
Vers fil-de-fer : le dépistage débute bientôt et formation sur l'identification. Vers blancs : rarement problématique, mais à surveiller au printemps. Mouche des semis : prévision des dates du pic d’émergence. Oïdium (blanc) dans les céréales d’automne : légers symptômes dans quelques régions. Papillons ravageurs : faible début de captures pour le ver-gris noir.
VERS FIL-DE-FER : PRÉPAREZ-VOUS À DÉPISTER
J. Saguez1, V. Samson2, J-P. Légaré3, B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ) 3. Biologiste (MAPAQ)
Les semis ont débuté dans certaines régions ou débuteront dans les prochains jours. C’est donc le temps de vous préparer à dépister les ravageurs des semis, notamment les vers fil-de-fer (VFF), principaux ravageurs des semis dans les grandes cultures. Le dépistage des VFF doit débuter lorsque le sol est suffisamment réchauffé, c’est-à-dire lorsque la température atteint 12 °C. Ne le faites pas trop tôt, au risque de sous-estimer les populations de VFF présentes dans les champs.
Le RAP Grandes cultures a développé une trousse sur les vers fil-de-fer. Elle contient différents documents sur ces ravageurs, dont les méthodes de dépistage qui peuvent être utilisées. Cette année encore, l’identification des VFF sera effectuée gratuitement par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ.
Avec les modifications réglementaires sur les traitements de semences qui deviendront effectives à partir du 1er août 2025, le dépistage vous permettra de bâtir un historique d’infestation, de savoir si votre champ est à risque d’avoir des dommages et de prendre une décision éclairée sur la nécessité d’intervenir ou non.
Une formation pratique sur l'identification des vers fil-de-fer, offerte par le LEDP et le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) aura lieu à Québec le 22 mai 2025. L'inscription pour cette dernière est possible jusqu'au 14 mai prochain. La même formation, dans la région de la Montérégie, aura lieu au début juin, restez à l'affût!
VERS BLANCS : RAREMENT PROBLÉMATIQUES, MAIS À SURVEILLER AU PRINTEMPS
J. Saguez1, V. Samson2, È. Cayer2, B. Duval2 et C. Rieux2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Un cas problématique de vers blancs a été rapporté cette semaine à Notre-Dame-du-Laus (Outaouais), dans une prairie. Ces ravageurs des semis sont les larves des hannetons ou des scarabées japonais. Ils font partie des ennemis des cultures pouvant causer des dommages en début de saison, tant aux cultures nouvellement semées qu’aux cultures déjà établies. Bien que plus rares que les vers fil-de-fer, ils peuvent toutefois causer d’importants dommages à l’occasion.
Portez une attention particulière dans des champs en sols légers, chauds, bien drainés et avec un couvert végétal dense et court. Les prairies ou les champs avec un précédent de prairies comprenant beaucoup de graminées sont plus à risque de subir des dommages causés par les vers blancs. Ces derniers s’alimentent principalement des racines, nuisant ainsi au développement des plants et provoquant un éclaircissement de certaines zones du champ. Des dommages secondaires importants peuvent aussi être observés dans la culture en raison de l’activité d’animaux (ex : mouffette, raton-laveur, oiseaux) qui fouillent le sol pour se nourrir des vers blancs.
Attention de ne pas confondre les vers blancs avec d’autres ravageurs, tels que des vers-gris (larves de papillons ravageurs) ou les tipules. C’est pourquoi un dépistage est essentiel pour bien identifier l’insecte en cas de dommages observés dans les champs. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter votre conseiller.
Pour en savoir plus sur ces ravageurs, notamment sur l’identification des différentes espèces et les méthodes de lutte, consultez la fiche technique Les vers blancs dans les grandes cultures.
S. Boquel1, V. Samson2 et B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Il est important de préciser que ce modèle prévisionnel indique le pic d’activité printanier de la mouche des semis, mais ne prédit pas le niveau d’infestation, qui doit être évalué par un suivi spécifique au champ.
Les champs semés à une date proche du pic d’activité et présentant des facteurs de risque pourraient subir des dommages de mouche des semis. Les facteurs de risque incluent l’épandage de fumures organiques ainsi que l’incorporation de cultures de couverture ou toute autre matière végétale fraîche, au printemps, près de la date de semis. Le fumier de poulet appliqué deux semaines ou moins avant le semis est particulièrement attractif, tandis que les autres fumiers solides sont attractifs s’ils sont appliqués seulement quelques jours (moins d’une semaine) avant le semis. La présence de larves et de dommages peut être observée environ deux semaines après les pics prévisionnels. Une attention particulière doit être portée au moment de la levée de la culture dans les champs à risque.
- Fiche technique Mouche des semis;
- Webinaire Mise au point des connaissances sur la mouche des semis (2021; 1 h 36);
- Webinaire Gestion intégrée de la mouche des semis dans les grandes cultures (2022; 24 min).
MALADIES DES CÉRÉALES : QUELQUES CAS D'OÏDIUM OBSERVÉS
De faibles cas d’oïdium (blanc) ont été observés en Montérégie, au Centre-du-Québec et en Chaudière-Appalaches. Cette maladie se caractérise par l’apparition de colonies blanc grisâtre sur toutes les surfaces de la plante, mais les colonies sont plus apparentes sur les faces des feuilles du bas dirigées vers les tiges.
L’oïdium se développe au mieux dans des conditions fraîches et humides, soit à une humidité supérieure à 85 % (minimum 50 %) et à des températures entre 15 et 22 °C. Un couvert très dense, refermé et les endroits à l’ombre, qui maintiennent l’humidité favorisent le développement de la maladie même en l’absence de précipitations. Par ailleurs, au-delà de 25 ºC, la maladie est fortement ralentie et l’infection n’a généralement pas le temps de progresser suffisamment pour être une menace pour la culture.
Il faut donc suivre les températures journalières annoncées, incluant les températures de nuit. Si des symptômes sont observés, il est important de s’assurer que les deux ou trois feuilles du haut des plants ne se sont pas atteintes. Pour plus d’information, consulter l'avertissement N° 4 du 24 mai 2024.
QUI DIT PRINTEMPS, DIT RETOUR DES ESPÈCES DE LÉPIDOPTÈRES RAVAGEURS
J. Saguez1, V. Samson2, È. Cayer2 et C. Rieux2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Au printemps, plusieurs papillons ravageurs qui ne survivent pas à l’hiver au Québec migrent depuis les États-Unis jusque chez nous. C’est notamment le cas du ver-gris noir (VGN) et de la légionnaire uniponctuée, dont les larves (chenilles) peuvent causer des dommages aux cultures.
Ces papillons sont portés par les vents. Il est donc difficile de prévoir quand ils arriveront et dans quels champs ils préfèreront pondre leurs œufs.
Chaque printemps, le RAP Grandes cultures capture ces papillons afin de suivre l’évolution des populations et de prédire les périodes d’activité des larves de ces papillons.
Les premières captures de VGN ont eu lieu au cours de la dernière semaine dans quelques régions. Aucune légionnaire uniponctuée n’a été capturée pour le moment. Suivez nos prochains avertissements pour connaître l’évolution des populations, mais surtout pour savoir quand dépister les larves.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
