RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
Le temps frais et humide qui prévalait sur la majorité des régions, depuis environ le 17 mai, a perduré sur l’ensemble du Québec jusqu’au 25 mai inclusivement. Les températures de jour ont été largement sous les normales alors que celles de nuit sont restées fraîches, mais plus près des normales. Certaines régions ont toutefois connu des nuits froides, près du point de congélation, et d'autres ont connu des nuits sous les normales jusqu’au 26 mai. Pour la majorité des régions, le cumul des degrés-jours (base 5) a pris du retard pendant la période du 21 au 28 mai, mais reste en avance si l’on considère le cumul depuis le 1er avril. Les précipitations ont toutefois été moins abondantes que pendant la période précédente, bien qu’elles aient été régulières. Voir la carte des précipitations.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
Les plantations ont été ralenties dû aux conditions pluvieuses et à l'excès d’eau dans certains champs. Elles se poursuivent grâce au beau temps qui est revenu. Les travaux et le dépistage ont aussi été au ralenti, mais ont repris depuis quelques jours. On rapporte le jaunissement et l’étiolement de certaines plantations situées dans les champs avec des excès d’eau. En Montérégie, les stades les plus avancés des laitues qui étaient sous bâches sont de 15 cm pour les laitues romaines, et au début pommaison pour les laitues pommées. Les stades les plus avancés pour les laitues hors bâches sont de 15 feuilles pour les laitues romaines et de 13 feuilles pour les laitues pommées.
INSECTES
Punaises
Des punaises ternes adultes, de même que des larves et quelques dommages sont rapportés en Montérégie-Ouest, ne justifiant pour l’instant aucune intervention. Les premiers adultes de punaise terne ont été observés dans la Capitale-Nationale.
Le tableau suivant indique les seuils d’intervention recommandés pour les punaises. Notez cependant qu’il peut être justifié d’intervenir plus rapidement, si les punaises causent des nécroses et des déformations importantes ou si elles s’attaquent au point de croissance.
Tableau 1 : Seuils d'interventions (punaises ternes et brunes)
| Laitue pommée |
Moins de 10 feuilles |
7 individus pour 30 plants |
| Plus de 10 feuilles |
5 individus pour 30 plants |
| Laitues romaine et en feuille |
Moins de 10 feuilles |
5 individus pour 30 plants |
| Plus de 10 feuilles |
3 individus pour 30 plants |
Autres insectes
Aucun
ver gris n’a été rapporté; aucun traitement n’a été nécessaire. Pour dépister les vers gris faucheurs, il faut vérifier la présence de plants coupés dans le champ. En fouillant le sol autour d’un plant récemment endommagé, il est souvent possible de retrouver la chenille responsable. Cette surveillance est importante dans les 2 à 3 premières semaines suivant la levée ou la plantation.
En Montérégie-Ouest, les collemboles, vus en grand nombre la semaine précédente, ont été délogés par la pluie. Ils ont causé peu de dommages et aucun traitement n’a été nécessaire. Leur présence justifie rarement une intervention.
Une faible présence de plants porteurs de larves de mouche des semis au niveau des vieilles feuilles a été rapportée dans plusieurs champs en Montérégie-Ouest.
MALADIES DE SOL
Pythium
En Montérégie-Ouest, les nouveaux cas d’affaissement sec (
Pythium tracheiphilum) sont relativement limités, généralement sous les 1 %, que les plants aient été sous bâche ou non.
Stratégie pour le contrôle du Pythium
Plusieurs laboratoires offrent le service de détection du
Pythium tracheiphyllum, dont le LEDP et PRISME, et ce dernier offre un accompagnement dans la cartographie et l'évaluation de la sévérité de la maladie. Les résultats permettent de connaître l’inoculum et la sévérité de la maladie, ainsi que d’évaluer la nécessité de traiter ou non les transplants avant la plantation. Si un traitement est recommandé, il est possible de sélectionner un biofongicide à base de
Trichoderma harzianum selon les conditions météorologiques à venir.

Plant de laitue (au centre) montrant un début de flétrissement. La coupe transversale d’un tel plant peut révéler un brunissement du système vasculaire, attribué à Pythium (voir autre photo)
Photo : Marie-Anne Lauzon-Miron (MAPAQ)
Coupe transversale d’un plant de laitue présentant un bruissement du système vasculaire, attribué à Pythium
Photo : Consortium PRISME
Pourriture blanche (affaissement sclérotique)
En Montérégie-Ouest, des nouveaux cas d’affaissement sclérotique (
Sclerotinia minor et Sclerotinia sclerotiorum) ont été observés, mais sont sous contrôle. Les premiers traitements fongicides (généralement
CANTUS WDG) se poursuivent dans les laitues aux stades 7 à 8 feuilles. Certaines plantations ont reçu le 2
e fongicide.
Moisissure grise
En Montérégie-Ouest, la
moisissure grise a augmenté dans certains champs, mais reste généralement en faible quantité.
Les températures et l’humidité élevée à venir seront favorables au développement de maladies de sol. À noter que les traitements fongicides pour préserver les laitues des maladies de sol (pourriture blanche et moisissure grise) doivent être faits au plus tard au stade 10 feuilles des laitues, afin de s’assurer que la pulvérisation atteigne le collet à la base des plants. Les champs qui ont subi des conditions difficiles (excès d’humidité, feuillage endommagé, etc.) seront les plus à risque.
Pour plus d’information sur ces maladies, consulter les fiches techniques :
Les informations contenues dans ces fiches facilitent la gestion intégrée des ennemis des cultures. Elles ont été rédigées par Marie Froment, agr. (Consortium PRISME) et Clara Villeneuve, professionnelle de recherche (Phytodata) dans le cadre du projet
Une vitrine pour réduire les risques liés à l’utilisation des pesticides en terre noire, réalisé avec la participation financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Marie Froment, agronome (PRISME), Eve Abel, agronome avec la collaboration de Marie-Anne Lauzon-Miron, étudiante (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du sous-réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.