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Solanacées, Avertissement No 14, 21 août 2025


Nouvelles publications des produits homologués en serre. Aucun nouveau cas de mildiou, augmentation des symptômes d'Alternaria; autres maladies stables. Pucerons en augmentation, cicadelles en progression, sphynx de la tomate en augmentation sur certains sites; autres insectes stables ou en diminution. Identification de la mouche Rhagoletis striatella dans la cerise de terre.    

 
NOUVELLES PUBLICATIONS 

Les bulletins d’information concernant les produits homologués en serre sont maintenant disponibles : 
Pour la production en grands tunnels (selon la définition de l’ARLA), tant les produits homologués en champ qu’en serre peuvent être utilisés. Pour plus d’information à ce sujet, voir la page 2 du bulletin d'information Principaux fongicides et biofongicides homologués dans les solanacées en 2025

 
MÉTÉO ET ÉTAT DES CULTURES

La canicule a pris fin cette semaine, avec des températures plus fraîches, voire automnales. Un gel a même été noté à Montmagny. Sans être abondantes, les précipitations ont donné un léger répit aux systèmes d’irrigation sursollicités. En Mauricie, dans Lanaudière, dans la Capitale-Nationale, en Chaudière-Appalaches et dans quelques zones de la Montérégie et du Bas-Saint-Laurent, le cumul des précipitations dépasse les 20 mm alors que le cumul en Estrie, dans les Laurentides et en Outaouais est resté décevant. Avec le retour des nuits fraîches, les rosées matinales sont plus présentes. 

Malgré les pluies, les cumuls sont insuffisants pour rétablir l’humidité des sols et plusieurs collaborateurs signalent que des producteurs risquent de manquer d’eau ou font des choix difficiles, allant même jusqu’à l’abandon de champ. Environnement Canada prévoit des précipitations la fin de semaine prochaine.
 
Le sommaire agrométéorologique solanacées vous informe des précipitations et du cumul des degrés-jours entre le 13 et le 19 août 2025, et depuis le 30 avril :      

PROBLÈMES ABIOTIQUES  

Les pourritures apicales, principalement sur les tomates italiennes et cerises en sol léger, et les insolations sont très présentes cette semaine. 

Dans la cerise de terre, une collaboratrice signale qu’une petite proportion (10 %) des fruits de cerise de terre mûrissent en dehors de leur enveloppe. Toutefois, les fruits mûrissent correctement et demeurent commercialisables. La chaleur élevée est la cause soupçonnée de cette problématique.
 
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Fruits mûrissant hors de leur cosse dans la cerise de terre
Photo : Catherine Thireau, agr. (Services agronomiques Catherine Thireau)

 

MALADIES

Mildiou 
Il n’y a aucun nouveau cas de mildiou signalé depuis le cas rapporté le 13 août dernier dans la pomme de terre. Continuez les dépistages fréquents.

Pour plus d’information sur les symptômes et les méthodes de lutte, veuillez consulter : 
•    l'alerte N° 1 du RAP Solanacées (même si celle-ci a été rédigée le 14 août 2024, les conseils restent d'actualité);
•    la fiche technique Mildiou de la tomate en champ.

Autres maladies fongiques 
Plusieurs collaborateurs signalent une augmentation des symptômes de l’Alternaria, tant dans la tomate que dans l’aubergine. L’Alternaria préfère les températures modérées à chaudes (entre 15 et 30) et l’humidité persistante du feuillage. Elle est donc à surveiller dans les jours qui suivent. Dans la tomate, aucun dommage sur fruit n’est signalé, mais dans l’aubergine, un cas de dommage sur fruit a été confirmé par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ.
 
Image Agri-Réseau

Alternaria sur fruit d'aubergine

Source : Riva Khanna, agr. (MAPAQ)

Image Agri-Réseau

Alternaria sur feuille d'aubergine

Source : Riva Khanna, agr. (MAPAQ)


De manière générale, les maladies fongiques déjà signalées (moisissure grise, moisissure olive, tache septorienne et blanc dans la tomate, sclérotiniose et Phytophthora capsici dans la tomate et le poivron) sont stables ou augmentent légèrement de façon très localisée, sur des variétés sensibles ou sous abri lorsque l’humidité se gère difficilement. 
 
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P. capsici sur tomate

Source : Riva Khanna, agr. (MAPAQ)


Dans l’aubergine, la verticilliose est encore en augmentation graduelle, avec certains champs très affectés en Montérégie.
 
Maladies bactériennes 
Comme la semaine dernière, le chancre bactérien dans la tomate continue de progresser, mais avec des dommages modérés sur fruit, alors que la moucheture bactérienne demeure stable. Avec la baisse des températures, la moucheture pourrait être à surveiller. 

 
INSECTES ET ACARIENS

Les populations de tétranyques ont profité du climat de la dernière semaine, particulièrement dans l’aubergine, la cerise de terre et la tomate. Avec l’approche de la fin de saison et de la diapause des femelles, ainsi que le retour de la fraîcheur, plusieurs choisissent de ne pas traiter. 

La cicadelle, bien présente la semaine dernière en Montérégie, est maintenant signalée en Estrie, dans Lanaudière et dans la Capitale-Nationale. Elles ont causé le jaunissement des feuilles observé dans l’aubergine, le poivron et la cerise de terre. 

Le symptôme caractéristique de la cicadelle est un jaunissement de la bordure du feuillage, souvent en forme de « V », appelé brûlure de la cicadelle ou ''hopperburn'' en anglais. Ils peuvent facilement être confondus avec la verticilliose. Bien que conservateur, le seuil de 10 à 15 adultes ou nymphes/50 feuilles est suggéré dans l’aubergine, surtout si des dommages sont constatés (source : Recueil des seuils d'intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères).

Les punaises sont en diminution cette semaine. La punaise pentatomide est plus présente sur quelques sites en Chaudière-Appalaches, dans la Capitale-Nationale et en Montérégie, dépassant parfois le seuil d’intervention. Les dommages sur fruit (zones plus claires, décolorées et diffuses à la suite de piqûres d’alimentation) sont parfois importants. 
 
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Larve de punaise pentatomidae et dommage de nutrition
Source : PRISME



Les pucerons sont en augmentation cette semaine, avec plus de colonies dans le poivron et l’aubergine, et une augmentation des ailés dans la tomate. Les auxiliaires suffisent en général à maintenir les populations à des niveaux acceptables. 

Dans l’aubergine, les doryphores ont fortement diminué, sauf en Outaouais où les populations de petites larves dépassent le seuil d’intervention. 

Les altises, plus actives par temps chaud, on fait quelques dommages dans la dernière semaine. Dans l’aubergine, on recommande d’intervenir quand les dommages affectent 10-20 % de la surface foliaire (source : Recueil des seuils d'intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères).
 
Le sphynx de la tomate est encore présent et en augmentation sur certains sites en Montérégie et en Estrie. On rapporte des dommages dans les tomates et, plus faiblement, dans les aubergines, les poivrons et les cerises de terre. Le BT, Bacillus Turgensis, fonctionne très bien contre le sphynx de la tomate et a des IRS et IRE très bas.

Dans la cerise de terre, un insecte rarement observé au Québec a été confirmé par le LEDP. Il s’agit de Rhagoletis striatella. Cette mouche pond ses oeufs dans le fruit de la cerise de terre et la larve se développe dans le fruit. Aucun dommage sur l’enveloppe des fruits n’est observable. Ce n’est qu’en les enlevant que l’on remarque un brunissement de certaines parties des fruits mûrs.

La période de vol des adultes cesserait à la mi-août et les pupes survivraient aux hivers québécois. Pour plus d’information sur ce ravageur, veuillez consulter les fiches suivantes :
L’adulte est facile à confondre avec ceux de la mouche du bleuet et de la pomme, qui sont de la même famille. Si vous soupçonnez ce ravageur dans vos cerises de terre, n’hésitez pas à contacter votre conseiller pour le faire identifier.
 
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Larve de Rhagoletis striatella
Source :  Joseph Moisan-De Serres, M. Sc., biologiste-entomologiste (MAPAQ)

 

Image Agri-RéseauLarve de Rhagoletis striatella

Source :  Joseph Moisan-De Serres, M. Sc., biologiste-entomologiste (MAPAQ)

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Larve de Rhagoletis striatella
Source : Joseph Moisan-De Serres, M. Sc., biologiste-entomologiste (MAPAQ)

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Pupe de Rhagoletis striatella
Source : Joseph Moisan-De Serres, M. Sc., biologiste-entomologiste (MAPAQ)

 
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



Cet avertissement a été rédigé par Alex-Antoine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ) et révisé par Riva Khanna, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Mathieu Côté, agr. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Solanacées
Date de publication : 21 août 2025
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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