Au Québec, afin de retarder l'apparition du mildiou, il est préférable de débuter des pulvérisations de produits protectants pour les champs de concombres frais et de transformation ainsi que pour les melons brodés ayant déjà eu du mildiou par le passé.
En prévention, des produits de contact comme le chlorothalonil (BRAVO ZN) et les produits à base de mancozèbe (DITHANE RAINSHIELD, MANZATE PRO-STICK, MANZATE MAX et PENNCOZEB 75DF RAINCOAT) offrent une bonne protection. Pour tous les produits de contact, il faut bien couvrir le dessous des feuilles afin d’atteindre les spores qui peuvent s’y trouver.
Peu évalués dans les cucurbitacées, les produits à base d'acide phosphoreux (CONFINE EXTRA, PROPHYT) ou de phosphites (PHOSTROL) ont démontré une certaine efficacité contre les oomycètes dans d'autres cultures, notamment dans la pomme de terre, contre le mildiou. Ces produits pourraient s'avérer intéressants préventivement, en alternance avec des produits à base de mancozèble, par exemple.
En production biologique, les produits à base de cuivre doivent être appliqués préventivement, lorsque les conditions sont propices au mildiou, avant une pluie imminente, afin que tout le feuillage soit bien protégé. Renouveler l’application après un cumul de 20 mm de pluie.
Depuis une dizaine de jours, des symptômes de dérive d'herbicide sont observés dans certains champs de cucurbitacées. La dérive est influencée par de nombreux facteurs, à la fois contrôlables (ex. : largeur et hauteur de la rampe d’épandage, type et orientation des buses, pression de pulvérisation, formulation du pesticide) et incontrôlables (ex. : vitesse et direction du vent, stabilité atmosphérique, température et humidité relative, volatilité du pesticide).
Dans le cas de la première phytotoxicité, la dérive a été causée par une inversion thermique. L'application a été faite en soirée, en conditions calmes. L'air frais, à la surface du sol et chargé de particules de glyphosate, s'est déplacé latéralement vers le champ de concombres voisin. Pour en savoir plus sur ce phénomène, consultez La dérive des pesticides causée par les inversions de température
Pour le concombre, les courges d’hiver et le melon, il vaut mieux traiter la tache angulaire dès l’apparition des premiers foyers, afin de garder le contrôle sur la maladie et de favoriser une bonne croissance des plants. La pluie, le temps chaud et l’humidité sont les principaux facteurs favorisant le développement de la bactérie.
Pour la courgette et la citrouille, il est rare de devoir traiter contre la tache angulaire, car la bactérie reste habituellement sur les vieilles feuilles. Cependant, si les lésions se multiplient sur le nouveau feuillage, il faut alors intervenir.
Consultez la fiche technique Le cuivre dans les cultures maraîchères pour connaître les stratégies d’utilisation des produits à base de cuivre.
INSECTES RAVAGEURS
En Montérégie, on observe déjà les premiers plants atteints de flétrissement bactérien. Pour connaître les seuils d'intervention ou pour consulter des photos de flétrissement, consultez la fiche technique Chrysomèle rayée du concombre.
LE PERCEUR DE LA COURGE, UN INSECTE QUE L'ON SURVEILLE!
Dans la semaine du 2 juin, les collaborateurs du réseau de surveillance RAP du perceur de la courge (Melittia cucurbitae) ont mis en place des pièges de type Héliothis avec la phéromone du perceur de la courge. Le but du réseau est de surveiller l’arrivée et la présence du papillon dans les champs de cucurbitacées au Québec.
Depuis quelques jours, des papillons ont été capturés sur plusieurs sites en Montérégie. Des adultes ont aussi été dénombrés dans Lanaudière, dans les Laurentides et en Outaouais. Dans les Laurentides, en plus des premiers adultes capturés, des oeufs ont été dépistés, le 2 juillet, sur la tige principale de plants de courgettes.
Les œufs sont pondus individuellement sur la partie inférieure de la tige principale. Ils commencent habituellement à éclore 14 jours après la ponte. Les nouvelles larves s’enfoncent immédiatement dans les tiges, où elles s’alimentent des tissus végétaux. Le développement larvaire se complète généralement en quatre à six semaines.
L’alimentation des larves détruit le tissu vasculaire des plantes et interrompt le flux de sève ainsi que l’acheminement des nutriments des racines vers les fruits. À long terme, les tiges infestées se remplissent d’excréments visqueux et humides et les plants flétrissent de façon permanente. L’inspection des plants infestés peut révéler un trou d’entrée où la larve s’est enfoncée dans la tige. Les trous sont généralement entourés d’excréments semblables à de la sciure de bois.
Les champs de petite dimension sont plus à risque, car un plus grand nombre d’œufs sont pondus par plant et conséquemment, les nombreuses larves qui peuvent se trouver dans la tige tuent le plant. Les courgettes sont particulièrement vulnérables aux dommages du perceur de la courge. Toutefois, les courges Butternut, les concombres et les melons ne sont habituellement pas attaqués.
Mis à part les filets d’exclusion, il n’y a pas d’autre moyen de lutte actuellement. Aucun insecticide n’est homologué contre le perceur de la courge au Canada.
| Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |




