
Levée du maïs et du soya : pensez à investiguer en cas de levée inégale. Émergence de l'amarante tuberculée. Maladies des céréales : présence de rouille jaune et de l'oïdium. Mouche des semis : mise à jour des dates du pic d'activités 2025 et suivi des champs. Seigle d'automne en épiaison : consulter les cartes interactives pour la fusariose de l'épi. Nouveau : le RAP Grandes cultures a besoin de votre aide.
LA LEVÉE DU MAÏS ET DU SOYA : PENSEZ À INVESTIGUER EN CAS DE LEVÉE INÉGALE
B. Duval2, J. Saguez1, V. Samson2 et S. Boquel1
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
La levée des cultures de maïs et de soya débute dans plusieurs régions. C’est bientôt le moment d’évaluer les populations et de repérer d’éventuels manques à la levée. Bien que les manques puissent être observés peu après l’émergence, le stade 3 à 4 feuilles du maïs est idéal pour en déterminer les causes. Du côté du soya, les premiers stades de développement permettent aussi une bonne évaluation des peuplements et des facteurs pouvant nuire à une levée uniforme.
Si vous constatez des pertes de population ou une levée inégale, il est important d’en identifier les causes. Des maladies fongiques — comme les pourritures de semences, des plantules (fonte des semis) ou encore des racines — et des ravageurs — tels que les vers fil-de-fer, la mouche des semis, les vers gris et les limaces — peuvent endommager les grains en germination et les jeunes plantules, entraînant parfois des pertes de population importantes.
Plusieurs autres facteurs peuvent également nuire à la levée. Un semoir mal ajusté ou mal équipé pour la gestion des résidus peut entraîner un mauvais contact sol-semence, une profondeur de semis irrégulière ou une fermeture inadéquate des sillons. Un sol compacté peut limiter la pénétration des racines, même avec un bon équipement de semis. L’humidité et la température du sol influencent également la germination et la levée. Des résidus d’herbicides peuvent affecter le développement racinaire et compromettre le démarrage des plants. Enfin, certaines espèces d’oiseaux peuvent consommer les graines ou arracher les jeunes plantules.
Vous trouverez plus bas quelques photos illustrant différentes causes de mauvaise levée dans le maïs et le soya.
En cas de mauvaise levée, une évaluation des causes et de l’ampleur des dommages permettra de déterminer si des mesures correctives doivent être prises rapidement (intervention, resemis), ou si des ajustements devront être envisagés pour la prochaine saison.
Des formations terrain auront lieu les 5, 13 et 19 juin prochain sur les ravageurs des semis. Elles incluront notamment l’évaluation des dommages à la levée causés par ces ravageurs. Cliquez ici pour tous les détails.
Pour plus d'information
- Formation en ligne Maïs et soya : évaluation de la levée et diagnostic des causes de mauvaise levée (durée 1 h 23);
- Document illustré Ravageurs, maladies et autres problèmes liés à la culture du maïs en début de saison : outil d’aide au diagnostic;
- Fiche technique Temps froid et gel printanier : effets sur les cultures;
- Billet de blogue Faible densité de peuplement et levée inégale : les impacts sur le maïs et le soya;
- Bulletin d’information Évaluation de la santé des racines des grandes cultures en début de saison.
ÉMERGENCE DE L'AMARANTE TUBERCULÉE
S. Flores-Mejia1, S. Mathieu2, B. Duval2, V. Samson2 et M. St-Laurent2
1.Chercheuse (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
1.Chercheuse (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
L’amarante tuberculée (AMATU) commence à émerger au Québec, notamment en Montérégie, où elle a été observée. Il importe donc de surveiller cette mauvaise herbe lors de vos dépistages. Elle est présentement entre le stade cotylédons et 2 feuilles.
L’amarante tuberculée apprécie bien l’eau (d’où son nom anglais « waterhemp »). Les conditions humides des dernières semaines pourraient lui être favorables. Portez attention aux zones humides lors du dépistage.
L’AMATU peut croître jusqu’à 3 cm par jour et la plupart des herbicides ne sont pas efficaces lorsqu'elle atteint 10 cm de hauteur. Il est donc crucial de la détecter et de la contrôler tôt en saison afin de mettre en place rapidement des mesures de biosécurité pour limiter sa propagation.
La stratégie recommandée pour le contrôle de l’AMATU dans le maïs et le soya consiste à appliquer un traitement herbicide de prélevée suivi, si nécessaire, d’un herbicide de postlevée (idéalement résiduel) pour prolonger le contrôle. La stratégie à appliquer dépend du moment où l’amarante tuberculée émerge et doit tenir compte du profil de résistance aux herbicides de la population. Les populations trouvées au Québec ont été confirmées résistantes aux herbicides des groupes 2, 5, 9, 14 et/ou 27. Plusieurs populations démontrent une résistance multiple, c’est-à-dire à plus d’un groupe d’herbicides. La majorité des populations sont résistantes aux herbicides des groupes 2 et 9.
L’amarante tuberculée est difficile à identifier au stade plantule. Pour aider à son identification, consulter les documents suivants :
- Fiche technique Amarante tuberculée
- Fiche technique Différenciation entre les espèces d'amarantes
- IRIIS phytoprotection Amarante tuberculée
| Pour la saison 2025, le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ offre gratuitement l’identification et la détection de la résistance aux herbicides pour les amarantes (tuberculée, à racine rouge, de Powell et autres amarantes). Cliquez ici pour plus d’information. |
MALADIE DES CÉRÉALES : PRÉSENCE DE ROUILLE JAUNE ET D'OÏDIUM
T. Copley1, Y. Faucher2, V. Samson2 et B. Duval2
1. Chercheuse (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Rouille jaune
Des cas de rouille jaune ont été rapportés au Centre-du-Québec (MRC d’Arthabaska) et en Montérégie-Est (MRC des Maskoutains). L’arrivée de l’inoculum tôt en saison peut engendrer des pertes importantes quand les conditions sont favorables au développement de la maladie : températures fraîches (5 à 20 °C) et pluie. La rouille jaune se disperse par le vent, parfois sur de longues distances. Les conditions météorologiques des prochains jours pourraient donc favoriser son développement dans certaines régions. Il est essentiel de rester vigilant.
Lorsque la rouille jaune est présente au champ, il est recommandé d’effectuer au moins deux dépistages par semaine afin de surveiller la progression de la maladie et d’intervenir si le seuil économique d’intervention est atteint. Une intervention est suggérée lorsque 5 % des feuilles du champ présentent des symptômes et avant que 5 % de la surface de la feuille étendard (dernière feuille du haut) ne soit atteinte. Un seuil de 5 % correspond environ à quatre lésions d’au moins un centimètre de longueur. Pour plus d’information, consulter le bulletin d'information La rouille jaune du blé et l'avertissement N° 5 du 23 mai 2025.
Oïdium
L’oïdium est présent dans plusieurs champs de blé d’automne. Les températures chaudes des derniers jours auraient ralenti la progression de la maladie, mais les températures fraîches et humides annoncées cette fin de semaine pourraient la faire progresser.
Il faut donc suivre les températures journalières annoncées et faire un dépistage une à deux fois par semaine pour suivre l’évolution de la maladie. Il est important de s’assurer que les deux ou trois feuilles du haut des plants ne se soient pas atteintes par la maladie. Pour plus d’information, veuillez consulter l'avertissement N°4 du 24 mai 2024.
Traitements fongicides
Un traitement fongicide pourrait être envisagé si le seuil économique d’intervention est atteint pour la rouille jaune ou l’oïdium et que la culture est à un stade sensible (du tallage jusqu’à la floraison). Attention cependant : certains produits homologués pour lutter contre la rouille ou l’oïdium contiennent des matières actives de la famille des strobilurines (groupe 11) qui peuvent augmenter le développement et la production de mycotoxines de la fusariose de l’épi lorsqu’appliquées après l’émergence de la feuille étendard. C’est d’autant plus important lorsque la culture est plus avancée (gonflement dans le cas de l’orge et épiaison pour les autres céréales).
Si la culture n’a pas encore atteint le stade du gonflement (orge) ou de l’épiaison (autres céréales) et qu’une application de fongicide est envisagée pour le contrôle des maladies foliaires, une deuxième application pourrait être nécessaire pour assurer une protection contre la fusariose de l’épi.
Cependant, si la culture est rendue au stade de gonflement tardif (orge) ou d’épiaison tardive (autres céréales), l’utilisation d'un fongicide à large spectre, qui permet également de réprimer la fusariose, peut offrir un bon contrôle des maladies comme la rouille et l’oïdium, tout en ne nécessitant qu’une seule application.
Attention : ces produits n’autorisent qu’une seule application par saison. Il est donc important de s’assurer qu’un produit homologué pour la fusariose soit disponible lors de la floraison ou d’attendre la fin de l’épiaison pour effectuer le traitement si un risque élevé de fusariose de l’épi est prévu à la floraison.
À noter que l’application d’un fongicide lors de l’épiaison (orge) ou de la floraison (autres céréales) offre une meilleure efficacité contre la fusariose et les mycotoxines, comparativement à une application au stade du gonflement (orge) ou de l’épiaison (autres céréales).
Principaux fongicides homologués contre la fusariose de l’épi, la rouille jaune et l’oïdium dans le blé d’automne et le blé de printemps (extrait de SAgE pesticides)
Consultez les étiquettes afin d’intervenir aux bons stades de la culture, d’utiliser les doses recommandées et de respecter les délais avant la récolte.
MOUCHE DES SEMIS : MISE À JOUR DES DATES DU PIC D'ACTIVITÉ 2025 ET SUIVI DES CHAMPS
Publication originale (2024) : S. Boquel1, J. Breault2, B. Duval2 et V. Samson2
Mise à jour 2025 : S. Boquel1 et B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Publication originale (2024) : S. Boquel1, J. Breault2, B. Duval2 et V. Samson2
Mise à jour 2025 : S. Boquel1 et B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Une mise à jour des résultats du modèle prévisionnel du pic d’émergence des adultes de la mouche des semis, basé sur l’accumulation de degrés-jours, a été réalisée le 28 mai 2025 (voir le tableau ci-dessous). Dans la plupart des régions, la date du pic d’émergence a été devancée d’une journée. Toutefois, au Centre-du-Québec, en Estrie et dans Lanaudière, elle a été devancée de trois jours.
Le pic d’émergence est en cours dans la région de l’Outaouais (26-29 mai) et au Centre-du-Québec (19-25 mai). Pour les secteurs plus au nord, le pic est plutôt prévu au début juin.
Pour rappel, environ deux semaines après les pics prévisionnels d’émergence, des observations dans les champs de maïs et de soya peuvent être faites pour vérifier la présence de larves et de pupes de mouches ou de dommages aux plants. Les larves pénètrent dans les grains en germination au moment de la levée afin de s’en nourrir (photo). Une attention particulière doit être portée lors de la levée des plantules dans les champs présentant des facteurs de risque.
Pour en savoir plus sur ces facteurs de risque et sur les méthodes de prévention, consultez la section « Prévision des pics d'activité 2025 des adultes de la mouche des semis » de l’avertissement N° 3 du 9 mai 2025 et la fiche technique Mouche des semis.
Le pic d’émergence est en cours dans la région de l’Outaouais (26-29 mai) et au Centre-du-Québec (19-25 mai). Pour les secteurs plus au nord, le pic est plutôt prévu au début juin.
Pour rappel, environ deux semaines après les pics prévisionnels d’émergence, des observations dans les champs de maïs et de soya peuvent être faites pour vérifier la présence de larves et de pupes de mouches ou de dommages aux plants. Les larves pénètrent dans les grains en germination au moment de la levée afin de s’en nourrir (photo). Une attention particulière doit être portée lors de la levée des plantules dans les champs présentant des facteurs de risque.
Pour en savoir plus sur ces facteurs de risque et sur les méthodes de prévention, consultez la section « Prévision des pics d'activité 2025 des adultes de la mouche des semis » de l’avertissement N° 3 du 9 mai 2025 et la fiche technique Mouche des semis.
| Prévisions en date du 28 mai 2025 | ||
| Région | Date prévue du pic d'émergence des adultes de mouches des semis (50 %) | Mouches des semis adultes émergées (%) |
| Abitibi-Témiscamingue | 5 juin | 26,8 |
| Bas-Saint-Laurent | 10-12 juin | 16,7-18,8 |
| Capitale-Nationale | 2-7 juin | 25,0-35,0 |
| Centre-du-Québec | 19-25 mai | 61,1-71,1 |
| Chaudière-Appalaches | 2-8 juin | 23,0-36,6 |
| Estrie | 17-22 mai | 63,0-72,6 |
| Lanaudière | 18-22 mai | 65,5-73,5 |
| Laurentides | 21 mai | 66,8 |
| Mauricie | 1er juin | 38,5 |
| Montérégie-Est | 15 mai | 83,9 |
| Montérégie-Ouest | 16 mai | 80,8-81,1 |
| Outaouais | 26-29 mai | 48,5-57,8 |
| Saguenay–Lac-Saint-Jean | 7 juin | 25,0 |
SEIGLE D'AUTOMNE EN ÉPIAISON : CONSULTER LES CARTES INTERACTIVES POUR LA FUSARIOSE DE L'ÉPI
T. Copley1, V. Samson2 et Y. Faucher2
1. Chercheuse (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Le seigle d’automne est en épiaison dans certaines régions. Pour le moment, les conditions météorologiques ne sont pas favorables au développement de la fusariose de l’épi, mais la consultation des cartes interactives permet de suivre le niveau de risque en temps réel.
Il est important de noter que la maladie nécessite au moins 48 heures de conditions favorables pour se développer au champ. Il est donc essentiel de consulter les prévisions météorologiques à venir, et pas seulement les conditions du jour même.
NOUVEAU : LE RAP GRANDES CULTURES A BESOIN DE VOTRE AIDE!
J. Saguez1 et C. Rieux2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Nous souhaitons compiler des informations sur les cas d’insectes ravageurs observés dans les champs, qui ne sont pas suivis dans le cadre du RAP Grandes cultures.
Un formulaire d'observation et de signalement est mis à votre disposition en ligne. Il vous permet de conserver un historique des cas pour vos dossiers et ceux des entreprises agricoles.
Ce projet participatif nous permettra également de réaliser des cartes de distribution des espèces dans la province, de déterminer les périodes d'activité des ravageurs et d'évaluer leur importance dans les grandes cultures au Québec.
Cliquez ici pour accéder au formulaire.
Merci de votre collaboration!
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc., Lise Bélanger et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.













