Ajouté à Mes favoris.

Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire
Logo Agri-Réseau
S'informerLe savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

S'informer

Le savoir et l'expertise du réseau agricole et agroalimentaire

Chargement en cours

Filtrer la recherche 
  • Sujet(s) :
  • Production(s) :
Format
Type de contenu
Date de début
Date de fin
Régions

Pomme de terre, Avertissement No 15, 15 août 2025


Météo : chaleur accablante et précipitations erratiques en fin de période. Développement de la culture : parcelles affectées par le temps très chaud et sec; irrigation en mode continu; poursuite des récoltes de primeurs. Maladies : 1er cas de mildiou dans la pomme de terre en Montérégie, conditions de développement variables du champignon en province; progression constante, mais variable de la brûlure hâtive, de la flétrissure verticillienne et de la dartrose; évolution variable d’autres pathogènes. Insectes : activité restreinte du doryphore; pression variable de la cicadelle de la pomme de terre; populations en hausse de pucerons, et de tétranyques dans la Capitale-Nationale.

 
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES

Pour la période du 8 au 15 août 2025, des températures très élevées le jour et aussi la nuit ont été enregistrées à la grandeur de la province. Entre le 8 et le 13 août, le mercure a affiché régulièrement des valeurs entre 30 et 35 ºC (voir un exemple à la figure 1), la plupart du temps sous le plein soleil. Les nuits ont également été bien au-dessus des températures moyennes pour la date, avec plus de 20 ºC (consultez le sommaire agrométéorologique). Un front météorologique a traversé la province le 13 août, donnant des précipitations très variables à l’intérieur d’une même région. Par exemple, en Capitale-Nationale, 38 mm sont tombés à Saint-Léonard-de-Portneuf et seulement 1 mm sur l’Île d’Orléans. En général, les secteurs plus au nord du fleuve ont reçu plus de quantité en précipitations (voir la carte des précipitations cumulées au cours des sept derniers jours). L’an passé, le 9 août, le passage de Debby avait laissé de 100 à 180 mm dans des secteurs sud et centre de la province, c’est un autre scénario cette année. Pour la nouvelle période qui débute (soit du 15 au 21 août), Environnement Canada prévoit une baisse marquée du mercure surtout à partir de dimanche, avec même des valeurs sous les moyennes de saison, particulièrement la nuit. Des précipitations sont annoncées pour dimanche, avec de 5 à 15 mm selon le secteur.
 
Image Agri-Réseau

Figure 1 :  Sommaire météorologique pour la période visée par cet avertissement, pour la station de L’Assomption (Lanaudière)

 

DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE 

Les conditions ont été difficiles au cours de la dernière période à peu près partout en province. La forte chaleur et le manque de précipitations ont pesé lourd par endroits, en augmentant les stress hydriques. Du flétrissement de plants en journée avec du vieux feuillage qui sèche ou se chlorose a été rapporté (voir photo 1). Des cultivars de mi-saison (ex. : 'Goldrush', 'Chieftain') ont été dans les plus affectés avec une sénescence accélérée et/ou même du dépérissement observé, surtout sans régie d’irrigation. Cependant, d’autres cultivars (ex. : 'Caribou Russet', 'Reveille Russet', 'Mountain Gem') montrent encore de la vigueur dans plusieurs régions et tiennent bon (voir photo 2), parfois à la surprise de certains collaborateurs. De l’insolation sur tiges est mentionnée en plusieurs endroits. Les producteurs se concentrent surtout à la pratique de l’irrigation là où c’est possible, avec les précipitations insuffisantes de mercredi. Elle a été soutenue en cours de période. Le temps moins chaud à venir devrait permettre de reprendre un rythme plus normal. Cependant, l’accès à des sources d'eau demeure maintenant limité dans certaines régions de la province. Le remplissage des tubercules a ralenti sous la chaleur, même en régie d’irrigation, mais le potentiel de rendement demeure intéressant si la santé des plants se maintient dans le temps, selon des collaborateurs. Les récoltes dans la primeur se poursuivent selon le marché et la météo.
 
Image Agri-Réseau

Photo 1 : Impact du temps très chaud et sec dans un champ de cultivar mi-saison (12 août 2025)
Source : Yolaine Filion, dta (Groupe Pousse-Vert)

Image Agri-Réseau

Photo 2 : Cultivar 'Caribou Russet' présentant une belle apparence malgré le temps très chaud et sec de la dernière période (12 août 2025)
Source : Jean-François Chabot, agr. (Ferme Patasol)

 
 
 GESTION DES MALADIES

Mildiou
Comme mentionné dans l’alerte du mercredi 13 août 2025, un 1er cas de mildiou de la pomme de terre a été rapporté dans un champ de pommes de terre, en Montérégie, à un jour près du premier cas de 2024, découvert dans la même région. Aucun autre cas ou symptôme associé à la maladie n’ont été rapportés en province. En présence de mildiou dans un champ, selon l’importance de l’infestation et le stade d’avancement de la culture, des options allant d’un défanage localisé (avec un produit homologué à cet effet) à un défanage généralisé de la parcelle sont à envisager. Dans le cas d’une intervention localisée, il faut ajouter une bande de traitement d’un minimum de 4 à 5 mètres autour des plants touchés. Ces plants en apparence sains peuvent être infectés. Cela peut prendre de 3 à 6 jours avant que des symptômes de la maladie deviennent visibles après une infection. Un suivi très rapproché est donc nécessaire (ex. : des visites 2 à 3 fois par semaine).

La découverte de ce cas peut paraître surprenante alors que des températures élevées et du temps généralement sec ont eu lieu en plusieurs endroits, donnant des risques généralement peu propices au développement de la maladie, d'après MILÉOS. Mais, comme mentionné dans le dernier avertissement, des conditions peuvent être localement favorables en lien avec une hygrométrie élevée la nuit, un feuillage luxuriant, la pratique de l’irrigation, etc. 

Les producteurs du secteur visé par la présence confirmée du mildiou doivent intensifier le suivi de leurs champs pour détecter toute trace possible de la maladie, surtout dans les parcelles avec des plants « encore verts ». Une protection régulière de la culture devrait être maintenue, en intégrant, selon le cas, des produits phytosanitaires dits pénétrants ou systémiques (en rotation selon leur groupe chimique), en adaptant la fréquence d’application et le choix du produit selon les conditions météorologiques en cours et celles à venir.

Si la présence du mildiou est suspectée dans votre région ou dans une de vos parcelles, il ne faut pas hésiter à communiquer avec votre conseiller agricole ou l’avertisseur du RAP Pomme de terre. En cas de doute, les producteurs sont encouragés à soumettre un échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pour une identification.

Ailleurs au Canada, aucun nouveau cas de mildiou n’a été rapporté dans la pomme de terre en Ontario en cours de période (mais dans la tomate oui) et aucun ailleurs au Canada. Pour le suivi par capteurs de spores au Québec, Airspore a rapporté le captage de sporanges au Québec le 4 août dernier, mais rien depuis. Selon le site Web PlantAid, par USA Blight, aucun nouveau cas n’a été rapporté en cours de période.

Une liste des produits homologués pour le contrôle du mildiou est disponible sur le site Web de SAgE pesticides et/ou celui du Profil ontarien pour la protection des cultures.

Brûlure hâtive
L’évolution de la brûlure hâtive a varié en province, allant de faible à localement modérée, selon la parcelle et le cultivar. Une hausse graduelle et régulière des symptômes est surtout mentionnée. Les conditions demeurent favorables à son activité par endroits (plants sénescents ou en dépérissement, alternance de temps humide et sec sous irrigation, etc.). À cette période-ci, une intervention plus ciblée ne serait justifiable que pour des parcelles à vocation plus tardive. 

Voici des observations concernant d’autres maladies suivies par le RAP Pomme de terre :
 
  • Flétrissure verticillienne : hausse des symptômes dans plusieurs régions, parfois en association avec un dépérissement naturel des plants sous la chaleur. C’est une maladie de faiblesse, donc avec des conditions présentement plus propices à son développement. La présence du flétrissement fusarien a été rapportée par endroits (confirmation en laboratoire), avec des symptômes visiblement similaires.
  • Dartrose : l’affaissement de tiges dans certains champs a causé des conditions plus favorables à cette maladie, ce qui explique la hausse des dommages associés au champignon responsable. Elle demeure une maladie sous-estimée par endroits et difficile à contrôler en saison. 
  • Jambe noire : généralement pas de progression des symptômes rapportée, mais toujours bien présente dans des parcelles. Présentement, les collaborateurs ne remarquent pas de tubercules infectés par les bactéries associées.
  • Gale commune : une certaine progression dans des parcelles du sud et du centre de la province, mais avec une absence dans plusieurs autres. 
  • Plants virosés : pas de changement depuis la semaine dernière, les plants porteurs résistant moins aux conditions adverses. 
  • Moisissure blanche (pourriture sclérotique) et moisissure grise (Botrytis) : des cas de moisissure blanche ont progressé dans des secteurs du sud de la province, dans des parcelles avec une biomasse foliaire plus importante, sous irrigation. Du côté de la moisissure grise, son activité demeure faible à plutôt légère, sans impact sur la culture.   

GESTION DES RAVAGEURS

L’activité du doryphore de la pomme de terre demeure sous le seuil de nuisibilité dans la grande majorité des régions, sauf localement avec quelques interventions qui ont été nécessaires (ex. : Lanaudière). Des adultes d’été sont présents, mais moins que prévu par endroits. Malgré cela, le dépistage devrait se poursuivre pour les cultivars plus tardifs afin de déterminer la nécessité ou non d’une intervention, en fonction de la biomasse foliaire en présence et de la date prévue de la récolte ou du défanage.

L’activité de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) demeure à surveiller par endroits. Des collaborateurs du sud et du centre de la province ont rapporté une hausse des captures et de la présence de nymphes dans des parcelles qui n’ont pas reçu de traitements récemment. Le tout demeure très variable selon la situation du champ et la région. Les symptômes foliaires de leur passage peuvent se confondre avec ceux du dépérissement naturel de plants. Un contrôle de la CPT est parfois réalisé avec celui des pucerons, dans le but de réduire le stress déjà important des plants relié à la météo dans des parcelles.

Voici d’autres insectes qui ont été observés en cours de période à travers la province : 
  • Pucerons : le temps très chaud et sec a favorisé une hausse rapide des populations, et ce, dans plusieurs régions. Un pic de leur activité est mentionné dans des zones semencières. Dans des parcelles dont la sénescence est très avancée, des pucerons se concentrent souvent sur le feuillage restant. Afin de déterminer le besoin d’un contrôle, un dépistage permet de bien cibler les parcelles plus à risque, car leur présence n’est pas toujours généralisée sur une ferme et un traitement avec l’avancement (ou le dépérissement) de la culture n'est peut-être pas justifié. L’activité de leurs ennemis naturels est en hausse par endroits et leur présence peut suffire à exercer un contrôle biologique efficace.
  • Tétranyque à deux points : les infestations de ces acariens semblent restreintes présentement dans la Capitale-Nationale. Une hausse significative de leur activité, pas seulement en bordure de champs, a nécessité une intervention dans des parcelles. Tout comme les pucerons, la nécessité d’un traitement dépend de la pression des acariens et la date prévue de la récolte. 
  • Punaise terne : toujours une faible activité rapportée en province.
  • Altise à tête rouge : une hausse d’activité des adultes est remarquée dans quelques champs de la Montérégie et de la région de Québec, mais sous le seuil de nuisibilité. 
  • Pyrale du maïs : des larves sont présentes dans des tiges de plants de pommes de terre, principalement dans le secteur du Saguenay–Lac-Saint-Jean (voir photo 3), mais aussi au Bas-Saint-Laurent. Leur présence fait faner des tiges et peut y développer des pourritures.
  • Aleurodes : la présence de ces insectes a été signalée en Montérégie, à la suite du temps très chaud et sec (voir photo 4). Habituellement, elles ne posent pas de problème en particulier en parcelles commerciales de pomme de terre. Elles disparaissent souvent naturellement avec le retour de temps moins propice à leur activité.
  • Psylle de la pomme de terre : aucune capture n’a eu lieu dans le cadre des activités d’un piégeage réalisé en province et sous la supervision du MAPAQ.
Image Agri-Réseau

Photo 3 : Dommages et larve de la pyrale du maïs sur un plant de pommes de terre (13 août 2025)
Source : Antoine Bédard, agr. (La Patate Lac-Saint-Jean)

Image Agri-Réseau

Photo 4 : Présence d’aleurodes (mouches blanches) sous du feuillage de pomme de terre (13 août 2025)
Source : Mustapha Kerdjou (Club Agroenvirotech)

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du sous-réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, M. Sc. agronome et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Pomme de terre
Date de publication : 15 août 2025
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

M'abonner au RAP

En cliquant sur « Accepter tous les cookies », vous acceptez le stockage de ces témoins de connexion sur votre appareil. Ceux-ci permettent au CRAAQ de générer des statistiques et d'améliorer votre expérience utilisateur. Vous pourrez les désactiver en tout temps dans votre fureteur Web.

Ceci est la version du site en développement. Pour la version en production, visitez ce lien.