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Grandes cultures, Avertissement No 12, 3 juillet 2020

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Grandes cultures
Traitements herbicides tardifs : quelques éléments à prendre en considération. Nouveaux cas de vers gris rapportés au Bas-Saint-Laurent. Comment faire face à la pourriture à sclérotes dans le soya. État de la situation des insectes pouvant affecter le canola.

 
TRAITEMENTS HERBICIDES TARDIFS : QUELQUES ÉLÉMENTS À PRENDRE EN CONSIDÉRATION
Brigitte Duval, Véronique Samson et Julie Breault, agronomes (MAPAQ)

Pour plusieurs champs, les traitements herbicides sont terminés ou en voie de l’être. Environ 7 à 10 jours après les traitements, c’est le moment de vérifier leur efficacité. Une des causes possibles d’un traitement qui n’aurait pas eu l’efficacité attendue est la sécheresse. Elle peut avoir réduit l’efficacité des produits qui nécessitent une pluie pour les activer, comme c'est le cas pour plusieurs antigraminées. Pour plus d’information sur le désherbage et le temps sec, consultez l’avertissement Nº 4 du 26 mai 2020.

Si un traitement supplémentaire est envisagé pour contrôler les échappées de mauvaises herbes, certains éléments doivent être pris en considération. Le stade de la culture ou certaines mauvaises herbes peuvent être trop avancés pour que le traitement soit sécuritaire pour la culture ou efficace. Vérifiez l’étiquette des herbicides pour vous assurer de respecter les stades maximaux et, au besoin, ajustez la dose et la quantité de bouillie en conséquence selon les directives des étiquettes. Par exemple, certains herbicides ne peuvent pas être appliqués dans le soya si celui-ci est en fleurs. D’ailleurs, plusieurs ont remarqué une floraison hâtive du soya cette année, ce qui peut être dû au stress causé par la sécheresse et la chaleur. Dans le maïs également, certains herbicides appliqués à un stade avancé peuvent causer des symptômes de phytotoxicité et nuire au développement. Par exemple, dans le maïs tolérant au glyphosate, à partir du stade 9 feuilles du maïs, les épis en formation peuvent être affectés par une application de glyphosate.
Image Agri-Réseau

A et B : Effet d’une application tardive de l’herbicide ACCENT 75 DF (nicosulfuron) dans du maïs. Jaunissement et déformation du cœur du plant, suivi d’épis déformés.
C : Effet d’une application tardive de glyphosate dans du maïs tolérant au glyphosate. Environ le quart des grains ne se développe pas.

Photos A et B : B. Duval (MAPAQ); Photo C : Sollio Agriculture



Si une application tardive d’herbicide est envisagée, il faut également tenir compte de l’intervalle minimal pour les cultures subséquentes. Par exemple, si un herbicide utilisé dans le maïs en 2020 nécessite un délai minimal de 11 mois pour semer du soya, une application tardive dans le maïs pourrait causer des symptômes de phytotoxicité au soya en 2021. Cela est d’autant plus vrai si les conditions de sécheresse perdurent, car certains herbicides se dégradent moins vite dans ces conditions. Le registre de pesticides devient donc un outil indispensable pour faire une bonne gestion des produits phytosanitaires à la ferme.

Et finalement, rappelons que des mauvaises herbes qui émergent à cette période de la saison, alors que les rangs des cultures se referment, offrent peu de compétition à la culture. Si des mauvaises herbes sont observées, il est important de tenir compte de leur stade et de leur pression afin de décider si un traitement herbicide est nécessaire. D’autres stratégies peuvent aussi être envisagées, comme des applications en prérécolte du soya.

Il est possible que des symptômes de phytotoxicité causée par certains herbicides soient observés sur les cultures : jaunissement, dessèchement des marges des feuilles, plants plus courts, etc. En effet, si les conditions météo étaient stressantes avant, pendant et/ou après le traitement, pour certains produits, cela peut avoir causé des symptômes. Il ne faut toutefois pas écarter d’autres hypothèses, par exemple, une dérive ou encore un résidu dans le pulvérisateur. Un diagnostic complet doit alors être effectué, en tenant compte notamment de la distribution des symptômes au champ. Par exemple, dans le cas d’une dérive causée par le vent, les symptômes seront souvent localisés en bordure de champ.

Les suivis post-traitement sont également l’occasion de diagnostiquer la résistance des mauvaises herbes aux herbicides. Attention de ne pas confondre un traitement inefficace avec une résistance. Pour toutes les informations sur la démarche diagnostic et les envois au Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection, consultez Votre trousse « Résistance des mauvaises herbes » pour 2020.

 
NOUVEAUX CAS DE VERS GRIS RAPPORTÉS AU BAS-SAINT-LAURENT
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM) et Ayitre Akpakouma, agr. (MAPAQ)

Plusieurs champs (prairies, avoine-pois, maïs) ont été affectés par des vers gris dans plusieurs secteurs (surtout ouest) du Bas-Saint-Laurent (La Pocatière, Saint-Denis, Kamouraska, Saint-Pascal, Rivière-du-Loup, Saint-Arsène, Saint-Hubert et Saint-Germain). Dans un champ de prairie à Saint-Denis, l’espèce de ver gris a été identifiée; il s’agit du ver-gris moissonneur. Cette espèce est celle en cause dans d’autres champs affectés par des vers gris en juin en Chaudière-Appalaches et dans Charlevoix.

Malheureusement, certains des champs attaqués par des vers gris ont été complètement mangés.
 
Image Agri-Réseau

Champ semé en avoine-pois entièrement dévoré par des vers gris (l’espèce n’a pas encore été identifiée) 

A. Akpakouma (MAPAQ)



Points plus encourageants : le ver-gris moissonneur ne produit qu’une génération par année et la période d’activité des larves devrait bientôt cessée. Les larves sont actives de la fin avril jusqu’au début juillet, selon la fiche technique Les vers gris dans les cultures maraîchères. En attendant, en particulier au Bas-Saint-Laurent, un dépistage des champs est recommandé pour y déceler la présence de larves, l’ampleur de la population et la taille moyenne des larves. Si un traitement est envisagé, ce dernier doit être appliqué avant que les larves aient atteint 2,5 cm. Si un semis est nécessaire, il est recommandé d’attendre au moins une semaine pour s’assurer que les larves ne s’attaquent pas aux nouvelles plantules. Pour en savoir plus sur le ver-gris moissonneur, veuillez vous référer à l’avertissement Nº 9 du 23 juin 2020. Comme mentionné dans cet avertissement, d’autres espèces de vers gris peuvent être présentes et leur gestion peut être différente selon l’espèce, d’où l’importance de les faire identifier. Pour en savoir plus sur la méthode de dépistage et la gestion des vers gris dans les prairies, référez-vous à l’avertissement Nº 8 du 18 juin 2020.

 
COMMENT FAIRE FACE À LA POURRITURE À SCLÉROTES DANS LE SOYA
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM), Yvan Faucher, agr. (MAPAQ), et Sylvie Rioux, phytopathologiste (CÉROM)

Dans les champs de soya les plus avancés, la floraison a commencé ou commencera dans les prochains jours. C’est à ce stade que le soya peut être infecté par la pourriture à sclérotes, la principale maladie d’importance économique au Québec pour cette culture.

Pour juger de la pertinence d’appliquer ou non un fongicide pour lutter contre l’infection, l’appréciation du risque doit être faite pour chaque champ. Voici différents éléments à considérer :
  • Le cultivar : aucun cultivar n’offre une résistance totale contre la maladie, mais plusieurs cultivars offrent une certaine protection, consultez le Guide RGCQ pour connaître le niveau de sensibilité des cultivars (cochez la case « Afficher les détails » en haut de page à droite pour voir apparaître la cote « Sclérotiniose »).
  • La fermeture des rangs et la luxuriance du feuillage ont un impact important sur la fructification du champignon et le risque d’infection des plants : lorsque les rangs ne sont pas fermés ou que le feuillage n’est pas abondant, l’aération nuit à la fructification du champignon, à l’infection des plants et au développement de la maladie.
  • L’historique du champ : si le champ a déjà été fortement infesté par le passé, les risques d’infection sont supérieurs. Conditions météorologiques : des conditions fraîches (25 °C et moins sous le couvert végétal) et humides favorisent la pourriture à sclérotes.

Veuillez vous référer au communiqué Avons-nous besoin de fongicides dans le soya au Québec? quant à la question de la rentabilité des traitements fongicides et au communiqué La pourriture à sclérotes chez le soya pour en savoir plus sur les symptômes de la maladie et les stratégies de lutte.

 
CANOLA : LE DÉPISTAGE DU CHARANÇON DE LA SILIQUE, LA FIN DU DÉPISTAGE DES ALTISES ET ÉTAT DE LA SITUATION QUANT À LA CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR


Charançon de la silique
Le charançon de la silique est un insecte pouvant affecter le rendement du canola en se nourrissant des boutons floraux et des siliques et en causant des portes d’entrée pour l’infection par des maladies fongiques.

Les populations du charançon de la silique doivent être surveillées à partir de la première apparition des boutons floraux jusqu'à la fin de la floraison, mais c’est au stade 10-20 % de floraison (BBCH 61-62, c'est-à-dire lorsque 70 % des plantes ont environ 3 à 10 fleurs ouvertes et que les premières gousses ont 2-3 cm de longueur) qu’il faut évaluer si le seuil d’intervention est atteint. C’est aussi à ce stade qu’il faut intervenir au besoin. Le dépistage se fait à l’aide d’un filet fauchoir, à cinq stations aléatoires dans le champ. Tout en marchant d’un pas régulier, 10 coups de filet sont réalisés à chaque station en effectuant un balayage de 180 degrés d’un rayon d’un mètre à chaque coup, de gauche à droite puis de droite à gauche (un peu comme le font les essuie-glaces). Les stations sont réparties de la bordure au centre du champ afin d’être représentatives du champ. Le nombre de charançons de la silique est compté pour chaque station d’échantillonnage (à chaque 10 coups de filet) et le seuil est calculé en faisant la moyenne des cinq stations. Le seuil d’intervention est de 2 à 4 adultes par coup de filet fauchoir (20 à 40 adultes par 10 coups de filet fauchoir). Ce seuil a été atteint la semaine dernière dans un champ situé en Chaudière-Appalaches.

Le charançon de la silique peut être parasité par Trichomalus perfectus et cette espèce est bien répandue à travers la province. La présence de ce parasitoïde peut faire en sorte de limiter les dommages et d’éviter l’utilisation d’insecticide. Il est donc bien important de vérifier que l’utilisation d’insecticide est justifiée pour ne pas éliminer ce parasitoïde ainsi que les autres ennemis naturels.

Si un traitement insecticide est tout de même envisagé, ce dernier doit être réalisé au stade 10-20 % de floraison et en présence d’adultes. Une intervention plus tôt ne serait pas efficace, car de nouveaux individus pourraient pondre au stade critique et l’utilisation d’un insecticide risque aussi de tuer les ennemis naturels pouvant contrôler le charançon, dont Trichomalus perfectus. Un traitement plus tardif ne permettra pas d’atteindre les larves se développant dans les siliques. Si les captures à l’aide du filet sont surtout limitées en bordure, il n’est pas nécessaire de traiter tout le champ. Consultez SAgE pesticides pour connaître les produits insecticides homologués et l’étiquette des produits pour les particularités reliées aux conditions d’application. Ces produits sont efficaces contre les adultes seulement et une majorité de ceux-ci ne peuvent être appliqués qu’une seule fois dans la saison.
 
Image Agri-Réseau

Adulte sur une silique de canola
Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (MAPAQ)


 

Image Agri-Réseau

Photo d'un filet fauchoir et schéma du dépistage des insectes du canola à l'aide de cet outil

Photo : J. De Almeida (CÉROM); Schéma : extrait du protocole du RAP Grandes cultures sur le dépistage des ravageurs du canola



Altises
La plupart des champs de canola suivi par le RAP Grandes cultures ont atteint le stade 5 feuilles et ne sont plus à un stade sensible à la défoliation causée par les altises. Par ailleurs, comme la sécheresse a entraîné une levée inégale des plants dans certains champs, il est possible qu’il y ait des zones ayant des plants qui se retrouvent encore en deçà de ce stade 5 feuilles. La vigilance est donc encore de mise pour les champs qui sont dans cette situation. Veuillez vous référer à l’avertissement du Nº 10 du 25 juin dernier.


Cécidomyie du chou-fleur
Plusieurs champs de canola sont encore à un stade sensible à la cécidomyie du chou-fleur, c’est-à-dire du stade 3 à 4 feuilles (stades BBCH 13-14) jusqu’à la fin de l’élongation de la tige principale (stade BBCH 59). C’est à la fin du stade rosette et pendant l’élongation que le canola est le plus à risque, car les larves peuvent provoquer l’arrêt de l’élongation de la tige principale et engendrer la formation de bouquets de siliques.

Comme les résultats de piégeage sont très variables d’un champ à l’autre au sein d’une même région, il est recommandé aux producteurs d’installer des pièges à phéromone pour évaluer la pression du ravageur. Cliquez ICI pour accéder au tableau des captures des sites du réseau dans lequel est également indiqué le stade de la culture au moment du dernier relevé des pièges. Même si les pièges à phéromone indiquent que le seuil d’intervention est atteint (5 cécidomyies par piège par jour), cela ne justifie pas nécessairement de recourir aux insecticides. En effet, la compensation des plants de canola a été observée au cours des dernières années dans des champs ayant des populations élevées de la cécidomyie du chou-fleur et présentant des dommages en début de saison. Considérant l’aspect particulier de certains champs (variabilité due à la sécheresse), il est important de diagnostiquer l’ensemble du champ afin de prendre une décision appropriée.

Lorsque les premiers boutons floraux sont visibles, au début du stade élongation, il est possible de déceler la présence de larves (photos 1 et 2) et de dommages (aspect violacé des plants, déformation des jeunes tiges et des boutons floraux ou, plus grave, arrêt de l’élongation de la tige principale).
 
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Présence de larves à l'intérieur de boutons floraux de canola

Photo de gauche : D. Froment (MAPAQ); Photo de droite : D. Pageau (AAC)



Par ailleurs, ces dommages peuvent être plus importants en bordure de champ, d’où l’intérêt de dépister à l’intérieur de celui-ci, afin d'avoir une meilleure idée de leur répartition. Même si ces symptômes sont observés, la capacité de compensation du canola pourrait permettre de réduire l’impact sur le rendement, et ce, même en présence d'une population abondante de cécidomyies du chou-fleur.

Pour en savoir plus sur ce ravageur et les dégâts qu’il peut occasionner, vous pouvez consulter la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur.

 
En raison de la crise de la COVID-19, le Québec pourrait faire face à une perturbation de son approvisionnement d’équipements de protection individuelle (EPI) au cours de l’été 2020, laquelle perturbation pourrait mener à une pénurie. En toute circonstance, le respect des étiquettes des pesticides et le port d’EPI approprié sont obligatoires (article 36 du Code de gestion des pesticides). La meilleure protection contre l’exposition aux pesticides est de porter un équipement de protection individuelle. Si vous n’êtes pas en mesure de vous procurer un EPI :
  • Ne pas appliquer de pesticides sans les EPI appropriés. Assurez-vous de porter les protections prescrites sur l’étiquette.
  • Si possible, retardez les applications jusqu’à l’obtention des bons EPI.
  • Utilisez des produits à moindre risque pour la santé (consultez SAgE pesticides) pour connaître les IRS des produits) ou pensez aux solutions de rechange.
  • Utilisez, s’il y a lieu, des pesticides qui pourraient être appliqués avec des EPI actuellement disponibles ou réutilisables, comme des gants lavables et réutilisables.
Advenant un manque dans l’approvisionnement des EPI, veuillez contacter votre fédération régionale de l’UPA pour les informer de la situation. Des démarches sont en cours pour assurer la disponibilité des équipements.
 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.



Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseuse du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. Le Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP) a pour mission d'informer les producteurs et autres intervenants du domaine agroalimentaire québécois au sujet de la présence et de l'évolution des ennemis des cultures dans leurs régions respectives, et des meilleures stratégies pour les gérer. Les communiqués du RAP Grandes cultures sont diffusés gratuitement par ces trois canaux : par courriel, via le site Web d’Agri-Réseau et via Twitter
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Grandes cultures
Date de publication : 03 juillet 2020
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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