Pyrale du maïs (race bivoltine, 1re génération) : une première capture de papillon a été réalisée en Mauricie le 28 mai. Gel et temps froid : du temps froid ralentit la croissance par endroits alors qu’ailleurs, des gels ont affecté des semis de façon variable; précautions à prendre pour la gestion des mauvaises herbes. Ver-gris noir : des captures sont effectuées dans plusieurs régions depuis les dernières semaines et des plants coupés sont observés par endroits; soyez vigilant pour les champs à risque au cours des prochains jours.
MAÏS SUCRÉ HÂTIF : 1re GÉNÉRATION DE LA PYRALE BIVOLTINE
Un premier papillon de la 1re génération de la pyrale du maïs bivoltine a été capturé en Mauricie le 28 mai. Il s’agit de la seule capture effectuée parmi tout le réseau de piégeage du RAP Maïs sucré jusqu’à maintenant cette saison. Avec le cumul des degrés-jours de croissance et cette observation, on peut prévoir que :
- Pour la Montérégie, Laval et les municipalités hâtives de Lanaudière et des Basses-Laurentides : les premières pontes et observations de masses d’œufs devraient commencer vers le 1er juin et les premières larves devraient être actives à partir du 6 juin.
- Pour les municipalités hâtives du Centre-du-Québec, de l’Estrie, de la Mauricie et de l’Outaouais et les municipalités tardives de Lanaudière et des Basses-Laurentides : les premières pontes et observations de masses d’œufs devraient commencer vers le 4 juin, et les premières larves devraient être observées vers le 9 juin.
La 1re génération de la pyrale bivoltine est généralement peu préoccupante à cause de la faible survie hivernale. Dans la plupart des cas, elle ne devrait pas justifier plus d’un traitement insecticide. La décision quant au nombre d’interventions à effectuer contre la 1re génération de la pyrale bivoltine doit prendre en compte les historiques de dommages déjà observés dans les cultures de maïs sucré hâtif et tardif. Nous recommandons le dépistage champ par champ afin de mieux cibler les dates et le nombre de traitements. Les champs qui sont particulièrement à surveiller, s’il y a lieu, sont les champs de maïs cultivés avec paillis de plastique et/ou sous bâches, les champs semés tôt et les champs hâtifs semés sur un retour ou près d’un retour de maïs sucré tardif infesté par la 2e génération de la pyrale bivoltine l’année dernière. Le dépistage à intervalles réguliers des champs à risque pour observer des masses d’œufs et des jeunes larves devrait donc débuter le 1er ou le 4 juin en fonction des régions mentionnées précédemment. Rappelons que pendant la période de ponte de la pyrale, les plants de maïs commencent à être vulnérables à partir du stade « 6 à 8 feuilles ».
Pour plus d’information sur les traitements homologués, consultez le bulletin d’information Bio-insecticides, insecticides et fongicides foliaires homologués dans la culture du maïs sucré en 2021. N’hésitez pas à consulter la fiche technique Pyrale du maïs pour plus d’information sur ce ravageur.
Papillon (1) et masse d’œufs (2) de la pyrale du maïs
Photos : J. Saguez (CÉROM)
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES et CONSIDÉRATIONS LIÉES AUX HERBICIDES
Lors de certaines nuits de la dernière semaine de mai, des épisodes de gel sont survenus dans plusieurs régions. Des collaborateurs du réseau Maïs sucré et du réseau Grandes cultures nous ont rapporté des dommages par le gel, allant de faibles à très importants par endroits. Il est à noter que jusqu’au stade « V5 » (5 feuilles avec collets visibles), le point de croissance du maïs est sous le niveau du sol, donc beaucoup moins vulnérable au gel. Les feuilles peuvent être atteintes, mais le point de croissance devrait survivre et donc, la croissance reprendra. Pour vérifier si le point de croissance est atteint par le gel, vous pouvez couper des plants de maïs sur la longueur et observer où se trouve la ligne de gel en fonction d’où se trouve le point de croissance. Si le gel ne l’a pas atteint et qu’il est ferme et blanc (pas mou et grisâtre), le plant devrait recommencer à croître dans les jours suivant l’épisode de gel.
Pour certains semis plus avancés, le suivi du champ sera important pour surveiller l'évolution, car les feuilles fortement atteintes sècheront, ce qui pourrait restreindre la croissance du plant.
1 : Jaunissement du coeur du plant dû au froid
2, 3 et 4 : Dommages par le gel et positionnement du point de croissance du maïs
Photo 1 : Y. Auger (MAPAQ). Photos 2 à 4 : B. Duval (MAPAQ)
De façon générale, tout type de stress doit être évité dans les jours précédents, pendant et suivant l’application des herbicides, afin d’éviter des dommages à la culture. De plus, le temps froid peut réduire l’efficacité du désherbage, car les mauvaises herbes doivent être en croissance active pour être affectées par les herbicides. Il sera donc important de planifier les traitements herbicides en fonction des prévisions météo et d’effectuer un dépistage post-traitement afin de vérifier l’efficacité de ceux-ci.
De plus, si certaines feuilles de maïs ont été endommagées sévèrement par le gel, il est important d'en noter le nombre, car celles-ci ne seront plus visibles d’ici quelques jours ou semaines. Or, il faut tout de même tenir compte de ces feuilles perdues pour déterminer le stade du maïs lorsqu’un traitement herbicide est prévu. Pour plus d’information, vous pouvez consulter la fiche technique du RAP Grandes culture Temps froid et gel printanier : effets sur les cultures. Le document illustré Ravageurs, maladies et autres problèmes liés à la culture du maïs grain en début de saison : outil d’aide au diagnostic peut également vous être utile.
VERS-GRIS NOIR
Au cours des dernières semaines, des pièges à phéromone du RAP Grandes cultures ont capturé des papillons du ver-gris noir. Dans la dernière semaine, des dommages faibles ou des plants coupés nous ont été rapportés sporadiquement dans certains champs de maïs sucré ou de grande culture. Surveillez les champs à risque : semis tardifs, champs infestés de mauvaises herbes et qui ont été désherbés récemment, etc. Rappelons qu’une fois le stade « 5 feuilles » dépassé, le maïs est beaucoup moins vulnérable au ver-gris noir.
Les larves sont surtout actives en début de soirée et durant la nuit. Si vous dépistez en plein jour, recherchez les plants flétris, grignotés ou coupés et creusez dans le sol jusqu’à environ 10 à 12 cm de profondeur, à la base de ces plants, pour trouver les larves. Elles peuvent aussi se trouver sous des résidus de culture. Les premiers dommages sont subtils; les jeunes larves s’alimentent sur le feuillage, ce qui cause des trous, des bords de limbes grignotés et même de toutes petites criblures. Suivant leur développement, des dommages plus importants, tels des plants coupés, peuvent être observés.
1 : Premiers dommages de jeunes larves du ver-gris noir sur une plantule de maïs
2 et 3 : Plant flétri, grignoté et coupé par le ver-gris noir
Photos : B. Duval (MAPAQ)
Aucun seuil économique d’intervention spécifique au Québec n’a été développé pour le maïs sucré. À titre d’information, en Ontario, il est recommandé d’intervenir si 10 % ou plus des plants de maïs présentent des dommages, si les plantules ont 5 feuilles et moins et si les larves ont moins de 4 cm (1½ po) de longueur.
En complément :
- Lorsque les larves ont atteint une longueur de 2,5 à 4 cm (1 à 1,5 po), elles sont plus difficiles à contrôler avec un insecticide. Il est inutile de traiter si les larves ont une longueur moyenne de plus de 4 cm (1,5 po), car elles cesseront bientôt de s’alimenter.
- Un traitement insecticide devrait être fait en début de soirée, lorsque les larves s’alimentent activement.
Pour plus d’information sur le ver-gris noir :
- Fiche technique Les vers gris dans les cultures maraîchères
- Fiche technique Le ver-gris noir (RAP Grandes cultures)
- Guide Les insectes nuisibles et utiles du maïs sucré : mieux les connaître (voir pages 54 et 55)
- Le site Web du ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario (MAAARO) comporte plusieurs autres informations sur les vers gris comme ravageurs du maïs sucré (cliquez ici).
| Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Yves Auger et Brigitte Duval, agronomes (MAPAQ) et révisé par Line Bilodeau, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Maïs sucré ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
