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Grandes cultures, Avertissement No 8, 13 juin 2025


Ver-gris noir et autres vers gris : dépistage recommandé. Carte interactives de la fusariose : signalement de problèmes. Fusariose de l'épi : risques variables. Oïdium présent et risque de fusariose faible : quelle stratégie adopter? Charançon postiche de la luzerne : un insecte à surveiller. Nouveaux dommages de la tipule des prairies dans Chaudière-Appalaches.

 
VER-GRIS NOIR ET AUTRES VERS GRIS : SOYEZ VIGILANTS ET DÉPISTEZ VOS CHAMPS
J. Saguez1, J. Breault2, D. Froment2
1. Chercheur (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ)

Encore cette semaine, des dommages et des larves de vers gris ont été observés dans plusieurs régions, dont l’Abitibi-Témiscamingue, la Montérégie-Ouest, la Montérégie-Est et Lanaudière. Les larves observées sont de différentes tailles et par conséquent de différents stades larvaires, et ce, à l’intérieur d’un même champ. Le maïs et d’autres cultures peuvent être affectées.

Les petites larves (mesurant moins de 1,3 cm) se nourrissent sur le feuillage du maïs et forment de petits trous d’alimentation. Ces dommages causés par les jeunes larves sont mineurs, mais ils indiquent la présence de vers gris dans le champ et la possibilité de dommages économiques avec les larves qui grandissent. Les larves plus grosses, à partir du quatrième stade larvaire, se nourrissent de la tige et sont capables de sectionner les plants de maïs au niveau du sol ou juste en dessous (voir photos ci-dessous), jusqu’à ce que le maïs atteigne le stade 6 feuilles. Selon l’Université du Wisconsin, les plants de maïs pourraient se rétablir si la coupe survient au-dessus du point de croissance. La présence d’un plant ou de plusieurs plants sectionnés sur un même rang indique qu’il faut dépister et creuser autour de ces plants et sur les rangs avoisinants pour détecter d’autres dommages et s’assurer que le ver-gris en est la cause. Une seule larve serait en mesure de couper jusqu’à cinq plants au cours de son développement.
 
Image Agri-Réseau

Dommages causés par les vers gris sur des jeunes plantules

Photos : J. Saguez (CÉROM)



Dans bien des champs, le maïs est encore à un stade vulnérable puisque qu’il n’a pas atteint le stade 6 feuilles. Le dépistage des champs à risque est donc encore recommandé (voir l'avertissement N° 7 du 6 juin 2025). Le dépistage consiste à observer entre 100 et 250 plants par champ, selon le stade du maïs (ex. : 250 plants si du maïs à 1 feuille est coupé ou 100 plants si du maïs à 4 feuilles est coupé). Comptez le nombre de plants affectés.

Pour confirmer que les dommages sont causés par les vers gris, il faut gratter le sol autour des plants endommagés, sur une profondeur maximale de 5 cm. Attention, les larves sont souvent de la couleur du sol et il peut être difficile de les observer, surtout lorsqu’elles sont de petite taille.

Il est judicieux de dépister les champs dès qu’ils sont désherbés puisque les larves risquent de migrer des mauvaises herbes vers la culture. Il peut être nécessaire de retourner dépister à plus d’une reprise afin de déterminer si les dommages sont en augmentation.  

Il n’y a pas de seuil économique pour le Québec. On se base sur celui de l’Ontario : 
 
Image Agri-Réseau

 
Si un traitement insecticide devait être réalisé, consultez SAgE pesticides pour savoir quels sont les produits homologués au Québec pour lutter contre cet insecte. Le traitement insecticide est moins efficace sur les grosses larves (> 2,5 cm).

Considérer que certains traitements de semences et certains hybrides de maïs Bt offrent une protection au cours des 3-4 premières semaines suivant la levée du maïs contre le ver-gris noir (VGN), mais ne permettent pas de contrôler les infestations sévères. Les protéines insecticides qui protègent contre le VGN sont Cry1F et Vip3A. Si votre hybride exprime l’une ou l’autre de ces protéines ou les deux, il devrait être protégé.

Pour de plus amples informations sur la méthode de dépistage, les seuils et la stratégie d’intervention, consultez la fiche technique Ver-gris noir

En cas de dommages importants, veuillez rapidement en informer votre conseiller régional du MAPAQ et le RAP Grandes cultures. Le CÉROM souhaite également récolter des larves de vers-gris, dans le cadre d’un projet de recherche.

 
CARTES INTERACTIVES POUR LA FUSARIOSE - SIGNALEMENT DE PROBLÈME 
T. Copley1, L. Bilodeau2, Y. Faucher2 et S. Mathieu2
1. Chercheuse (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ) 
 
Des problèmes sont survenus avec l’affichage des cartes interactives pour la fusariose de l’épi la fin de semaine dernière. Solutions Mesonet (Agrométéo Québec) a été informé et le RAP surveillera la situation de près. Si vous remarquez un problème, SVP avertir Solutions Mesonet en remplissant ce formulaire, et informer votre conseiller régional du MAPAQ. Des captures d’écran peuvent être ajoutées au signalement.  

Par ailleurs, il importe de rappeler que les cartes des niveaux de risque changent et évoluent au cours de la journée et d’une journée à l’autre. En effet, le modèle d’évaluation du risque utilise différents paramètres météorologiques afin de déterminer si les conditions sont propices au développement des spores et à l’infection par le champignon Fusarium graminearum, notamment le cumul des précipitations et l’humidité relative des 8 jours qui précèdent le début de la floraison, de même que les prévisions météorologiques des 5 jours qui suivent. Le modèle est mis à jour de manière automatisée en temps réel, à mesure que les données météorologiques et les prévisions sont saisies et enregistrées par Agrométéo Québec. Ainsi, les cartes doivent être consultées régulièrement durant la période critique d’infection et d’intervention. D’autre part, il appartient au producteur ou au conseiller de suivre le développement de la céréale, et d’identifier si celle-ci est à un stade propice pour l’infection, car l’information présentée sur le site d’Agrométéo Québec ne permet pas de déterminer si un champ donné se trouve à un stade sensible à l’infection, soit entre l’épiaison et la floraison. 


FUSARIOSE DE L’ÉPI - RISQUES VARIABLES          
T. Copley1, V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ) 

Le stade du blé d’automne varie selon la région et la date de semis, avec certaines régions qui se trouvent en floraison et d’autres en montaison ou en épiaison. Actuellement, les conditions météorologiques, soit des températures fraîches (< 24 °C), ne sont pas favorables au développement de la fusariose. Par contre, les prédictions de la semaine prochaine suggèrent que les conditions pourraient devenir favorables. Il est donc essentiel de consulter les cartes interactives et de suivre le stade phénologique de votre culture pour connaître votre niveau de risque.  

Pour plus d’information, incluant les conditions favorables et l’interprétation des cartes, consultez l'avertissement N° 7 du 6 juin 2025. 

 
OÏDIUM PRÉSENT, RISQUE DE FUSARIOSE FAIBLE : QUELLE STRATÉGIE ADOPTER?
T. Copley1, Stéphanie Mathieu2, Véronique Samson2
1. Chercheuse (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ)
 
Dans certains champs, on observe une progression de l’oïdium dans la canopée, alors que les risques de fusariose sont faibles. Dans un tel contexte, faut-il envisager un traitement fongicide?

Avant tout, il est essentiel de protéger la feuille étendard, qui contribue à hauteur de 50 à 60 % au remplissage du grain. Toutefois, passé le stade de gonflement, les traitements fongicides s’avèrent généralement peu rentables pour contrôler l’oïdium, car les températures plus élevées à ce moment de la saison tendent à limiter naturellement son développement.

Bien qu’aucun seuil d’intervention ne soit établi au Québec, celui utilisé en Ontario suggère qu’un traitement peut être envisagé si 1 % de la surface de la feuille étendard et 3 à 5 % de celle de la deuxième feuille sont atteints, et si les conditions climatiques sont favorables à la progression de la maladie (températures entre 15 et 22 °C et humidité relative supérieure à 80 %).

Ainsi, si ces seuils sont atteints et que des conditions fraîches et humides sont prévues, un traitement fongicide après le stade de gonflement pourrait être justifié. Toutefois, il faut rappeler que les pertes de rendement causées par l’oïdium dépassent rarement 10 à 15 % en Ontario, et que certains cultivars y sont plus tolérants. Vous pouvez consulter le Guide RGCQ pour connaître la sensibilité des cultivars de blé.

La décision de traiter devrait aussi tenir compte du potentiel de rendement du champ, des pertes liées au passage de l’équipement dans la culture (écrasement), ainsi que du coût du traitement. Le suivi attentif de l’évolution de la maladie et des conditions météorologiques demeure essentiel jusqu’à la fin de la floraison. Au-delà de ce stade, les études démontrent que les applications de fongicides sont rarement rentables.


CHARANÇON POSTICHE DE LA LUZERNE : UN INSECTE À SURVEILLER
J. Saguez1, M. St-Laurent2, C. Rieux2
1. Chercheur (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ)
 
Le charançon postiche de la luzerne est un insecte secondaire de la luzerne. Cependant, il est de plus en plus présent dans certaines régions du Québec, comme en Outaouais. Les adultes et les larves sont généralement présents en même temps dans les champs. Ce sont toutefois les larves qui causent principalement la défoliation, ce qui peut affecter le rendement lorsque les infestations sont très importantes.
 
Image Agri-Réseau

Charançon postiche adulte

Photo : N. Hallé (MAPAQ)

 
Image Agri-Réseau
Larves de charançon postiche sur le feuillage de luzerne

Photos : J. Saguez (CÉROM)



Même si les dommages (feuillage présentant des trous de taille variable, qui sèche rapidement ou devient gris blanchâtre) sont généralement sporadiques, il est conseillé de surveiller cet insecte ravageur avant et après les coupes de luzerne. En effet, avant la coupe, cela peut permettre de faucher un peu plus hâtivement pour priver l’insecte de nourriture et l’éradiquer. Après la coupe, cela permet de s’assurer que les populations ne sont pas trop importantes et qu’elles ne compromettent pas la repousse des plants. La surveillance peut être réalisée en effectuant des coups de filet fauchoir à différents endroits du champ, en même temps que le dépistage pour la cicadelle de la pomme de terre dans la luzerne. Cependant, la méthode du filet fauchoir ne permet pas d’établir un seuil d’intervention. En Ontario, la gravité des dommages aux pointes des feuilles et le nombre de charançons actifs sont les deux indicateurs utilisés pour déterminer l’intervention à prendre (fauche ou traitement insecticide).

Notez que les larves peuvent être parasitées par des ennemis naturels. Les interventions phytosanitaires ne sont généralement pas nécessaires, mais si une intervention est requise, consultez la liste des produits disponibles sur SAgE pesticides.

 
NOUVEAUX DOMMAGES DE TIPULE DES PRAIRIES RAPPORTÉS EN CHAUDIÈRE-APPALACHES
S. Boquel1, V. Samson2
1. Chercheur (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ)

Cette semaine, le RAP Grandes cultures a reçu deux nouveaux signalements de dommages causés par la tipule des prairies dans des champs de céréales et de maïs en Chaudière-Appalaches. Depuis la fin de mai, près d’une quinzaine de cas confirmés ont été répertoriés dans des céréales de printemps (semis purs et grainés) et du maïs de cette région. Les prairies et les céréales infestées par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Dans les grandes cultures, des plants plus petits et grignotés pourraient également être observés.

D’autres dommages pourraient être observés, mais l’activité du ravageur devrait bientôt tirer à sa fin. Lorsque les larves de tipule atteignent entre 4 et 5 cm de longueur, généralement vers la mi-juin, elles cessent de s’alimenter et entrent dans une période de diapause estivale avant de se transformer en pupes et d’émerger sous forme adulte vers la fin août. Le début de saison frais pourrait toutefois allonger le cycle de l’insecte. Si les dommages sont importants et qu’un resemis est envisagé, la taille des larves doit être évaluée afin de semer lorsque leur activité est terminée. Cette évaluation aidera à limiter le plus possible des dommages aux nouvelles pousses. Un travail de sol superficiel avant de ressemer peut aider à diminuer les populations en exposant les larves à la prédation et/ou en favorisant leur dessèchement. Rappelons qu'aucun insecticide n’est homologué contre la tipule des prairies.

Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite toutes les entreprises agricoles et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages à leur responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ ainsi qu’à envoyer une fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca ou encore à compléter ce formulaire en ligne.

Pour plus d’information
 
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Larve de tipule des prairies

Photo : Sébastien Boquel (CÉROM)

Image Agri-Réseau

Zone dénudée par la tipule des prairies

Photo : M. Beaupré (NPK agronomie inc.)

  
 
Si vous détectez des insectes ravageurs en dehors des sites de dépistage du RAP Grandes cultures, vous êtes invité à signaler ces observations. Pour ce faire, vous pouvez remplir la fiche disponible en balayant le code QR ci-contre.
 
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Grandes cultures
Date de publication : 13 juin 2025
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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