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Grandes cultures, Avertissement No 10, 17 juin 2022

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Grandes cultures
Tipule des prairies : nouveaux dommages rapportés. Cécidomyie du chou-fleur : suivi recommandé en Abitibi-Témiscamingue. Altises du canola : début de saison tranquille. Herbicides du groupe 4 : précautions à prendre. Limaces : dommages dans du canola et du soya au Bas-Saint-Laurent et en Chaudière-Appalaches. Punaise brune : quelques dommages observés sur du maïs.

 
 
TIPULE DES PRAIRIES : NOUVEAUX DOMMAGES RAPPORTÉS
M. Neau 1 et S. Boquel 2
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)  2. Chercheur (CÉROM)
 
Cette semaine, le RAP Grandes cultures a reçu de nouveaux avis de dommages causés par la tipule des prairies au Bas-Saint-Laurent et en Chaudière-Appalaches. Depuis la fin de mai, près d’une trentaine de cas confirmés ont été répertoriés dans des prairies, des céréales de printemps et du maïs. Les larves se reconnaissent par leur corps gris-brun dépourvu de pattes. Toutefois, elles peuvent être confondues avec des larves de ver gris (cette fiche technique explique comment les distinguer). Les prairies et les céréales infestées par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Dans les grandes cultures, des plants plus petits et grignotés pourraient également être observés.

D’autres dommages pourraient être observés, mais les larves de tipule cessent généralement de s’alimenter à partir de la mi-juin. Lorsqu’elles atteignent entre 4 et 5 cm de longueur, elles se préparent à se transformer en pupes. Si les dommages sont importants et qu’un resemis est envisagé, la taille des larves doit être évaluée afin de semer lorsque l’activité des larves est terminée. Cette évaluation aidera à limiter le plus possible des dommages aux nouvelles pousses. Rappelons qu'aucun insecticide n’est homologué contre la tipule des prairies. Pour l'adhésion à l'assurance récolte, les dates prorogées de fins de semis peuvent être consultées ici.

Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite toutes les entreprises agricoles et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages à leur responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ ainsi qu’à envoyer une fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca.

Pour obtenir plus d’information sur le ravageur, les facteurs de risque et les stratégies d’intervention, consultez la fiche technique sur la Tipule des prairies.



CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR : SUIVI RECOMMANDÉ EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
M. Neau 1, V. Samson 2, H. Brassard 2 et S. Boquel 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)  2. Agronomes (MAPAQ)  3. Chercheur (CÉROM)
 
Les premiers résultats de captures, disponibles pour une dizaine de sites, montrent que les populations sont globalement faibles, excepté en Abitibi-Témiscamingue (données accessibles ici). Toutefois, comme les stades « rosette » et « élongation » sont les plus sensibles aux dommages causés par les larves de cécidomyie et que la plupart des champs sont en voie d’atteindre ces stades, il est recommandé d’être vigilant et de suivre attentivement les populations. La meilleure façon d’évaluer le risque pour un champ est de dépister l’insecte à l’aide de pièges à phéromone. Par année, il peut y avoir jusqu’à 4 pics de captures, et les dommages peuvent être observés de 5 à 10 jours après ces pics.

Les stades végétatifs au cours desquels se forment les premiers points de croissance (BBCH 30-58) sont les plus sensibles aux dommages de la cécidomyie du chou-fleur. Lors d’infestation durant ces stades, la cécidomyie du chou-fleur peut causer des feuilles froissées, des bourgeons déformés et enflés ainsi que des cicatrices ayant une texture liégeuse. Les dommages importants peuvent empêcher ou arrêter l’élongation de la tige principale du canola ou encore induire la mort du bourgeon terminal. Plus tard en saison, les plants endommagés présentent alors des bouquets de siliques; ce qui peut générer des retards de maturité du canola. Cependant, la grande capacité de compensation du canola peut réduire l’impact sur le rendement, même en présence d’une population abondante.

Pour en savoir davantage sur la méthode de dépistage, l’identification et les stratégies à adopter pour surveiller ce ravageur, consultez la fiche technique La cécidomyie du chou-fleur ou le Guide des ravageurs et des ennemis naturels du canola au Québec.



ALTISES DU CANOLA : UN DÉBUT DE SAISON TRANQUILLE
M. Neau 1, V. Samson 2, H. Brassard 2 et S. Boquel 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)  2. Agronomes (MAPAQ)  3. Chercheur (CÉROM)
 
Les pourcentages moyens de défoliation par les altises dans les sites de canola suivis par le RAP Grandes cultures restent généralement faibles. Les résultats des 25 champs sur les 31 prévus sont présentés ici. Les autres champs ont récemment été semés ou sont en voie de l’être. Le retard a été causé par des pluies abondantes dans certains secteurs.

Le suivi de la défoliation doit se faire du stade cotylédons jusqu’au stade 5 feuilles du canola, après quoi, les plants sont plus tolérants aux dommages d’altises. Si des dommages importants (proches du seuil de 25 % de surface défoliée) sont observés lors d’un dépistage, il est suggéré de revenir 2 jours plus tard afin de suivre de près l’évolution de la défoliation.

Un traitement insecticide est indiqué seulement si le pourcentage moyen de défoliation est d’au moins 25 %, et à la condition que les altises continuent de s'alimenter. Par ailleurs, une levée inégale du canola peut rendre certains champs plus à risque à la défoliation, car les zones au stade cotylédons peuvent dépasser le seuil de 25 % alors que les plants aux stades 1 à 2 feuilles demeurent sous le seuil d’intervention.

Pour obtenir plus de détails sur le protocole de dépistage, dont des exemples de pourcentages de surface foliaire affectée, et sur les stratégies d’intervention contre les altises, consultez la fiche technique Altises du navet et altise des crucifères.



HERBICIDES DU GROUPE 4 (AUXINES SYNTHÉTIQUES) : PRÉCAUTIONS À PRENDRE
B. Duval 1, V. Samson 1, S. Mathieu 1, A. Marcoux 1 et M. Neau 2
1. Agronomes (MAPAQ)  2. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
 
Des pulvérisations d’herbicides du groupe 4 (auxines synthétiques) sont en cours ou à venir, notamment dans les cultures de soya tolérantes au dicamba ou au 2,4-D. Les herbicides du groupe 4, particulièrement le dicamba, sont volatils et donc plus sujets à la dérive de gouttelettes ou de vapeurs. Afin de diminuer les risques de dérive, il est recommandé de choisir des buses procurant des gouttelettes à calibre grossier, de ne pas excéder la pression recommandée par le fabricant et de pulvériser lorsque les vents ont une vitesse d’au moins 5 km/h jusqu’à 12-15 km/h (consulter le document Choix des buses de pulvérisation en grandes cultures). La dérive peut être favorisée par certaines conditions propices au phénomène d’inversion de température. La prudence est de mise : si des écarts importants de température entre la période de jour et la nuit précédente sont observés, lors de conditions de temps calme (p. ex. : vent de moins de 3 km/h et un ciel dégagé) ainsi que la présence de systèmes de haute pression atmosphérique et de faible humidité relative au moment prévu de la pulvérisation, il est préférable de décaler l’opération. La présence de rosée, de brouillard, de fumée ou de poussière en suspension est également un bon indicateur. Ce type de dérive peut entraîner les particules d’herbicides sur de longues distances. Pour plus d’information, consultez la fiche technique sur La dérive des pesticides causée par les inversions de température et la brochure portant sur La dérive des pesticides : prudence et solutions.

Après avoir appliqué un herbicide du groupe 4, toutes les parties de l'équipement de pulvérisation doivent être minutieusement nettoyées selon la procédure du triple rinçage, surtout si une culture non tolérante est traitée par la suite avec le même équipement. À titre d’exemple, une dose aussi infime qu’un millième d’une dose normale de dicamba peut causer des dommages significatifs à une culture de soya non tolérante au dicamba. Pour plus d’information, consultez le bulletin d’information Le rinçage et le nettoyage du pulvérisateur. Consultez l’étiquette du produit pour connaître le type de détergent à utiliser.

Les symptômes de phytotoxicité causée par les herbicides du groupe 4 incluent des malformations des tissus en croissance (division cellulaire désordonnée) et un ralentissement de la croissance en général. Le dicamba en particulier favorise la formation de feuilles en forme de cuillère et une nervation parallèle au niveau du limbe foliaire.
 
Image Agri-Réseau

Dommages de dicamba sur du soya non tolérant au dicamba causés par une contamination du pulvérisateur
À gauche : la zone la plus affectée correspond au premier remplissage du pulvérisateur après la contamination.
Au centre : des feuilles de soya en forme de cuillère.
À droite : nervation parallèle.

Source : B. Duval, agr. (MAPAQ)

 

Pour plus d’information sur le diagnostic des phytotoxicités et le prélèvement d'échantillon, consultez la nouvelle fiche technique Phytotoxicités causées par les herbicides en grandes cultures : causes et diagnostic



DOMMAGES DE LIMACES DANS DU CANOLA ET DU SOYA AU BAS-SAINT-LAURENT ET EN CHAUDIÈRE-APPALACHES
M. Neau 1, B. Duval 2, V. Samson 2, J. Breault 2, S. Boquel 3 et J. Saguez 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)  2. Agronomes (MAPAQ)  3. Chercheurs (CÉROM)
 
Les récentes conditions fraîches et humides ont favorisé l’activité des limaces. Des dommages causés par ce ravageur occasionnel ont été observés, entre autres, dans un champ de soya et dans quelques champs de canola au Bas-Saint-Laurent et en Chaudière-Appalaches. Les limaces peuvent être très nuisibles pour ces cultures lorsqu’elles sont actives durant la période de croissance des plantules. Si le point de croissance est détruit, le plant ne peut pas survivre. Il faut également prendre en considération le pourcentage de défoliation pouvant être supporté par la culture avant d’intervenir. En effet, certaines cultures peuvent supporter des pourcentages élevés selon le stade la culture (plus de détails dans la fiche technique Les limaces).

Attention, les dommages de limaces peuvent être confondus avec ceux de vers gris ou de tipules, d’où l’importance d’identifier précisément le ravageur. L’observation de mucus au sol ou sur les plants est un bon indicateur de la présence de limaces. Il est également possible de déposer quelques pièges refuges de 1 m2 (planches de bois ou sacs de jute permettant aux limaces de s’abriter du soleil) ou des assiettes peu profondes contenant de la bière sur le sol à différents endroits dans le champ et en bordure. Le décompte des limaces devrait être réalisé une fois par semaine pendant la période où la culture est plus sensible.
 
Image Agri-Réseau

Limace et dommages de limaces sur un plant de canola

Source : V. Samson, agr. (MAPAQ)


Lien utile



PUNAISE BRUNE : QUELQUES DOMMAGES OBSERVÉS SUR DU MAÏS
B. Duval 1, M. Neau 2, S. Boquel 3, J. Saguez 3 et J. Breault 1
1. Agronomes (MAPAQ)  2. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)  3. Chercheurs (CÉROM)
 
Quelques plants de maïs endommagés par la punaise brune ont été observés cette semaine, dans un champ au Centre-du-Québec. D’autres cas pourraient être rapportés au RAP Grandes cultures dans les prochains jours. Dans la majorité des cas, le pourcentage de plants affectés dans les champs est faible. En piquant le feuillage, cet insecte provoque des trous à l’aspect aligné et déchiré. Il injecte également de la salive contenant des enzymes digestives à l’origine d’anomalies de croissance. Les risques de dommages au maïs sont plus élevés dans les conditions suivantes : hiver doux favorable à la survie de l’insecte, semis direct et utilisation de cultures de couverture d’hiver. Les risques sont aussi plus élevés si le semis n’était pas assez profond ou que le sillon de semis est resté ouvert. Pour plus d’information, consultez la fiche technique Punaise brune dans le maïs.
 
Image Agri-Réseau

A : Punaise brune en train de pondre sur un plant de maïs
B : Tallage d’un plant de maïs causé par des dommages de punaise brune
C : Trous causés par la punaise brune sur une feuille de maïs (trous alignés, aspect déchiré, contours jaunes)

Source : B. Duval, agr. (MAPAQ)
 

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 

 
Cet avertissement a été révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseur du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Grandes cultures
Date de publication : 17 juin 2022
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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