ÉTAT DES CULTURES
Pour la période du 21 au 27 juin, le temps chaud et humide a amené beaucoup d’instabilité au niveau des précipitations. Celles-ci ont été très variables d’un secteur à l’autre et se sont manifestées sous forme d’averses et d’orages, parfois forts. Des perforations et des dommages de frottement au niveau des feuilles ont été rapportés à la suite des passages de pluie intense. Les températures chaudes, contrastant avec celles de la période précédente, ont toutefois stimulé la croissance des cucurbitacées.
Les melons brodés à proximité des champs de concombre, en Montérégie, sont à risque. Il est recommandé de faire des pulvérisations préventives de fongicides pour les protéger. Les symptômes de mildiou dans le melon brodé ne sont pas faciles à identifier avec certitude, car la sporulation est rarement visible, contrairement à ce qui est le cas dans le concombre. N'hésitez pas à envoyer des échantillons au Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) pour une confirmation de la présence de la maladie.
Pour connaître la stratégie de traitement pour les concombres frais, de transformation et pour le melon brodé, consultez le bulletin d'information N° 3 du 27 juin 2023.
En Montérégie, dans Lanaudière, dans les régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches, on rapporte de petits foyers de tache angulaire (Pseudomonas syringae) sur des plants de courges d'hiver, de concombres, de courgettes et de citrouilles. En plus de la tache angulaire, on rapporte aussi un peu de taches alternariennes dans le melon brodé, en Montérégie. La pluie et l’humidité sont les principaux facteurs favorisant le développement de la bactérie responsable de cette maladie.
Il n’est habituellement pas nécessaire de traiter la tache angulaire dans le zucchini et la citrouille. Le stade de la culture et l’évolution de la maladie doivent cependant être considérés dans la prise de décision. Si les taches sont localisées uniquement sur les vieilles feuilles et que la culture est déjà avancée, il n’est pas nécessaire de traiter. Si les plants ont 5 feuilles et moins, un suivi plus serré est nécessaire, mais généralement, si le temps est sec, les lésions resteront sur les feuilles les plus vieilles.
Pour le concombre et les courges d'hiver, qui sont moins tolérants à la maladie, on conseille de commencer les traitements au cuivre quand la présence de la bactérie se retrouve à plusieurs endroits dans le champ. Pour le melon, sensible à plusieurs taches foliaires, des formulations d'oxychlorure de cuivre ou d'octanoate de cuivre sont intéressantes, car elles contrôlent à la fois la tache alternarienne et la tache angulaire.
INSECTES RAVAGEURS
Des traitements sont en cours encore cette semaine contre la chrysomèle rayée du concombre, un peu partout dans la province. Les premiers cas de flétrissement bactérien, à la suite du passage de la chrysomèle, sont signalés en Montérégie dans le concombre.
Quelques punaises de la courge et leurs masses d'œufs ont encore été observées dans des champs de courges et de courgettes en Montérégie et dans les Laurentides. Les punaises occasionnent des dégâts par leurs piqûres d’alimentation. Avec son stylet, la punaise perce les tissus des plantes et interrompt le transport des nutriments via le xylème, ce qui provoque le flétrissement des feuilles, des tiges ou des vignes, dans la portion au-dessus de la piqûre. Ces dégâts ressemblent au flétrissement bactérien. De plus, la littérature américaine rapporte que la punaise de la courge peut être vectrice de la maladie bactérienne « Cucurbit yellow vine disease (CYVD) ». Des traitements spécifiquement réalisés contre cet insecte sont toutefois rarement nécessaires, car le seuil d’intervention se situe à une masse d’œufs par plant.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |