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Grandes cultures, Avertissement No 11, 26 juillet 2019

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Grandes cultures
VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS : surveillance des champs de maïs dont la sortie des croix est prévue prochainement. POURRITURE À SCLÉROTES : quel est le risque pour vos champs ces jours-ci ? Aussi : CAS DE CRIQUETS rapportés, CICADELLE DE LA POMME DE TERRE dans la luzerne, MÉLIGÈTHE DES CRUCIFÈRES et PUCERON DU SOYA.

 
VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS : SURVEILLANCE DES CHAMPS DE MAÏS
DONT LA SORTIE DES CROIX EST PRÉVUE PROCHAINEMENT

Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les papillons

Depuis 2016, certains champs de maïs-grain situés dans le sud-ouest de la Montérégie ont été fortement affectés par le ver-gris occidental des haricots (VGOH). Ainsi, cette année, plusieurs producteurs de cette région ont choisi d’utiliser un cultivar muni de la technologie Bt Viptera, qui confère aux plants une résistance au VGOH.

En 2019, un réseau d’une centaine de pièges destinés à la capture des papillons du VGOH a été mis en place pour déterminer l’arrivée du papillon au Québec, et suivre l’évolution des populations sur le territoire. Les premiers papillons (en faible nombre) ont été capturés entre le 8 et le 15 juillet, en Outaouais et en Abitibi-Témiscamingue. Cette semaine, parmi les 86 pièges relevés à travers la province, 15 contenaient au moins un papillon. Ces derniers pièges sont situés dans les régions suivantes : Abitibi-Témiscamingue, Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Estrie, Lanaudière, Montégérie et Saguenay (cliquez ici pour voir tous les résultats). Des œufs sont donc susceptibles d’être pondus sur des plants de maïs dont les panicules (croix) sont sur le point de sortir. Dans les régions où des papillons ont été capturés, les champs de maïs dont les croix sont sur le point de sortir et qui n’ont pas été semés avec un hybride doté de la technologie Bt Viptera devraient faire l’objet d’un dépistage des masses d’œufs (cliquez ici pour vérifier si votre technologie bt assure une protection contre le vgoh). Les zones où il y a plusieurs champs en sols sableux, ou là où il y a eu des dommages observés par le passé sont plus à risque.

Le VGOH est un papillon migrateur qui parcourt de longues distances. Les femelles de cette espèce peuvent voler sur plusieurs kilomètres pour trouver un champ adéquat pour pondre. Ainsi, les captures de papillons (mâles) peuvent servir d’indicateurs des populations présentes dans une région. Mais on ne peut supposer que le champ dans lequel le piège a été installé sera affecté. Il serait injustifié de prendre une décision d’appliquer un insecticide sur la base du nombre de papillons capturés. Le seuil économique d’intervention est uniquement basé sur le dépistage de masses d’œufs.

Dépistage des œufs et des jeunes larves
La ponte étant étalée dans le temps, le dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves devrait débuter juste avant l’émergence des panicules dans les champs à risque et se prolonger durant les deux à trois semaines suivant la sortie des croix. Pendant cette période, il est recommandé de dépister les champs à risque tous les 5 à 7 jours. Le dépistage consiste à noter le nombre de plants porteurs de masses d’œufs et les larves, au minimum à 10 endroits différents par champ, en examinant le feuillage de 10 plants consécutifs sur le même rang, pour un total de 100 plants examinés par champ (cliquez ici pour accéder au schéma d'échantillonnage).
 
Les masses d’œufs sont habituellement pondues sur la face supérieure des 3 ou 4 feuilles du haut du plant, sur la feuille étendard ou sur des feuilles qui ont encore un port dressé (photo 1).

Entre la ponte et l’éclosion, les œufs changent de couleur, passant en quelques jours du blanc à une couleur violacée. La couleur mauve indique que l’éclosion aura lieu dans les 48 heures. Dans un même champ, on peut trouver des œufs de différentes couleurs et maturités. Attention de ne pas confondre les œufs de VGOH avec des œufs de punaises pentatomides (insectes bénéfiques) (photo 2).

Les jeunes larves sont difficiles à repérer en raison de leur petite taille et de leur grande mobilité sur le plant (photo 3). Examinez attentivement les surfaces des feuilles du haut du plant et le collet des feuilles à la base des épis. Notez vos observations en utilisant le fichier Excel du RAP Grandes cultures. Si vous le souhaitez, merci de transmettre vos résultats à [email protected].

Seuil économique et fenêtre d’intervention
En Ontario et au Michigan, il est recommandé, pour le maïs grain, d’effectuer un traitement insecticide lorsqu’un seuil cumulatif de 5 % de plants présentant des masses d’œufs et des jeunes larves est atteint. Des endroits différents d'un même champ doivent être dépistés d’une semaine à l’autre. Si vous observez 2 % de plants atteints lors du premier dépistage et que, 5 jours plus tard, ce sont 3 % des plants observés qui présentent des œufs non éclos, le seuil cumulatif de 5 % est atteint.

La fenêtre d’intervention est très restreinte. Le traitement doit être appliqué pendant les 5 à 7 jours suivant l’éclosion de la majorité des œufs. L’objectif est d’atteindre les jeunes larves avant qu’elles ne rejoignent les soies, car ensuite, le traitement n’aura pas d’effet. De plus, il est important de dépister les champs pendant toute la période où le champ est attractif pour la ponte, juste avant l’apparition des croix et jusqu’à 3 semaines après, et ce, afin d’appliquer l’insecticide au bon moment.

Veuillez vous référer à la courte vidéo ci-dessous et à la  fiche technique sur le ver-gris occidental des haricots dans le maïs pour en savoir davantage sur son identification, sa biologie, la méthode de dépistage, le seuil d’intervention et les stratégies d’intervention.
 
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Les données de piégeage du Québec sont également transmises pour alimenter les cartes interactives du réseau Great Lakes and Maritime Pest Monitoring Network auquel participent aussi des dépisteurs du Manitoba, du Michigan, de l’Ohio, de l’État de New York, de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard, et de la Nouvelle-Écosse.
 
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Photo 1. Même masse d'œufs vue à contre-jour (à gauche) et à la lumière (à droite)

Julien Saguez (CÉROM)
 

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Photo 2. Différence entre des œufs de VGOH (à gauche) et ceux de punaises (à droite)

Julien Saguez (CÉROM)
 

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Photo 3. Jeunes larves qui s'alimentent de l'enveloppe des œufs après l'éclosion

Julien Saguez (CÉROM)

 
POURRITURE À SCLÉROTES DANS LE SOYA :
QUEL EST LE RISQUE POUR VOS CHAMPS CES JOURS-CI ?

Groupe de travail du RAP sur les maladies des grandes cultures

Un projet de recherche mené actuellement par le CÉROM et financé par le programme Prime-Vert vise à valider et à implanter un modèle prévisionnel de la pourriture à sclérotes. Dans le cadre de ce projet, le développement du champignon et celui de la maladie sont suivis. Des sclérotes ont été installés dans 22 champs situés dans plusieurs régions (Montérégie-Est et Montérégie-Ouest, Estrie, Centre-du-Québec, Capitale-Nationale, Lanaudière, Chaudière-Appalaches, Mauricie, Laurentides et Outaouais). Une à deux fois par semaine, ces champs sont visités afin de vérifier l’émergence des apothécies, soit les structures du champignon qui portent les spores infectieuses.

À ce jour, aucune apothécie n’a été observée sur l’ensemble des sites d’essai, sauf au site de Kiamika (Hautes-Laurentides), où les premières apothécies sont apparues le 23 juillet (champ dont les rangs sont espacés de 38 cm, soit environ 15 po). D’autres apothécies ont été observées dans un champ de soya qui n’est pas suivi pour ce projet et dont les rangs sont espacés de 18 cm (7 po) à Saint-Charles-sur-Richelieu (Montérégie).

L’infection par la pourriture à sclérotes se produit aux stades R1 à R3 du soya. Actuellement, plusieurs champs dans les principales régions productrices de soya sont au stade R2, c’est-à-dire dans la période propice aux infections. En fonction du stade de développement de votre culture (cliquez ici pour accéder à un guide visuel permettant d’identifier précisément le stade) et des prévisions de précipitations pour les prochains jours, il convient d’évaluer le risque d’infection. L’appréciation du risque doit être faite pour chaque champ. Les champs aux stades R1-R2 devraient faire l’objet d’un suivi plus serré. De plus, pour un champ de soya qui a déjà atteint le stade R3, le risque d’infection est faible. Passé le stade R3, le risque d’infection est encore plus faible.

Pour juger de la pertinence d’appliquer ou non un fongicide pour lutter contre l’infection, voici différents éléments à considérer :
  • Le cultivar : aucun cultivar n’offre une résistance totale contre la maladie, mais plusieurs cultivars offrent une certaine protection. Consultez le Guide RGCQ pour connaître le niveau de sensibilité des cultivars.
  • La fermeture des rangs et la luxuriance du feuillage ont un impact important sur la fructification du champignon et le risque d’infection : lorsque les rangs ne sont pas fermés ou que le feuillage n’est pas abondant, l’aération nuit à la fructification du champignon, à l’infection des plants et au développement de la maladie.
  • L’historique du champ : si le champ a déjà été fortement affecté par le passé, les risques d’infection sont supérieurs.
  • Conditions météorologiques : des conditions humides et fraîches favorisent la maladie. En bas de 25 °C sous le couvert végétal, faites attention, car la température sous le couvert végétal peut être inférieure à la température de l’air, et ce, de plusieurs degrés.

Pour en savoir plus :
Avons-nous besoin de fongicides dans le soya au Québec ? (la rentabilité des traitements fongicides)
La pourriture à sclérotes chez le soya (les symptômes de la maladie et les stratégies de lutte)
Fiche IRIIS sur la pourriture à sclérotes chez le soya
Présence de pourriture à sclérotes dans un nouveau champ de soya : causes possibles
 
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Apothécies de S. sclerotiorum qui ont été produits à la suite de la germination d’un sclérote.

Sylvie Rioux, CÉROM



CRIQUETS PRÉSENTS EN ABONDANCE ET CAS DE DÉFOLIATION RAPPORTÉS

Des champs de blé infestés de criquets à Sainte-Eulalie (Centre-du-Québec) et à Saint-Hyacinthe (Montérégie-Est) ont été rapportés au RAP Grandes cultures. Un champ d’une culture horticole a aussi été lourdement affecté par des criquets en Mauricie (secteur Trois-Rivières). D’autres foyers de criquets pourraient être observés dans les autres régions du Québec, en particulier si les conditions chaudes et sèches se maintiennent.

Les champs cultivés avec une gestion de travail réduit du sol et qui sont fortement infestés par les graminées devraient recevoir une attention particulière. En effet, les criquets les affectionnent particulièrement, de même que les bordures de champs, pour pondre leurs œufs à l’automne. Les populations peuvent aussi devenir élevées, particulièrement là où les sols sont secs et sablonneux.

Pour en savoir plus, consultez la fiche technique : Les criquets en grandes cultures : biologie, dépistage et stratégie d'intervention
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Différentes espèces de criquets pouvant être observés dans les grandes cultures

Julien Saguez (CÉROM)



CICADELLE DE LA POMME DE TERRE DANS LA LUZERNE
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM) et Stéphanie Mathieu, agr. (MAPAQ)
 
Un champ de luzerne dépisté aujourd’hui (26 juillet) en Estrie (Lennnoxville) présente une population de cicadelle de la pomme qui dépasse le seuil d’intervention. Cette mention se rajoute aux cas de champs de luzerne endommagés par l’insecte situés en Montérégie-Ouest (Saint-Édouard, Stanbridge Station et Saint-Alexandre) qui ont été rapportés dans l’avertissement de vendredi dernier (19 juillet) .

Considérant que l’hiver dernier et le printemps froid ont fragilisé plusieurs champs de luzerne, les producteurs sont invités à être vigilants à la présence de cet insecte, en particulier dans leurs luzernières en implantation.

Dépendamment du niveau des populations de l’insecte, qui doit être évalué par un dépistage avec un filet fauchoir, du stade et de la hauteur de la luzerne, la meilleure stratégie pourrait être de devancer la coupe et de surveiller les populations par la suite, dans les champs environnants. Pour en savoir davantage sur la biologie de l’insecte, la manière de le dépister et les stratégies d’intervention, référez-vous à la fiche technique La cicadelle de la pomme de terre dans la luzerne.
 
MÉLIGÈTHE DES CRUCIFÈRES :
ABONDANCE PARFOIS DANS LE CANOLA, MAIS CELA
NE DEVRAIT PAS AFFECTER LE RENDEMENT
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM), Sébastien Boquel, biologiste-entomologiste (CÉROM) et Hélène Brassard, agr. (MAPAQ)

Les captures de méligèthes effectuées dans les 26 sites suivis par le RAP Grandes cultures au Québec n’ont atteint la centaine de méligèthes par 10 coups de filet fauchoir que pour 5 sites au Bas-Saint-Laurent (tableau ci-dessous). Une abondance moyenne maximale de 574 méligèthes par 10 coups de filet a été atteinte à Kamouraska (Bas-Saint-Laurent), au stade floraison. Avec de telles densités, les méligèthes sont très visibles dans le champ, tandis que les captures, qui peuvent paraître impressionnantes, sont toutefois en deçà des seuils d’intervention considérés en Europe (3 à 4 méligèthes/plant jusqu’au stade où les boutons floraux sont complètement formés; et de 7 à 8 méligèthes/plant de boutons jaunes, ce qui correspond, respectivement, à environ 5 000 méligèthes/10 coups de filet et 10 500 méligèthes/10 coups de filet).

Pour la plupart des champs au Québec, la culture du canola a dépassé le stade où elle est vulnérable aux dommages causés par le méligèthe des crucifères, soit le stade boutons (BBCH 50 à 59). Dès l'ouverture des premières fleurs (BBCH 60), les méligèthes vont délaisser les boutons pour consommer le pollen, moment à partir duquel le canola peut supporter une très grande population de cet insecte.
 
Région Nombre de sites Moyenne maximale de méligèthes
par 10 coups de filet fauchoir, au stade floraison
Abitibi-Témiscamingue 10 0
Capitale-Nationale 1 < 10
Bas-Saint-Laurent 6 574 (Kamouraska)
Chaudière-Appalaches 2 < 10
Saguenay–Lac-Saint-Jean 7 75 (site de La Baie)

Il est important de noter qu’il n’existe actuellement aucun insecticide homologué pour lutter contre le méligèthe des crucifères.

Pour en savoir plus sur la biologie, la méthode de dépistage et les seuils d’intervention, consulter la fiche technique sur le méligèthe des crucifères.
 
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 Présence d’adultes sur l’inflorescence (à gauche) et adulte de méligèthe (à droite).

D. Pageau (AAC) et S. Boquel (CÉROM)


PUCERON DU SOYA : TOUJOURS RIEN À SIGNALER

Les populations de pucerons du soya dans les champs dépistés dans le cadre du RAP Grandes cultures continuent d’être très faibles ou nulles dans 49 champs sur 67. Cliquez ici pour voir tous les résultats du dépistage.

Le dépistage du puceron du soya n’est donc pas nécessaire pour le moment.



Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

 
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Grandes cultures
Date de publication : 26 juillet 2019
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