Oignon, ail et poireau, Avertissement No 15, 12 août 2021

Températures chaudes et précipitations faibles, sauf pour quelques régions. Oignons plantés en récolte et semés en tombaison; ail récolté et en séchage. Contrôle difficile des thrips. Troisième vol de la teigne du poireau. Propagation du mildiou de l’oignon (Montérégie-Ouest, Lanaudière et Chaudière-Appalaches). Brûlure de la feuille, brûlure stemphylienne et tache pourpre variables. Pourritures stables. Traitement au ROYAL MH. Cultures de couverture.

 

Après une période froide, le Québec a vécu, du 4 au 10 août, une période chaude avec des températures de jour généralement au-dessus des normales pour toutes les régions. Mis à part en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent, les températures de nuit ont été au-dessus des normales pendant 4 à 7 nuits, selon les régions. Les précipitations ont été généralement très faibles, à l'exception des Laurentides, de quelques endroits en Montérégie et en Outaouais qui ont connu des épisodes de pluie plus importants (voir la carte des précipitations). Les conditions survenues au cours de la période ont ralenti la croissance des cultures par endroits en raison du manque d'eau, du flétrissement et même de la sénescence ayant été rapportés. L'irrigation est devenue nécessaire là où c'est possible et améliore grandement le développement des cultures.

 

Oignon sec et oignon espagnol
En Montérégie-Ouest, la récolte d’oignons plantés est en cours et on suit de près les oignons semés. Quelques champs sont encore à 5 feuilles et n’ont pas commencé à coucher, mais la majorité ont plus de 25 % de plants tombés.

La tombaison est en cours dans les champs de gros oignons de Lanaudière. Elle s’amorce dans les oignons espagnols les plus avancés de la Capitale-Nationale.


Poireau
Les faibles précipitations ont ralenti la croissance des fûts dans certains cas alors qu’elle est restée bonne dans d’autres sites. Les récoltes sont débutées en Montérégie-Ouest, dans Lanaudière, au Centre-du-Québec et dans la Capitale-Nationale. 


Ail
L’ail planté à l’automne est maintenant récolté et le séchage se poursuit. La qualité est belle dans la majorité des cas. La récolte est débutée dans l’ail planté au printemps en Montérégie-Ouest.

 

Thrips 
En Montérégie-Ouest, le contrôle des thrips est difficile. Les populations demeurent nombreuses en dépit des traitements effectués. Dans Lanaudière, le nombre élevé de thrips a justifié des interventions dans l’oignon sec et l’oignon espagnol. Dans la Capitale-Nationale, les populations de thrips augmentent rapidement dans certains champs. Les dommages sont encore peu visibles et des traitements sont en cours ou prévus.


Teigne du poireau
Dans les Laurentides, Lanaudière, en Montérégie et en Outaouais, le pic de la troisième génération est soit passé, soit à venir dans les prochains jours, selon les sites. Les captures sont donc en diminution pour les sites dans la première situation et encore en augmentation pour les sites dans la seconde situation. Les captures sont aussi en augmentation dans les régions de l'Estrie, de Chaudière-Appalaches, de la Mauricie, du Centre-du-Québec et plus faiblement dans la Capitale-Nationale, correspondant à la troisième génération (voir carte de prévision des vols de la teigne). Dans ces régions, le pic devrait être atteint au cours de la prochaine semaine. Enfin, la deuxième génération est toujours en cours au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et au Saguenay-Lac-Saint-Jean de même que dans une partie de l'Abitibi-Témiscamingue. Le pic est passé partout et les captures sont en diminution. Quelques dommages de la deuxième génération sont rapportés par endroits.
 

* Il y a eu correction des dates de traitements depuis la publication de la semaine dernière à l'aide des dernières données météorologiques.


Pour plus d’information

MALADIES

On rapporte encore plusieurs nouveaux cas de mildiou en Montérégie-Ouest, parfois sous forme de nombreux petits foyers dispersés. La propagation de la maladie se fait très rapidement. Une intervention, même dans un champ en partie couché, peut s’avérer pertinente pour limiter la propagation de la maladie aux champs adjacents.

Dans Lanaudière, la maladie se limite aux trois champs où elle avait été rapportée la semaine dernière. Des symptômes de mildiou, encore légers, sont maintenant observés en Chaudière-Appalaches dans une parcelle fréquemment irriguée; un traitement fongicide a été appliqué et sera répété. Le mildiou n’est pas observé dans la Capitale-Nationale, mais des traitements préventifs sont néanmoins effectués.

Des fongicides éradiquants (groupes 4 et P07) et antisporulants (groupes 40 et 49) sont disponibles pour les champs atteints par le mildiou. En conditions favorables, les champs adjacents peuvent être protégés avec des produits préventifs homologués contre le mildiou. 

Les régies fongicides se poursuivent en Montérégie-Ouest dans les champs moins avancés, et les derniers traitements sont faits dans les champs où les applications d’hydrazide maléique (ROYAL MH) seront effectuées bientôt. Dans Lanaudière, la maladie évolue peu. La brûlure de la feuille observée sur quelques sites autour de la Capitale-Nationale est également peu agressive, sa faible présence étant souvent rapportée sur des parcelles sans usage de fongicides.

On observe une augmentation de la brûlure stemphylienne dans plusieurs champs de Montérégie-Ouest, sur les pointes ou les vieilles feuilles, particulièrement dans les champs plus matures. La maladie est présente à un moindre niveau dans Lanaudière où une intervention est occasionnellement ciblée. Des traitements préventifs sont localement appliqués dans la Capitale-Nationale. 

Cette maladie est parfois confondue avec la brûlure de la pointe dans l’oignon; on reconnait mieux la brûlure stemphylienne lorsque la sporulation brune à noire est bien visible sur le feuillage affecté. Certains fongicides utilisés contre la brûlure de la feuille et le mildiou sont également utilisés contre la brûlure stemphylienne. Pour plus d’information sur la brûlure stemphylienne, consultez l’avertissement N° 13 du 4 août 2016. 

Les symptômes de tache pourpre présents en Montérégie-Ouest augmentent et se retrouvent fréquemment dans les mêmes champs que la brûlure stemphylienne. Les interventions sont les mêmes.

En Montérégie-Ouest, les symptômes de pourriture basale (Fusarium oxysporum) demeurent à des niveaux relativement acceptables, généralement à moins de 4-5 %. Les pourritures bactériennes sont également tolérables dans toutes les régions.

Présence de brûlure stemphylienne et de fusariose du plateau au Centre-du-Québec, sans avis de traitement.

DÉSORDRES

La forte présence de pointes jaunies (brûlure de la pointe) est rapportée en Montérégie-Ouest et autour de la Capitale-Nationale. Ce désordre est caractérisé par le jaunissement puis l’assèchement des pointes des feuilles de l’oignon, en commençant par les plus vieilles feuilles. Le jaunissement des pointes est principalement observé durant la formation du bulbe, particulièrement après des épisodes de stress (sécheresse, chaleur extrême, applications d’herbicides, etc.), et tend à s’accélérer lorsque les collets des oignons ramollissent et que le feuillage s’affaiblit. Les causes exactes ne sont pas connues, mais le désordre peut être considéré comme normal tant que la majorité du feuillage demeure sain. On peut limiter la brûlure de la pointe en assurant de bonnes conditions de croissance aux plants (bonnes conditions de sol, fertilisation appropriée, irrigation), mais certains stress demeurent inévitables.

 

Comme chaque saison, nous vous rappelons que certaines précautions doivent être prises lors du traitement au ROYAL MH. L’oignon jaune (oignon sec) destiné à un entreposage prolongé (après janvier) est habituellement traité avec l’hydrazide maléique afin d’inhiber la germination des bulbes durant l’entreposage. Pour éviter les conséquences fâcheuses, le choix du moment d’application est délicat et doit être déterminé en respectant certaines règles. Les règles d’utilisation et les mises en garde lors de l’utilisation de l’hydrazide maléique (ROYAL MH) peuvent être trouvées dans l’avertissement N° 13 du 29 juillet 2021.

RAPPEL : CULTURES DE COUVERTURE

Plus la saison avance, plus le choix des cultures de couverture (couvre-sol) diminue. Pourtant, celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydrique et éolienne, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol. Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices qu’on peut retirer de cette pratique. De l’aide financière est aussi offerte sous certaines conditions.