CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES
Pour la période du 28 mai au 3 juin 2021, la fraîcheur a dominé, avec un retour à des températures plus saisonnières à partir du 1er juin. Plusieurs nuits froides ont été enregistrées, avec du gel pratiquement partout en province, principalement dans les nuits du 28 au 30 mai inclusivement. Le mercure est descendu jusqu’à -4 ºC par endroits (ex. : Mauricie, Témiscamingue), et ce, à 1,5 mètre du sol (sommaire agrométéorologique). Des épisodes venteux ont également eu lieu. Du côté des précipitations, la tendance du début de la saison s’est maintenue avec des accumulations légères en cours de période, mais un peu plus notables le long de la rive sud du fleuve (carte des précipitations). Pour les 7 prochains jours (soit du 4 au 10 juin), Environnement Canada annonce des précipitations pour vendredi et samedi, avec généralement peu d’intensité. Des températures élevées, plus marquées pour l’ouest de la province, sont attendues à partir de dimanche. Elles pourraient même battre des records journaliers de haut maximum par endroits.
DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE
Comme pour d’autres productions maraîchères et fruitières au Québec, des gels successifs ont touché la pomme de terre dans plusieurs secteurs de la province. Des dommages allant de faibles à modérés ont été observés, selon le stade des plants et la situation du champ (voir les photos ci-dessous). Dans certains cas, cela causera un retard dans la maturité. Mais dans l’ensemble, la production semble s’en être bien tirée. Des producteurs ont utilisé ou tenté de prévenir le gel par diverses techniques : une irrigation par aspersion (sprinklers ou rampes) ou un renchaussage hâtif, mais avec des résultats variables. On mentionne que des cultivars auraient démontré une tolérance différente au gel (par exemple, 'Envol' serait plus sensible et 'Colomba' moins sensible). La levée est rapportée comme régulière et plutôt homogène par les collaborateurs, et ce, à peu près partout en province. Le temps frais et sec a un peu ralenti la pousse végétative, mais la chaleur à venir devrait changer le tout. On indique une avance de 7 à 8 jours sur la saison 2020 pour la primeur. La pratique de l’irrigation s’est intensifiée dans le sud de la province afin d’améliorer la croissance, en particulier à la suite de dommages par le gel. Les semis se poursuivent par endroits plus à l’est et au nord, et le tout progresse encore rondement.
Source : Maxime Brière
Tableau 1 : État d'avancement des semis pour des producteurs types selon les collaborateurs du RAP
Régions | Superficies ensemencées | Stade de la culture (primeur) |
Montérégie-Ouest et Montérégie-Est | 100 % | Bouton floral |
Outaouais | 100 % | Plants de 5-10 cm |
Lanaudière | 100 % | Bouton floral |
Centre-du-Québec, Mauricie, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches |
100 % | Plants de 15-20 cm |
Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | 30 à 100 % | Levée |
INSECTES
Malgré le temps plus frais qui a eu lieu en cours de période, on ne rapporte pas plus de problèmes que la semaine dernière concernant les pourritures de plantons et les nécroses sur des tiges (rhizoctone brun). Cela est sans doute en lien avec le peu de précipitations reçues, les conditions plutôt sèches du sol et une levée rapide de la culture à plusieurs endroits.
MAUVAISES HERBES
Les traitements herbicides de prélevée de la culture sont terminés ou se poursuivent selon la région. Des périodes venteuses ont pu compliquer des applications, alors que l’émergence des plants de pomme de terre s’est faite. Cela pourrait ainsi augmenter les risques de phytotoxicité à la culture. Plus au sud (ex. : Lanaudière), des traitements de rattrapage en postlevée de la culture ont débuté ou pourraient être nécessaires selon l'espèce et/ou le stade des adventices présentes. Les options de produits de contrôle demeurent limitées (voir la Publication 75F ou le site Web SAgE pesticides pour plus d’information). On rappelle qu'un bon sarclage mécanique suivi d'un buttage bien fait sont aussi de bonnes méthodes de contrôle des mauvaises herbes. Finalement, une dérive de linuron et/ou de métribuzine vers un champ adjacent (culture d'un légume par exemple) peut causer de graves dommages économiques ainsi que potentiellement nuire à la vente des produits récoltés (présence possible de résidus d'un pesticide non homologué). La vigilance s’impose et il faut tenir compte de ce qui est cultivé dans les champs voisins avant de traiter et prendre les précautions nécessaires (attention à la direction et la vitesse des vents lors du traitement).
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |