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Grandes cultures, Avertissement No 1, 25 avril 2025

Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP, réseau Grandes cultures, avertissement

SURVIE À L'HIVER DES CÉRÉALES D'AUTOMNE : L’ÉTAT ACTUEL
M. McElroy1, S. Mathieu2, et V. Samson et H. Brassard1 
1. Agronomes (MAPAQ)  2. Chercheur (CÉROM)
 
Les conditions agroclimatiques et environnementales observées dès l’automne passé, celles de l’hiver dernier et celles qui prévalent actuellement dans la grande région montréalaise, le sud-ouest du Québec et les régions périphériques laissent présager une survie à l’hiver de bonne à très bonne, voire exceptionnelle.

Les couches de neige ont permis de protéger les céréales d'automne dans plusieurs régions du Québec. En Montérégie, le blé est au stade tallage; si ce n’est pas déjà fait, il est temps d'appliquer l’azote dans les champs. Au Centre-du-Québec, les champs ayant un bon égouttement semblent avoir une bonne survie. En Chaudière-Appalaches, la survie semble bonne pour les premiers suivis de céréales d'automne réalisés cette semaine. Dans les parcelles suivies par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) à Saint-Mathieu-de-Beloeil, le redoux rapide en mars a causé quelques soucis; les céréales étaient passées du vert au brun, avant de revenir heureusement au vert, selon le chercheur en amélioration génétique au CÉROM, Michel McElroy.
 
Les céréales d’automne entament un processus d’endurcissement au froid à partir de l’exposition à de basses températures en automne. La tolérance des plants atteint son maximum à la suite d’une longue séquence de basses températures (figure 1). Au cours de l’hiver et du printemps, le niveau de cette tolérance au froid s’affaiblit selon les températures auxquelles sont soumises les céréales. Plus le réchauffement est important et prolongé, plus le niveau de tolérance au froid est réduit.
 
Image Agri-Réseau

Figure 1 : Endurcissement au froid (température minimale de survie) du blé d’automne de septembre à mai

Source : Struthers et Greer, 2001, dans le Guide de production : céréales d’automne, CRAAQ, 2018

Les données agrométéorologiques de plusieurs stations météorologiques réparties dans différentes régions du Québec ont été observées. Dans l’ensemble, de l’automne 2024 au printemps 2025, les températures du sol se sont maintenues entre 0 et -10 °C et, pour de longues séquences, elles ont été égales ou supérieures à -5 °C. De plus, une seule période de froid extrême a été observée en début de février, et ce, sur une très courte période.

Les conditions du printemps sont extrêmement cruciales : les fluctuations de température prolongées au-dessus du point de congélation, qui sont suivies de gels, et la formation de nappes d’eau qui tardent à se résorber occasionnent des conditions d’anoxie (absence d’oxygène) néfastes aux céréales d’automne. Ce type de conditions nuisibles n’a pas été observé dans la grande région de Montréal et les régions périphériques. 

 



 

La liste et les graphiques des différentes stations, tout comme les figures 2 et 3 ci-dessous, sont accessibles par les hyperliens que vous retrouverez à la fin de cet avertissement

Afin d’expliquer comment visualiser les données, présentées sous forme de courbes, et interpréter les graphiques, voici quelques exemples.

La figure 2 représente les données de la station météorologique de Saint-Rémi, en Montérégie. On y présente les températures de l’air ainsi que celles estimées du sol à une profondeur de 2-3 cm et la couverture de neige. Les données s’échelonnent du 15 novembre 2024 au 10 avril 2025. L’échelle de température (°C) se retrouve sur l’axe gauche du graphique. La couverture de neige est exprimée par la hauteur de neige en centimètres (cm), dont l’échelle est donnée sur l’axe vertical à droite de la figure.
 
Image Agri-Réseau

Figure 2 : Données agrométéorologiques de la station de Saint-Rémi

 

Les conditions agrométéorologiques de Saint-Rémi sont représentatives de celles de la région immédiate de Montréal. Les conditions de fin d’automne et de début d’hiver étaient favorables à l’endurcissement au froid des céréales d’automne. Les froids modérés de la fin de décembre, conjugués à la présence de neige, ont ainsi été favorables. Par la suite, le mois de janvier a été marqué par des températures du sol entre 0 et -5 °C. En janvier, les températures de l’air et la couverture de neige ont contribué à maintenir, au niveau du collet des céréales, des températures du sol un peu sous le point de congélation. Ces températures autour de -5 °C à +5 °C ont fait en sorte que le froid n’a pas été une menace pour la survie à l’hiver. Malgré une baisse marquée et rapide de la température à la fin du mois de février et au début du mois de mars, on observe que la neige a eu un effet de protection quant à la variation de la température du sol. La fonte rapide de la neige et l’évacuation rapide des eaux de surface, grâce à l’infiltration possible par des sols peu ou pas gelés, sont des facteurs favorables.

La figure 3 présente le cas de la station d’Hébertville, au Lac-Saint-Jean. En ce qui concerne les températures de l’air, on y a observé plusieurs pointes de froid, sous les -15  à -20 °C. Peu de sites observés ailleurs en province ont eu aussi fréquemment des épisodes de températures très basses. Malgré tout, la température du sol au site d’Hébertville s’est maintenue entre 0 et -10 °C. Cela s’explique par la bonne couverture de neige. Ces températures plutôt stables ont contribué à maintenir l’endurcissement des plants au froid.

La figure 4 présente le cas de Saint-Bernard, en Chaudière-Appalaches. En ce qui concerne les températures de l’air, on y a observé des températures relativement clémentes avec une seule pointe de froid à près de -20 °C. La température du sol au site de Saint-Bernard s’est maintenue entre 0 et -5 °C. Tout comme dans le cas d’Hébertville, la bonne couverture de neige explique ce maintien et les températures plutôt stables ont été propres à maintenir l’endurcissement des plants au froid.
 
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Figure 3 : Données agrométéorologiques de la station d'Hébertville

 

 
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Figure 4 : Données agrométéorologiques de la station de Saint-Bernard


Dans la région immédiate de Montréal, les conditions sont favorables à une reprise rapide.

Dans les régions centrales du Québec, les Bois-Francs, Lanaudière, la Mauricie, puis en allant vers l’est et les régions périphériques comme Chaudière-Appalaches, la neige est presque toute fondue. Il faudra tout de même suivre l’évolution des conditions printanières, dont la résorption de l’eau et les risques de gels printaniers. Aussi, les fortes couvertures de neige qui maintiennent des températures du sol longuement près de 0 °C peuvent favoriser les moisissures nivéales. Cette situation pourrait avoir lieu dans certains secteurs au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les champs de blé et de seigle se retrouvant dans ces conditions seront à surveiller concernant cette maladie fongique.

Les températures clémentes des prochains jours permettront d’aller dépister les champs et d’évaluer la survie des céréales d’automne. La fiche technique Comment bien gérer la survie ou la perte de son blé d’automne décrit la marche à suivre, le seuil pour conserver un champ et la gestion des zones détruites par l’hiver.

Pour plus d’information, le Guide de production : céréales d’automne du CRAAQ détaille l’ensemble de ces conditions.
 
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Champ de blé d'automne
Photo : MAPAQ
 
 
Conditions hivernales à certaines stations agrométéorologiques 
 
Victoriaville Lennoxville Saint-Bernard
Deschambault Mont-Joli Saint-Bernard-de-Michaudville
Farnham Normandin Saint-Liboire
Granby Princeville Saint-Prime
Hébertville Rigaud Saint-Rémi
Lanoraie L'Assomption  
 
Les données agrométéorologiques ayant servi à cet avertissement ont été acquises à partir du site Web en développement Agrométéo Québec avec l’autorisation et la collaboration de Solutions Mesonet.
 
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 


Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Louise Thériault et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Grandes cultures
Date de publication : 25 avril 2025
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