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Bleuet en corymbe, Avertissement No 8, 3 juin 2021

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Bleuet en corymbe
Les stades de développement du cultivar 'Patriot'. Sommaire météo. Dommages par le gel au sol. Images des effets des dernières gelées. Gel et risque de moisissure grise. Maladies à surveiller : anthracnose et phytoplasmes. Insectes à surveiller : grapholita et spongieuses. 


STADES DE DÉVELOPPEMENT DU CULTIVAR 'PATRIOT'
 
Image Agri-Réseau

Chute des corolles

Photo : Christian Lacroix (MAPAQ)
Chaudière-Appalaches, 2 juin 2021

Image Agri-Réseau

Début des fruits verts
Photo : Julie Street (Club Durasol)
Centre-du-Québec, 31 mai 2021

 


Stades de développement
Régions Bourgeons à feuilles Bourgeons à fruits
Montérégie Expansion des pousses Début fruit vert
(early green fruit)
Laurentides et Lanaudière Expansion des pousses Début fruit vert
(early green fruit)
Estrie, Centre-du-Québec et Mauricie Expansion des pousses Début fruit vert
(early green fruit)
Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale Expansion des pousses Chute des corolles
(petal fall)
Bas-Saint-Laurent Déroulement des feuilles Floraison
(bloom)
Liste et photos des stades du bleuet en corymbe : Highbush blueberry growth stages table (en anglais)
Note : Le tableau ci-dessus indique les stades atteints dans certaines bleuetières pour le cultivar 'Patriot'. Selon votre emplacement, les stades atteints par vos bleuetiers peuvent différer et être plus ou moins avancés. 

 
SOMMAIRE MÉTÉO

La chaleur du milieu de la dernière semaine fut suivie de journées sèches, froides et venteuses qui ont perduré jusqu'à mardi matin. Plusieurs secteurs ont vécu des épisodes de gel beaucoup plus sévères que prévu. Certaines bleuetières ont subi trois gelées consécutives dans les nuits de jeudi à dimanche. Le stade phénologique des plants a peu évolué pendant la période. Même si la saison demeure hâtive, l'avance sur l'année dernière s'est considérablement amenuisée. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le sommaire agrométéorologique de la dernière semaine. Les prochains jours s'annoncent chauds et humides, avec un reverdissement des plants à prévoir.
 

DOMMAGES PAR LE GEL AU SOL

Les bleuetières favorablement situées, près du fleuve (ou dans des microclimats), ont évité des dommages importants. Mais pour d'autres, ces dommages sont considérables. Sans surprise, les bleuetières situées plus en altitude, en terrain vallonneux ou dans des baissières sont plus affectées. Quelques rares producteurs ont eu recours à des feux de barils ou à l'irrigation par aspersion dans l'espoir de réduire les pertes. Au moment du gel, pour une majorité des sites et des cultivars, le stade de développement des plants se situait entre la floraison et la nouaison (stades qui peuvent être endommagés entre -2 °C et 0 °C, respectivement). Des températures diminuant jusqu'à -5 °C et -6 °C ont été mesurées à certains endroits (Chaudière-Appalaches, Estrie, Mauricie, Capitale-Nationale). Dans ces secteurs, les pertes sont estimées entre 50 % et 75 % localement (plusieurs ont quand même évité le pire). Même dans les régions plus chaudes, comme la Montérégie et le sud des Laurentides, des températures entre -3 °C et -4 °C sont survenues localement. Dans ces secteurs, des pertes atteignant au moins 30 % sont rapportées. Attention cependant, car les chiffres mentionnés ne sont pas des moyennes régionales. Les dommages sont très variables d'une bleuetière à l'autre, et ils peuvent être difficiles à évaluer.
Lorsqu'une corolle brunit le lendemain d'un gel au sol, il est quasi certain que le jeune fruit à la base de la fleur a aussi gelé. Mais pour en être certain, il est possible de retirer la corolle afin de vérifier les structures de la fleur, notamment le pistil (tube central de la fleur) ainsi que le jeune fruit en nouaison. Le pistil et la chair du jeune fruit seront d'un beau vert s'ils ne sont pas gelés (photo ci-dessous).
 

Photo : Christian Lacroix (MAPAQ)
 

La photo ci-dessous montre cinq fleurs dont la corolle est plus ou moins roussie par le gel. Les jeunes fruits à la base des 2e et 5e fleurs sont assurément gelés. Pour les autres, c'est incertain.
 

Photo : Christian Lacroix (MAPAQ)
 
La photo ci-dessous montre les mêmes cinq fleurs dont les corolles ont été retirées afin d'en exposer le pistil. Les jeunes fruits à la base des fleurs ont également été coupés afin de vérifier la présence de brunissement interne. Le pistil et la chair des 2e, 4e et 5e fruits sont brunis. Les fruits ont donc gelé. Le pistil du 3e fruit est d'un beau vert, mais la chair du jeune fruit est légèrement brunie. Le développement normal de ce fruit est incertain. Seul le 1er fruit semble avoir été épargné par le gel. Il est sain et se développera normalement. 

 
Photo : Christian Lacroix (MAPAQ)


En résumé, voici les principaux signes de gel observés :
 
  • Brunissement des corolles. Ce brunissement survient rapidement, le lendemain d'une gelée. Il peut être partiel (face exposée vers le ciel seulement) ou total. S'il est total, les chances d'avortement des fruits sont élevées. S'il est partiel, alors la corolle aura servi d'enveloppe protectrice pour les fragiles pièces florales sous-jacentes. Dans ce dernier cas, la pollinisation pourra encore survenir, et le fruit pourra poursuivre son développement.
  • Brunissement du pistil (tube central de la fleur) à l'intérieur de la corolle. Ce brunissement survient rapidement le lendemain d'une gelée. Un pistil bruni n'est plus fonctionnel. Si la pollinisation n'a pas déjà eu lieu, alors les fruits avorteront. 
  • Brunissement des fruits. L'oxydation des tissus verts gelés du jeune fruit provoque leur brunissement graduel, suivi d'un noircissement total du fruit. Ce brunissement peut être facilement observé dans les 2 à 4 jours suivant les gelées.
  • Arrêt de croissance des fruits. Les fruits sains (non gelés) poursuivront leur croissance normale, contrairement à ceux gelés. Dans la semaine suivant le gel, une différence évidente de calibre pourra être observée entre les fruits sains et ceux avortés qui flétriront graduellement. Attention! Toutes les fleurs saines n'ouvrent pas simultanément : les fruits issus des premières fleurs ouvertes sont actuellement plus gros que ceux des dernières fleurs ouvertes. Dans ce cas, les plus petits fruits demeurent bien verts et ne flétrissent pas (ils sont seulement en retard).
 

IMAGES DES EFFETS DES DERNIÈRES GELÉES
 
Image Agri-Réseau

Fleurs givrées tôt le matin, alors que le mercure était encore sous zéro.
Photo : Claudia Labrecque (productrice), 29 mai 2021


 

Image Agri-Réseau

Corolles entièrement brunies par le gel, photographiées environ six heures après le retour aux températures supérieures à zéro.
Photo : Christian Lacroix (MAPAQ), 28 mai 2021


 

Image Agri-Réseau

Jeune pousse et nouveau feuillage grillés par le gel
Photo : Marie-Ève Dion (Consultante), 1er juin 2021


 

Image Agri-Réseau

Technique des feux de barils en bleuetière, inspirée des vignobles.
L'efficacité demeure difficile à évaluer, mais n'est certainement pas nulle.
Photo : Christian Lacroix (MAPAQ), 28 mai 2021


 
GEL ET RISQUE DE MOISISSURE DES FRUITS

Les fruits avortés par le gel flétriront graduellement au cours des prochains jours. Les pousses gelées et les corolles brunies feront de même. Il serait logique de penser que ces tissus morts pourraient devenir des sources de moisissure grise pour les fruits encore sains. L'expérience des années passées montre que ce risque est faible. Le bleuet est beaucoup moins sensible à la moisissure grise que d'autres petits fruits comme la fraise et la framboise. Pour cette raison, malgré la situation actuelle, des traitements de protection contre la moisissure ne sont pas recommandés systématiquement en bleuetière. Toutefois, il sera important de bien surveiller les champs au cours des prochaines semaines, surtout si des conditions très humides devaient survenir. 


ANTHRACNOSE
 
Pour les producteurs ayant un historique de présence d'anthracnose, rappelez-vous que le risque d'infection des fruits est le plus élevé durant la période qui s'étend de la floraison jusqu'au début du fruit vert (grosseur d'un petit pois). Ce risque est d'autant plus élevé que le temps est chaud et humide (comme cela est prévu au cours des prochains jours). Pour en savoir davantage, consultez le bulletin d’information N° 9 du 1er juin 2016.
 
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Symptômes d'anthracnose sur fruit mûr
Photo : Christian Lacroix (MAPAQ)

 
 
PHYTOPLASME DU FLÉTRISSEMENT DU BLEUET
 
Le nanisme du feuillage est l'un des principaux symptômes de cette maladie importante du bleuet en corymbe. Actuellement, le feuillage des plants se développe rapidement et peut révéler ce symptôme (voir photo ci-dessous). Si vous doutez de la présence de la maladie dans votre bleuetière, consultez votre conseiller horticole qui pourra vous aider à poser un diagnostic. L'arrachage des plants atteints est le principal moyen de lutte recommandé.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les hyperliens suivants :
 
Image Agri-Réseau

Nanisme du feuillage et des plants causé par un phytoplasme
Photo : Luc Urbain (MAPAQ)



INSECTES : GRAPHOLITA ET SPONGIEUSES

Grapholita (petit carpocapse de la pomme et noctuelle du cerisier) : la nouaison est généralement le meilleur stade pour intervenir contre ces insectes (seulement si vous avez un historique de dommages confirmé). D'ailleurs, un pic de captures est rapporté en Estrie, actuellement. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l'avertissement No 5 du 13 mai dernier.

Spongieuse
La chenille noire et poilue de la spongieuse est habituellement un insecte mineur qui grignote le feuillage des bleuetiers. Cette semaine, elle est rapportée simultanément par trois collaborateurs du RAP Bleuet en corymbe (Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches et Montérégie). Aucune intervention n'est généralement recommandée (il vaut mieux laisser à la nature sa quote-part de feuillage). Mais exceptionnellement, lorsque les chenilles sont très nombreuses, des interventions pourraient être envisagées. N'hésitez pas à consulter votre conseiller horticole si le problème vous semble inquiétant.
 
Image Agri-Réseau

Spongieuse
Photo : Violaine Joly-Séguin (Club conseil du corymbe)
Montérégie, 1er juin 2021



 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
 
 
 
Cet avertissement a été rédigé par Christian Lacroix, agronome (MAPAQ) et révisé par Mathieu Côté, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du réseau Bleuet en corymbe ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Bleuet en corymbe
Date de publication : 03 juin 2021
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