CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES
Tableau 1 : État d'avancement de la culture de primeur pour des producteurs types, rapporté par les collaborateurs du RAP (en date du 3 juillet 2025)
| Régions | Stade de la culture (primeur)1 |
|
| 2025 | 2024 | |
| Montérégie-Est et Montérégie-Ouest | Pleine floraison Tubercules : 4-8 cm Début récolte |
Fin floraison Tubercules : ND |
| Outaouais | Floraison Tubercules : 1,5-2,5 cm |
Floraison avancée Tubercules : 3-5 cm |
| Lanaudière | Pleine floraison à fin floraison Tubercules : 4-7 cm |
Fin floraison à maturation Tubercules : 6-9 cm |
| Centre-du-Québec et Mauricie | Pleine floraison Tubercules : 3-5 cm |
Floraison à postfloraison Tubercules : 4-8 cm |
| Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches | Floraison à pleine floraison Tubercules : 3-5 cm |
Floraison Tubercules : 4-7 cm |
| Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | Bouton floral2 Tubercules : 1-1,5 cm |
Bouton floral Tubercules : 1-3 cm |
Contrairement au doryphore, l’activité de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) a peu progressé, ou moins rapidement, en cours de période. Les captures sur les pièges atteignent jusqu’à 25 individus/piège/semaine par endroits dans des parcelles du sud de la province, soit le seuil indicatif retenu pour une intervention. En 2024, c’était au-dessus de 100 à cette période-ci. Les décomptes sont moindres ailleurs (sous 10), mais en légère hausse par rapport à la période précédente. Des collaborateurs rapportent la présence d’adultes et de quelques nymphes dans des champs. Un début de symptômes foliaires associés à leur activité a été observé localement en bordure de champs dans le centre de la province, adjacente à une prairie en régie de coupe. Les nymphes causent plus de dommages à la culture que les adultes. Cela prend plusieurs jours avant de constater des symptômes d’activité d’où la nécessité de dépister également la présence de nymphes dès maintenant. Ces symptômes peuvent demeurer visibles plusieurs semaines par la suite. Pour les producteurs n’ayant pas encore installé les pièges jaunes englués, il est encore temps de le faire afin de vérifier l’activité de la CPT au niveau de la ferme, pour déterminer la nécessité ou non d’une intervention.
Finalement, plus de cicadelles de l’aster (CA) adultes sont capturées sur des pièges par endroits. L’impact de ces dernières en production commerciale de pomme de terre est très limité.
D’autres ravageurs ont été rapportés actifs par endroits, mais n’ont pas nécessité d’intervention, du moins pour le moment, sauf en production de semences pour les pucerons.
- Punaise terne : présence d’adultes et/ou de nymphes à la hausse dans des parcelles de quelques régions du centre et du sud, avec des dommages de nutrition dans le haut de têtes de plants, le tout à un niveau jugé négligeable ou acceptable.
- Punaise brune (pentatomidé) : présence localement et pouvant causer des dommages similaires à ceux de la punaise terne.
- Altises, méloé cendré : présence également localisée avec de faibles dommages foliaires (voir photo).
- Pucerons : décomptes demeurant bas à modérés, et variables selon la parcelle, pour une moyenne rapportée de 25 individus/piège bol/semaine en zones semencières. Aussi, un tout début d’activité d’individus aptères est mentionné localement ailleurs en province, en parcelles sans insecticide au semis.
Aucun symptôme de mildiou de la pomme de terre n’a été observé ou rapporté au Québec depuis le début de la saison. Toutefois, la météo des derniers jours a créé des conditions favorables à la maladie, et ce, dans plusieurs régions, entre autres lors de passages d’orages. Il demeure donc important de maintenir une protection complète de la culture en utilisant un ou des produits en conséquence, selon la vigueur des plants (ex. : présence de nouvelles pousses végétatives), les prévisions météo à venir, les précipitations qui ont pu délaver un produit, la situation géographique de la parcelle, etc. Comme mentionné la semaine dernière, il ne faudrait pas hésiter à utiliser un produit plus pénétrant si cela le justifie, particulièrement dans les secteurs où du mildiou a été identifié en 2023 et/ou 2024. Des cas de mildiou ont déjà été rapportés au début juillet au Québec, il y a plusieurs années.
Concernant le suivi par capteurs de spores pour le mildiou, il n’y a pas de nouveau cette semaine du côté de l’Ontario, du Maine et du Québec (Airspore). Cependant, des captures ont été rapportées récemment dans la province du Manitoba. Aucune infection de mildiou n'a été confirmée à la suite de la détection de spores la semaine dernière. Il sera intéressant de suivre le tout si des cas se déclarent en champ. Selon le site Web PlantAid, par USA Blight, aucun nouveau cas de mildiou de la pomme de terre n’a été répertorié en Amérique du Nord en cours de période.
Le dépistage au champ devrait débuter pour les plants plus avancés. La détection hâtive d’un possible inoculum primaire de la maladie est importante. Même en période sans précipitations, il faut porter attention lors de la pratique de l’irrigation afin de permettre un séchage rapide du feuillage, surtout avant la nuit et vérifier si des fuites d’eau ne sont pas présentes au niveau des pivots ou des rampes (ex. : base des asperseurs, raccords).
Pour en savoir plus sur le mildiou, consultez la fiche Le mildiou, une maladie à surveiller.
Si vous observez des taches suspectes, il ne faut pas hésiter à contacter votre conseiller ou le Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ, au besoin, afin de bien identifier la présence du mildiou, car d’autres symptômes peuvent y ressembler.
Concernant d’autres maladies d’intérêt, voici des observations qui ont été rapportées :
- Tache alternarienne (brûlure hâtive) : peu de nouveaux cas identifiés et toujours avec une faible incidence, dans des secteurs du sud et du centre de la province. Les infections demeurent sur l’étage inférieur des plants et pour des cultivars de primeurs, plus à risque présentement. Il faut bien identifier la maladie, car d’autres taches diverses peuvent y ressembler.
- Rhizoctone brun : quelques nouveaux cas signalés en cours de période (surtout dans le centre de la province), en parcelles avec des sols qui sont demeurés très humides sur une longue période.
- Jambe noire : quelques nouveaux cas mentionnés principalement dans le sud, mais aussi par endroits dans le centre de la province, encore avec une faible incidence (exemple de cultivars touchés : 'Colomba', 'Vivaldi', 'Russet Burbank').
- Dartrose : aucun symptôme signalé.
- Plants virosés : les cas rapportés sont maintenant plus visibles à cette période-ci, avec le PVY et/ou le PVX identifiés (exemple de cultivars touchés : 'Goldrush', 'Chieftain', 'Norland'; voir photo).
- Gale commune : un début d’activité remarqué sur quelques tubercules de cultivars de primeurs (ex. : 'Andover'), mais à faible incidence.
GESTION DES MAUVAISES HERBES
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du sous-réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.








