
RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
Les régions de la Montérégie, de Lanaudière, des Laurentides et de l’Estrie n’ont reçu aucune précipitation significative depuis la mi-juillet. L’irrigation y est largement déployée.
AVANCEMENT DES TRAVAUX ET DÉVELOPPEMENT DES CULTURES
Ail d'automne
Tableau 1 : Stades d'avancement des cultures pour les régions où l'information est disponible
Oignons et poireaux
Échalotes
Les échalotes dans les sites plantés sont entre début couchées et arrachées. Les échalotes semées vont de 6 feuilles à couchées.
INSECTES
Thrips de l'oignon
L’activité des thrips varie entre les régions et au sein d’une même région selon le stade du champ et des champs voisins, les champs d’oignons couchés ou les prairies fauchées favorisant la migration des thrips vers des champs d’oignons plus attrayants. Dans l’oignon sec, dans la Capitale-Nationale, les traitements effectués ont été efficaces et il ne reste que peu d’individus sur les sites visités. La population est à la hausse sur certains sites de Chaudière-Appalaches alors qu’en Estrie, la présence de thrips est moyenne à élevée et des dommages sont apparents. Dans les Laurentides, la population a subi une nette diminution à la suite d'un traitement. En Montérégie et dans Lanaudière, la situation est plus variable : certains champs présentent une nette diminution de la population de thrips alors que leur activité est en augmentation ailleurs et que des traitements sont encore nécessaires avant que les champs ne soient couchés. Quelques traitements ont aussi été nécessaires en Montérégie dans l’échalote où la population est encore en augmentation par endroits de même que dans l’oignon vert.
Voir la fiche technique Thrips de l'oignon pour plus d’information.
Teigne du poireau
Des larves et des dommages sont observés dans plusieurs régions, principalement dans le poireau provenant, pour certaines régions, de la deuxième génération et, pour les régions plus chaudes, du début de la troisième génération.
Les captures continuent d'augmenter en Montérégie et dans Lanaudière, où le pic de la troisième génération était attendu soit la semaine dernière ou cette semaine en Outaouais et en Estrie où il était attendu soit cette semaine ou la semaine prochaine et au Centre-du-Québec où le pic est prévu la semaine prochaine.
À quelle date traiter?
Quand traiter pour les fermes où aucun piégeage n'est effectué (CLIQUEZ ICI POUR VOIR LES DATES DE TRAITEMENTS CONTRE LA DEUXIÈME GÉNÉRATION)
Information concernant la troisième génération
Le poireau et l’oignon vert sont les principales cultures affectées par cette troisième génération. À ce moment de l’année, le feuillage de l’ail et des oignons, en train de se dessécher, est peu attirant pour les teignes. Les variétés d’ail de printemps tardives ou les oignons semés tardifs pourraient néanmoins être affectés par cette génération.
Toutes les superficies de poireau sont à risque tandis que pour l’oignon vert, ce sont davantage les petits champs.
À quelle date traiter?
Pour plus d'information
• Technique de piégeage de la teigne du poireau;
• La teigne du poireau : Stratégie de lutte;
• La teigne du poireau : Biologie et impact sur les cultures.
Oignon sec, oignon vert et échalote
Brûlure de la feuille
L’incidence de la brûlure de la feuille est stable et faible dans l’oignon dans les régions de Chaudière-Appalaches et de la Capitale-Nationale. Son incidence est en augmentation en Estrie. Elle est plutôt stable dans Lanaudière où les plants atteints portent plusieurs taches. En Montérégie, son incidence est généralement en augmentation dans l’oignon, bien qu’elle soit stable sur certains sites, et les traitements se poursuivent dans les champs où l’hydrazide maléique n’a pas été encore appliqué. L’incidence est à la baisse dans l’échalote et faible dans l’oignon vert. Les traitements se poursuivent dans ces deux régions.
Pour plus de détails sur la stratégie et le dépistage de la brûlure de la feuille, consultez l’avertissement N° 10 du 17 juillet 2025 ou la fiche technique Brûlure de la feuille.
Brûlure stemphylienne
Dans l’oignon sec, l’incidence de la brûlure stemphylienne est stable dans la Capitale-Nationale et en augmentation dans Chaudière-Appalaches, mais les taches restent confinées aux feuilles déjà nécrosées ou à la tête des plants. Une faible présence de la maladie est rapportée en Estrie. Dans Lanaudière, elle est en faible augmentation, sauf dans l’oignon espagnol ou la hausse est plus marquée. En Montérégie, l’incidence de la maladie est soit stable, soit en augmentation, surtout sur les pointes jaunies des feuilles, mais le reste du plant reste peu affecté.
Pour plus de détails sur la stratégie et le dépistage de la brûlure stemphylienne, consultez l’avertissement N° 10 du 17 juillet 2025 ou la fiche technique Brûlure stemphylienne (Moisissure noire des feuilles).
Pourriture bactérienne
Les symptômes de la pourriture bactérienne sont en régression dans la Capitale-Nationale et en augmentation dans Chaudière-Appalaches. Dans Lanaudière, un site affecté par la grêle montre une augmentation des symptômes alors qu’ailleurs, la situation est stable. Des symptômes pouvant être attribués à la pourriture bactérienne sont rapportés en Estrie. Enfin, en Montérégie, la situation est stable par rapport à la semaine dernière.
Plusieurs références indiquent que les produits à base de cuivre, habituellement reconnus pour avoir un effet sur les bactéries, seraient peu, voire totalement inefficaces contre les pourritures bactériennes de l’oignon. En pratique, c’est le retour du temps sec qui semble arrêter le plus efficacement la progression de cette maladie.
Les mesures préventives recommandées sont les suivantes :
- Évitez les doses excessives d’azote;
- Évitez d’irriguer après le début de la bulbaison (diamètre du bulbe égal à deux fois le diamètre du col). Si vous devez irriguer par aspersion, faites-le tôt le matin, de manière à profiter des températures plus fraiches et à permettre, par la suite, un assèchement rapide du feuillage;
- Réprimez adéquatement les mauvaises herbes pour favoriser l'aération et un assèchement rapide du feuillage;
- Évitez tout dommage au feuillage ou aux bulbes lors des opérations culturales
Mildiou
Des symptômes attribués au mildiou ont été rapportés uniquement dans un champ dans Lanaudière cette semaine. Aucun nouveau symptôme n’est rapporté en Montérégie. Les traitements préventifs se poursuivent dans ces deux régions. La maladie est aussi rapportée en Estrie cette semaine.
Les premiers symptômes du mildiou sur l’oignon apparaissent sur les vieilles feuilles, sous la forme de taches vert pâle ou jaune clair en forme de demi-lune. Les spores leur donnent une apparence duveteuse, de teinte grise ou violacée. Avec le temps, ceux-ci disparaissent et les lésions deviennent beiges et sèches. Sans intervention et dans des conditions favorables, la feuille entière devient éventuellement jaune et meurt.
La régie fongicide devrait être débutée dès l’apparition des premiers symptômes. Il est important d’alterner les groupes de fongicides utilisés pour éviter le développement de résistance.
L'utilisation de capteurs de spores permet de quantifier la présence de l’agent pathogène dans l’air. Combinée à l’utilisation d’un modèle prévisionnel, cette technique permet de prendre les mesures nécessaires pour prévenir l’apparition des symptômes. Certains biofongicides sont aussi disponibles en prévention.
Pour plus de détails sur la stratégie d’intervention, veuillez consulter la fiche technique Mildiou de l’oignon.
Tache pourpre
La tache pourpre est rapportée dans l’oignon sec où elle est en augmentation en Estrie, sur plusieurs sites de la Montérégie et sur un site dans Lanaudière où son incidence est faible, mais tout de même en augmentation. La sénescence des tissus favorise l’augmentation des symptômes.
La tache pourpre affecte les feuilles déjà endommagées par des pathogènes ou des facteurs abiotiques. Elle cause des taches d’abord blanchâtres devenant violacées et ovales formées d’anneaux concentriques.
Autres maladies
Des symptômes attribués à la fusariose du plateau sont rapportés en Montérégie (incidence variable, souvent faible, mais en augmentation par endroits), dans Lanaudière (en augmentation dans certains champs avec historique) et en Estrie (augmentation du dépérissement des plants atteints).
Le premier symptôme observable de cette maladie est le dépérissement de la pointe et le jaunissement des feuilles. Le plateau racinaire sera de couleur orangée et se propagera vers le haut. S’il y a progression de la maladie, la croissance du plant est ralentie et le plant entier devient jaune et flétri. Les oignons infectés s’arrachent facilement.
Des symptômes de charbon sont rapportés en Montérégie dans l’oignon sec.
Poireau
Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus il y a de choix d’espèces disponibles.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique :
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire;
- Cultures de couverture en productions maraichères;
- Optimiser les cultures de couverture en production maraichère (p. 13);
- Guide des cultures de couverture en grandes cultures;
- Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines;
- Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée);
- Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture.
Afin de choisir un produit efficace ayant le plus faible impact possible sur la santé et l'environnement, vous pouvez consulter la liste des principaux insecticides et fongicides homologués en 2025 dans chacune des cultures suivantes :
- Pour l’ail, consultez le Bulletin d'information N° 1 du 16 avril 2025.
- Pour le poireau, consultez le Bulletin d’information N° 2 du 26 juin 2025.
- Pour l’oignon sec, consultez le Bulletin d’information N° 3 du 26 juin 2025.
- Pour l’oignon vert, consultez le Bulletin d’information N° 4 du 26 juin 2025.
Les produits acceptés en agriculture biologique y sont aussi identifiés.
TRAITEMENT AU ROYAL MH (HYDRAZIDE MALÉIQUE)
Comme chaque saison, nous vous rappelons que certaines précautions doivent être prises lors du traitement au ROYAL MH. En Montérégie-Ouest, la maturité de plusieurs champs d’oignons semés approche. Certains producteurs ont déjà commencé les traitements antigermination. L’oignon jaune (oignon sec) destiné à un entreposage prolongé (après janvier) est habituellement traité avec l’hydrazide maléique, afin d’inhiber la germination des bulbes durant l’entreposage. Pour éviter les conséquences fâcheuses, le choix du moment d’application est délicat et doit être déterminé en respectant certaines règles.
Règles d’utilisation de l’hydrazide maléique :
- Sous nos conditions, le traitement doit idéalement être fait lorsque les collets sont suffisamment mous pour que les feuilles s’affaissent facilement au toucher. À ce stade, on n’observe généralement plus de nouvelles pousses vert pâle au centre des plants.
- Si la maturité du champ n’est pas uniforme, on doit attendre jusqu’au stade 10 % de tombaison (pourcentage d’oignons couchés).
- Puisque le produit est absorbé uniquement par les feuilles vertes, on ne doit surtout pas attendre que le feuillage ait commencé à sécher avant d’effectuer le traitement. De là vient l’importance de contrôler les maladies foliaires telles que la brûlure de la feuille et le mildiou.
- Appliquez 3,75 kg de ROYAL MH 60SG ou 8,36 L de ROYAL MH-30 XTRA dans un minimum de 300 L d’eau à l’hectare. Assurez-vous que le produit ne sera pas délavé par la pluie.
- Les oignons devraient être prêts à être andainés 10 à 14 jours après l’application.
- Les oignons hâtifs ou de conservation courte, incluant les oignons de type espagnol, ne doivent pas être traités.
- Des traitements trop hâtifs donnent des oignons mous et spongieux.
- Les champs qui ont perdu beaucoup de feuillage à la suite de maladies foliaires ou d’attaques de thrips ne doivent pas être traités, car les oignons ne pourront pas absorber le produit. Les oignons dont le feuillage a été endommagé ne devraient d’ailleurs jamais être entreposés à long terme.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Eve Abel, agronome (MAPAQ) et Carl Dion-Laplante, agronome (PRISME), avec la collaboration de Marie-Anne Lauzon-Miron, étudiante (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du sous-réseau Oignon, ail et poireau ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.


