
Chargement en cours
Ce contenu a été archivé par les auteurs, les administrateurs ou les pilotes du site puisqu’au moins une partie de l'information est devenue désuète. Ce contenu est fourni à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Il est de la responsabilité de l'utilisateur de s'assurer de la validité du contenu ou de son intérêt historique.
Article publié dans Porc Québec –Octobre 2001
Q
UALITÉ
L
ES MESURES DE BIOSÉCURITÉ
U
U
N
N
«
«
M
M
U
U
S
S
T
T
»
»
P
P
O
O
U
U
R
R
T
T
O
O
U
U
S
S
L
L
E
E
S
S
É
É
L
L
E
E
V
V
A
A
G
G
E
E
S
S
ANDRÉ BROES
Ph. D., vétérinaire
Centre de développement
du porc du Québec
Chaque producteur de porcs devrait mett
re en place des mesures de biosécurité
dans son élevage. Ces mesure
s devraient être efficaces, pratiques et adaptées à
l’entreprise. Le succès de leur mise en pl
ace dépend pour beaucoup de la rigueur
avec laquelle elles sont app
liquées au jour le jour.
Même si elles peuvent paraître contraign
antes, elles doivent être perçues comme
une véritable assurance contre des mala
dies nouvelles susceptibles de mettre en
péril la rentabilité des élevag
es, voire celle de toute la filière porcine dans le cas
des maladies exotiques.
L’IMPORTANCE DE PRÉVENIR LES MALADIES
Les maladies infectieuses ont des conséquences économiques importantes. Il suffit de penser aux
pertes considérables que peuvent causer dans un élevage des maladies comme le SRRP, la gastro-
entérite transmissible (GET) ou la pleuropneumonie. On peut également évoquer les désastres
engendrés à l’échelle d’un pays par des maladies co
mme la fièvre aphteuse
ou la peste porcine.
Par ailleurs, certaines maladies qui n’affecten
t pas nécessairement grav
ement les porcs peuvent
causer des problèmes de santé chez
les humains. À cet égard, on pe
ut citer la salmonellose ou la
trichinose.
Par conséquent, on comprend qu’il est important d’essayer de préserver les élevages de
contaminations par de nouvelles
maladies. Malheureusement, les microbes ont la fâcheuse capacité
de se transmettre d’un élevage à l’autre
par des moyens plus ou moins subtils.
Pour plusieurs microbes importants, il est néanmo
ins possible de prévenir leur transmission par
des mesures dites de
biosécurité
. À des degrés divers, de telles me
sures devraient être
mises en place
dans les élevages. Celles-ci font d’ailleurs part
ie intégrante du Prog
ramme Assurance Qualité
Canadienne (AQC
MD
).
DES MODES DE TRANSMISSION COMPLEXES
Pour adopter des mesu
res de biosécurité efficaces et réalistes,
il est important de bien comprendre les
modes de transmission des microbes, qui peuvent varier considérablement d’un microbe à l’autre. Par
exemple, les animaux infectés vont excréter les microbes du système respiratoire dans l’air, alors que
ceux du système digestif seront dégagés dans les matières fécales.
Dans d’autres cas, les microbes peuvent se trouver dans l’urine, la semence, les écoulements
vulvaires, etc. Ces matières virulentes peuvent so
uiller des équipements, des véhicules, les aliments
ou même les humains (la peau, les vêtements, les
chaussures). Ces derniers
peuvent alors transporter
les microbes sur des distances importantes.
Les quantités de microbes excrétés varient aussi considérablement en fonction du stade de
l’infection. Ainsi, les animaux sont su
rtout contagieux pendant la phase dite
aiguë
des maladies. Ils
peuvent demeurer contagieux de quelques jours seulement (p. ex. le virus de la GET) à plusieurs
semaines (p. ex. le virus du SRRP). De plus, les mi
crobes survivent plus ou moins bien dans le milieu
extérieur. Certains sont rapidement détruits (c
omme les mycoplasmes), alors que d’autres peuvent
persister plusieurs mois (les salmonelles, par ex
emple). La durée de survie dépend beaucoup des
caractéristiques
du milieu, comme la températ
ure, l’humidité et la présen
ce de matières organiques.
D’autre part, la quantité de microbes nécessaire pour infecter un animal varie beaucoup. Pour
certains microbes, il suffit de quelques germes (p
. ex. le virus du SRRP), alors que des quantités
importantes sont nécessaires pour d’au
tres: c’est le cas des salmonelles.
Un autre facteur qui présente beaucoup de variation: les voies d’infection des animaux. Ainsi, il
peut s’agir de la respiration d’
un air infecté (p. ex. les mycoplas
mes), de l’ingestion d’un aliment
contaminé (p. ex. les salmonelles), de l’insémination
avec de la semence infe
ctée (p. ex. le virus du
SRRP), etc.
Enfin, certains microbes (les salmonelles, par
exemple) peuvent infecter différents animaux, et
même l’humain, qui peuvent à leur to
ur les multiplier et les excréter.
LA GESTION DES RISQUES
On comprendra de tout cela que la capacité des microbes à se transmettre d’un élevage à l’autre est
très variable. Par conséquent, la complexité des mesures de protection à mettre en place variera en
fonction des microbes dont on veut se prémunir et des investissements que l’on est prêt à faire à ce
chapitre. Des mesures très simples
pourront s’avérer efficaces pour certains microbes (p. ex. les
acariens responsables de la
gale), alors que des mesures
complexes ne suffiront pas toujours à se
prémunir d’autres microbes: c’est le cas du virus du SRRP.
Tout élevage, quel que soit son niveau sanitaire,
peut bénéficier de certaines mesures de biosécurité
en vue d’éviter l’introduction de nouveaux microbes. En fait, même pour des élevages déjà
contaminés par certains microbes, il est important de
prévenir l’introduction de nouvelles souches de
ces mêmes microbes (le virus du SRRP est un exemple patent), car ces nouvelles souches peuvent
causer des problème
s significatifs.
Chaque producteur doit élaborer son propre programme de biosécurité en fonction des
caractéristiques de son élevage. Mais quels sont les principaux facteurs de risques à gérer?
Les animaux de remplacement
Les animaux de remplacement constituent le plus
important risque pote
ntiel d’introduction de
nouveaux microbes.
En effet, rien n’est plus risqué que l’introduc
tion d’un animal infecté dans un élevage. D’où
l’importance de s’approvisionner chez un fournisseur
dont les animaux ont un niveau sanitaire égal ou
supérieur à celui de son élevage et qui peut
donner des garanties sanitaires sérieuses.
Il est important de disposer de
renseignements détaillés et à jour
sur l’élevage du fournisseur, comme
tout ce qui a trait aux contrôles sanitaires, aux me
sures de biosécurité, etc. Un changement éventuel
de fournisseur doit être soigneusement évalué.
En fait, un changement pour un fournisseur offr
ant des animaux de statut sanitaire apparemment
équivalent peut parfois se tradui
re par l’introduction de nouvelles souches de microbes susceptibles
d’entraîner des problèmes qu’on n’aurait pas eu en demeurant avec le même fournisseur.
Par ailleurs, il est recommandé de ne pas introduire
directement les nouveaux animaux dans l’élevage,
mais de leur faire subir une période de quarantaine dans une bâtisse séparée. Cela donnera du temps
pour s’assurer que les animaux n’ont pas été cont
aminés avant la livraison ou pendant celle-ci.
L’emplacement des bâtiments
Un élément extrêmement important eu égard à la
biosécurité est l’emplacement des bâtiments
d’élevage. En effet, certains microbes ont la capaci
té de se transmettre par l’air sur quelques dizaines
de mètres, tandis que d’autres peuvent se propag
er sur plusieurs kilomètres. Parmi les «plus grands
voyageurs», il faut citer les mycoplasmes, le virus de l’influenza, le virus du SRRP et un virus qui est
heureusement exotique (c’est-à-dire normalement
absent de notre territoir
e): celui de la fièvre
aphteuse.
Article traitant des différentes mesures de biosécurité à la ferme. Même si elles peuvent paraître contraignantes, elles doivent être perçues comme une véritable assurance contre des maladies nouvelles susceptibles de mettre en péril la rentabilité des élevages.
Organisation : Porc Québec
Auteur(s) : André Broes, CDPQ
Date de publication : 10 septembre 2002
- Coup de coeur
- À lire plus tard
- + Créer un dossier