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Grandes cultures, Avertissement No 7, 12 juin 2020

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Grandes cultures
Malherbologie : attention aux herbicides inutiles (céréales) et contrôle du maïs spontané (soya). Problèmes à la levée du maïs : les causes possibles. Insectes : dommages de calandres et de ver-gris noir (maïs) et l'état des populations d'altises et de la cécidomyie du chou-fleur (canola). Maladies : fusariose de l'épi.

 
LE CONTRÔLE DE MAUVAISES HERBES DANS LES CÉRÉALES :
PRENEZ LE TEMPS DE DÉPISTER VOS CHAMPS
Yvan Faucher, agr. et Stéphanie Mathieu, agr. (MAPAQ)

Les céréales, lorsque bien établies, sont généralement très compétitives envers les mauvaises herbes, en raison de leur vigueur et leur départ hâtif. Dans le cas des céréales d’automne, il arrive souvent qu’aucun herbicide ne soit nécessaire pour contrôler les mauvaises herbes. 

Puisque le désherbage se fait principalement en postlevée de la céréale, un dépistage est possible avant l’application des produits et permet de les sélectionner en fonction des mauvaises herbes présentes.

Lorsque la céréale est bien établie, l’ajout d’un antigraminées (PUMA ADVANCE, AXIAL, VARRO, etc.) n’est souvent pas nécessaire, excepté dans les champs où la folle avoine est problématique. 

Pour le contrôle des feuilles larges, les produits à base de bromoxynil et de MCPA (BUCTRIL M, IPCO LOGIC M, MEXTROL, BADGE) sont souvent utilisés. Ces produits ont des indices de risque élevés pour la santé,  principalement en raison du bromoxynil qu’ils contiennent. Le MCPA seul pourrait être une excellente option pour son coût moins élevé, mais surtout pour son indice de risque 4 fois plus faible pour la santé. Toutefois, le bromoxynil permet de contrôler certaines mauvaises herbes à un stade plus avancé. Si vous faites vos applications avant le stade 4 feuilles de la mauvaise herbe, la présence de la renouée liseron ou persicaire dans vos champs serait la seule raison valable pour utiliser du bromoxynil sur les céréales. Une application seule de MCPA n’offre pas un contrôle suffisant pour ces mauvaises herbes.

Pour obtenir un meilleur résultat, l’application des antifeuilles larges doit se faire après la sortie des mauvaises herbes, lorsqu’elles sont au stade 2 à 6 feuilles et entre les stades 2 et 5 feuilles de la céréale. Il existe d’autres produits ayant chacun leurs forces et faiblesses. Consultez votre conseiller pour en savoir davantage. Toujours lire les étiquettes avant l’utilisation des produits.

 
L’IMPORTANCE DE CONTRÔLER LE MAÏS SPONTANÉ

La verse et les conditions défavorables à la récolte du maïs de l’automne dernier ont engendré, dans plusieurs champs, des quantités importantes de grains laissés au sol. Une partie de ces grains ont le potentiel de germer ce printemps. Lorsque présent dans la culture du soya, le maïs spontané non contrôlé peut entraîner une perte de rendement et affecter la qualité de la récolte. Il est recommandé de mettre en place des méthodes de lutte rapidement, non seulement pour diminuer le potentiel de compétition des plants de maïs spontané, mais aussi pour éviter que des larves de chrysomèles des racines du maïs puissent utiliser ces plants pour compléter leur cycle. Si la lutte chimique est envisagée, le traitement doit être fait entre 1 et 6 feuilles du maïs spontané (ces stades peuvent varier selon les différents produits homologués). Pour en savoir davantage sur le sujet, veuillez vous référer à la fiche technique du RAP Grandes cultures Maïs spontané dans la culture du soya et du maïs : impacts, prévention et méthodes de lutte.

 
PROBLÈMES DE LEVÉE DU MAÏS : INVESTIGUEZ POUR TROUVER LA CAUSE
Brigitte Duval, agr. (MAPAQ)

Dans certains champs de maïs, des problèmes de levée sont observés. Il est encore temps d’évaluer ces problèmes, mais ne tardez pas, car plus la croissance du maïs progresse, plus il est difficile d’identifier la cause. Pour ce faire, il s’agit de soulever des plants atteints (non émergés, rabougris, flétris, coupés, retard de croissance, coloration anormale, etc.) avec une pelle à jardin et d’examiner le grain, les racines et la tige. Le sol autour du plant devrait aussi être examiné. Les problèmes de levée du maïs peuvent avoir toutes sortes de causes. En particulier, cette année, des problèmes ont été constatés en lien avec le temps froid et sec pendant la période des semis. D’autres causes sont possibles, telles qu’une profondeur de semis inadéquate, des ravageurs des semis (vers fil-de-fer, mouche des semis, vers blancs), certaines conditions météorologiques (ex. : abrasion par le sable), des dommages d’herbicides, etc. Identifiez correctement les problèmes de levée du maïs permettra de faire les bonnes interventions et/ou d’appliquer des mesures préventives pour les prochaines saisons de culture.
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Figure 1. Exemples de dommages pouvant être observés lors de la levée du maïs

Photo : B. Duval (MAPAQ)


Le « Logiciel d’évaluation de la qualité de semis du maïs » est un outil Excel permettant d’évaluer la performance du semoir et de compiler les autres causes de manque à la levée. Pour obtenir ce logiciel ainsi que du soutien technique, veuillez communiquer avec Gestrie-Sol, à l’adresse info@gestrie-sol.com.

Pour plus d’information sur les faibles densités de peuplement du maïs et les levées inégales, notamment sur l’intérêt ou non de resemer dans un champ clairsemé, consultez le billet de blogue sur ce sujet en cliquant ici.

 
CALANDRES ET VER-GRIS NOIR : DEUX INSECTES PRÉSENTS
DONT LES DOMMAGES PEUVENT ÊTRE CONFONDUS

Deux champs de maïs et un champ de blé très fortement affectés par des calandres en Outaouais ont été rapportés au RAP Grandes cultures. Ces cas s’ajoutent à celui du Centre-du Québec mentionné dans l’avertissement du 4 juin dernier. Les dommages peuvent être confondus avec ceux causés par les jeunes larves de ver-gris noir qui peuvent également être présents : un champ de maïs très affecté par ce ravageur a été signalé en Montérégie-Ouest. Dans les deux cas, les insectes sont difficiles à trouver, car actifs durant la nuit. Notez que d’autres ravageurs (ex.: punaises brunes, limaces) peuvent aussi causer des dommages pouvant être confondus avec ceux des calandres et des vers-gris noirs.

Calandres
Habituellement, la présence de calandres se limite à quelques foyers ou en bordure du champ, et l’impact de cet insecte sur la culture est limité. Ces insectes, ayant passé l’hiver sous forme adulte, s’alimentent d’abord à la base de la tige, généralement sous la surface, ce qui peut causer le rabougrissement et la mort des plants. Ils peuvent aussi s’alimenter sur les tiges et sur les feuilles en y laissant des trous caractéristiques sur ces dernières - ovales, avec un contour net, sans halo et bien alignés (photo 1). Les larves peuvent également causer des dommages aux tiges, jusqu’à provoquer un arrêt de croissance de la culture. La verse, du tallage excessif et même des signes de distorsion peuvent être des symptômes de la présence du ravageur.
 
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Photo 1. Dommages causés par des calandres.

Photo : C. Rieux (MAPAQ)


Les facteurs favorisant l’établissement de cet insecte sont la présence de souchets, un drainage insuffisant et l’absence de travail du sol. Il n’existe aucun insecticide homologué qui permettrait d’intervenir en cas d’infestation sévère. Puisque l’insecte est peu mobile et qu'il a peu d’hôtes possibles, la rotation de cultures et le contrôle du souchet présent en bordure de champ sont les actions qu’on peut poser pour prévenir le problème. Également, un semis effectué dans de bonnes conditions permettra une levée rapide et uniforme de la culture, offrant à l’insecte une période plus restreinte pour faire des dommages.

Ver-gris noir
Dans le maïs, le ver-gris noir peut également trouer les feuilles et causer le flétrissement et la mort des plantules (figure 2). C’est le synchronisme entre le développement des larves et le stade de la culture qui est déterminant : lorsque la larve fait moins de 1 cm, elle fait des trous aux feuilles, alors que plus grosse, elle peut couper ou endommager les plantules de maïs. Si le maïs a atteint 6 feuilles ou plus, il ne subira pas de dommages par le ver-gris noir.
 
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Figure 2. Exemples de dommages causés par le ver-gris noir.
A) Trou d'épingle; B) Trou au contour irrégulier; C) Marge de la feuille grignotée

Photos : Montage de J. Saguez (CÉROM)

 
 
Méthode de dépistage des larves et des dommages :
  • Dépistez entre 100 et 250 plants par champ, selon le stade du maïs (ex. : 250 plants si du maïs à 1 feuille est coupé, ou 100 plants si du maïs à 4 feuilles est coupé).
  • Dépistez une à deux fois par semaine, de la date prévue des premiers plants coupés au stade 5 feuilles pour déterminer l’évolution des dommages. Veuillez vous référer à l’avertissement No 5 pour accéder aux dates recommandées en 2020 pour différentes régions.
  • Notez la longueur des larves trouvées. Les larves de ver-gris noir sont difficiles à observer, car elles se cachent dans le sol ou sous les résidus de cultures durant les jours ensoleillés, elles se nourrissent la nuit ou durant les jours nuageux. Il faut donc creuser à la base des plants semblant affectés pour trouver les larves et déterminer leur longueur. (cliquez ici pour accéder à des photos permettant d’identifier ce ravageur).
  • Identifez les endroits dépistés en notant les coordonnées GPS ou avec un drapeau.

Seuils d’intervention dans la culture du maïs
Il n’y a pas de consensus en Amérique du Nord sur un seuil économique d’intervention (SEI) dans le maïs. En Ontario, le SEI recommandé est de 10 % des plants avec des feuilles endommagées ou 3 % des plants coupés, lorsque le maïs est au stade 1 à 4 feuilles et que les larves mesurent moins de 2,5 cm (le traitement insecticide ne sera pas efficace sur des larves plus grosses).

Si les dommages sont trop importants, il faudra peut-être envisager de resemer le champ.

Pour en connaître davantage, consultez la fiche technique Ver-gris noir.

 
ALTISES ET CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR DANS LE CANOLA :
 UN ÉTAT DE LA SITUATION

Groupe de travail sur les ravageurs du canola

Altises
Les pourcentages de défoliation par les altises dans le canola des sites suivis par le RAP sont encore généralement faibles, cette semaine, dans la plupart des régions  (0,2 à 16 % de défoliation, avec une moyenne de 3,4 % pour la province). Cliquez ici pour accéder aux données de dépistage. Dans les deux champs qui présentaient des taux de défoliation moyens mentionnés dans le dernier avertissement, soit un champ en Chaudière-Appalaches (Saint-Isidore) et l'autre au Bas-Saint-Laurent (Kamouraska), le canola a depuis fait de nouvelles feuilles qui ne sont pas atteintes. L’état actuel de ces nouvelles feuilles (photo 2) laisse croire que le risque qu’elles soient affectées par les altises est faible. Rappel: le seuil d’alerte de défoliation est de 25 %. Les altises sont très actives par temps ensoleillé, peu venteux et relativement sec, et lorsque les températures moyennes quotidiennes dépassent 16 °C, sans être trop élevées.
 
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Photo 2. Canola dans un champ à Kamouraska, avec les nouvelles feuilles presque saines,
alors que les cotylédons sont endommagés par les altises.

Photo : A. Akpakouma (MAPAQ)


Pour évaluer la pertinence d’appliquer un traitement insecticide, le suivi du canola doit se faire jusqu’au stade 5 feuilles, après quoi, les plants sont moins sensibles aux dommages d’altises. Si des dommages sont observés au premier dépistage, un suivi deux jours plus tard sera nécessaire afin de noter de près l’évolution. Un traitement peut être indiqué seulement si le pourcentage moyen de la surface foliaire affectée atteint 25 % et que les altises sont présentes et s'alimentent.

Pour obtenir plus de détails sur le dépistage, dont les illustrations du pourcentage de surface foliaire affectée et les stratégies d’intervention contre les altises, consultez la fiche technique Altises du navet et altise des crucifères.

Cécidomyie du chou-fleur
Les premières captures de cécidomyie du chou-fleur dans les champs de canola dépistés par le RAP ont débuté au cours des derniers jours, mais elles demeurent faibles. La surveillance de l’insecte se fait dans une vingtaine de sites, dans les principales régions productrices de canola. Cliquez ici pour accéder aux résultats des captures. Les captures élevées observées lors du relevé du 1er juin, dans un champ situé dans la MRC de Portneuf, en Capitale-Nationale, sont particulièrement plus importantes que celles obtenues dans la même localité, en 2018 et 2019. Par ailleurs, depuis le début du suivi de cet insecte par le RAP, on constate que les captures peuvent être très variables d’un champ à l’autre, même au sein d’une même municipalité. 

En début de saison, en cas d’infestation sévère, la cécidomyie du chou-fleur peut causer l’arrêt de l’élongation de la tige risquant ainsi d’augmenter le délai de maturité avant la récolte. Ce sont surtout les champs semés tardivement qui sont les plus à risque. Toutefois, la grande capacité de compensation du canola peut réduire l’impact sur le rendement, même en présence de population abondante.

La meilleure façon d’évaluer le risque pour un champ donné est de dépister l’insecte à l’aide de pièges à phéromone. Pour limiter les coûts associés au dépistage, il est possible de limiter le piégeage à la période où le canola est le plus à risque, c’est-à-dire du stade 3 à 4 feuilles (stades BBCH 13-14) jusqu’à la fin de l’élongation de la tige principale (stade BBCH 59). Il peut y avoir jusqu’à 4 pics de captures d’adultes par année, et les dommages peuvent être observés de 5 à 10 jours après ces pics. Les stades « fin rosette » et « élongation » sont les plus sensibles aux dommages causés par les larves de cécidomyie.

Pour en savoir davantage sur l’installation des pièges à phéromone, l’identification et les stratégies à adopter pour surveiller ce ravageur, consultez la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur.

 
RAPPEL : DES CARTES INTERACTIVES SONT DISPONIBLES
POUR ÉVALUER LE RISQUE D’INFECTION
PAR LA FUSARIOSE DE L’ÉPI

Les producteurs de céréales sont appelés à surveiller le développement de leurs cultures. Dans le sud de la province, des champs de céréales d’automne sont au stade de sensibilité à l’infection par la fusariose de l’épi (Fusarium spp.), soit entre l’épiaison et la floraison.

Afin d’aider leur prise de décision quant à la pertinence d’appliquer ou non un traitement fongicide, les producteurs et leurs conseillers peuvent consulter des cartes interactives qui présentent le niveau de risque d’infection causant la fusariose de l’épi.

Pour plus d’information sur cet outil d’aide à la décision, veuillez consulter l’avertissement N° 4 du 26 mai 2020.

 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.



Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseuse du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. Le Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP) a pour mission d'informer les producteurs et autres intervenants du domaine agroalimentaire québécois au sujet de la présence et de l'évolution des ennemis des cultures dans leurs régions respectives, et des meilleures stratégies pour les gérer. Les communiqués du RAP Grandes cultures sont diffusés gratuitement par ces trois canaux : par courriel, via le site Web d’Agri-Réseau et via Twitter
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Grandes cultures
Date de publication : 12 juin 2020
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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