ÉTAT DES SEMIS ET PLANTATIONS
Alors que certains ont terminé les premières plantations, les conditions pluvieuses des dernières semaines continuent de retarder le calendrier d'implantation, surtout en sols argileux. Par endroits, le vent, la pluie et les températures froides ont causé des dommages d'abrasion, des perforations et des symptômes de chlorose sur le feuillage. Ces dommages devraient s'estomper avec la croissance des nouvelles feuilles.
Par ailleurs, la saturation en eau et la température froide du sol peuvent s'avérer problématiques, car en plus de retarder les opérations au champ, ces conditions sont favorables aux maladies racinaires (ex. : fonte des semis, hernie des crucifères). Quelques cas de fonte des semis ont d'ailleurs été observés par endroits. Des symptômes de nervation noire et de tache bactérienne sont toujours observés de manière anecdotique sur des transplants.
Pour plus d'information sur la qualité des transplants, la prévention des maladies, la protection contre le gel et l’efficacité des herbicides, consultez la fiche technique Être bien préparé pour le début de la saison.
INSECTES RAVAGEURS
La mouche du chou est toujours active, alors qu'on observe des larves dans le sud de la province et des oeufs jusqu'à la hauteur du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le niveau d'infestation reste faible, mais les conditions fraîches et humides sont favorables à la survie des oeufs. À l'heure actuelle, on observe aussi des larves et des pupes de mouche des semis. Cette espèce polyphage se nourrit de matière organique en décomposition, mais aussi de graines, de cotylédons, de plantules et du système racinaire de nombreuses plantes. Pour les applications postsemis et post-transplantation contre la mouche du chou, référez-vous à l'avertissement N° 1 du 30 avril 2025 pour toute information relative aux homologations d'urgence, en attendant la mise à jour officielle des étiquettes sur le site Web de Santé Canada.
Les altises (des crucifères, des navets) sont actives, notamment lors des dernières journées chaudes et ensoleillées. Des adultes ainsi que des criblures ont été observés sur le feuillage dans quelques champs, mais la pression reste relativement faible. Du côté des chenilles défoliatrices, la piéride du chou est faiblement active dans le sud de la province où quelques oeufs ont été observés. De plus, des chenilles de fausse-teigne des crucifères sont actives dans le sud-ouest du Québec. En régie conventionnelle, les produits utilisés pour le contrôle préventif de la mouche du chou protègent également les plants de crucifères contre tous ces ravageurs. Les filets anti-insectes sont une bonne alternative aux insecticides lorsqu'ils sont installés de manière étanche immédiatement après le semis ou la plantation.
Finalement, l'installation des pièges à phéromone pour la cécidomyie du chou-fleur se poursuit. Une première capture a eu lieu dans Lanaudière, ce qui concorde avec nos activités de surveillance : les premiers adultes de la génération hibernante émergent généralement du sol dès la fin mai et leur pic d’activité se prolonge jusqu’à la fin juin.
Si vous avez des doutes sur les symptômes que vous observez, votre conseiller ou les experts du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pourront vous aider. D'ailleurs, afin d'encourager le secteur de l'agriculture biologique et la relève agricole à faire appel à ses services, le LEDP offre gratuitement des analyses à ces clientèles.
Comme indiqué dans l'avertissement N° 3 du 8 mai 2025 du sous-réseau Malherbologie du RAP, une première population de petite herbe à poux résistante au clopyralide (LONTREL), un herbicide du groupe 4, a été découverte dans un champ de chou pommé dans la région de Lanaudière (MRC de Montcalm). Le développement de la résistance à cet herbicide compliquera la lutte aux adventices puisqu'elle représente la seule option efficace et homologuée en postlevée contre la petite herbe à poux dans les crucifères.
Si vous suspectez la présence de plantes résistantes aux herbicides, vous êtes invité à transmettre des échantillons au LEDP en suivant la procédure.
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les bulletins d'information N° 1 (herbicides) 2025, N° 2 (insecticides) 2024 et N° 3 (fongicides) 2024.
Avant d’utiliser un pesticide, il est important de lire attentivement l’étiquette du produit et de suivre les recommandations qui y sont indiquées. En tout temps, si l’information de ce communiqué diffère de celle de l'étiquette, cette dernière prime.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Marilou Ratté, agr. (CIEL). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Laurianne Pichette, agr.-phytopathologiste (MAPAQ) et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

