RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
Pour la période du 28 mai au 3 juin, les températures de jour ont été au-dessus des normales saisonnières pour ensuite se refroidir et passer sous les normales le 31 mai. Un réchauffement a eu lieu par la suite. La longueur de la période plus fraîche varie d’une région à l’autre et pour la majorité des régions, un réchauffement a eu lieu à compter du 2 ou du 3 juin. Les températures de nuit sont généralement restées près ou sous les normales saisonnières.
Toutes les régions ont connu des épisodes de précipitations dont l’abondance varie d’une région à l’autre. Les précipitations ont été généralement plus abondantes à l’est qu’à l’ouest de la province. Voir la carte des précipitations. Elles ont d'ailleurs retardé les travaux au champ au Bas-Saint-Laurent. Plusieurs régions ont connu des périodes d’humidité élevée pendant une longue période.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
L’avancement des plantations va plutôt bien et la reprise des plants est bonne. Des cas de jaunissement et d’étiolement de certaines plantations situées dans les champs avec des excès d’eau sont toujours rapportés.
En Montérégie, les stades les plus avancés des laitues qui étaient sous bâches sont de 30 cm pour les laitues romaines et 10 cm de diamètre pour les laitues pommées. Les stades les plus avancés pour les laitues hors bâches sont de 10 cm pour les laitues romaines et de 5 cm de diamètre pour les laitues pommées.
Dans les autres régions, les stades les plus avancés sont entre 5 et 6 feuilles.
INSECTES
Punaises
Des punaises ternes adultes, des larves et quelques dommages sont rapportés en Montérégie-Ouest et en Capitale-Nationale, ne justifiant pour l’instant aucune intervention.
Des punaises brunes adultes ont été rapportées en Montérégie-Ouest. Des traitements localisés ont été justifiés dans des laitues pommées dû aux dommages occasionnés au niveau de la pomme.
Le tableau suivant indique les seuils d’intervention recommandés pour les punaises. Toutefois, il peut être justifié d’intervenir plus rapidement si les punaises causent des nécroses et des déformations importantes ou si elles s’attaquent au point de croissance.
Tableau 1 : Seuils d'interventions (punaises ternes et brunes)
Laitue pommée |
Moins de 10 feuilles |
7 individus pour 30 plants |
Plus de 10 feuilles |
5 individus pour 30 plants |
Laitues romaines et en feuilles |
Moins de 10 feuilles |
5 individus pour 30 plants |
Plus de 10 feuilles |
3 individus pour 30 plants |
Autres insectes
Les premiers
pucerons de la laitue ailés et aptères ont été observés en Montérégie-Ouest. Aucun traitement n’a été justifié.
Les vers gris sont en augmentation, mais ne justifient généralement pas de traitement. Une très forte présence (jusqu’à 15 % de plants porteurs de dommages) de petits vers gris en Montérégie-Ouest dans quelques parcelles avec beaucoup de mauvaises herbes (présence de vers gris également dans les mauvaises herbes) a été rapportée. Des traitements ont été effectués dans ces parcelles. Pour dépister les vers gris faucheurs, il faut vérifier la présence de plants coupés dans le champ. En fouillant le sol autour d’un plant récemment endommagé, il est souvent possible de retrouver la chenille responsable. Cette surveillance est importante dans les 2 à 3 premières semaines suivant la levée ou la plantation.
En Montérégie-Ouest, l'abondance des collemboles est variable. Ils ont causé peu de dommages et aucun traitement n’a été nécessaire. Leur présence justifie rarement une intervention.
La présence de larves de mouches des semis au niveau des collets et des vieilles feuilles est rapportée dans plusieurs champs en Montérégie-Ouest. La présence est généralement faible et tolérable. Cependant, des dommages élevés (jusqu’à 20 % de plants porteurs) et la présence de larves ont été rapportés dans quelques plantations avec beaucoup de mauvaises herbes.
Prévention contre les mouches des semis
La prévention demeure la meilleure stratégie pour lutter contre les mouches des semis. La ponte des mouches des semis est favorisée par les sols humides et riches en matières organiques. Idéalement, il faut favoriser l’assèchement des sols, détruire et enfouir les résidus de cultures plusieurs semaines avant une plantation ou un semis, tuer les mauvaises herbes (en particulier les vivaces et les bisannuelles) ainsi que les repousses de culture.
MALADIES DE SOL
Pythium
En Montérégie-Ouest, quelques nouveaux cas de plants souffrant d’
affaissement pythien (
Pythium sp.) ont été rapportés, mais l’évolution de la maladie reste stable. Outre le flétrissement du plant, un brunissement des vaisseaux lors de la taille transversale de la racine pivot est observé. Le collet de la plante ne présente pas d’étranglement. L'agent pathogène pénètre plus facilement dans la plante par les racines endommagées après un sarclage.
Stratégie pour le contrôle du Pythium
Plusieurs laboratoires offrent le service de détection du
Pythium tracheiphyllum, dont le LEDP et le Consortium PRISME. Ce dernier offre un accompagnement dans la cartographie et l'évaluation de la sévérité de la maladie. Les résultats permettent de connaître l’inoculum et la sévérité de la maladie, ainsi que d’évaluer la nécessité de traiter ou non les transplants avant la plantation. Si un traitement est recommandé, il est possible de sélectionner un biofongicide à base de
Trichoderma harzianum selon les conditions météorologiques à venir.

Plant de laitue (au centre) montrant un début de flétrissement. La coupe transversale d’un tel plant peut révéler un brunissement du système vasculaire attribué à Pythium (voir autre photo)
Photo : Marie-Anne Lauzon-Miron (MAPAQ)
Coupe transversale d’un plant de laitue présentant un bruissement du système vasculaire attribué à Pythium
Photo : Consortium PRISME
Pourriture blanche (affaissement sclérotique)
En Montérégie-Ouest, des nouveaux cas d’affaissement sclérotique (
Sclerotinia minor et Sclerotinia sclerotiorum) ont été observés, surtout dans les laitues qui étaient bâchées, pour atteindre jusqu’à 13 % de plants porteurs. Les traitements fongicides (généralement
CANTUS WDG) se poursuivent dans les laitues aux stades 7 à 8 feuilles. Certaines plantations ont reçu le 2
e fongicide.
Moisissure grise
En Montérégie-Ouest, les cas de
moisissure grise demeurent faibles. Un duvet grisâtre au collet ou à la base des feuilles basales est retrouvé. Lorsque le collet est profondément atteint, le plant flétrit.
Les températures et l’humidité élevée à venir seront favorables au développement de maladies de sol. À noter que les traitements fongicides pour préserver les laitues des maladies de sol (pourriture blanche et moisissure grise) doivent être faits au plus tard au stade 10 feuilles des laitues, afin de s’assurer que la pulvérisation atteigne le collet à la base des plants. Les champs qui ont subi des conditions difficiles (excès d’humidité, feuillage endommagé, etc.) seront les plus à risque.
Pour plus d’information sur ces maladies, consulter les fiches techniques :
Les informations contenues dans ces fiches facilitent la gestion intégrée des ennemis des cultures. Elles ont été rédigées par Marie Froment, agr. (Consortium PRISME) et Clara Villeneuve, professionnelle de recherche (Phytodata) dans le cadre du projet
Une vitrine pour réduire les risques liés à l’utilisation des pesticides en terre noire, réalisé avec la participation financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Marie Froment, agronome (PRISME), Eve Abel, agronome avec la collaboration de Marie-Anne Lauzon-Miron, étudiante (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du sous-réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome, M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.