Pyrale du maïs (race bivoltine, 1re génération) : faibles captures de papillons; les recommandations émises précédemment demeurent inchangées. Dates de dépistage pour les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches. Pyrale univoltine : aucune capture pour le moment dans le réseau de piégeage. Ver de l’épi : un premier papillon a été capturé parmi tout le réseau de piégeage; importance du piégeage à la ferme. Ver gris : restez vigilant encore cette semaine. Chaleur et stress hydrique : croissance inégale dans certains champs et symptômes foliaires à démystifier. Autres ravageurs : calandres, punaises et thrips présents par endroits.
MAÏS SUCRÉ HÂTIF : 1re GÉNÉRATION DE LA PYRALE BIVOLTINE
Les captures de papillons de la 1re génération de la pyrale bivoltine se sont poursuivies faiblement au cours de la dernière semaine avec une 2e capture à un site en Mauricie. Les recommandations émises précédemment demeurent inchangées. Consultez l'avertissement Nº 1 de la semaine dernière pour tous les détails. Avec le cumul des degrés-jours de croissance et cette observation, on peut prévoir que :
- Pour la Capitale-Nationale et la Chaudière-Appalaches : les premières pontes et observations de masses d’œufs devraient commencer vers le 13 juin et les premières larves devraient être actives à partir du 18 juin.
Pour plus d’information sur les traitements homologués, consultez le bulletin d’information Bio-insecticides, insecticides et fongicides foliaires homologués dans la culture du maïs sucré en 2021. N’hésitez pas à consulter la fiche technique Pyrale du maïs pour plus d’information sur le ravageur.
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Pyrale du maïs : 1- Papillon; 2- Masse d’œufs;3- Larves; 4- Dommages foliaires
Photos 1 et 2 : J. Saguez (CÉROM); Photo 3 : Y. Auger (MAPAQ); Photo 4 : J. Caron
VER DE L'ÉPI
Parmi tout le réseau de piégeage, un premier papillon du ver de l’épi a été capturé au cours de la dernière semaine à un site en Montérégie. Les papillons femelles sont généralement attirés par les soies fraîches, où ils pondent leurs œufs. Les champs de maïs sucré sont donc le plus à risque lorsque les épis ont des soies fraîches. La majorité des champs au Québec ne sont pas encore à ce stade, mais quelques champs hâtifs sur paillis de plastique, et qui ont été sous bâches, présentent des croix en émergence dans le cornet. Des soies devraient donc apparaître au cours des prochains jours, alors que le papillon a la capacité de pondre pendant 10 jours. De la ponte pourrait donc avoir lieu sur des soies fraîches si des captures sont réalisées dans les prochains jours sur votre site et que des soies fraîches commencent à apparaître.
Le piégeage de papillons avec un piège à phéromone « ferme par ferme » est FORTEMENT recommandé, car c’est la seule façon de surveiller l’arrivée du ver de l’épi, un papillon qui nous arrive du Sud par les vents. Lorsqu’il est question du ver de l’épi, chaque ferme est différente; c’est du cas par cas.
Pour de l’information détaillée sur le ver de l’épi (identification, biologie, piégeage, stratégies d’intervention, etc.), consultez la fiche technique Le ver de l’épi du maïs.
VERS GRIS
Au cours des dernières semaines, des pièges à phéromone du RAP Grandes cultures ont capturé des papillons du ver-gris noir. Des dommages faibles ou des plants coupés nous ont été rapportés sporadiquement dans certains champs de maïs sucré ou de grande culture. Des larves ont été envoyées au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) et, dans certains cas, les spécimens se sont révélés être d’autres types de ver gris, tels que le ver-gris moissonneur. Restez vigilant et intervenez au besoin pour contrôler les vers gris en général. Consultez la fiche technique Les vers gris dans les cultures maraîchères du RAP Général pour plus de détails. Le ver-gris noir et le ver-gris moissonneur font des dommages aux collets des plants et peuvent donc faucher les plants de maïs sucré avant le stade « 5-6 feuilles ».
CHALEUR et STRESS HYDRIQUE
Le temps chaud, froid et sec que nous avons connu depuis le début de la saison fait en sorte que, dans certains champs, les plants de maïs sont à des stades parfois très inégaux. Dans ces champs, le dépistage et la gestion des ravageurs pourraient être plus compliqués. Par exemple, un insecte attiré par du maïs au stade « croix » sera probablement concentré dans les zones du champ ayant atteint ce stade. Il faut donc estimer le plus correctement possible le stade moyen représentatif du champ pour cibler les bonnes périodes de dépistage, et au besoin, dépister plus de plants par champ ou diviser les interventions par zone.
Par endroits, des traitements herbicides sont à refaire ou sont retardés dû aux faibles précipitations et aux fortes chaleurs. La stratégie de désherbage devra peut-être être adaptée, car avec ces conditions :
- l’émergence des mauvaises herbes peut survenir par vagues;
- leur croissance peut être plus ou moins rapide;
- une cuticule plus épaisse peut être présente sur les feuilles;
- l’effet résiduel de certains herbicides peut être d’une durée moindre;
- etc.
Pour plus de détails, consultez l'avertissement Nº 5 du 28 mai 2021 du RAP Grandes cultures.
AUTRES RAVAGEURS
Des dommages de calandres et de punaises brunes nous sont rapportés par endroits. Il s’agit de ravageurs secondaires du maïs sucré; les dommages importants sont rares. Il n’y a aucun traitement homologué contre ces insectes dans le maïs sucré. Pour la punaise brune, la meilleure stratégie consiste à prévenir les dommages en utilisant un planteur bien ajusté et en semant dans de bonnes conditions, de façon à ce que le sillon du semis soit bien refermé. Une levée rapide et uniforme du maïs réduira les risques de dommages par ce ravageur, car plus le plant de maïs est jeune, plus les dommages dus aux piqûres sont importants. Les conditions météorologiques difficiles du début de la saison ont donc été favorables à ce ravageur, car la levée des plants a été retardée et n'a pas été uniforme pour certains semis. Pour plus d’information, consultez le bulletin d'information La punaise brune dans le maïs (sucré et de grandes cultures) du RAP Grandes cultures.
Des thrips ont été observés dans certains champs en Montérégie. Ces minuscules insectes sont peu fréquents dans les champs de maïs sucré, mais ils peuvent devenir abondants lors d’une période prolongée de temps chaud et sec. Ils sont de forme allongée et mesurent environ 1 mm. On peut les retrouver sur différentes parties des plants de maïs, mais généralement sur les plus vieilles feuilles. Tant les adultes que les larves s’alimentent en aspirant le contenu des cellules des plantes. Il en résulte de minuscules cicatrices blanches, qui, lorsqu’abondantes, peuvent donner l’impression que la feuille entière est blanchâtre ou grisâtre. Si une infestation de thrips est sévère, les feuilles peuvent devenir déformées et desséchées sur les marges. Généralement, par contre, les plants de maïs sortiront indemnes d’une telle infestation, avec le retour des conditions climatiques plus saisonnières. Aucun traitement insecticide n'est homologué contre les thrips dans le maïs sucré. De plus, l’utilisation d’insecticides à large spectre est à éviter, car ceux-ci éliminent les insectes bénéfiques qui contribuent au contrôle naturel des thrips.
Nous vous proposons ce montage pour bien distinguer les dommages faits aux plants de maïs par divers insectes.
1 : Punaise – Trous allongés avec contour jaune et nécrosé, parfois avec déchirure
2 : Calandre – Trous ovales au contour net et sans halo jaune
3 : Pyrale du maïs – Grignotement sans traverser la feuille (jeunes larves), trous ronds au contour net sans halo jaune
et trous dans la tige avec trace d’excréments (semblable à de la sciure de bois)
4 : Altise à tête rouge – Grignotement sans traverser la feuille
5 : Thrips – Grignotement linéaire sans traverser la feuille et présence de déjections noires
Photos : 1 : Y. Auger (MAPAQ) ; 2 : B. Duval (MAPAQ) ; 3 : K. Lebel (CGST) ; 4 : S. Mougeot (IRDA) ; 5 : N. Surdek (PleineTerre)
| Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Yves Auger et Brigitte Duval, agronomes (MAPAQ) et révisé par Line Bilodeau, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Maïs sucré ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
