Chrysomèles rayées du concombre et collemboles présents à des niveaux variables dans toutes les régions. Vers gris dans quelques champs ou en bordure de champs. Présence de la punaise de la courge dans quelques secteurs. On surveille le déplacement des spores de mildiou. Signalements de désordres physiologiques.
ÉTAT DES CULTURES
Les précipitations ont été quasi nulles pour la période du 11 au 17 juin. Plusieurs entreprises en ont profité pour briser la croûte des sols plus lourds. Les champs levés, semés au mois de mai, sont parfois inégaux selon la date de semis. Ceux faits autour du 6 juin ont émergé rapidement et uniformément. Sous irrigation, la reprise et la croissance des transplants sont bonnes. Les récoltes de courgettes, de concombres et de cornichons de primeur se poursuivent dans les régions plus au sud.
INSECTES RAVAGEURS
La chrysomèle rayée du concombre est maintenant signalée dans toutes les régions, en nombre variable. Si vous devez faire des pulvérisations, afin de protéger les pollinisateurs, faites-les en soirée, après 19 h. Pour connaître les seuils d'intervention, consulter la fiche technique
Chrysomèle rayée du concombre.
Des traitements dirigés contre la chrysomèle auront aussi un effet significatif sur les
collemboles qui sont rapportés par plusieurs collaborateurs. Lorsqu'ils sont nombreux sur de très jeunes plantules, les collemboles peuvent faire des dégâts en criblant les cotylédons. Pour ce ravageur, aussitôt le stade de la première feuille atteint, les plants ne sont plus à risque.
Les semences traitées avec la matière active thiamétoxame (CRUISER dans le traitement FI 400) seront protégées contre les asticots de la mouche des semis, les collemboles, les chrysomèles rayées du concombre et les altises jusqu'au stade 2-3 feuilles. La durée de protection pourrait cependant être moindre selon le temps de levée de la culture et les conditions météorologiques.
Cotylédons abîmés par les collemboles, mais premières vraies feuilles peu touchées
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ), 16 juin 2025
Courge 'Red Kuri' (Cucurbita maxima) très attaquée par les chrysomèles rayées
Photo : Sophie Guimont, agr. consultante, 16 juin 2025
Quelques
punaises de la courge ont été observées dans des champs de melons, de courges et de citrouilles dans Lanaudière et en Montérégie. Les punaises occasionnent des dégâts par leurs piqûres d’alimentation. Avec son stylet, la punaise perce les tissus des plantes et interrompt le transport des nutriments via le phloème, ce qui provoque le flétrissement des feuilles, des tiges ou des vignes dans la portion au-dessus de la piqûre. Ces dommages ressemblent aux symptômes du flétrissement bactérien. De plus, la punaise de la courge peut être vectrice de la bactérie
Serratia marcescens, responsable de la maladie bactérienne '' Cucurbit yellow vine disease (CYVD) ''. Des références américaines suggèrent un seuil de traitement avant la floraison, d'une punaise adulte à tous les deux plants dépistés (plus de 15 punaises adultes pour 30 plants dépistés). Après la floraison, le seuil d’intervention se situe à une (1) masse d’œufs par plant ET la présence de nymphes.
Punaise de la courge (Anasa tristis)
Photo : LEDP (MAPAQ)
Masse d'oeufs de la punaise de la courge sous une feuille de courge d'hiver
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
La présence de
vers gris a été de nouveau signalée dans un autre champ dans Lanaudière et on la surveille dans la région de Québec, car les chenilles sont présentes en bordure de champs.
Recommandations pour les traitements contre les vers gris
- Lorsque l’intensité des dommages justifie une intervention, il est important de ne pas trop retarder le traitement. Plus les vers gris sont gros, plus ils sont difficiles à éliminer. On considère que le maximum d’efficacité des traitements est obtenu lorsque les chenilles ont moins de 2,5 cm (1 po).
- Par ailleurs, il est inutile de traiter lorsque les chenilles sont à la fin de leur développement (entre 3,5 et 4,5 cm pour la plupart des espèces). À ce stade, les chenilles cessent de s’alimenter en préparation de leur nymphose et ne causent donc plus de dommages.
- Les vers gris étant principalement actifs la nuit, il est important de faire les traitements le plus tard possible en fin de journée, idéalement en début de nuit. Sous des conditions de sol chaud et sec, certains recommandent même de traiter après minuit.
- Les interventions effectuées sur un sol humide (après la pluie ou une irrigation) sont plus efficaces que celles effectuées sur un sol sec.
- Dans la mesure du possible, seules les zones du champ qui sont affectées devraient être traitées.
Avis aux intéressés, le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) souhaite récolter des larves de vers gris, dans le cadre d’un
projet de recherche.
Vous pouvez aussi consulter le
bulletin d'information N° 1 du 22 mai 2025, afin de connaître les produits biologiques et conventionnels homologués contre ces insectes.
ON SURVEILLE LE DÉPLACEMENT DES SPORES DE MILDIOU
Au Michigan,
le 12 juin dernier, des spores de mildiou (
Pseudoperonospora cubensis) ont été identifiées dans les capteurs de spores situés dans trois secteurs de productions légumières. Ces échantillons d'air positifs confirment que des sporanges de mildiou en suspension dans l'air sont arrivés dans l'État du Michigan cette année. De plus, le laboratoire de l'Université d'État du Michigan confirme que ce sont des spores du clade 2, qui s'attaquent principalement au concombre et au melon brodé.
Pour l'instant, la maladie n'a pas été confirmée dans aucun champ au Michigan. Nous suivons l'évolution de près et nous vous informerons dès qu'il y aura un risque pour les concombres et les melons au Québec.
DÉSORDRES PHYSIOLOGIQUES SIGNALÉS
Jaunissement physiologique
Ici et là, on observe des plants de courgettes, de citrouilles et de courges qui présentent une ou des feuilles avec des taches jaunes diffuses qui commencent à la base des nervures principales en allant vers les extrémités. Ces taches jaunes ne sont pas causées par un pathogène. Bien qu’irréversibles, elles n’altèrent en rien la santé des plantes ni le rendement en fruits. On ne connaît pas l’origine de ce phénomène.
Jaunissement physiologique sur une courge d'hiver
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
Jaunissement physiologique sur un plant de citrouille, 10 juin 2024
Photo : Mathieu Pigeon (Ferme Agri G. & M.)
Macules physiologiques
On peut constater très fréquemment, sur plusieurs variétés de courgettes, de citrouilles et de courges, la présence de taches anguleuses argentées sur les feuilles. Elles sont provoquées par un décollement local de l’épiderme. La présence d’une couche d’air entre l’épiderme et le parenchyme est à l’origine de cet aspect argenté. Ces « taches » qui suivent les nervures n’affectent en rien la santé ou le rendement du plant et aucune intervention n'est requise.
Jeune plant de citrouille sans macule physiologique à gauche et plant avec macules physiologiques à droite
Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.