Avancement des semis et des plantations entre le 28 mai et le 3 juin là où les conditions de sol le permettaient. Développement ralenti des primeurs. La levée est lente et inégale. En Montérégie, des champs semés dans la 2e moitié du mois de mai ont eu des pertes à cause de la mouche de semis. Le sol se réchauffe lentement.
AVANCEMENT DES CULTURES
Entre le 28 mai et le 3 juin, les quelques jours de beau temps en début et fin de période ont permis l’avancement des travaux, là où les conditions de sol le permettaient. Malgré les minitunnels et les bâches, la croissance des primeurs de concombres, de courgettes et de melons est plutôt lente. Le temps d'émergence des premiers semis est long et la levée est inégale. Les plantations récentes de concombres et de zucchinis ont été stressées par le froid et le vent. Plusieurs semis et plantations restent à faire. Selon les prévisions d'Environnement Canada, les conditions devraient cependant s'améliorer grandement puisque pour les sept prochains jours (4 au 10 juin), on prévoit peu de précipitations (quelques millimètres jeudi et mardi) avec des températures généralement au-dessus de la moyenne.
Le
sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions. Les précipitations pour la période ont été très variables d'une région à l'autre, allant de 3,7 mm dans le secteur de L'Assomption à 51,7 mm d'eau pour les environs de Dunham.
PERTE DE SEMENCES À CAUSE DE LA MOUCHE DES SEMIS
En Montérégie, on rapporte la présence d'asticots de la mouche des semis dans des parcelles de cucurbitacées semées dans la 2e moitié du mois de mai. Les larves pénètrent dans les graines en germination. Les semences attaquées pourrissent souvent avant même d'avoir émergé du sol. Si les pertes sont importantes, il faut ressemer.
Les conditions favorisant les dommages de la mouche des semis sont : des semis peu profonds et hâtifs suivis d’un printemps frais et pluvieux qui ralentit la germination, des sols lourds qui retiennent l’humidité, des sols fraîchement amendés en matière organique ou avec des résidus tout juste enfouis.
Le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) a développé un modèle basé sur l’accumulation de degrés-jours permettant de prédire la date du pic d’activité printanier maximal (50 % des mouches des semis émergées) de la première génération de mouche des semis. Selon le modèle, généré le 28 mai dernier, le pic a été atteint dans les régions de la Montérégie-Est (15 mai) et de la Montérégie-Ouest (16 mai), suivi de l’Estrie (17-22 mai), de Lanaudière (18-22 mai), des Laurentides (21 mai), du Centre-du-Québec (19-25 mai), de l'Outaouais (26-29 mai) et de la Mauricie (1er juin).
Pour les secteurs suivants, le pic prévu est en cours ou à venir : Chaudière-Appalaches (2-8 juin), Capitale-Nationale (2-7juin), Bas-Saint-Laurent (10-12 juin).
Les champs à risque semés à une date près du pic d’émergence de la mouche des semis pourraient être sujets à des dommages de larves. Vérifiez la présence de larves et de dommages environ deux semaines après le pic prévisionnel.
Pour en connaître davantage sur les facteurs de risque et les méthodes de lutte préventives, référez-vous à la fiche technique sur la
Mouche des semis. Lorsque les champs sont à risque, il vaut mieux éviter de faire le semis au moment du pic d’émergence de la mouche.
ÉVOLUTION DES TEMPÉRATURES DU SOL, À 10 CM
La température du sol pour les semis de cucurbitacées en plein champ commence à peine à atteindre la température minimale de germination qui se situe entre 15 et 16 °C. On estime qu'à 15 °C, le temps d'émergence des concombres est de 13 jours comparativement à seulement 6 jours lorsque la température du sol est de 20
°C.
Avec un paillis de plastique noir, la température du sol à 5 centimètres de profondeur peut augmenter de 2,8 °C par rapport à la température du sol nu. L'augmentation est encore plus importante avec un paillis photosélectif, qui laisse passer plus de radiation solaire qu'un paillis noir.
Les météogrammes suivants montrent la courbe des températures de sol à 10 cm de profondeur entre le 27 mai et le 4 juin. Notez cependant que la profondeur de semis des cucurbitacées se situe généralement entre 1,5 et 5 cm et qu'à ces profondeurs, les températures du sol fluctuent davantage qu'à 10 cm de profondeur. Néanmoins, la température à 10 cm de profondeur est généralement plus stable et plus représentative de la température moyenne du sol.
Pour consulter les données de votre localité,
cliquez ici et sélectionnez la station météorologique ainsi que la période de votre choix.
Température du sol à la station météorologique de L'Assomption, du 27 au 4 juin 2025
Source : Agrométéo Québec
Température du sol à la station météorologique de Rougemont, du 27 au 4 juin 2025
Source : Agrométéo Québec
Température du sol à la station météorologique de Sainte-Famille, du 27 au 4 juin 2025
Source : Agrométéo Québec
MAUVAISES HERBES ET DÉSHERBANTS DE PRÉLEVÉE
Les pulvérisations d’herbicides en prélevée de la culture se poursuivent ou débutent dans les champs de cucurbitacées semés. Pour que ce type d’herbicide soit efficace, une pluie ou une irrigation est souvent nécessaire pour faire descendre le produit dans la zone de germination des adventices, peu de temps après l’application. Consultez les hyperliens des étiquettes des produits pour connaître les conditions d’application assurant le succès de la pulvérisation dans le
bulletin d’information N° 2 du 22 mai 2025 portant sur les herbicides homologués dans les cucurbitacées.
Par ailleurs, il n’est pas recommandé de pulvériser lorsque la vitesse du vent à la hauteur de la rampe est de plus de 12 km/h. À cet effet, des applications pour téléphone intelligent sont disponibles pour mesurer la vitesse du vent.
Pour en savoir plus sur le choix des buses et les solutions pour éviter la dérive, consultez la brochure
La dérive des pesticides : prudence et solutions.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
