2
D’autres chercheront à obtenir le meilleur
des deux mondes en
utilisant des taureaux
dont l’ÉPD pour le poids de naissance est faible
et celui pour le poids à un an est élevé.
Le problème avec ce type de t
aureaux – communém
ent appelés «
curve benders
» -
c’est qu’ils ont tendance à être peu muscl
és et trop gras et à transmettre ces
caractéristiques peu désir
ables à leurs descendants.
Aptitude laitière
Trop c’est comme pas assez!
Les utilisateurs de l’insémination artificielle qui produisent des femelles de remplacement évitent
généralement d’utiliser un taureau au potentiel laitier moyen même lorsqu’il s’agit de races déjà
très laitières (ex. : Gelbvieh, Simmental, Shorthorn).
Pourtant, lorsqu’on y réfléchit bien, la
différence entre un taureau dont l’ÉPD pour le lait est +10 lb et un autre qui se situe à
0 lb, c’est 0,05 lb/jour de gain chez les veaux des filles (10 lb de gain supplémentaire dû à
l’aptitude laitière supérieure et réparti sur une période de 200 jours).
Autrement dit, les
filles du taureau à +10 lb en lait auront besoin de 20 jours pour faire croître leurs veaux d’une
seule petite livre supplémentaire. C’est tout à fait négligeable et ça montre jusqu’à quel point il
est injustifié d’ignorer un taureau simplement parce que son ÉPD pour le lait se situe à 2 ou 3 lb
sous la moyenne de sa race. Oui, le lait est important. La question est de savoir si l’on doit viser
l’optimum ou le maximum et, dans ce dernier cas, de déterminer quels sont les coûts directs et
indirects qui y sont associés.
Lorsqu’on fait référence au terme « qualités
maternelles », on pense immédiatement au
lait, mais en réalité, il englobe beaucoup plus
car l’instinct maternel, la facilité de vêlage,
le tempérament, l’aptitude à se maintenir en
bonne condition de chair, la conformation
du pis, la fertilité et la lo
ngévité sont également des ca
ractéristiques propres à une
vache de boucherie rentable.
Ironiquement, toute augmentati
on du potentiel laitier au-
delà d’une limite raisonnable se fera au
détriment des quatre derniers éléments
mentionnés précédemment, sans compter le fa
it que des vaches de boucherie au fort
potentiel laitier ont des besoins
d’entretien plus grands, même
quand elles sont taries!
(à cause d’organes plus dével
oppés). Résultat : des coût
s de production plus élevés
que nécessaire.
Heureusement, de nouveaux ÉPD, tenant compte
de cette réalité, commencent à faire
leur apparition. Par exemple,
l’association Angus rouge am
éricaine vient de mettre au
point un nouvel ÉPD qui servira à prédire les besoins d’entretien («
Mature cow
maintenance energy EPD
»). Pour ce faire, les éléments suivants seront considérés :
l’ÉPD pour le lait, le poids des
vaches et leur condition de
chair lors du sevrage de leurs
veaux. Quant à l’association Hereford, elle
mise sur son « index de productivité
maternelle » qui, tout en considérant les
éléments qui précèden
t, vient ajouter les
notions de longévité dans le troupeau et
de poids au sevrage des veaux dans
l’équation. L’association Simmental devra
it également emboîter le pas sous peu.
Quand on pense que 70 % des aliments serv
is au troupeau servent uniquement à
maintenir les vaches en vie, ce nouveau ty
pe d’ÉPD devrait révolutionner l’image que
l’on se fait d’une « bonne vache », et qui
sait, peut-être même nous faire redécouvrir
des taureaux qui avaient ét
é mis de côté... Toujours sceptiq
ue? Alors faites ce test
ultime : dressez la liste de vos vaches le
s plus fiables; celles qui n’ont jamais de
problèmes, qui se maintiennent en bon état
de chair; qui sèvrent un veau chaque année
depuis 6-7 ans... et regardez bien leur ÉPD pour le
lait. Il y a fort à parier qu’il varie de
moyen à bon mais sans plus.