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Grandes cultures, Avertissement No 19, 19 novembre 2019

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Grandes cultures

LES PRODUCTEURS DE GRAINS FONT FACE À UN PROBLÈME MAJEUR DE RÉCOLTE
EN RAISON DES PRÉCIPITATIONS DE NEIGE HÂTIVES :
ÉTAT DE SITUATION ET CONSEILS QUANT AUX DIFFÉRENTS SCÉNARIOS POSSIBLES
Yves Dion agr. (MAPAQ), Yvan Faucher agr. (MAPAQ), Louis Robert agr. (MAPAQ), Gilles Tremblay, agr. (MAPAQ) et Sylvie Rioux, agr. (CÉROM)

Ce texte a été rédigé sur base du portrait actuel observé en Montérégie, mais l’état de la situation et les conseils en lien avec la récolte peuvent s’appliquer à des producteurs d’autres régions aux prises avec les mêmes problématiques.


Maïs-grain : état de la situation en Montérégie
  1. Semis tardifs : en 2019, les semis ont été retardés de 10 à 20 jours en début de saison et les conditions météorologiques de l’été n’ont pas permis de rattraper le temps perdu. De 2010 à 2018, la maturité physiologique moyenne (35 % de contenu en eau du grain) a été atteinte entre le 13 et le 28 septembre, dans la zone des 2700 à 2900 unités thermiques maïs (UTM). Or, en 2019, la maturité moyenne n’a été relevée que le 7 octobre dans la même zone. De plus, dans les zones moins chaudes, soit de 2300 à 2700 UTM, le maïs-grain est parvenu à maturité en moyenne autour du 10 octobre en 2019. Les semis tardifs ainsi que l’été et l’automne non favorables ont donné un maïs ayant un poids spécifique faible et une humidité de grain élevée.
  2. Maïs versé : la tempête de vent du vendredi 1er novembre qui a suivi d’importantes précipitations sous forme de pluie a occasionné des cas de verse majeure dans les champs de maïs-grain. Le vent combiné au sol gorgé d’eau, principalement en terre argileuse, a favorisé cette verse. Selon un sondage effectué le 15 novembre auprès de clubs-conseils en agroenvironnement (CCAE), il y aurait environ 70 % de maïs non récolté en Montérégie. Ce pourcentage varie entre 30 et 80 % selon les endroits. De ce maïs non récolté, les CCAE évaluent à 30 % en moyenne la proportion du maïs qui serait versé, variant entre 10 et 65 %.
  3. Maïs enseveli par la neige : les précipitations de neige qui ont suivi rendent la récolte, dans l’état actuel, beaucoup plus difficile. Cette neige a formé une croûte de plusieurs centimètres qui, pour ceux qui doivent battre du maïs versé, entre dans la batteuse et rend l’opération presque impossible.

La combinaison de ces trois facteurs constitue une situation exceptionnelle qui engendrera des pertes importantes aux producteurs agricoles touchés.
 
Image Agri-Réseau

Champ de maïs versé sous la neige

L. Robert (MAPAQ)


Le temps froid, voire très froid des derniers jours (on a observé une température de -16 ºC au matin du 18 novembre, à Saint-Hyacinthe), le sol gelé et, dans la majorité des cas, des épis et tiges dégagés de neige : tout cela a fait en sorte que les producteurs de grains ont pu reprendre la récolte dans plusieurs secteurs de la Montérégie depuis le vendredi 15 novembre. Toutefois, ralenti par les plants brisés ou encore en raison de la nécessité de transvider hors du champ afin de réduire les risques de compaction, le chantier se poursuit lentement, et il reste encore beaucoup de maïs à récolter.


Maïs-grain : différents scénarios possibles
En début et milieu de semaine, la température de l’air s’approcherait du point de congélation, tandis qu'on prévoit des températures maximales au-dessus de 0 °C le jeudi 21 et le vendredi 22 novembre. Le sol risque de perdre de sa portance par rapport aux conditions des jours précédents, en raison de l’effet isolant de la couverture de neige et de la chaleur accumulée dans le sol.

La question est de savoir dans quelle mesure doit-on forcer, ou attendre des conditions plus clémentes. Il est possible d'envisager la récolte jusqu’à jeudi matin (21 novembre), dans certaines conditions, mais il survient alors un problème important à la récolte : la neige durcie est ramassée par la batteuse, ce qui embourbe le système de séparation et de criblage du grain.

Pour la suite, le scénario idéal serait de connaître plusieurs jours de dégel, ce qui ferait fondre le reste de neige, et ensuite, une période de quelques jours sans neige, avec des températures continuellement sous zéro. Les prévisions météorologiques indiquent justement des températures journalières au-dessus de zéro pendant le jour, et des températures nocturnes au-dessus de -4 oC, ce qui permettra la fonte de la neige. Pour la suite, il faut espérer un refroidissement des températures, sans précipitations, pour entrer aux champs. Il est impossible que le sol se ressuie d’ici l’arrivée de l’hiver. Donc, la seule possibilité pour que le sol toujours gorgé d’eau puisse supporter le poids des équipements serait qu’il demeure à découvert suffisamment longtemps pour qu’il gèle à nouveau rapidement et profondément. Ce qui, au mieux, nous reporte plutôt au début de décembre, sinon vers la mi-décembre.

Cela dit, personne ne peut prédire avec certitude que ce scénario se réalisera. Cependant, la décision de procéder ou non à la récolte du maïs le plus vite possible, ou plus tard (à l’hiver, ou au printemps?) doit reposer sur une appréciation la plus juste possible des avantages et des risques inhérents aux différentes options. Si dans les prochains jours (19 au 30 novembre), les conditions dans vos champs suivent le scénario mentionné plus haut (redoux, fonte de neige, gel prolongé sans neige), alors il faudra procéder à la récolte, et ce, préférablement de nuit ou tôt le matin, une fois le sol gelé. On aura plus de chance de sauver la récolte de cette façon qu'en misant sur une récolte en janvier (maïs versé sous la neige) ou au printemps (épis tombés, risques de moisissure fortement accrus, risques de compaction, etc.), même en considérant le fait que le maïs récolté à l’hiver ou au printemps n’aura probablement pas autant besoin d’être séché.

Si on devait recevoir de la neige au cours de la semaine, et que cette neige devait encore coiffer les épis au moment de la récolte, il faudrait choisir autant que possible des moments où la température de l’air descend sous -12 °C, pour s’assurer que cette neige soit rejetée hors de la batteuse avant de fondre.

En ce qui concerne la qualité du grain, un maïs versé qui ne touche pas le sol conservera sa qualité si les températures autour de l’épi se maintiennent en dessous de 4 °C. Dans la neige, les températures qui avoisinent 0 °C empêcheront le développement des moisissures. Puisqu'une hausse drastique des températures n'est pas prévue pour les deux prochaines semaines, nous pouvons supposer que le maïs au champ ne se détériorera pas.


Soya : état de la situation en Montérégie et scénario espéré
Selon notre sondage, le soya est récolté à environ 90 %. Le soya non récolté a été moins touché par la tempête de vent que le maïs, mais la neige au sol peut cependant créer des pertes importantes de qualité de grain selon la température et la couche de neige présente.

Pour le soya non récolté, la neige devra fondre et être suivie d’un gel pour permettre le battage. Les options sont plus limitées, et les risques de perte de qualité et de rendement plus élevés.

En terminant, la gestion de ces difficultés diffère d’une entreprise à l’autre. Le stress et la fatigue sont des facteurs non négligeables à prendre en compte. Il est important de prendre du recul et d'évaluer les différentes options afin de prendre les bonnes décisions.



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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Grandes cultures
Date de publication : 19 novembre 2019
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