter la fiche technique La résistance des mauvaises herbes aux herbicides.
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le personnel du LEDP au 418 643-5027, poste 2718 ou à phytolab@mapaq.gouv.qc.ca. De plus, pour la saison de culture 2025, le LEDP poursuit son offre d'aide à l'identification de mauvaises herbes par l'envoi d'images gratuitement par courriel à mauvaiseherbe@mapaq.gouv.qc.ca.
Le dépistage des adultes de chrysomèles des racines du maïs (CRM) effectué par le RAP Grandes cultures s’est achevé à la fin août. Il permet de connaître les niveaux de populations dans les champs de maïs. Pour cela, des pièges collants jaunes (4 pièges/champ) ont été installés dans 34 champs à travers toute la province à la fin juillet et deux relevés ont été effectués, le premier à la mi-août et le second à la fin août. Un premier avertissement avait été produit après le premier relevé.
Pour la seconde période de dépistage, des CRM ont été observées dans 33 des 34 champs dépistés. La chrysomèle des racines du maïs de l’ouest (CRMO) demeure l’espèce la plus fréquemment rencontrée, ayant été détectée dans 32 des 34 sites. Quant à la chrysomèle des racines du maïs du nord (CRMN), elle n’a été observée que dans 18 sites sur 34. Bien qu’elles soient présentes dans de nombreux sites, les populations de CRM sont généralement peu élevées. Les CRMO sont généralement plus abondantes que la CRMN.
Au Québec, une moyenne de 4 CRM et plus par piège par jour constitue une forte infestation et correspond au seuil d’intervention. Cette année, ce seuil n’a été atteint que dans 6 champs suivis par le RAP Grandes cultures, situés à Pont-Rouge (Capitale-Nationale), Saint-Guillaume (Centre-du-Québec), Saint-Hyacinthe et Saint-Bernard-de-Michaudville (Montérégie-Est), ainsi qu’à Coteau-du-Lac (Montérégie-Ouest). Dans ces champs, les populations variaient de 6,3 à 17,8 CRM/piège/jour.
Les dépistages servent également à déceler d’éventuels cas de résistance lorsque les champs en maïs continu sont semés avec des hybrides exprimant des protéines insecticides contre les chrysomèles. Des visites ont été effectuées dans plusieurs de ces champs pour faire une évaluation des dommages aux plants et aux systèmes racinaires. Certains champs présentaient des dommages, alors que d’autres non. Seul le champ de Saint-Hyacinthe était semé avec un hybride de maïs Bt ciblant la chrysomèle, mais peu de dommages ont été observés sur les parties aériennes (soies, feuilles) et les racines. Les autres champs de maïs étaient des champs de maïs continu, sans protéines insecticides contre les chrysomèles.
Enfin, le dépistage permet d’adapter les stratégies si des infestations de CRM et des dommages importants sont observés. Afin de limiter les dommages causés par les CRM et surtout de réduire les populations pour l’année suivante, la rotation des cultures demeure la stratégie la plus efficace. Une seule année de soya, ou d’une autre culture que le maïs, suffit à faire chuter les populations de CRM. Lorsque la rotation n’est pas possible, l’utilisation d’hybrides avec protéines insecticides contre les chrysomèles peut être envisagée. Il est toutefois essentiel de varier les hybrides et les technologies d’une année à l’autre, afin d’éviter le développement de résistance. Des cas de résistance sont régulièrement observés aux États-Unis et en Ontario, et un cas suspect a été rapporté au Québec en 2024. La prévention et l’adoption de pratiques de gestion intégrée restent donc les meilleures approches pour maintenir ce ravageur sous contrôle à long terme.
Pour plus d’information
- Fiche technique Les chrysomèles des racines du maïs en grandes cultures
- Fiche technique Stratégie de prévention contre la résistance de la chrysomèle des racines du maïs au maïs Bt
- Vidéo Comment gérer les chrysomèles des racines du maïs dans le maïs grain et ensilage
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc., Lise Bélanger et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.


