
SURVIE À L'HIVER DES CÉRÉALES D'AUTOMNE : L’ÉTAT ACTUEL
M. McElroy1, S. Mathieu2, et V. Samson et H. Brassard1
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Chercheur (CÉROM)
Les couches de neige ont permis de protéger les céréales d'automne dans plusieurs régions du Québec. En Montérégie, le blé est au stade tallage; si ce n’est pas déjà fait, il est temps d'appliquer l’azote dans les champs. Au Centre-du-Québec, les champs ayant un bon égouttement semblent avoir une bonne survie. En Chaudière-Appalaches, la survie semble bonne pour les premiers suivis de céréales d'automne réalisés cette semaine. Dans les parcelles suivies par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) à Saint-Mathieu-de-Beloeil, le redoux rapide en mars a causé quelques soucis; les céréales étaient passées du vert au brun, avant de revenir heureusement au vert, selon le chercheur en amélioration génétique au CÉROM, Michel McElroy.
Afin d’expliquer comment visualiser les données, présentées sous forme de courbes, et interpréter les graphiques, voici quelques exemples.
La figure 2 représente les données de la station météorologique de Saint-Rémi, en Montérégie. On y présente les températures de l’air ainsi que celles estimées du sol à une profondeur de 2-3 cm et la couverture de neige. Les données s’échelonnent du 15 novembre 2024 au 10 avril 2025. L’échelle de température (°C) se retrouve sur l’axe gauche du graphique. La couverture de neige est exprimée par la hauteur de neige en centimètres (cm), dont l’échelle est donnée sur l’axe vertical à droite de la figure.
La figure 3 présente le cas de la station d’Hébertville, au Lac-Saint-Jean. En ce qui concerne les températures de l’air, on y a observé plusieurs pointes de froid, sous les -15 à -20 °C. Peu de sites observés ailleurs en province ont eu aussi fréquemment des épisodes de températures très basses. Malgré tout, la température du sol au site d’Hébertville s’est maintenue entre 0 et -10 °C. Cela s’explique par la bonne couverture de neige. Ces températures plutôt stables ont contribué à maintenir l’endurcissement des plants au froid.
La figure 4 présente le cas de Saint-Bernard, en Chaudière-Appalaches. En ce qui concerne les températures de l’air, on y a observé des températures relativement clémentes avec une seule pointe de froid à près de -20 °C. La température du sol au site de Saint-Bernard s’est maintenue entre 0 et -5 °C. Tout comme dans le cas d’Hébertville, la bonne couverture de neige explique ce maintien et les températures plutôt stables ont été propres à maintenir l’endurcissement des plants au froid.
Dans la région immédiate de Montréal, les conditions sont favorables à une reprise rapide.
Dans les régions centrales du Québec, les Bois-Francs, Lanaudière, la Mauricie, puis en allant vers l’est et les régions périphériques comme Chaudière-Appalaches, la neige est presque toute fondue. Il faudra tout de même suivre l’évolution des conditions printanières, dont la résorption de l’eau et les risques de gels printaniers. Aussi, les fortes couvertures de neige qui maintiennent des températures du sol longuement près de 0 °C peuvent favoriser les moisissures nivéales. Cette situation pourrait avoir lieu dans certains secteurs au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les champs de blé et de seigle se retrouvant dans ces conditions seront à surveiller concernant cette maladie fongique.
Les températures clémentes des prochains jours permettront d’aller dépister les champs et d’évaluer la survie des céréales d’automne. La fiche technique Comment bien gérer la survie ou la perte de son blé d’automne décrit la marche à suivre, le seuil pour conserver un champ et la gestion des zones détruites par l’hiver.
Pour plus d’information, le Guide de production : céréales d’automne du CRAAQ détaille l’ensemble de ces conditions.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Louise Thériault et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
