Les stades de développement du cultivar 'Patriot'. Un hiver plutôt froid. Pourriture sclérotique : des apothécies sont déjà observées. Traitements printaniers à l'huile de dormance et à la chaux soufrée.
STADES DE DÉVELOPPEMENT
Éclatement des bourgeons à fruits
Photo : Violaine Joly-Séguin, agr. (Club Conseil du Corymbe)
Montérégie, 15 avril 2022
Gonflement des bourgeons à fruits
Photo : Jacynthe Paré, agr. (Profit-eau-sol)
Laurentides, 18 avril 2022
| Régions |
Bourgeons à feuilles |
Bourgeons à fruits |
| Montérégie |
ND |
Début éclatement
(bud break) |
| Laurentides et Lanaudière |
ND |
Début éclatement
(bud break) |
| Estrie, Centre-du-Québec et Mauricie |
ND |
Début éclatement
(bud break) |
| Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale |
ND |
Gonflement
(bud break) |
| Bas-Saint-Laurent |
ND |
ND |
Note : Le tableau ci-dessus indique les stades atteints dans certaines bleuetières pour le cultivar Patriot. Selon votre emplacement, les stades atteints par vos bleuetiers peuvent différer et être plus ou moins avancés.
MÉTÉO
Nouvelle neige dans une bleuetière du Centre-du-Québec
Photo : Julie Street, agr. (Club Durasol Drummond)
19 avril 2022
L'éclatement des bourgeons à fruits est observé depuis la semaine dernière dans les secteurs les plus chauds de la province. Mardi matin, la neige s'est toutefois invitée dans quelques bleuetières et les températures froides actuelles ont ralenti l'ardeur des plants. La taille est en cours et quelques commentaires sur l'état des tiges commencent à nous parvenir. Le mois de janvier dernier fut très froid, avec plusieurs journées dont le mercure est descendu sous la température considérée comme à risque pour la survie hivernale des bourgeons à fruits (-28 ºC). Il n'est donc pas surprenant que des dommages soient déjà rapportés par certains conseillers, mais leur gravité demeure à préciser. Pour les amateurs de statistiques, voici quelques compilations météorologiques qui confirment la rigueur du dernier hiver :
POURRITURE SCLÉROTIQUE
Émergence d'une apothécie observée sur l'un des trois bleuets momifiés
Photo : Marie-Ève Dion, agr.
11 avril 2022, Centre-du-Québec
L'émergence d'apothécies est déjà observée dans quelques bleuetières. Cependant, le stade « pointe verte 2 mm », qui marque le début des interventions phytosanitaires, n'est pas encore atteint dans la majorité des sites avec un historique de la maladie. À noter que si vous aviez prévu renouveler votre paillis ce printemps, son application avant le stade de la pointe verte permettra « d'ensevelir » les apothécies, d'éviter qu'elles ne libèrent leurs spores efficacement et de prévenir l'infection des bourgeons en débourrement. Les apothécies doivent toutes être recouvertes par une épaisseur de paillis de 7 à 10 cm (3 à 4 pouces). De cette façon, vous pouvez éviter d'intervenir avec des fongicides. Pour en savoir plus sur la stratégie de contrôle, vous pouvez consulter les liens suivants :
L'HUILE ET LA CHAUX SOUFRÉE POUR LE CONTRÔLE DES LÉCANIES (ET BIEN PLUS)
Lécanies de la vigne sur une tige de bleuetier
Photo : Jacynthe Paré, agr. (Profit-eau-sol)
27 mai 2021, Laurentides
Les lécanies de la vigne peuvent être observées dans plusieurs cultures dont la vigne, la camerise et le bleuet en corymbe. Ce sont des insectes qui peuvent passer inaperçus puisque les infestations sont souvent limitées à quelques plants isolés. De plus, les lécanies, camouflées sous leur carapace cireuse, se confondent avec la couleur des tiges. Toutefois, lorsque rien n'est fait, le nombre de plants atteints tend à augmenter au fil des ans. Dans certains cas, il peut en résulter une perte de vigueur notable des bleuetiers. La période actuelle, qui précède l'éclatement des bourgeons à fruits, est un bon moment pour dépister les lécanies. Les tiges sont bien visibles et les activités de taille vous permettent d'observer les plants un à un. Si vous apercevez des « pustules » semblables à celles visibles sur la photo ci-haut, n'hésitez pas à marquer les plants atteints et à les montrer à votre conseiller horticole.
Au besoin, des interventions avec de la chaux soufrée et/ou de l'huile de dormance (deux produits autorisés en régie biologique) peuvent être réalisées avant que les bourgeons à fruits n'éclatent. L'huile agit sur l'intégrité des carapaces des lécanies et nuit à leur développement subséquent. L'huile peut être utilisée seule. Toutefois, l'ajout de chaux soufrée à la bouillie de pulvérisation pourrait améliorer l'efficacité du traitement, de même qu'aider au contrôle d'autres maladies comme l'anthracnose et les chancres de tiges (Fusicoccum).
À noter que l'huile de dormance ne peut à elle seule venir à bout des infestations importantes de lécanies. Pour les sites très infestés, d'autres traitements pourront être réalisés plus tard vers la fin de juin au moment de l'éclosion des oeufs. Des informations complémentaires vous seront communiquées plus tard en saison.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Christian Lacroix, agr. (MAPAQ) et révisé par Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du réseau Bleuet en corymbe ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.