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Vigne, Avertissement No 5, 22 mai 2024

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Vigne
Stade « inflorescence visible » (EL12) des cépages hâtifs sur les sites les plus chauds. Une macédoine d'insectes à surveiller. Maladie : possibilité d'une première infection de mildiou. Temps chaud : attention à la phytotoxicité. Nouvelles plantations en cours. Bonnes conditions pour le désherbage et le semis de cultures de couverture. Fertilisation à prévoir bientôt!
 
 
DÉVELOPPEMENT PHÉNOLOGIQUE
 
Les cépages hâtifs et les raisins de table ont atteint le stade « inflorescence visible » (EL12) sur les sites les plus chauds.  

Le suivi annuel des degrés-jours est maintenant disponible. 
 
Consultez Agrométéo Québec pour un visuel provincial de l'état d'avancement du développement des cépages à débourrement hâtif et semi-tardif ainsi que d'autres modèles bioclimatiques sur la vigne.
 
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Phénologie des cépages à débourrement hâtif au 21 mai 2024

Source : Agrométéo Québec

Image Agri-Réseau

Phénologie des cépages à débourrement semi-tardif au 21 mai 2024

Source : Agrométéo Québec


 
PRUDENCE PAR TEMPS CHAUD 
 
La prudence est de mise lorsqu’on fait des traitements phytosanitaires et que la température est supérieure à 25 °C. En effet, plusieurs produits, dont le soufre, ne sont pas recommandés au-delà de 25 à 27 °C ou en période d’humidité excessive qui ralentit le séchage des produits sur les plants de vigne.
 
Les applications de cuivre sur feuillage mouillé peuvent causer de la phyotoxicité, tout comme le mélange de produits à base d'huile et de cuivre ou du produit RAMPART, dans les 20 jours qui suivent l'application d'un produit à base de cuivre.
 
Plusieurs étiquettes de produits à base de cuivre recommandent l'ajout de chaux éteinte pour réduire les risques de phyotoxicité. C'est le cas notamment du PARASOL, CUIVRE 53W et du KOCIDE. Certains cépages dont les différents 'Frontenac' sont particulièrement sensibles à la phytotoxicité au cuivre. Pour éviter les dommages, consulter les étiquettes des produits via les sites Web de SAgE pesticides ou de l'ARLA et le bulletin d'information Le cuivre en viticulture.

 
NOUVELLES PLANTATIONS
 
De nouvelles plantations sont en cours ou se préparent dans certains vignobles. Si vous êtes dans cette situation, assurez-vous que le sol est bien préparé (drainage, désherbage, amendements, fertilisation) avant d'implanter les vignes. Portez attention à la qualité des boutures et assurez-vous de les conserver dans les bonnes conditions (à l'abri du soleil et du vent). Surveillez les besoins d'irrigation. Pour être efficace, l'eau d'irrigation devrait pénétrer le sol à un minimum de 25 à 30 cm de profondeur, ce qui représente normalement plus d'un litre d'eau par plant à tous les jours en période de sécheresse. Pour les plantations mécanisées, il est recommandé de bien nettoyer la machinerie entre les sites (enlever la terre). Consultez la section nettoyage et désinfection du Protocole de déplacement en production végétale
 
Si vous plantez des vignes greffées, il est important de vérifier la qualité du point de greffe avant de les mettre en terre.
 
Le test du pouce peut être effectué rapidement au champ avant d’implanter les vignes, afin de vérifier la qualité du point de greffe. Ce test s’effectue en prenant la bouture en main et en appuyant légèrement avec le pouce, sans bouger le poignet, comme pour envoyer le greffon vers le haut. La soudure devrait rester ferme et élastique sans aucun bâillement entre le greffon et le porte-greffe. Les boutures présentant une faiblesse de soudure devraient être éliminées. Une fiche technique du SICAVAC illustre bien cette pratique.
 
Dans une optique de traçabilité et de suivi de l'établissement de la parcelle, pensez à noter la provenance des plants et les conditions d'implantation (météo, conditions du sol, etc.).
 
Pour en savoir plus sur l'implantation des vignes, consultez le Guide d’implantation - Vigne et un conseiller viticole.
 

INSECTES ET ACARIENS
 

Les collaborateurs du réseau ont observé la présence de plusieurs insectes et acariens dont l'altise de la vigne, le ptérophore de la vigne, la cicadelle, la punaise terne, les premières galles de phylloxéra ainsi que l'ériophyide de la vigne (acarien causant l'érinose).  

Dans la plupart des vignobles, les traitements insecticides ne sont pas justifiés annuellement à moins de problématiques particulières ou d’antécédents. Une utilisation inadéquate des insecticides homologués peut entraîner des problèmes de résistance, tuer les insectes auxiliaires bénéfiques déjà présents dans le vignoble et, ultimement, favoriser les populations des ravageurs.
 

Altise de la vigne
Avec le réchauffement de la température et la croissance accélérée des vignes, cet insecte n'est plus à craindre sauf peut-être pour quelques cépages tardifs qui seraient encore au stade « pointe verte ». Même si l'insecte est présent, une fois les feuilles déployées, les dommages seront négligeables. De plus, aucun pesticide n'est homologué contre ce ravageur.

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Altise de la vigne

Photo : LEDP (MAPAQ)

 

Ptérophore de la vigne (Pterophorus periscelidactylus)
Dans les régions de la Montérégie et des Laurentides, les collaborateurs ont observé les premières chenilles, dont celles du ptérophore. Les adultes de cet insecte pondent leurs œufs tôt au printemps, avant la floraison des vignes. Lorsque les œufs éclosent, les jeunes larves se nourrissent des feuilles terminales, mais n’affectent pas les fruits. Les dommages, généralement marginaux et de faible importance économique, sont concentrés dans les pourtours des vignobles, près des boisés. Il n’existe aucun seuil d’intervention contre cet insecte ni aucun insecticide homologué.

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Larve du ptérophore de la vigne

Photo : MAAARO


Punaise terne
Elle a été observée dans quelques vignobles de la Montérégie et des Laurentides. 
Cet insecte est surtout présent dans les parcelles près des boisés et à l’abri du vent. Des études ont démontré que les dommages faits avant la floraison n'impactent pas le développement futur des fruits. Leurs piqûres seraient plus dommageables aux stades postfloraux, soit à partir de « baies de la taille d’un pois » et pourraient provoquer la chute de fruits. Aucun pesticide n'est homologué en viticulture.

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Punaise terne adulte

Photo : LEDP (MAPAQ)


Cicadelles
Les cicadelles sont déjà présentes sur certains sites de la Montérégie qui ont un historique important avec ces insectes. Le dépistage des cicadelles est important, car elles sont considérées comme des ravageurs importants de la vigne au Québec, mais également ailleurs au Canada. La fiche Management of grape leafhoppers (en anglais) présente les stratégies d'intervention et l’importance d’intervenir au bon moment et d’utiliser plusieurs moyens de lutte. 
 
Phylloxéra
Les collaborateurs de la Montérégie et des Laurentides ont observé les premières galles de phylloxéra. Pour les vignobles aux prises avec le phylloxéra, le dépistage et l’observation sont importants afin de juger de la nécessité d’intervenir et du moment pour le faire. Une fois que le puceron est dans la galle, les traitements ont peu d’effet sur l’insecte. Il faut viser la sortie des larves de la 2e génération. Par la suite, les interventions deviennent plus difficiles, car les différentes générations se chevauchent, et plusieurs stades sont présents en même temps. 

Sur les vignes établies, les dommages du phylloxéra (galles sur feuilles) sont plus esthétiques qu’économiques. Toutefois, dans certaines situations, lors de fortes infestations ou sur de jeunes vignes, l'abondance des galles peut affecter le potentiel de photosynthèse des vignes et avoir une incidence sur la croissance. 

Pour le traitement à l'huile contre le phylloxéra consultez l'avertissement Nº 3.
 
Ériophyide de la vigne (acarien causant l'érinose)
Les observations de ces acariens sont particulièrement importantes ce printemps en Montérégie. Des traitements au soufre ou à l’huile, réalisés avant la floraison, peuvent aider à contrôler ces acariens. Les traitements réalisés plus tard en saison risquent d’affecter aussi les acariens prédateurs. Ces produits sont également homologués pour lutter contre le blanc, à une dose plus élevée dans le cas du soufre. Dans certains cas, des traitements localisés peuvent être faits, consultez votre conseiller pour plus d'information.
 
 
MALADIES
 
Les premiers symptômes d’anthracnose ont été observés. Pour les vignobles avec des antécédents, les premiers traitements ne sont pas à négliger. Si vous observez des symptômes sur les bois de vos vignes, c'est que vous avez des antécédents et que la maladie est présente dans votre vignoble. Il est temps de commencer à penser à protéger vos vignes avant la prochaine pluie!

Mildiou

Selon le modèle prévisionnel RIMpro-plasmopara, la première infection de mildiou pourrait survenir aujourd’hui mercredi le 22 mai ou jeudi le 23 mai.
Sur les sites avec un antécédant, la protection pourrait être mise en place avant la prochaine pluie.

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Stades critiques et conditions propices pour le développement de certaines maladies
 
Les stades critiques sont du « débourrement » jusqu’à la « nouaison » (EL03 à EL27). Pour les cépages sensibles ou les parcelles avec un historique de mildiou, les traitements devraient être faits en prévention avant le développement de la maladie ou lorsque des conditions favorables sont prévues (température entre 18 et 25 °C, pluie). Les champignons qui causent le mildiou ont le potentiel de produire plusieurs cycles d’infection-sporulation. La stratégie de lutte optimale vise donc à bien maîtriser les infections primaires du printemps, à partir du débourrement des vignes, de façon à éviter la propagation de la maladie et ensuite, à réduire les traitements après la nouaison.
Les stades à risque vont de « première feuille déployée » (EL07) à « véraison » (EL35). Les traitements contre l'anthracnose peuvent être faits avant la pluie sur les cépages sensibles et/ou les parcelles dans lesquelles la maladie était présente durant les 2-3 dernières années. Toutes les opérations qui contribuent à réduire l'humidité dans la parcelle aident à diminuer la pression de la maladie (drainage, taille, relevage, ébourgeonnage, épamprage, désherbage, etc.).
Les stades critiques vont de « pointe verte » (EL05) au stade « 2 à 3 feuilles étalées » (E0L9). Lors de conditions humides et pluvieuses, les spores sont éjectées des pycnides présents sur les bois et dispersées sur de courtes distances par la pluie et les éclaboussures d’eau. Au Québec, les cépages ‘De Chaunac’ et ‘Ste-Croix’ sont de très sensibles à sensibles, alors que ‘Baco Noir’, ‘Maréchal Foch’, ‘Seyval blanc’ et ‘Vandal-Cliche’ sont moyennement sensibles.
Le cycle du blanc suit un modèle qui varie en fonction des degrés-jours en base 6 (DJ6) accumulés depuis le stade « pointe verte » (EL05). Ce modèle peut être utilisé afin de déterminer le meilleur moment pour commencer les traitements en fonction de la sensibilité des différents cépages à la maladie. Il donne un bon aperçu de ce qui s’en vient, mais comme les données météorologiques proviennent de stations situées plus ou moins en régions viticoles, le dépistage demeure votre meilleur outil pour cibler le meilleur moment d’intervention.

Les traitements contre le blanc peuvent être faits en prévention dès les premiers signes de la maladie, en préfloraison et postfloraison. La maladie peut toucher toutes les parties des plants : feuilles, tiges, vrilles et fruits. Les premiers symptômes pourraient être visibles dès la floraison, principalement dans les secteurs ombragés du vignoble et sur les cépages très sensibles à la maladie

Il est à noter que plusieurs produits appliqués en protection et homologués contre d’autres maladies ont aussi des effets sur le blanc. Cet élément est à considérer dans le choix de produit. De plus, si des symptômes de la maladie sont visibles, il est préférable d’alterner les groupes de résistance des fongicides afin de diminuer les risques de développement de résistance du champignon.
 
Plusieurs références sont disponibles au sujet de la sensibilité des cépages aux diverses maladies, dont le blanc :
Les baies peuvent être infectées à la floraison et demeurer sans symptôme jusqu’au stade « véraison » (EL35). Dans les cépages dont les grappes sont très compactes et serrées, les risques de cette maladie sont plus importants si la saison est chaude et pluvieuse. La présence de dommages mécaniques ou causés par des insectes, tels que la tordeuse de la vigne, augmente également les risques. Pour plus de détails, relisez l'avertissement N° 9 du 25 juin 2021.
Les stades critiques vont de « pointe verte » (EL05) à « véraison » (EL35). La vigne est particulièrement sensible au printemps lorsqu'elle est en croissance rapide. Cette maladie affecte les organes en développement (feuilles, vrilles, baies, etc.). Les baies deviennent graduellement résistantes, de 3 à 5 semaines après la floraison. S'il y a un historique de pourriture noire et que de la pluie est prévue, commencez la protection dès le stade « pointe verte » (EL05). Sur les cépages moins sensibles, les traitements effectués contre le mildiou et le blanc contrôlent la pourriture noire.
Aucun pesticide n’est efficace en champ, car cette maladie est causée par une bactérie (Agrobacterium vitis) qui « circule » dans la sève de la plante. La bactérie entre dans la plante à la suite de blessures causées par les travaux mécaniques ou de blessures attribuables au gel. L’infection est donc systémique. De bonnes mesures de prévention phytosanitaires du vignoble sont alors importantes si vous avez des plants infectés. Pour plus d'information, vous pouvez consulter la fiche technique Tumeur du collet.

Afin de vous guider dans vos interventions phytosanitaires, n'oubliez pas que l'Affiche de production fruitière intégrée - Vigne 2021 est GRATUITE ! 

 

MAUVAISES HERBES 


Il serait judicieux de compléter le désherbage rapidement avant de descendre les fils de palissage. Le temps sec des derniers jours et celui prévu dans les prochains sont excellents pour le désherbage mécanique. À cette période-ci, on travaille avec les options « été » de la fiche traitant des stratégies de lutte contre les mauvaises herbes dans la vigneet aussi avec les fiches sur les outils de désherbage physiques disponibles au CRAAQ


 
CULTURES DE COUVERTURE
 
Les conditions du sol et la météo prévue pour les prochains jours sont propices pour l'implantation de cultures de couverture.
Revoyez l'avertissement Nº 3 du 8 mai 2024.

 
FERTILISATION AU SOL ET FOLIAIRE
 
Stratégie GIEC 
Les vignes très vigoureuses sont plus sensibles aux maladies et plus susceptibles d'attirer les cicadelles. Évitez une fertilisation azotée excessive qui a pour effet de stimuler la vigueur des vignes.
 
Au printemps, la croissance de la vigne est alimentée par les réserves accumulées les années précédentes et emmagasinées dans les bois. À l’approche de la floraison, le besoin des vignes devient plus important, et les racines deviennent actives. C’est à ce moment qu’il faut appliquer les engrais au sol, selon les besoins de la vigne et l’analyse de sol. Le bore et le magnésium sont des éléments particulièrement importants qui peuvent nécessiter des applications d’engrais foliaires dans plusieurs situations. 

Si ce n'est pas déjà fait, il serait temps de commencer les applications foliaires de bore. Cet élément favorise une bonne fécondation des fleurs et la nouaison. Une bonne alimentation en bore réduit les risques de coulure et de millerandage. Étant donné que le bore est peu mobile dans les plantes, on recommande généralement 2 à 3 applications foliaires avant la nouaison.
 
Il existe de nombreux fertilisants foliaires, dont plusieurs sont acceptés en agriculture biologique.
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 

 
Cet avertissement a été rédigé par Karine Bergeron et Evelyne Barriault, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Vigne ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

Organisation : Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentatiton (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Vigne
Date de publication : 22 mai 2024
Infolettre Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP)

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