L'arrivée du beau temps a permis la reprise des opérations au champ. La croûte de battance qui s'est formée sur certains sols, accompagnée de conditions venteuses, a causé l'étranglement du collet de transplants. L'activité des insectes ravageurs est en hausse et à surveiller.
ÉTAT DES SEMIS ET PLANTATIONS
Les conditions météorologiques de la dernière période ont été contrastantes avec celles des semaines précédentes. L'ensoleillement et le temps sec ont permis le ressuyage des sols et la reprise des opérations au champ, comme le désherbage et la destruction de la croûte de battance sur les sols loameux. Par endroits, le sol croûté, combiné aux vents, a occasionné l'étranglement du collet de jeunes transplants - un dommage à ne pas confondre avec ceux de la tige noire.
Des symptômes de carences (bore et molybdène) ont été observés dans certains champs. Différents facteurs (stress hydrique, froid, chaleur, phytotoxicité, mauvaise implantation) peuvent causer des désordres physiologiques en début de saison. Le recours à la fertilisation n'est pas toujours la solution pour corriger ces problèmes. Une fertilisation optimale des transplants en serre ainsi que le retour aux conditions plus clémentes au champ peuvent permettre de rectifier la situation.
INSECTES RAVAGEURS
L'activité de la première génération de la mouche du chou tire à sa fin pour les régions au sud de la province. Ailleurs, la pression est généralement faible et peu de larves sont observées. Dans plusieurs champs, les crucifères-feuilles/fleurs ont dépassé les stades les plus vulnérables (10-12 feuilles). Ils n'ont donc plus besoin d'être protégés contre la mouche du chou, puisqu'ils peuvent désormais tolérer l'attaque de quelques larves. Le dépistage au niveau des racines reste toutefois de mise, car les dommages qu'elles occasionnent créent des portes d'entrée pour les maladies.
Les populations d'altises (des crucifères, des navets) sont en augmentation sur tout le territoire en raison des conditions favorables de la dernière semaine. Les dommages demeurent généralement à un niveau acceptable, bien que des interventions soient requises par endroits. À noter que le seuil d'intervention est de 1 altise par plant jusqu'au stade 6 feuilles.
En ce qui concerne les chenilles défoliatrices, quelques oeufs de la piéride du chou ont été observés jusqu'à la hauteur de la Capitale-Nationale et les premières larves ont été aperçues dans les Laurentides. La pression de fausse-teigne des crucifères s'intensifie dans certains champs, mais ne nécessite pas d'intervention pour l'instant.
Des vers-gris, des pucerons et des punaises ternes sont également observés dans des choux chinois dans le sud du Québec.
Les adultes de cécidomyie du chou-fleur sont maintenant actifs sur tout le territoire. Dans quelques champs, les captures sont élevées et des interventions pourraient être justifiées pour protéger les cultures si elles ne le sont pas déjà. Rappel : Les pièges à phéromones, utilisés pour le suivi des populations de cécidomyie du chou-fleur, doivent être installés dès l’implantation des cultures et relevés 2 à 3 fois par semaine si on veut être en mesure d'intervenir au bon moment. Comme la plupart des insecticides homologués agissent sur les larves, il faut qu'ils aient été appliqués lors de l'éclosion des oeufs pour être les plus efficaces possible.
Si vous avez des doutes sur les symptômes que vous observez, votre conseiller ou les experts du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pourront vous aider. D'ailleurs, afin d'encourager le secteur de l'agriculture biologique et la relève agricole à faire appel à ses services, le LEDP offre gratuitement des analyses à ces clientèles.
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les bulletins d'information N° 1 (herbicides) 2025, N° 2 (insecticides) 2024 et N° 3 (fongicides) 2024.
Avant d’utiliser un pesticide, il est important de lire attentivement l’étiquette du produit et de suivre les recommandations qui y sont indiquées. En tout temps, si l’information de ce communiqué diffère de celle de l'étiquette, cette dernière prime.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Marilou Ratté, agr. et Isabel Lefebvre, M. Sc (CIEL), et Mélissa Gagnon, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Laurianne Pichette, agr.-phytopathologiste, Cindy Ouellet et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
