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Apiculture - Chronique No 28 - 24 mars 2023

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AU RUCHER CETTE SEMAINE
24 mars 2023


Actualité scientifique
À la recherche de nouvelles molécules pour lutter contre Varroa destructor


Lors du webinaire Saskatchewan Bee Health Workshop, qui avait lieu le 8 mars 2023, Dr. Steve Pernal, chercheur chez Agriculture et Agroalimentaire Canada, à la station de Beaverlodge, en Alberta, est venu présenter les résultats d’un essai en laboratoire et au champ concernant une nouvelle molécule pour lutter contre Varroa destructor dans les ruches. 

Les composés Alkoxy benzene sont des composés qui ont déjà montré une efficacité dans la lutte contre différents insectes, par exemple, la fausse-arpenteuse du chou. Plusieurs étapes sont nécessaires afin de connaître l’efficacité de ces composés sur un organisme différent : le varroa. Une première étape consistait à comparer en laboratoire plusieurs de ces composés Alkoxy benzene et leurs effets sur le varroa. Parmi tous les composés à l’essai, le produit ayant montré la meilleure efficacité se nomme le composé 3c(3,6) et il montrait une efficacité comparable au Thymovar. 

Par la suite, toujours en laboratoire, différents essais ont été menés afin de déterminer les effets du produit sur les varroas et les abeilles. Tout d’abord, l’effet létal du composé sur varroa a été testé : des varroas étaient mis en contact avec le produit dans un plat de Pétri et le nombre d’acariens paralysés ou morts après 3 et 5h étaient notés. Par la suite, une seconde expérience consistait à soumettre le varroa à des doses différentes du composé 3c(3,6), toujours dans des plats de Pétri. Pour chaque dose, le temps nécessaire pour engendrer une paralysie ou la mort était pris en note. Dans ces deux essais, le composé 3c(3,6) était comparé à un produit témoin, connu comme étant non létal pour les varroas et les abeilles et avec un produit acaricide déjà utilisé sur le marché, le Thymovar. 

Par la suite, des essais ont été menés pour déterminer la toxicité du produit pour les abeilles. Toujours en laboratoire, le composé 3c(3,6) a d’abord été donné par voie orale aux abeilles, en mélange avec un sirop de sucre. Le produit ingéré n’avait pas d’effet détrimental sur les abeilles comparé au sirop de sucre seul. Par la suite, le Dr. Pernal et son équipe ont vérifié si le composé 3c(3,6) était nocif par contact, en plaçant plusieurs abeilles an cagette avec le produit. Il n’avait pas non plus d’effet nocif par contact.

Une fois l’efficacité et l’innocuité démontrée en laboratoire, il était temps de passer aux essais dans les ruches. Les premiers essais ont eu lieu à partir de 2019, en Alberta et en Colombie-Britanique. Des colonies de taille similaire (population en abeilles) et d’infestations similaires (en varroas, mesuré par un lavage à l’alcool) ont été utilisées. Au besoin, les colonies étaient équilibrées, autant pour leur population en abeille que pour la charge en varroa. Le Thymovar était utilisé comme témoin positif et un témoin négatif était également utilisé. Enfin, après la période d’application du composé 3c(3,6) et du thymol, un traitement à l’Apivar était appliqué afin de calculer l’efficacité des deux produits.
 
À chaque année, des essais légèrement différents étaient menés afin de raffiner la technique. Le composé 3c(3,6) était mélangé dans la glycérine et imbibé dans une plaquette de bois. En 2019, le traitement était effectué à l’automne et consistait à l’application de 10 plaquettes de bois pour une dose combinée de 5g du composé 3c(3,6) et placés pour une durée de 4 semaines. Les minces plaquettes étaient placées entre les cadres de la chambre à couvain. En 2021, une plaquette de bois (plus large que celles utilisées en 2019) et placée au-dessus de la chambre à couvain permettait de distribuer une dose de 4g du composé 3c(3,6). L’efficacité pour les essais de 2019 était de 82.4% alors qu’en 2021, l’efficacité était de 39% en Colombie-Britannique et de 47% en Alberta. En 2022, une nouvelle matrice a été mise à l’essai : le carton. Différentes concentrations du produit (8g/ chambre à couvain) et temps d’applications (6 semaines) ont également été testés.

D’autres essais dans les ruches seront menés à l’automne 2023, de même que la prise d’échantillons de cire et de miel pour évaluer l’accumulation de résidus dans ces deux matrices. 

Le processus pour découvrir de nouveaux produits qui peuvent être utilisés de façon efficace pour éliminer les varroas, tout en étant sécuritaire pour les abeilles et les autres organisme (comme les humains) est définitivement long, laborieux et très coûteux. Beaucoup d’essais et d’erreur sont nécessaires pour obtenir un produit efficace lors de l’application dans les ruches. Quelques années seront encore nécessaires pour voir l’apparition du composé 3c(3,6) sur le marché. 

Un résumé de la recherche pour l’été 2021 est aussi disponible dans l’édition de printemps 2022 de la revue apicole Hive light, publiée par le Conseil Canadien du Miel.

Bulletin rédigé par Martine Bernier, responsable du transfert technologique et de la formation en apiculture | CRSAD

Organisation : Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD)
Auteur(s) : Martine Bernier
Date de publication : 24 mars 2023
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