Si Phytophthora capsici est présent dans vos champs
Lors de vos opérations au champ, dans la mesure du possible, visitez d'abord les champs sains pour terminer par les champs contaminés. Sinon, lavez bien vos tracteurs et vos récolteuses lorsque vous devez passer d’un champ contaminé à un champ sain, car Phytophthora capsici peut se transmettre d’un champ à l’autre par les particules de sol qui restent collées sur les roues du tracteur.
Au Québec, afin de retarder l'apparition du mildiou, il est préférable de débuter des pulvérisations de produits protectants pour les champs de concombres frais et de transformation ainsi que pour les melons brodés ayant déjà eu du mildiou par le passé.
En prévention, des produits de contact comme le chlorothalonil (BRAVO ZN) et les produits à base de mancozèbe (DITHANE RAINSHIELD, MANZATE PRO-STICK, MANZATE MAX et PENNCOZEB 75DF RAINCOAT) offrent une bonne protection. Pour tous les produits de contact, il faut bien couvrir le dessous des feuilles afin d’atteindre les spores qui peuvent s’y trouver. Attention au délai avant la récolte des produits à base de mancozèbe qui est de 14 jours.
Peu évalués dans les cucurbitacées, les produits à base d'acide phosphoreux (CONFINE EXTRA, PROPHYT) ou de phosphites (PHOSTROL) ont démontré une certaine efficacité contre les oomycètes dans d'autres cultures, notamment dans la pomme de terre, contre le mildiou. Ces produits pourraient s'avérer intéressants préventivement, en alternance avec des produits à base de mancozèble, par exemple.
En production biologique, les produits à base de cuivre doivent être appliqués préventivement, lorsque les conditions sont propices au mildiou, avant une pluie imminente, afin que tout le feuillage soit bien protégé. Renouveler l’application après un cumul de 20 mm de pluie. Consultez la fiche technique Le cuivre dans les cultures maraîchères pour connaître les stratégies d’utilisation des produits cuivrés.
Pour visualiser les premiers symptômes de la maladie et connaître la stratégie de traitement pour les concombres frais, de transformation et pour le melon brodé, consultez le bulletin d'information N° 3 du 2 juillet 2025.
Pour le concombre, les courges d’hiver et le melon, il vaut mieux traiter la tache angulaire dès l’apparition des premiers foyers, afin de garder le contrôle sur la maladie et de favoriser une bonne croissance des plants. La pluie, le temps chaud et l’humidité sont les principaux facteurs favorisant le développement de la bactérie.
Pour la courgette et la citrouille, il est rare de devoir traiter contre la tache angulaire, car la bactérie reste habituellement sur les vieilles feuilles. Cependant, si les lésions se multiplient sur le nouveau feuillage, il faut alors intervenir.
Consultez la fiche technique Le cuivre dans les cultures maraîchères pour connaître les stratégies d’utilisation des produits à base de cuivre.
La tache septorienne a été dépistée cette semaine dans la citrouille au Centre-du-Québec et dans la courge d'hiver dans les Laurentides. Elle est causée par le champignon Septoria cucurbitacearum. Il peut infecter les feuilles des cantaloups, des citrouilles, des courges d’été et d’hiver (Butternut et poivrée). Les symptômes de la tache septorienne sont semblables chez toutes les cucurbitacées : les taches foliaires sont circulaires, de couleur brune à blanche et mesurant entre 1 et 6 mm de diamètre. À l’intérieur des vieilles taches, on peut voir des petits points noirs qui sont en fait des fructifications fongiques qu’on appelle pycnides. Les lésions peuvent être encerclées d’une fine bordure brune et, avec le temps, elles finissent par se fendre. Dans le cas des fruits, seules les citrouilles et les courges Butternut et poivrée peuvent être attaquées. La tache septorienne ne cause pas la pourriture du fruit, mais peut le rendre invendable étant donné la présence des petites verrues blanches qui apparaissent à la surface de l’épiderme. Il est toutefois rare d’observer des symptômes sur les fruits. Certaines variétés peuvent être plus sensibles que d’autres. Ne traitez que si vous avez eu un historique de pertes commerciales sur les fruits de citrouille, de courges Butternut ou poivrée.
On rapporte également de la tache alternarienne (Alternaria alternata) dans le melon brodé et du melon d'eau en Montérégie.
L’oxychlorure de cuivre (CUIVRE EN VAPORISATEUR) et l'octanoate de cuivre (CUEVA COMMERCIAL) sont homologués à la fois contre la tache angulaire et la tache alternarienne, en plus d'être aussi homologués contre la tache septorienne. Faites les pulvérisations cuivrées avant une pluie imminente afin que le feuillage soit protégé. Assurez-vous cependant que les conditions de croissance soient optimales afin d'éviter tout risque de phytotoxicité. Renouveler l'application s'il y a eu un cumulatif de 20 mm de pluie depuis la dernière pulvérisation de cuivre et si de nouvelles précipitations sont attendues.
Consultez la fiche technique Le cuivre dans les cultures maraîchères pour connaître les stratégies d’utilisation des produits cuivrés.
INSECTES RAVAGEURS
En Montérégie, on observe déjà les premiers plants atteints de flétrissement bactérien. Pour connaître les seuils d'intervention ou pour consulter des photos de flétrissement, consultez la fiche technique Chrysomèle rayée du concombre.
Le perceur de la courge (Melittia cucurbitae) est maintenant signalé dans de nombreuses régions, dont la Capitale-Nationale, où 2 perceurs de la courge ont été capturés le 9 juillet dans le piège Heliothis installé en bordure d'un champ de courges.
Les champs de petite dimension sont plus à risque, car un plus grand nombre d’œufs sont pondus par plant et conséquemment, les nombreuses larves qui peuvent se trouver dans la tige tuent le plant. Les courgettes sont particulièrement vulnérables aux dommages du perceur de la courge. Toutefois, les courges Butternut, les concombres et les melons ne sont habituellement pas attaqués.
Mis à part les filets d’exclusion, il n’y a pas d’autre moyen de lutte actuellement. Aucun insecticide n’est homologué contre le perceur de la courge au Canada.
| Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |


