Quelques nouveaux foyers de mildiou dans le concombre. Un peu de mauvaise pollinisation dans la courgette. Davantage de boules et de croches dans le concombre. Quelques cas de tache angulaire sur fruits de courge spaghetti, de tache concentrique sur melon et d’insolation sur courge poivrée. Acariens et pucerons en forte augmentation.
ÉTAT DES CULTURES
Pour la période du 6 au 12 août, l’ensemble des régions a connu une forte canicule dès le 8 août et du temps très sec. Conditions qui se poursuivent encore aujourd’hui, le 13 août, mais dont la journée devrait être ponctuée d’un peu de pluie, heureusement! Le manque d'eau fait en sorte que plusieurs champs de cucurbitacées non irrigués montrent des signes de stress hydrique en journée.
Quelques entreprises, en Montérégie et dans Lanaudière, ont commencé la récolte de courges spaghetti, poivrée et buttercup; on nous rapporte que la qualité des fruits est excellente.
QUELQUES NOUVEAUX FOYERS DE MILDIOU DANS LE CONCOMBRE
Quelques nouveaux foyers de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) sont rapportés dans le concombre cette semaine dans Lanaudière, les Laurentides et en Montérégie. Les foyers existants sont bien contrôlés. Lorsque la récolte des champs de concombre est terminée, il est essentiel de les détruire rapidement afin de ne pas laisser de plants sans protection fongique, car ceux-ci pourraient servir de source de contamination pour les autres champs.
Pour consulter la stratégie de traitement et voir des symptômes de la maladie à différents stades, dans le melon brodé et dans le concombre, consultez le
bulletin d'information N° 3 du 2 juillet 2025.
BLANC STABLE OU EN LÉGÈRE AUGMENTATION
Le blanc (Podosphaera xanthii) est en progression cette semaine. On le retrouve surtout cependant dans les courgettes en fin de récolte et dans les courges d'hiver les plus hâtives, telles la courge spaghetti ou la poivrée.
Dès qu'une culture hâtive est terminée, détruisez les vieux plants pour éviter qu’ils ne deviennent une source de contamination pour les autres cucurbitacées.
Pour connaître les stratégies de traitements contre le blanc, veuillez consulter l'avertissement N° 8 du 16 juillet 2025.
QUELQUES CAS DE COULURES DE FRUITS DANS LA COURGETTE
On rapporte quelques cas de mauvaise pollinisation (coulure) dans la courgette. Il peut s’agir de la conséquence d’un manque de pollinisateurs ou d’une mauvaise germination des grains de pollen. En période de fortes chaleurs, les abeilles sortent moins et sont davantage occupées à ventiler la ruche : la pollinisation s’en trouve ainsi réduite. De plus, un excès d'humidité rend le pollen collant et moins viable. Il se déplace difficilement dans la fleur femelle, ce qui affecte la capacité germinative des grains de pollen. Assurez-vous d’un nombre suffisant de pollinisateurs pour la surface de cucurbitacées cultivée. En matinée, entre 8 h et 9 h, dans un champ en floraison, vous devriez voir au moins une abeille toutes les minutes.
Dans le concombre, la chaleur et le manque d'eau font en sorte que dans les champs peu ou non irrigués, on voit davantage de concombres croches ou en forme de boule. Le phénomène est plus présent dans les concombres non parthénocarpiques où le manque de pollinisation peut aussi être en cause.
OBSERVATIONS SUR FRUITS
De la
tache angulaire (
Pseudomonas syringae) sur fruits de courge spaghetti a été dépistée dans Lanaudière et dans les Laurentides cette semaine. Sur les fruits, on peut observer des petites lésions aqueuses superficielles et légèrement déprimées, ou vert clair avec un centre plus foncé. Ces lésions peuvent se développer en profondeur et gagner les tissus internes de la courge.
On nous rapporte la présence de quelques fruits de melon d'eau avec des symptômes du
Target cluster. En effet, depuis dix jours, des collaborateurs nous rapportent la présence de taches concentriques à la surface de fruits de melon d'eau. Chaque année, on peut observer un faible nombre de fruits avec ces taches qui se nomme « Target Cluster » en anglais. Le phénomène n'est pas nouveau, on l'observe aux États-Unis depuis les années 1990. Ces lésions peuvent se retrouver autant sur les hybrides que sur des variétés ancestrales. Plusieurs ont longtemps cru qu'il s'agissait de virus, dont le virus de la mosaïque de la pastèque (WMV) ou encore le virus des taches en anneaux du papayer (PRSV). Cependant, aucune étude n'a établi de lien, de façon définitive, entre la présence de virus et le symptôme. L'origine de ces marques reste donc inconnue pour l'instant. Il n'y a pas de pourriture ou de bactéries associées à ces taches.
Taches concentriques sur melon d'eau nommées « Target Cluster » en anglais
L'origine de ces taches est inconnue.
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
On dépiste quelques fruits de courge poivrée avec des signes d'insolation causés par une forte exposition au soleil. Quand les courges sont matures, le feuillage meurt et laisse les fruits exposés au soleil. Les fruits sombres, telles la courge poivrée et la courge buttercup, y sont plus sensibles, mais on peut aussi en voir sur la citrouille. Dans la mesure du possible, récoltez les fruits dès qu'ils sont mûrs et que le feuillage ne les protège plus.
Insolation sur fruit de courge poivrée, qui n'est plus protégée par le feuillage
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ), 12 août 2025
PUCERONS ET ACARIENS EN FORTE AUGMENTATION
Depuis une semaine, on nous signale une forte augmentation des foyers d'acariens dans le concombre et le melon. Des traitements sont faits ou à prévoir. Avec la chaleur, plusieurs foyers de pucerons se sont aussi développés dans un grand nombre de cucurbitacées nécessitant également des traitements à cause de la forte présence de miellat et du stress occasionné aux plantes.
Pour connaître les seuils d'intervention utilisés au Québec, en Ontario ou dans des États américains, consultez le Recueil des seuils d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères.
Vous pouvez consulter le
bulletin d’information N° 1 du 22 mai 2025 pour connaître les insecticides et acaricides homologués dans les cucurbitacées en production biologique et conventionnelle.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.