Ajouté à Mes favoris.

Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire
Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

S'informer

Le savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

Chargement en cours

Filtrer la recherche 
  • Sujet(s) :
  • Production(s) :
Format
Type de contenu
Date de début
Date de fin
Régions

Grandes cultures, Avertissement No 2, 10 mai 2024


Dépistage des vers fil-de-fer. Début des captures de papillons du ver-gris noir. Prévisions du pic d’émergence de la mouche des semis. Vergerette du Canada résistante au glyphosate : quoi faire en début de saison.
 
 
VERS FIL-DE FER : POURQUOI, QUAND ET COMMENT LES DÉPISTER?
Julien Saguez1, Véronique Samson2, Sébastien Boquel1, Brigitte Duval2 et Marie-Edith Cuerrier2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

Les vers fil-de-fer (VFF) font partie des ravageurs des semis qui peuvent affecter les cultures en début de saison, particulièrement le maïs de grandes cultures, selon leur abondance et leur espèce. Ils s'alimentent des semences en germination et des parties souterraines des jeunes plantules. La période des semis est le moment idéal pour débuter le dépistage de ces insectes.

Pourquoi les dépister?
Le dépistage des VFF permet de dresser un portrait des champs. Connaître l’état des populations d’un champ (ex. : présence/absence, abondance, espèces) permet de déterminer si le recours à une méthode de lutte est nécessaire ou non. Produire un historique de présence et/ou d’infestation et évaluer si un champ a atteint un seuil économique d’intervention peuvent servir à préparer une justification agronomique ou une recommandation pour l’utilisation de semences enrobées avec un insecticide. Ces documents seront obligatoires à partir du 1er janvier 2025, quelle que soit la matière active utilisée et non seulement les néonicotinoïdes.

La présence et l’abondance de VFF diffèrent d’un champ à l’autre et dépendent d’une combinaison de plusieurs facteurs agroenvironnementaux. Chaque champ est unique et devrait faire idéalement l’objet d’un dépistage.

Quand les dépister?
Le dépistage devrait débuter au moment des semis, lorsque le sol est suffisamment humide et réchauffé et que sa température a atteint 12 °C à une profondeur de 10 à 15 cm. C’est à cette période de l’année que les VFF, enfouis à une profondeur comprise entre 30 et 60 cm, remontent près de la surface. Plusieurs facteurs influencent leurs déplacements verticaux, dont l’humidité et la température du sol. Les VFF sont aussi attirés par le CO2 qui est libéré par la matière en décomposition et les grains en germination. La période de dépistage des VFF, qui dure environ 3 à 4 semaines, s'étale généralement de la mi-mai à la mi-juin.

Comment les dépister?
Le dépistage est effectué à l’aide de pièges-appâts en germination. Ces pièges sont constitués d’un mélange de grains non traités, de farine et de gruau qui attire les VFF. On installe au minimum 10 pièges-appâts par champ, dans les zones du champ qui présentent un risque. Les pièges sont installés pour une période de 7 à 10 jours et le dépistage peut être réalisé pendant plusieurs semaines consécutives.

Au Québec, deux méthodes de dépistages sont proposées :
  • la méthode de dépistage dite « régulière », utilisée par les dépisteurs du RAP Grandes cultures, permet d’obtenir un portrait réel des populations dans les champs et ainsi de déterminer si l’un des seuils économiques d’intervention établis pour le Québec est atteint, en se basant sur l’abondance et les espèces de VFF retrouvés. C’est donc la méthode qui demeure à privilégier pour caractériser la population de VFF d’un champ et bâtir un historique de ses champs;
  • la méthode de dépistage dite « allégée » permet d’écourter le temps de dépistage. Elle permet de déterminer si le champ dépisté présente ou non un risque lié à la présence de VFF. Cette méthode ne permet toutefois pas de déterminer l’abondance de VFF ni de connaître les espèces présentes.

Il est donc fortement recommandé de procéder au dépistage des VFF dès ce printemps, afin de se préparer aux modifications réglementaires. Les populations de VFF étant sensiblement les mêmes d’une année à l’autre en raison de la durée des stades larvaires se déroulant sur plusieurs années, les informations recueillies cette saison pourront servir d’éléments justificatifs pour les saisons à venir.

Pour plus d’information

Image Agri-Réseau

Dispositif et étapes pour l’installation des pièges-appâts au champ
Source : Guide d’identification des vers fil-de-fer dans les grandes cultures au Québec (Saguez, 2017)

 
 
VER-GRIS NOIR : DÉBUT DES CAPTURES DE PAPILLONS
Julien Saguez1, Véronique Samson2, Brigitte Duval2, Stéphanie Mathieu2 et Marie-Edith Cuerrier2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

Le ver-gris noir (VGN) est l’un des premiers insectes suivis par le RAP Grandes cultures au printemps. Les papillons migrateurs sont arrivés au Québec au cours des derniers jours. Cette situation est similaire aux années précédentes. Des papillons ont été capturés en quantité variable dans presque tous les pièges installés dans la province (tableau 1).

Le nombre de papillons capturés est simplement un indicateur de la présence de l’insecte dans un secteur. Les papillons ne causent pas de dommages aux cultures. Ce sont les larves (chenilles) qui peuvent causer des dommages, généralement entre le début juin et le début juillet, en coupant les plants de maïs. Le RAP déterminera dans les prochaines semaines la période où les cultures, principalement le maïs, pourraient être davantage susceptibles d’être endommagées.

Les champs de maïs les plus à risque pour les pontes sont les :
  • champs où une culture de couverture a été détruite moins de 14 jours avant le semis;
  • champs ayant une abondance élevée de mauvaises herbes;
  • champs en semis direct, surtout sur un précédent de prairie ou de soya.

En guise de prévention, les couverts végétaux devraient être détruits, s’il y a lieu, au moins 14 jours avant le semis du maïs.

Suivez les prochains avertissements pour connaître la date probable d’apparition des premiers dommages et le meilleur moment pour surveiller les champs de maïs.
 
Tableau 1 : Captures de papillons de vers-gris noir pour la semaine se terminant le 6 mai
 
Image Agri-Réseau

 

Pour en savoir plus, consultez la fiche technique Ver-gris noir.
Image Agri-Réseau

Papillon de ver-gris noir

Photo : Julien Saguez (CÉROM)

   

 

PICS D’ACTIVITÉ 2024 DES ADULTES DE LA MOUCHE DES SEMIS
S. Boquel1, Véronique Samson2 et Brigitte Duval2
1. Chercheur (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ)

Les larves de la mouche des semis se nourrissent des grains de soya et de maïs en germination. Elles s’attaquent aussi aux racines et aux plantules des cultures. Une forte mortalité des plantules, des manques à la levée ou des retards dans la levée peuvent être des signes de la présence de ce ravageur. Au Québec, selon les normales de saison, le pic d’activité de la mouche arrive plutôt vers la fin de la période des semis et peu de champs sont affectés par cet insecte. Cependant, lorsqu’un champ est très infesté, les pertes peuvent être importantes.

Le CÉROM a développé un modèle basé sur l’accumulation de degrés-jours permettant de prédire la date du pic d’activité printanier maximal (50 % des mouches émergées) de la première génération de mouche des semis. Vous pouvez consulter les dates estimées par le modèle, généré le 8 mai 2024, pour les différentes régions du Québec.

Les champs semés à une date proche du pic d’activité et qui présentent des facteurs de risque pourraient être sujets à une infestation ou à des dommages par la mouche des semis. La présence de larves et de dommages peut être observée environ deux semaines après les pics prévisionnels. Une attention particulière doit être portée lors de la levée de la culture dans les champs présentant des facteurs de risque. Il est à noter que ce modèle prévisionnel prédit le pic d’activité printanier de la mouche des semis et non la pression d’infestation. Cette pression doit être évaluée par un suivi spécifique au champ.

Pour en connaître davantage sur les facteurs de risque et les méthodes de lutte préventives, référez-vous à la fiche technique sur la Mouche des semis.

Si des dommages en lien avec la mouche des semis sont observés dans vos champs, vous pouvez rapporter ces cas en contactant votre responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ.

Pour plus d’information, consultez les documents suivants :  
Image Agri-Réseau

Larve d'une mouche des semis

Photo : CÉROM

 

VERGERETTE DU CANADA RÉSISTANTE AU GLYPHOSATE :
DÉPISTAGE, DÉTECTION DE LA RÉSISTANCE ET CONTRÔLE EN DÉBUT DE SAISON
Rédaction : Stéphanie Mathieu1
Collaboration : Brigitte Duval1, Véronique Samson1, Amélie Picard1 et Marie-Edith Cuerrier1
1. Agronome (MAPAQ)

Le début du mois de mai est un bon moment pour dépister la vergerette du Canada dans les champs en semis direct ou dans les zones non perturbées par le travail de sol. Cela permet également de vérifier si elle présente une résistance au glyphosate ou à d'autres herbicides.
 
Il est primordial de détruire les plantules de vergerette en début de saison, soit au stade rosette. Passé ce stade, la plante est plus difficile à contrôler, tant chimiquement que mécaniquement.

En 2023, le réseau de surveillance du RAP Grandes cultures et la vigilance du milieu ont permis de détecter 28 nouvelles populations de vergerette du Canada résistantes aux herbicides des groupes 2 et/ou 9 en Estrie, en Chaudière-Appalaches et en Montérégie. La vigilance est de mise puisque la mauvaise herbe produit de petites graines avec une aigrette leur permettant de se disperser sur de longues distances. Ainsi, quelques individus résistants, au départ isolés, peuvent rapidement se propager. Pour plus d’information sur le bilan des populations de mauvaises herbes résistantes découvertes en 2023, cliquez ici.

Pour dépister la vergerette du Canada, visitez les bords de champs et de fossés ainsi que les autres endroits où le sol n’a pas été perturbé. Ces endroits sont ceux où la plante a pu s’établir l’automne précédent.
 
Image Agri-Réseau

Vergerette du Canada en bordure de champ

Photo : S. Mathieu, agr. (MAPAQ), 5 mai 2023

Image Agri-Réseau

Vergerette du Canada en bordure de champ

Photo : B. Duval, agr. (MAPAQ), 9 mai 2023



Certaines caractéristiques des feuilles permettent d’identifier la vergerette du Canada au printemps :
  • leur disposition est alterne et en rosette;
  • leur surface est très pubescente avec des poils soyeux;
  • leur marge comprend quelques grosses dents.
 
Image Agri-Réseau

Feuilles disposées en rosette; forme de la vergerette du Canada au printemps

Photo : LEDP (MAPAQ)

 


Détection de la résistance
Si vous avez observé une ou des populations de vergerette du Canada et suspectez qu’elles pourraient être résistantes au glyphosate, communiquez avec votre conseiller. Vous pouvez également envoyer un échantillon (une dizaine de feuilles) au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP). Ce dernier est en mesure d’effectuer les tests rapides de détection de la résistance aux herbicides des groupes 2, 5 et 9 pour la vergerette du Canada. Pour plus d’information sur le diagnostic de la résistance des mauvaises herbes, la méthode d’échantillonnage, ainsi que les tarifs, consultez Votre trousse « Résistance des mauvaises herbes » pour 2024. Bien connaître le profil de résistance des mauvaises herbes permet d’établir une bonne stratégie d’intervention.

Contrôle de la vergerette du Canada résistante au glyphosate en début de saison 
Un travail de sol permettant de déraciner les plantules peut être efficace. Toutefois, lorsque la population est grande, il est possible que le sol emprisonné dans les racines des plants leur permette de survivre. Il est donc important d'assurer un suivi de l’efficacité des différentes interventions. 

Il est primordial de détruire les plantules de vergerette en début de saison au stade rosette, soit avant que la tige florale s’allonge. Passé ce stade, la plante est plus difficile à contrôler chimiquement et mécaniquement. 

Si la population de vergerette a été confirmée résistante à un ou plusieurs groupes d’herbicides, assurez-vous de sélectionner les produits pour effectuer le désherbage en tenant compte des groupes de résistance. Consultez le tableau des herbicides efficaces pour contrôler de la vergerette du Canada résistante au glyphosate dans les cultures de blé d’automne, de maïs et de soya et les indices de risque associés.

Pour plus d'information

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.


 

Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.


Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Grandes cultures
Date de publication : 10 mai 2024
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

M'abonner au RAP

En cliquant sur « Accepter tous les cookies », vous acceptez le stockage de ces témoins de connexion sur votre appareil. Ceux-ci permettent au CRAAQ de générer des statistiques et d'améliorer votre expérience utilisateur. Vous pourrez les désactiver en tout temps dans votre fureteur Web.

Ceci est la version du site en développement. Pour la version en production, visitez ce lien.