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Grandes cultures, Avertissement No 13, 21 juillet 2023

Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP, réseau Grandes cultures, avertissement
Soya : risque pour la pourriture à sclérotes. Syndrome de la mort subite dans le soya. VGOH : faibles captures de papillons et début du dépistage des champs de maïs à risque. Puceron du soya : populations faibles. Insectes défoliateurs dans le soya. Noir des céréales dans le blé d'automne. Le dépistage et le désherbage de mauvaises herbes en prérécolte et postrécolte des céréales d'automne.

 
SOYA : RISQUE POUR LA POURRITURE À SCLÉROTES
 Y. Dion1, T. Copley2, S. Mathieu1 et B. Duval1
   1. Agronomes (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)

Dans l’ensemble des régions, le soya est en floraison (R1 à R3) et il s’agit de la période critique pour l’infection par Sclerotinia causant la pourriture à sclérotes. Les conditions sont généralement favorables au développement de spores infectieuses, mais le risque d’infection varie selon les conditions spécifiques rencontrées à la ferme.

Les modèles prévisionnels québécois indiquent actuellement, et pour les prochains jours, des risques généralement élevés de développement d’apothécies dans plusieurs régions. Cependant, les observations les plus récentes, soit du 10 au 19 juillet, des 28 sites de dépistage (Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie, Lanaudière, Laurentides, Mauricie, Montérégie et Saguenay–Lac-Saint-Jean) montrent peu de développement d’apothécies. En effet, des apothécies se sont développées à seulement 6 de ces 28 sites. Voir l'état des observations sur les sites.
 
Les principales conditions de développement d’apothécies, qui produisent les spores infectieuses, sont les précipitations et le maintien d’un milieu humide dans les 5 premiers centimètres de sol. Un sol humide et la fermeture des rangs constituent des conditions favorables à la germination des sclérotes, à la production d’apothécies et éventuellement à l’infection, lorsque le soya est en floraison. Les températures élevées de la dernière semaine ainsi que la saturation en eau des sols ont pu nuire au champignon et pourraient expliquer la faible production d’apothécies observée jusqu’à maintenant. Les conditions présentes et pour les prochains jours sont généralement à risque pour l’infection et le développement de la pourriture à sclérotes.
 
L’ensemble des facteurs de risque est détaillé dans l'avertissement N° 10 du 4 juillet dernier. À l’examen du risque spécifique de chaque champ, notamment l’historique de la maladie au champ, une intervention avec un fongicide au bon stade de la culture peut être envisagée. L’efficacité du contrôle de la maladie par un fongicide est fonction notamment d’une bonne couverture de l’ensemble du plant. L’avertissement N° 11 du 7 juillet 2023 présente les produits homologués et leur niveau d’efficacité.

Considérant les conditions actuelles propices aux maladies, veuillez vous assurer que les prévisions météo et l’état du sol soient adéquats avant d’intervenir.

 
SYNDROME DE LA MORT SUBITE DANS LE SOYA : QUELQUES CAS CONFIRMÉS, SURVEILLEZ LES SYMPTÔMES
M.-E. Cuerrier1, T. Copley2, B. Duval1, S. Mathieu1 et V. Samson1
1. Agronomes (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)

La maladie du soya, appelée syndrome de la mort subite (SMS), a été confirmée jusqu’à maintenant dans 5 champs situés en Montérégie et 1 champ situé en Estrie. Depuis 2020, le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ a confirmé 21 cas de SMS dans 5 régions du Québec (Centre-du-Québec [1], Chaudière-Appalaches [1], Estrie [3], Montérégie [15], Outaouais [1]). La prévalence de la maladie semble augmenter ces dernières années. Comme les symptômes sont surtout apparents suivant la floraison du soya, ils pourraient être observés dans d’autres champs dans les semaines à venir.

Cette maladie est une maladie racinaire causée par le champignon Fusarium virguliforme qui, lorsqu’introduit dans un champ, reste dormant pendant de longues années et peut donc infecter le soya quand les conditions sont propices à son développement. Les conditions fraîches et humides au moment du semis et pendant la saison de croissance favorisent l’infection par l’agent pathogène et le développement de la maladie. Si l’infection est sévère, les pertes de rendement peuvent s’élever à 30 %.

Cette maladie est souvent associée à la présence du nématode à kyste du soya (NKS) qui produit des blessures permettant au champignon responsable du SMS d’accéder facilement au tissu racinaire interne. Cependant, un champ peut être atteint par le SMS sans présence du NKS. Si des symptômes du SMS sont observés, il est recommandé de faire analyser les plants pour identifier la maladie, car celle-ci est souvent confondue avec d’autres maladies. Dans le cas où la présence du SMS est confirmée, il est recommandé de prévoir un échantillon de sol pour la détection du NKS.

Symptômes de la maladie
Les symptômes apparaissent après la floraison du soya. Les plants flétrissent rapidement. Un jaunissement entre les nervures peut apparaître. Progressivement, ces taches s’étendent sur toute la surface de la feuille qui finira par brunir. Si les feuilles se détachent du plant, les pétioles resteront attachés à la tige. La maladie ne provoque pas toujours des symptômes foliaires. Les racines brunissent et pourrissent. 
 
Image Agri-Réseau

Début de chlorose internervaire dû au syndrome de la mort subite

T. Copley (CÉROM)

Image Agri-Réseau

Chlorose internervaire et une nécrose des feuilles supérieures

LEDP (MAPAQ)



À ne pas confondre
Le syndrome de la mort subite dans le soya peut être confondu avec la fusariose vasculaire, la pourriture brune des tiges, le chancre des tiges et la pourriture phytophthoréenne. Vous pouvez ouvrir la tige de soya sur la longueur à l’aide d’un couteau et examiner l’intérieur de la tige. Sur la partie inférieure de la tige, un plant infecté par le SMS présentera une coloration beige ou brunâtre, mais la partie centrale « creuse » de la tige (moelle) demeure blanche. Vous pouvez consulter le document Maladies du maïs et du soya : des symptômes apparaissent dans les champs pour plus de détails sur ces maladies.
 
Image Agri-Réseau

Partie inférieure de la tige d’un plant de soya affecté par le syndrome de la mort subite
Remarquez la coloration beige ou brunâtre à l’intérieur de la tige, alors que la partie centrale « creuse » demeure blanche.
Photo :  B. Duval, agr. (MAPAQ)

 

Stratégies de lutte
Les fongicides foliaires ne protègent pas les plants contre le SMS. Les stratégies suivantes peuvent être mises en place afin de limiter les dommages causés par la maladie :
  • appliquer les principes de biosécurité pour restreindre la dissémination du SMS et du NKS au sein de l’entreprise ou à l’extérieur de celle-ci;
  • utiliser des variétés tolérantes au SMS et au NKS;
  • semer dans un sol suffisamment sec et réchauffé (ne pas semer le soya précocement);
  • éviter ou limiter la compaction;
  • améliorer le drainage du sol;
  • introduire une céréale comme le blé dans la rotation : les résidus de maïs et de soya entretiennent la maladie, notamment les grains de maïs laissés au sol suivant le battage;
  • utiliser des traitements de semences fongicides efficaces contre le SMS, lorsque le problème est connu.

Afin de s’assurer du diagnostic, il est important de prélever au champ des plants malades, mais pas complètement dépéris, incluant le collet et les racines, et de les envoyer pour identification au LEDP. Le SMS ne peut pas être diagnostiqué avec un échantillon de feuilles. Voici une vidéo expliquant la méthode de prélèvement et d’envoi.

Pour en savoir plus sur le nématode à kyste du soya, consultez la fiche technique, dont la section Dépistage.

 
VER-GRIS OCCIDENTAL DU HARICOT : FAIBLES CAPTURES DE PAPILLONS et DÉBUT DU DÉPISTAGE DES CHAMPS DE MAÏS À RISQUE
S. Mathieu1, B. Duval1 et J. Saguez2
1. Agronomes (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)

Au Québec, une soixantaine de pièges destinés à capturer des papillons du ver-gris occidental du haricot (VGOH) sont installés pour suivre l’évolution des populations de ce ravageur dans plusieurs régions. Durant les deux dernières semaines, des papillons ont été piégés dans la majorité des régions (voir les données), mais les captures sont encore très faibles. Toutefois, elles devraient augmenter dans les prochaines semaines si l’on se fie aux données historiques. Des masses d’œufs ont été observées dans un champ de maïs au Centre-du-Québec, mais à des niveaux sous le seuil économique d’intervention (5 % de plants infestés).

Les captures de papillons ne sont qu’un indicateur de la présence de populations dans une région. Elles ne permettent pas de juger de la pertinence d’une intervention dans le champ où le piège est installé. Il n’est pas rare que des champs à proximité de pièges dans lesquels les captures sont élevées ne soient pas infestés, et à l’inverse, il peut y avoir des masses d’œufs et des larves dans un champ où un piège n’a capturé aucun papillon.

Ce sont les femelles qui cherchent les sites favorables à la ponte et les pièges ne capturent que des mâles. L’arrivée des papillons indique qu’il faut amorcer le dépistage des masses d’œufs en fonction du stade de la culture. Le seuil économique d’intervention est uniquement basé sur le dépistage des masses d’œufs. En Ontario et aux États-Unis, pour le maïs grain, le seuil d’intervention généralement utilisé est un seuil cumulatif de 5 % de plants présentant des masses d’œufs et des jeunes larves. Si à la première semaine de dépistage, 2 % des plants sont affectés, et que lors du second dépistage, 3 % des plants le sont, le seuil cumulatif de 5 % est atteint au second dépistage. Dans certains États américains, le seuil est de 8 % lorsque des ennemis naturels sont présents.
Image Agri-Réseau

Même masse d'oeufs à contre-jour (à gauche) et à la lumière (à droite)

J. Saguez (CÉROM)


Les plants sont plus attractifs pour l’insecte à partir du stade VT, c’est-à-dire lorsque la panicule (croix) est présente dans le verticille (cornet). Des champs ont atteint ce stade dans le sud de la province. Si les femelles pondent des œufs sur des plants de maïs au stade végétatif, les larves qui émergeront des œufs n’auront pas de source de nourriture (pollen ou soie) pour survivre. Ainsi, il n’est pas opportun de dépister les œufs avant que le maïs ait atteint ce stade.
 
Image Agri-Réseau

Stade du maïs idéal (VT) pour débuter le dépistage des masses d'oeufs et des larves de VGOH

S. Mathieu, agr. (MAPAQ)


La ponte s’étalant sur plusieurs semaines, le dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves peut débuter dans les champs à risque, soit ceux semés dans des zones sableuses, qui ont un historique de dommages et/ou une croissance inégale. Le dépistage doit se poursuivre durant 3 à 4 semaines.

La technologie Bt Viptera (protéine Vip3A) est la seule à offrir une protection contre le VGOH. Il n’est toutefois pas impossible que les papillons pondent dans les hybrides dotés de cette technologie, mais les larves seront normalement contrôlées par la protéine. Il pourrait y avoir des dommages sur quelques plants, issus des semences constituant le refuge et n’exprimant pas de Bt. Cliquez ici pour vérifier si votre hybride exprime cette technologie Bt et assure une protection contre le VGOH.

Pour en savoir davantage :  

PUCERON DU SOYA : LES POPULATIONS DEMEURENT FAIBLES
S. Mathieu1, J. Saguez2 et B. Duval1
1. Agronomes (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)

Pour la période de dépistage se terminant le 19 juillet 2023, les pucerons du soya étaient présents dans 72 % des 67 sites dépistés dans le cadre du RAP Grandes cultures et la moyenne des populations était de 2,2 pucerons par plant. Le nombre maximum de pucerons moyen par plant observé est de 35 dans un champ de Saint-Rémi en Montérégie, ce qui est bien en dessous du seuil d’alerte de 250 pucerons par plant. Les ennemis naturels, notamment les coccinelles, ont également été observés dans 75 % des champs de soya dépistés.

Dépendamment des régions, le stade physiologique du soya varie du stade V4 à R3. Lors de fortes infestations, la culture présente des risques de dommages jusqu’au stade R5. Cliquez ici pour accéder à un guide sur les stades du soya.
 
Image Agri-Réseau

 

Pour identifier les insectes (ravageurs ou ennemis naturels) actifs dans les champs de soya, consultez le carnet de champ des dépisteurs du réseau de surveillance du RAP Grandes cultures ainsi que la brochure sur la lutte intégrée contre le puceron du soya.

Pour en savoir plus :
 
INSECTES DÉFOLIATEURS DANS LE SOYA : FAUT-IL S’INQUIÉTER?
J. Saguez1 et B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

Au cours de la dernière semaine, des insectes défoliateurs s’alimentant sur les feuilles du soya ont été observés. Ces ravageurs secondaires incluent le scarabée japonais, le méloé cendré et les criquets. On constate souvent la présence de ces insectes en foyers à ce moment-ci de l’année. Ils s’alimentent du feuillage du soya, mais peuvent aussi être observés dans d’autres cultures. Selon le moment de la saison, il sera aussi possible de voir d’autres ravageurs comme la chrysomèle du haricot, l’altise à tête rouge, les chenilles de belle dame et les criquets. Comme ces insectes s’alimentent du feuillage, les dommages peuvent être visuellement impressionnants. Toutefois, ils sont souvent très localisés et les dommages d’importance économique sont rares.

Afin de savoir s’il y a un risque de perte de rendement, évaluez le pourcentage de défoliation du soya. Le soya peut tolérer jusqu’à 30 % de défoliation aux stades végétatifs, sans pertes de rendement et jusqu’à 15 % de défoliation entre les stades début floraison (R1) et remplissage des gousses (R4). En général, en Amérique du Nord, une intervention n’est suggérée que si ces seuils sont dépassés.

Il est possible d’évaluer le pourcentage de défoliation visuellement. Vous pouvez vous entraîner en utilisant l’outil Crop Scouting Training (en anglais). Il est aussi possible, à partir de photos de feuilles trifoliées, de mesurer le taux de défoliation en utilisant les applications numériques BioLeaf (pour Android) et LeafByte (pour Apple).

Si une intervention phytosanitaire devait être envisagée, il faut considérer la présence d’insectes bénéfiques dans la culture (ex. : coccinelles, syrphes, cécidomyies) qui permettent de lutter contre les pucerons du soya. Aussi, il est à noter que les scarabées japonais peuvent aussi être parasités et que le parasite assure un bon contrôle des spécimens affectés.
 
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Scarabée japonais parasité
Les oeufs du parasite (en blanc) sont pondus sur le thorax de l'insecte.

J. Saguez (CÉROM)


Consultez le site Web SAgE pesticides pour savoir quels traitements sont homologués au Québec et les risques (IRE et IRS) qui y sont reliés. Pour en savoir plus sur les défoliateurs du soya, consultez le bulletin d'information Défoliation du soya par divers ravageurs : méloé cendré, criquets, scarabée japonais, altises, limaces, etc.

Si vous observez des cas de défoliation majeure, communiquez avec votre conseiller en grandes cultures et la coordonnatrice du RAP Grandes cultures (rapcerom@cerom.qc.ca).

 
NOIR DES CÉRÉALES (FUMAGINE) DANS LE BLÉ D’AUTOMNE
B. Duval1 et Y. Dion1
1. Agronomes (MAPAQ)

Le noir des céréales, aussi appelé fumagine, est caractérisé par une coloration noire des épis de blé, leur donnant une apparence sale. Il est causé par le développement de divers champignons saprophytes sur les tissus en sénescence. Leur développement est favorisé lorsque le champ est exposé longuement aux intempéries, notamment la pluie, ce qui retarde la récolte. Le noir des céréales n’est pas un symptôme de la fusariose de l’épi.

Les grains ne sont généralement pas affectés par le noir des céréales, car le développement de ces moisissures se fait à la surface de l’épi. Ainsi, le rendement n’est pas compromis. Toutefois, dans certaines conditions, telle qu’une verse très forte empêchant l’aération des épis et une récolte très retardée, les champignons responsables du noir des céréales pourraient commencer à coloniser les grains, ce qui pourrait diminuer leur qualité.

Dès l’atteinte de la maturité et du pourcentage d’humidité adéquat, et dès que les conditions de champ le permettent, récoltez les céréales afin de préserver la qualité des grains. Une récolte faite promptement permet de diminuer les risques de verse, les pertes de battage causées par l’égrenage, le développement de mycotoxines et elle réduit le risque de germination sur l'épi. Pour plus d’information, consultez l’avertissement N° 16 du 29 juillet 2022.
 
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Noir des céréales sur blé d'automne (19 juillet 2023)

A. Grondin, agr. (Club Yamasol)

 

LE DÉPISTAGE ET LE DÉSHERBAGE DE MAUVAISES HERBES EN PRÉRÉCOLTE ET POSTRÉCOLTE DES CÉRÉALES D’AUTOMNE
V. Samson1, S. Mathieu1, B. Duval1, J. Breault1 et M.-E. Cuerrier1
1. Agronomes (MAPAQ)

La récolte des céréales d’automne a débuté en Montérégie et débutera sous peu dans les autres régions en périphérie. Les semaines qui suivront seront donc propices pour réprimer efficacement les mauvaises herbes annuelles hivernantes (bourse-à-pasteur, vergerette du Canada), bisannuelles (armoise bisannuelle, petite bardane) et vivaces (pissenlit, plantain).

Qu’on opte pour le travail du sol ou l’emploi d’herbicides, le suivi des champs est primordial et repose sur un dépistage des espèces présentes. Leur identification et l’observation de leur système racinaire permettent, par exemple, d’ajuster la profondeur du travail de sol en fonction des mauvaises herbes à réprimer. La fiche Répression du laiteron des champs, du chardon des champs et du tussilage fournit de l’information à cet effet.

Les applications d’herbicides en postrécolte offrent souvent une meilleure efficacité pour le contrôle des mauvaises herbes, comparativement aux applications en prérécolte. En effet, les applications en prérécolte de la culture principale permettent la répression (contrôle partiel) de certaines mauvaises herbes annuelles, bisannuelles et vivaces, et non leur suppression. L’application d’un herbicide de type dessiccant en prérécolte (ex. : carfentrazone-éthyl) a pour objectif de détruire la partie aérienne des adventices, ce qui facilite la récolte, mais n’assure aucune suppression des mauvaises herbes vivaces.

À cette période de l’année ou plus tard à l’automne, comparativement au printemps, l’efficacité des herbicides en postrécolte est augmentée, puisque la surface foliaire des mauvaises herbes est plus importante et que la translocation des hydrates de carbone vers les racines leur permet d’atteindre ces parties de la plante. Les mauvaises herbes doivent cependant être en croissance active et ne pas avoir été affectées par un gel mortel (pour les interventions automnales), par le travail du sol ou par un autre stress. Si la répartition des mauvaises herbes est en foyers, les traitements localisés peuvent être un moyen efficace de diminuer les quantités de pesticides utilisées.

Le contrôle d’automne des mauvaises herbes comme le pissenlit permettra de sauter, dans plusieurs cas, l’étape du brûlage au printemps suivant. Un dépistage de printemps permettra alors d’établir la bonne stratégie de désherbage. Vous pouvez consulter le tableau présentant les différentes options de désherbage en prérécolte dans la culture du blé d'automne, incluant certaines mises en garde en lien avec les marchés, l’effet résiduel de certains produits, l’homologation pour certains usages seulement, etc. La liste des produits n’est pas exhaustive. Des mélanges sont aussi possibles. Veuillez vous référer aux étiquettes des fabricants en ce qui concerne les cultures, les doses, les modes d’application et les renseignements supplémentaires afin d’éviter, entre autres, un dépassement de la limite maximale de résidus (LMR) autorisée dans le grain. Notez par ailleurs que le glyphosate n’est pas homologué comme traitement d’aide à la récolte (défanant) et qu’aucun des herbicides mentionnés dans le tableau n’est homologué en traitement de prérécolte dans la culture du seigle.

La paille traitée au glyphosate ne doit pas servir au paillage des champs, par exemple de fraises, car cela endommage les fraisiers et ralentit leur croissance.

Un bon indicateur de la maturité des grains de céréale est lorsque le pédoncule, c’est-à-dire l’entre-nœud supérieur de la tige qui supporte l’épi, passe du vert au jaune.
 
Sur le plan de la régie culturale, les cultures de couverture sont un moyen à privilégier pour couvrir les sols et faire compétition aux mauvaises herbes de fin de saison et de la saison suivante. L'Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales et le projet Agrisolutions Climat offrent des aides financières pour cette pratique. Le Guide des cultures de couverture en grandes cultures contient des informations pratiques sur le choix des espèces, les avantages et inconvénients, les taux de semis, etc. Également, la page Facebook Cultures de couverture Québec est une source d’informations et d’échanges très dynamique. Une application mobile a aussi été développée par AGRINOVA (projet financé par le MAPAQ) : vous pouvez la télécharger sur Google Play ou l’App Store en recherchant le nom Cultivert.

Pour plus d’information sur les stratégies en matière de mauvaises herbes en fin de saison, consultez la fiche technique Le dépistage des mauvaises herbes et le désherbage de fin de saison.
 
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Champ de céréales approchant la maturité avec présence de mauvaises herbes

M.-E. Cuerrier, agr. (MAPAQ)

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Grandes cultures
Date de publication : 21 juillet 2023
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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